AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.3/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Jacynthe-Mona Fournier est originaire de Kénogami, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. À la fin de ses études, elle rejoint la marine des Forces armées canadiennes, puis travaille pour la Défense nationale jusqu’à sa retraite. Ayant longtemps habité la Gaspésie, elle se révèle fascinée par l’histoire qui a façonné les terres de cette magnifique région. Elle se consacre maintenant à l’écriture, à la peinture et à l’artisanat.

Ajouter des informations
Bibliographie de Jacynthe-Mona Fournier   (6)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, j’ai tenté de faire comprendre à Adrien ce que je ressentais, de m’approcher de lui, et c’est là que j’ai reçu la première bonne raclée de ma vie. Les sentiments que j’avais pour lui se sont lentement transformés en jalousie et, plus tard, en haine lorsque je me suis aperçu que lui était normal, qu’il éprouvait du dégoût pour moi et qu’il te tournait autour. J’aurais voulu qu’Adrien soit à moi entièrement. Tu me l’as volé. Et quand je t’ai voulue, certain de sauver les apparences, il t’a prise à moi. Mais j’ai gagné, j’ai eu son fils, et il portera toujours mon nom, sinon, selon les clauses du testament de mon grand-père, tu perds ton héritage. Je ne pouvais pas avoir d’enfants, non seulement à cause de mes goûts particuliers, mais surtout à cause de l’accident provoqué par Adrien quelques mois plus tard, dans la grange du père Sergerie, lorsqu’il m’a poussé et que je suis alors tombé du fenil sur la carriole. Par la suite, j’ai appris que je ne serais jamais tout à fait un homme comme les autres, mais cet accident me couvrait.
Commenter  J’apprécie          00
Quand j’étais enfant, j’ai trop vu mes parents vivre en comptant chaque pauvre sou qui entrait dans la maison pour ressortir aussitôt. Même si nous ne manquions de rien, j’ai trop souvent aperçu ma mère se priver pour nous donner le meilleur. Parfois, elle ne mangeait que des restes, raclant le fond des chaudrons pour laisser à ses jeunes enfants et au père les plus belles parts. Elle disait qu’elle n’avait pas très faim, mais je ne la croyais pas. Alors, je mangeais parfois au couvent, des rations bien maigres, les religieuses n’étaient guère mieux nanties que nous. Du pain desséché, de la soupe aux carottes, ou plutôt un bouillon trop clair, et les carottes y étaient si rares qu’on avait l’impression de remporter le prix de la journée lorsqu’on apercevait une mince rondelle au fond du bol. Avant son mariage, maman avait connu cette même pauvreté et ce même dénuement. Alors, je me suis dit que c’était assez. Maintenant, je refuse que ma famille ait à vivre de cette façon. La pauvreté, ce ne sera jamais plus pour moi ni pour les miens !
Commenter  J’apprécie          00
En silence, le cœur envahi par la magie du moment, ils admirèrent la nature qui commençait à se recouvrir de la parure pourpre et or de l’automne. Leurs yeux éblouis se tournèrent finalement vers la maison sur la colline, qui, nichée au creux de la verdure, tel un écrin sur leur bonheur, leur offrait enfin une promesse d’éternité.
Commenter  J’apprécie          10
Épouser Ti-Jean était le seul moyen de sortir la tête haute de cette situation et elle était aussi consciente que, même si ce mariage signifiait le bonheur pour les deux familles, il ne faisait pas le sien. Mais elle devait s’engager résolument dans cette voie. Elle avait prié et espéré qu’un miracle la tire de ce mauvais pas, mais en vain. Après tout, le mariage avec lui ne serait peut-être pas aussi pénible qu’elle se l’imaginait, puisqu’il avait gentiment accepté de garder son secret. Mais accueillerait-il sans réserve son enfant lorsqu’il naîtrait ? Les sanglots qui venaient de la secouer s’apaisèrent enfin, mais sans avoir pu chasser son terrible chagrin. Elle décida alors qu’elle serait pour lui une épouse modèle, lui apportant tout ce dont il aurait besoin… à lui et à la famille qu’ils fonderaient ensemble.
Commenter  J’apprécie          00
Tu es une très belle femme, en plus tu as toujours été pour moi la plus élégante et la plus intelligente de toutes. Celle que je souhaitais avoir à mes côtés. Mais vois-tu, Jany, je n’aime pas les femmes. Je sais que ce ne sera pas facile pour toi de comprendre, tu es encore bien jeune et bien naïve, mais ça viendra avec le temps. À toi seule, je peux donc avouer que je suis « de ceux-là ». Qui l’aurait cru, n’est-ce pas ? Mais ce n’était pas de ma faute. Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours été attiré vers les garçons et envers un en particulier : Adrien.
