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CHRONIQUES TALMUDIQUES AU FÉMININ
Janine Elkouby
Préface de Victor Malka
Religions et Spiritualité - Judaïsme
Le monde du Talmud, ce monument de la littérature juive, est, à une écrasante majorité, un monde d'hommes, celui des Rabbins et des Sages. Dans cet ouvrage, l'auteur choisit d'engager le dialogue avec des femmes issues d'un lointain passé. À partir des textes talmudiques, qu'elle traduit au début de chaque chapitre, elle tente de reconstituer le monde de ces femmes, les idées et les m?urs qui avaient cours à leur époque.
Broché
ISBN : 978-2-343-11990-8 ? avril 2017 ? 170 pages
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A bien y réfléchir, l’ouragan qui déferle aujourd’hui démolissant digues et garde-fous, n’a rien d’inattendu ; il était prévisible, inscrit déjà dans la question, l’unique question de mon père, question restée sans réponse et que, je le comprends aujourd’hui, j’ai faite mienne, question qui pose l’éternelle, la lancinante, l’insupportable énigme de l’injustice : comment peut-il se faire que Dieu, dans la Bible, endurcisse le cœur du pharaon et le châtie ensuite pour une faute dont il n’était, donc, pas responsable ? Il a pris naissance cependant, de façon inéluctable, le jour où j’ai été chassée de la synagogue des hommes et renvoyée chez les femmes.
Elle observe sa mère ce soir, se demande qui elle prie vraiment, et ce qu'elle demande, si elle demande quelque chose, au delà des antiques formules hébraïques qu'elle a apprises de sa mère, et qui transitent aujourd'hui par elle, comme elles ont transité auparavant par sa mère et avant elle, par sa grand-mère, de mère en fille jusqu'à la nuit obscure des temps.
D'autres cartes datées d'il y a bien longtemps, d'avant la première guerre mondiale, qui, à travers des formules convenues, des questions banales, des souhaits teintés d'affection et de sollicitude, évoquent les mille petits soucis de la vie de tous les jours et de tous les temps, et le désir de vivre, et l'illusion que la mort n'existe pas.
Il a ... gagné son propre établi où l'attend, rassurant, hors d'atteinte de l'imprévu, son travail. Il s'attaque à une planche destinée à devenir une paroi de coffre, qu'il se met en devoir de sculpter. Et ses coups de burin retentissent avec force et précision, réguliers, bouchant les trous du temps, par où voudrait s'engouffrer tout le malheur du monde.
C'est pourquoi la guerre est doublement haïssable, d'une part parce qu'elle tue et d'autre part, parce qu'elle enlève aux hommes la possibilité même de communiquer avec autrui, c'est-à-dire leur humanité.
L'épuisement. Un épuisement tel que nous ne fonctionnions plus que comme des automates. Impossible de penser. Peut-être était-ce, aussi, le but recherché.