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Critiques de Jean-Baptiste Noé (5)
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Géopolitique du Vatican : La puissance de l'i..

L’Église catholique occupe sur la scène internationale une place originale. C’est d’abord le Saint-Siège : une communauté de plus d’un milliard de fidèles qui réunit l’ensemble des Chrétiens qui acceptent de se reconnaître dans le pape et dans ses évêques. Mais c’est aussi le Vatican : un État, certes le plus petit du monde, mais un État à part entière. Dans le monde contemporain où les États sont concurrencés par de nouveaux acteurs, l’Église catholique joue – et gagne – sur les deux tableaux : post-westphalienne avant l’heure, elle conserve les attributs de la puissance westphalienne.



Jean-Baptiste Noé nous invite à la découverte de ce paradoxe géopolitique. Sans territoire – sinon un « petit lopin » de 44 ha – sans ressortissants – sa population n’a pas la nationalité vaticane mais une citoyenneté liée à l’exercice d’une fonction – sans armée – « le pape, combien de divisions ? » aurait questionné Staline – sans ressources naturelles – le Vatican est dépendant pour son approvisionnement de l’Italie, comment un si petit État peut-il avoir autant d’influence ? Grâce à son audience dans la communauté des croyants ? Grâce à son magistère moral ? Grâce aux canaux d’information dont il dispose partout sur la planète ?



Jean-Baptiste Noé nous présente la diplomatie vaticane. Ses structures sont comparables à celles des autres États sans s’y réduire. Les ambassadeurs du Saint-Siège portent le titre de nonces apostoliques. Le congrès de Vienne leur a reconnu la qualité de doyen du corps diplomatique, leur conférant ainsi la préséance sur tous les ambassadeurs accrédités dans un même pays. Les diplomates du Saint-Siège sont des prêtres. Ils sont formés – en italien et en français – à l’Académie pontificale ecclésiastique de Rome. Cette carrière attire l’élite du clergé : six des neufs papes du XXème siècle ont été des diplomates (Léon XIII, Benoît XV, Pie XI, Pie XII et Jean XXIII dont on se souvient qu’il fut nonce à Paris avant son élection)

Avec les États-Unis, la Chine et la France le Saint Siège compte le réseau diplomatique le plus dense au monde. Il entretient aujourd’hui des relations avec 180 États (contre 117 seulement en 1988). C’est le signe de sa volonté de dialoguer avec tous les États, quels que soient leur régime politique ou la confession de ses habitants. C’est ainsi que des relations ont été nouées en 2010 avec la Russie. En revanche, aucune normalisation n’est en vue avec la Chine ou le Vietnam. Au sein des organisations internationales, le statut du Saint-Siège varie. Il en est parfois membre de plein exercice : c’est le cas de l’AIEA, du HCR ou de l’OSCE. Mais le plus souvent, par refus d’entrer dans le jeu politique et d’y perdre sa neutralité, il n’en est qu’observateur : c’est le cas à l’ONU, à l’OMC ou au Conseil de l’Europe.

Cet appareil diplomatique est mis au service d’une politique étrangère semée d’embûches. Le pacifisme de Benoît XV pendant la première guerre mondiale fit long feu. La dénonciation du nazisme (Mit brennender Sorge) et du communisme (Divini Redmptoris) par Pie XI n’empêcha pas la Seconde guerre mondiale. On hésitera à suivre Jean-Baptiste Noé, qui lui a consacré un ouvrage (Pie XII face aux nazis, Le Laurier, 2010), quand il dit de Pie XII qu’il a été « le grand restaurateur de l’action morale et diplomatique du Saint-Siège » (p. 63) alors que la controverse demeure sur sa réaction à la Shoah. De même est-ce beaucoup prêté au débonnaire Jean XXIII que d’affirmer que son intervention a évité à la crise des missiles de dégénérer à Cuba en 1962. En revanche, tous s’accordent à reconnaître le rôle historique de Jean-Paul II dans la chute du communisme.