Nous avions grandi ensemble, nous étions les meilleurs amis du monde, des inséparables. Mais à partir d’un certain âge, là où l’on commence à s’apercevoir qu’il y a une différence entre les garçons et les filles, ma vie a commencé à être un enfer.
Commenter  J’apprécie          00
Naviguer, pour lui, c’était ça, la vraie vie. Cet attrait lui venait peut-être du fait qu’il était né en mer, comme un de ses ancêtres. Il portait dignement le nom de « LeMarin ». L’aventure, le danger, se faire fouetter par tous les vents à la proue du navire et être transi de froid, les tempêtes qui pouvaient emporter la frêle goélette à tout moment ; il fallait être né pour cette vie-là, il fallait avoir de l’eau salée dans les veines pour affronter ces difficiles éléments, et lui, Adrien LeMarin, il en avait. Lorsqu’un navire quittait le port sans lui, il ressentait toujours le même déchirement. Il se tournait souvent pour fixer la mer, et l’étrange lueur au fond de ses yeux sombres fascinait Jany, même si elle ne pouvait comprendre les sentiments qui habitaient l’esprit du jeune homme.
Commenter  J’apprécie          00
Il aurait voulu grimper là-haut, la prendre dans ses bras, cette femme si entêtée, la secouer, lui faire comprendre qu’il ne pouvait vivre sans elle. Il pourrait exister, mais ce ne serait pas la vie dont il avait rêvé. Pendant toutes ces dernières années de désespoir et d’incertitude, il avait accumulé en lui une colère sourde et, maintenant, réalisait-il enfin, il fallait que cela cesse. Il en avait assez de ces sentiments négatifs qui lui rongeaient le cœur et l’esprit, et il en avait assez d’être malheureux. Pour arriver à mettre fin à cet état d’âme, malgré ce que lui dictait son cœur, il s’était finalement convaincu que leur histoire ancienne n’était désormais rien de plus qu’une illusion, un souvenir qu’il avait entretenu trop longtemps dans son esprit.
Commenter  J’apprécie          00
En devenant une femme mariée, elle tournait ainsi une page de sa vie. Bien sûr, il n’était absolument pas question qu’elle continue à enseigner. Quel déshonneur pour son époux si elle avait poursuivi sa carrière ! Après avoir tout juste quitté la tutelle de son père, elle se retrouvait sous celle de son mari. Pourtant, c’était le rêve de plusieurs jeunes filles de bénéficier d’une vie paisible, d’une famille nombreuse, d’enfants en santé, d’un mari sobre, travaillant et sérieux. Une existence toute tracée à l’avance qu’il suffirait à la nouvelle épouse de suivre sans s’écarter du chemin. Au fond d’elle-même, la Jany des jours heureux se révoltait, se refusait à accepter le destin sans amour que lui offrait cet homme.
Commenter  J’apprécie          00
Nombreux furent ceux qui affirmèrent que la guérison d’Étienne Lafrance relevait du miracle. Mais pour Jany, deux événements extraordinaires s’étaient produits sous ses yeux. L’attitude de son mari changea radicalement envers les siens. D’abord, il ne reprit plus une goutte d’alcool. Ensuite, il commença à apprivoiser le petit garçon et, bientôt, ils devinrent inséparables. Lorsqu’elle les regardait partir ensemble, pas tout à fait remise de sa surprise, elle entendait maintenant les rires et les cris de plaisir de ses deux hommes. Si seulement les souvenirs d’Adrien ne la hantaient pas si souvent, elle aurait été prête à croire, sinon au bonheur, du moins à la paix de son cœur.
Commenter  J’apprécie          00
Comme leur mère ne parlait jamais de ses grossesses, de ces « choses-là », les jeunes filles étaient presque toutes tenues dans l’ignorance totale des faits de la vie. C’était défendu de parler de « ça » et, bien sûr, c’était péché. Heureusement que Laurina lui avait ouvert les yeux quand, sans comprendre, Jany observait le tour de taille de sa mère prendre des proportions à faire peur. Sa sœur avait bien ri d’elle lorsqu’elle lui avait demandé par où il sortirait, cet enfant-là ! Quant à l’accouchement, au moment où il avait lieu, on se dépêchait d’envoyer les enfants chez une tante ou une voisine, jusqu’à ce que toutes traces de souffrance soient effacées.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacynthe-Mona Fournier (11)Voir plus

Quiz Voir plus

Culture générale en bleu

A quelle discipline fait référence le film de Luc Besson "Le grand bleu" ?

ski nautique
natation
plongée en apnée
sauvetage en mer

12 questions
945 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , chanson , cinema , poésie , art , nature , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}