AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.91/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 2/04/1936
Biographie :

Après une scolarité au Lycée Condorcet, où il fait la connaissance du poète André Bellivier, son professeur de mathématiques, traducteur de Rilke et Trakl, Jean-Claude Schneider fait des études d’allemand et de linguistique à la Sorbonne, suivies d’un séjour à l’université de Heidelberg. Jusqu’en 1996, il enseigne la langue allemande.

En 1958, il publie ses premiers poèmes dans la revue Mercure de France, et se lie d'amitié avec Armel Guerne.

En 1964-1965, il travaille à des notes de lecture, des traductions, des poèmes publiés au Mercure de France (avec Claude Esteban autour d’Yves Bonnefoy et André du Bouchet). Amitié avec Roger Giroux, Henri Thomas, Georges Perros. Publications dans Preuves.

Il est chargé par Marcel Arland, de 1965 à 1972, de la recension des livres allemands à La Nouvelle Revue Française1. Il rencontre à plusieurs reprises Paul Celan, dont il a été un des premiers traducteurs. Il publie des poèmes en revue : Cahiers du Sud (1965), La Nouvelle Revue Française (1967, 1968, 1970) ; et Un doigt de craie dans la collection « manuscrits » d’Encres Vives.

De 1973 à 1981, il est secrétaire de rédaction de la revue Argile. Vers 1975, il a période de dix années sans écrire. Il apprend le russe et le violoncelle ; il fait plusieurs voyages dans les déserts.

À partir de 1985, il renoue avec l’écriture, publie de nombreux poèmes, traductions et essais dans les revues : Preuves, LVII, L’Éphémère, Argile, L’Ire des Vents, Poésie, Le Nouveau Recueil, Scherzo, Le Mâche-Laurier, La Rivière échappée, Limon, Théodore Balmoral, exit, Rehauts, N 47 28, Moriturus, Gare maritime, L’Atelier contemporain. Il intervient dans divers colloques : Rencontres Tal-Coat au domaine de Kerguéhennec (2011), Présence d’André du Bouchet au colloque de Cerisy (2012).

Il entretient un intime compagnonnage depuis 1965, avec le peintre Jean Bazaine et avec Claude Esteban.

En 1976, il reçoit le Prix de l’Académie française pour la traduction de Kleist et, en 2014, le Grand prix international de poésie Guillevic - Ville de Saint Malo.

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Jean-Claude Schneider   (15)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Jean Claude Schneider - Ossip Mandelstam


Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
     
Serait-ce aussi la vie, cette parenthèse entre deux nuits ? une autre espèce de jour, plus durable à coup sûr que ceux dont la vie est la somme indéterminée, et tellement variable?
Surtout ne rien ajouter à la confrontation. Seulement se déposer là, en creux, rejoindre et se faire, ne serait-ce qu'un moment, sous les astres iridescents, montagne ou rocher. On ne part pas du désert. On ne peut qu'y revenir.
     
-
Chemins sans traces. Les seules voies dont le désert tolère le sillage éphémère, elles résultent d'intentions, de réminiscences, d'appels.
Donc encore des autres voix silencieuses.
     
- -
L'ombre aux tons bis, ou bistres, en peu de secondes épaissit, et c'est la nuit. Orion paraît. Les hommes vont dormir. Ils s'enroulent dans leur long manteau de laine, et cela leur est égal que l'usure l'ait troué car ce n'est, comme le corps, qu'un vêtement. Le ciel, lui, n'a jamais de peau sous ces latitudes, jamais de taie. On boit son refus du trouble avec l'eau des foggaras, où le calcaire a laissé son écorce. On le respire comme un antidote à notre impermanence.
     
-
Et je dirai, aimant que se rejoignent dans notre rassemblement du monde les figures silencieuses de l'apparence et les émanations les plus réfléchies de notre questionnement : ces courbes que le vent multiplie ou modèle, elles obéissent aux mêmes rapports unanimes, aux mêmes nombres aveugles que, dans L'Art de la fugue, les épures qu'on ne dirait dictées que par le Chant.
     