Jean-Baptiste Noé souligne la continuité de la géopolitique vaticane à travers les temps. Il soutient que « la politique du Vatican s’inscrit dans le cadre formateur de la romanité » voire que « le christianisme est le continuateur d’un empire qui n’est pas mort (…) mais qui s’est transformé » (p. 14). Trop conservatrice, cette approche fait fi des lentes évolutions qui ont marqué l’histoire récente de la papauté. La doctrine économique de l’Église et ses positions sur les questions d’environnement constituent deux contre-exemples à la présentation trop statique que nous brosse Jean-Baptiste Noé.

Que le Saint-Siège exerce une influence incommensurablement plus grande que celle que ses attributs classiques de puissance lui confèrent est indéniable. En déduire que cette influence est d’autant plus forte que le Saint Siège mène une politique désintéressée, étrangère des logiques de puissance, aspirant exclusivement au bien commun et à la défense d’un humanisme intégral, c’est verser dans un irénisme ou dans un aveuglement qu’il n’est pas possible de partager.
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La révolte fiscale

PASSIONANT ! DES REVELATIONS QUI METTENT A MAL BEAUCOUP DE MYTHES.



L'ouvrage, d'une lecture aisée et agréable, se lit comme un roman.

Les auteurs, Victor Fouquet, juriste et Jean-Baptiste Noé, historien de l'économie, nous présentent les hommes de l'Etat et l'impôt dans une perspective historique.



On découvre d'abord que la principale finalité de l'impôt est d'AFFAIBLIR, puis d'ASSERVIR.

C'est particulièrement limpide dans le cadre l'ancien Régime, où le Roi l'utilise pour réduire les pouvoirs de la Noblesse. Les auteurs nous révèlent ainsi que l'imagerie des paysans affamés et déguenillés se révoltant la fourche à la main n'est qu'un mythe ayant pour source la propagande de la IIIe République. Les révoltes fiscales de cette période proviennent essentiellement de la Noblesse.

Puis d'autres surprises. Ainsi Richelieu, présenté par la pensée unique socialo-étatiste comme un étatiste autoritaire, s'avère être, bien au contraire, un libéral économique plein de bon sens.

Pour la période contemporaine, des rappels utiles. Par exemple, comment les réformes libérales que Margaret Thatcher a eu le courage de faire appliquer, ont sorti l'Angleterre de la misère et la pénurie dans lesquelles les socialistes de « droite » comme de « gauche » l'avaient plongée.



D'autres mensonges de la propagande socialo-étatique, présents dans tous les esprits comme des vérités premières, sont dénoncés. Comme celui des hommes de l'Etat, qui seraient à l'origine des grandes réalisations. Or, jamais, ceux-ci n'ont créé quoique ce soit. Ces bureaucrates prédateurs se sont contentés, par le biais des nationalisations, de s'emparer de toutes les grandes créations du secteur privé : « les réseaux ferré, électrique, téléphonique se sont développés en France par le secteur privé. Ce n'est qu'une fois ce dernier installé que l'Etat l'a nationalisé et s'en est assuré le monopole. »

On découvre aussi que Jules Ferry n'est qu'un imposteur. Il « n'a pas créé l'école, mais nationalisé le réseau des écoles privées créés depuis la fin de la Révolution (1815). »



Des principes essentiels sont rappelés. Comme, par exemple, qu'il n'y a pas de liberté sans respect du droit de propriété ; la propriété étant fruit de nos efforts. Si celui-ci est spolié, c'est « la route de la servitude », pour reprendre le titre du célèbre ouvrage de Friedrich Hayek.

Autre notion importante : celle de la subsidiarité. Les hommes de l'Etat n'ont pas à se mêler de ce que la société civile est capable de faire. Leurs services sont moins efficaces et plus coûteux, car monopolistiques. Et l'organisation bureaucratique est par essence peu performante, car laissant peu, voire pas du tout, de place à l'initiative.

