Jayaprakash Satyamurthy

Ce n'est même pas une pensée. C'est un meme, une sorte de peluche culturelle qui s'accroche à un cerveau après l'autre. (9)

Elle voudrait être un oiseau, une créature ailée qui peut fendre les airs et être là en un battements d’ailes

Le silence est un puits dans lequel il se noie, le monde des rayons de soleil et de la vie ne se trouve qu'à quelques mètres pendant que lui il sombre, là, dans les ténèbres... (16)

Leur langue n'avait toujours pas de mot pour désigner la paix. Mais il était devenu aussi inutile que le mot pour désigner l'eau dans la langue des poissons. (7)

C’est plus facile dans la chair d’un garçon. C’est pourquoi elle a cessé de penser, non sans hésitation, aux garçons dont elle aime peut-être la chair pour se consacrer aux garçons dont elle aimerait porter la peau (pas ((?)) littéralement)

Méduse a affronté son destin avec un sourire en coin, pour se voir enfin, se connaitre enfin. (118)

Si elle était une princesse, elle serait celle qui s'enfuit du palais la nuit, plaque tout pour errer et mendier et méditer. (7)

« Quand est-ce que les gens capituleront sur son apparence à elle, sa façon de parler, sa façon de marcher ? Même la fille la plus discrète (…) entends cette rengaine a droit à ce comité de surveillance. » Retour ligne automatique
p.8 [trad. Lise Capitan]

Indubitablement, une vérité autre abonde dans le rapport au corps de la masculinité. (22)

Il suffit d'une grosse averse pour que cette ville soit immobilisée. C'est ridicule. Avec les fascistes, la vie n'était-elle pas censée être au moins réglée comme du papier à musique ? (47)

Une simple pensée, comme un galet détaché du flanc d’une montagne, a rebondi, pierre après pierre, gagnant de l’élan et des compagnons, jusqu’à ce qu’une avalanche change véritablement le paysage de nos pensées

« Il pouvait y avoir des moyens de faire ça. Bien sûr, les romans d’amour parlent de ne faire qu’un avec l’autre. Il aussi la catégorie des poésies religieuses où la divinité de l’être aimé avec lequel nous cherchons l’union. Avec ça, elle serait à mi-chemin. Elle, elle veut s’installer pour de bon. Emménager. Changer les rideaux. Ouvrir les fenêtres d’une autre âme, et de là, poser les yeux sur le monde. Elle pense au mélange des genres. À la foi qu’il faut avoir pour faire un saut de l’ange. Ce mot trompeur, la foi. Cet oiseau trompeur, la psyché. »Retour ligne automatique
p.31 [trad. Lise Capitan]

« C’est pourquoi elle pense à lui [Satyan], quelqu’un comme lui. Il est presque comme un costume sur mesure pour ses besoins. Les bénéfices de la masculinité, du simple fait d’appartenir à la majorité à celui de faire partie des castes supérieures, mais avoir aussi l’avantage de ne pas avoir à répondre aux attentes des autres, d’être un flemmard. Des attentes moindres, et un filet de sécurité. Elle se demande s’il s’en rend compte. S’il sait qu’il a de la chance d’avoir gagné le gros lot rien qu’à la naissance. Retour ligne automatique
p.31 [trad. Lise Capitan]