pp. 25, 41 & 50-55.
Commenter  J’apprécie          130
Chien sur la route…


Chien sur la route,
haies, ardoises, et dans sa courbe
un champ
         assez
pour qu’on adhère
à l’usure banale

on est quelqu’un
qui de plus en plus se perd
à l’aise dans la liberté
rongeuse du vent
                les pieds
biens plantés sur une terre
qui comprend

pour un délai
dont nul ne sait rien
sauf que l’arrière-pays
attend son retour
pour de bon.
Commenter  J’apprécie          60
J'avoue faire mal la part de l'inconscient surtout lorsque la raison sert de filtre un jour, alors que le lendemain elle propulse toutes les saletés que nous lui croyons le devoir d'arrêter... Dans les meilleurs tableaux tout se passe de telle façon qu'on a l'impression de n'avoir même pas son mot à dire... Pour moi l'instinct est de perfection inconsciente, quand mes tableaux vivent d'imperfection consciente.
(p. 20)
Commenter  J’apprécie          60
Départ - pas un départ, tout au plus un faux-recul.
Il se peut que le départ soit une certaine inquiétude de l'esprit avec bien sûr un besoin immédiat de l'assouvir.
Sa conscience du possible.
L'inconscience de l'impossible
et le rythme libre.
Respirer, respirer ne jamais penser au définitif sans l'éphémère.
(p. 4)
Commenter  J’apprécie          50
 
 
par les eaux du fleuve emporté l’ici figure horizontale barrant
ton vide regard haletant fleuve que dessine et singe en ma page
le courant cassé-continu de mots aussi loin que vertical encore il
descend là s’enfonce avec la rivière souterraine et il s’enfonce se
rue au vieux connu visage espoir d’une neuve aussi verrouillée
incompréhension sonde ses poches de mémoire se coltine lour-
de d’envasement la barque de la lignée dont il déterre exhibe
(qui était avant les mots avant les dieux) la
                                     sœur
                         la chantante sur elle se secoue ô
                   qui fièvre qui berce femme l’enroulée nouée
Commenter  J’apprécie          10
 
 
...
qui d’abord
déchire sa source la lointaine et
de déchire continue
première vue première dans ventre à travers eaux
entendue celle
entièrement diffuse en son corps
entière hors de soi pendue
à l’autre à
dehors
giron de mère murmurante où ne peut plus fruit
mûr éclaté son front

donc sans pardon
d’elle aphone
Commenter  J’apprécie          10
mots ici…



mots ici creusent détruisent — par exemple

lui autrefois tout ouïe tournant dans le cercle de ses murs d'ombre se grattant pour s'extirper quelque musique déchirée à la traîne de mots qui venaient se vidaient

maintenant plus que regard se dévisage de face comme autoportrait

yeux inversés et plis d'amertume ceux de la mémoire se crispant épine dans le cerveau se voyant se voir œil léchant jusqu'aux lombes la boue des jours

piétine l'hier renie se nie démantibulé en repentirs avec comme outil d'écorchement sa dent qu'il ébrèche

envenime ses mots qu'il appuie comme l'aigu d'un caillou là où se sent plus bas la veine où se punit la main d'avoir si tard expecté que se fende sa chrysalide de muré
Commenter  J’apprécie          00
nerfs ici…



nerfs ici tranchés l'écorce de sa cornée à vif dans l'air hérissé de cris de dépeuplements muets de chairs dissoutes de massacres rumeur fossile trous dans la cervelle de l'espèce

le c'est-comme-ça du déferlant bruit de fond matière que viendra sa parole lamper

d'où barbelées paroles ongle le mot en éclats comme une toux

oublié de se mordre la langue la vipère et cela vers humaine figure lancé d'un qui-ne-se-referme-pas et parle hache pour acheminer la stridente récitation noyer les cavernes réveiller

le coryphée réduit au sil–

lui yeux vidés sa sorbonne enfin translucide

(...)
Commenter  J’apprécie          00
Le monde…


Le monde, on dirait
recule dans la distance
et le demi-jour cendré,
rumeur d’égout
qu’on peut oublier

les rides
comme après la pluie la boue
redevient lisse
s’effacent

le plus dur : parler en camarade
avec ce qui se cale
dedans la main, avec le pain
que chaque jour je romps
d’un geste second

avec la maison qui craque
sur son socle et la nuit
dans ses agencements de briques creuses
en attendant de
provisoirement
comme moi
se tasser
Commenter  J’apprécie          00
très-silencieuse eau…



très-silencieuse eau sèche où baigne
ton cerveau un
il
maintenant fil cheveu promène de par la terre
sa floconneuse
réponse
ce parleur dont le parler
à défaut d’être pli après pli d’obscurité de ce qui
ne serait pas pur battement d’aile
le fossoyeur
d’être
un que rien ne prouve
te plonge
(stupeur disent tes yeux de bête) dans une
silencieuse musique

(...)
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean-Claude Schneider (10)Voir plus

Quiz Voir plus

Oh, Antigone !

Comment se prénomme la sœur d'Antigone ?

Sophie
Hermine
Ismène

10 questions
3097 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..