A la place de l'« Etat-providence » les auteurs proposent donc l'Etat subsidiaire. Les hommes de l'Etat retrouveraient ainsi leur fonction première : celle de protéger des prédateurs et des nuisibles, plutôt que d'être les premiers des prédateurs.



Un livre qui complète parfaitement le magnifique texte du philosophe Philippe Nemo : « Philosophie de l'impôt ».

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The Crown

Ce texte donne une preuve concrète (de plus !) du pouvoir de nuisance absolu du socialisme. Comment celui-ci peut, en un temps record, transformer un pays prospère en un pays quasi sous-développé. La dégringolade qu’a connue le Royaume-Uni est à cet égard particulièrement éloquente. Je me souviens de ma stupeur, en découvrant dans un manuel de géographie scolaire des années 70, le « Seydlitz », utilisé couramment par les lycéens allemands, la Grande-Bretagne présentée comme un pays intermédiaire entre un pays sous-développé et un pays développé. Ceci fait partie, il est vrai, des réalités que refusent de voir nos esprits formatés, voire fanatisés. Si le socialisme ne marche pas, c’est bien sûr, parce qu’il n’est jamais assez pur.

On peut d’ailleurs se poser la question de savoir si un criminel prenant le risque de voler les armes à la main n’est pas humainement moins abject qu’un médiocre, un envieux, votant tranquillement « socialiste », afin que le gouvernement dépossède ceux qui font plus d’efforts que lui et « redistribue » leurs biens.

Quoi qu’il en soit, la France, bien que sur le même chemin que la Grande-Bretagne n’aura jamais la chance d’avoir une Margareth Thatcher. Big Brother veille. Le « système » s’est parfaitement organisé pour éliminer tout « élément » potentiellement « dangereux ». On l’a vu encore récemment, avec la présidentielle volée où le candidat ne représentait pourtant qu’un faible retour aux libertés. Or, sans liberté pas de prospérité. Les esclaves (ici, de la bureaucratie socialiste) ne sont pas en mesure de créer des richesses. La spécificité de chaque être humain d’innover, d’améliorer l’existant, étant réduite à néant. Ludwig von Mises le démontre très bien dans son œuvre centrale « L’action humaine ».

Le seul espoir qui nous reste, le progrès technique. Celui-ci nous donne peut-être une (petite) chance de contourner le monstre.

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Le défi migratoire : L'Europe ébranlée

Un état des lieux récent de la situation migratoire, un questionnement sur les différentes origines, et des tentatives de réponses.

La lecture de cet essai collectif laisse un goût amer. Discours trop politique, trop orienté pour donner un crédit suffisant à cette tentative d'analyse d'une situation contemporaine.

Parmi les références affichées, de nombreuses accointances avec l'extrême-droite, dont on devine, sur ce sujet de la migration, l'idéologie. La démonstration utilise également quelques ressorts de cette tendance politique (mais pas que), avec un dénigrement des médias, la disparition de Schengen ou encore l'association migrants/criminels.
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Le défi migratoire : L'Europe ébranlée

Un livre éclairant qui analyse toutes les facettes du défi migratoire, sans le moindre partie pris. Il est d'autant plus intéressant que Noé parle de ce sujet brûlant, sans langue de bois et propose des solutions aprés une analyse approfondie. On peut être d'accord ou pas avec ces solutions, mais le livre à au moins le mérite de pousser le lecteur de quelque bord politique qu'il soit à s'interroger sur un problème qui sonne comme un enjeux civilisationel.... On notera au passage la brillante et courageuse analyse de Xavier Raufer sur les aspects sécuritaires, analyse dans laquelle il brise avec force exemples et arguments les idées d'une certaines gauches angeliques sur les rapports entre immigration et insécurité. Quand à la préface, elle est tout simplement géniale. Un livre à lire et faire connaître !
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