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Citations de Jean-Clet Martin (28)


Notre monde, circonscrit de toute part, est, désormais, devenu interne, internel dirait Péguy. Il ne donne plus que sur son immanence, sur de petites joies objectives dont l’étonnement nous porte à vouloir l’éternité.
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L’indécis, le vague, la rature, sont autant de bavures qui ne cessent de nous surprendre et nous aiguiller vers une porte, une béance en laquelle nous remarquerons que quelque chose ne marche pas bien ou, du moins, comme il le faudrait, que le temps s’arrête, s’inverse, s’innerve en un passage ouvert sur une autre heure.
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L’objet n’est jamais assuré mais toujours en état de nous objecter sa nature inconsommable. On voit bien, en ce sens, que le repentir consiste en un effort de restituer, par une image incertaine, les mouvements fugitifs du monde. Il est un ratage, mais son raté indique précisément que quelque chose nous échappe, ne se laisse pas immobiliser, introduisant une forme d’étonnement dans le cours régulier de nos vies. Quelque chose ne tourne pas rond, ne cesse de se reprendre, de se faire autre au travers de cette tentative de reprise débordant largement le cadre général de la peinture ou de l’écriture.
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Les natures mortes se placent plutôt aux antipodes des vanités. Et, ce que Stoskopff explore sur sa toile c’est, plus que le caractère vain de notre existence, une vision mystique de la temporalité arrêtée au bord de son passage.
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La nature morte, image de raisins translucides ou tableau aux citrons pelés, voire aux fleurs à la netteté radieuse et rayonnante, souvent d’une précision trop grande, d’une finesse inégalée, montre que le temps s’est arrêté, figé dans l’instant actuel. Tout y est comme gelé sur place, installé dans un «temps mort» qui rend les choses vraiment immobiles. On y verra s’ouvrir un moment futile qui ne passe plus, un vide rempli pourtant d’une résonance infinie. L’immobilité a donc de quoi surprendre tout autant que le mouvement.
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Ravissement
Être ravi, c’est être comblé en même temps que rayonnant. Le ravissement est proche d’un état d’extase, de joie ou de béatitude. Mais, s’il exprime un transport de l’âme, il faut l’entendre au sens de l’enlèvement, du rapt. Ravir, cela consiste à voler, à dérober. Un ravissement m’enlève à moi-même, me séduit au point de me détourner dans un dérobement total où je glisse hors du simple contentement, hors de la satisfaction personnelle, dans la nudité la plus extrême de l’âme soustraite à ses seuls plaisirs égoïstes.
Être ravi, c’est s’enlever et s’élever comme une volute.
Le ravissement, son rapt, nous dérobe à toute considération de nous-mêmes.
Et dérober doit s’entendre comme l’acte de laisser tomber la robe.
Se dérober, c’est se glisser ailleurs, mais cela signifie d’abord le fait de changer de peau, de se déshabiller.
On ne se laisse ravir que sous l’aiguillon d’Éros.
Quelle que soit la chose qui nous détourne ainsi de nous-même, elle ne peut le faire qu’en jouant sur l’érotisation de nos sens, transis vers une contrée d’airain. La séduction des pensées les plus froides et les plus chastes, en apparence, est toujours prélevée et ravie sur l’épiderme de la sensualité.
L’intellect, à cet égard, n’est pas séparé des douceurs de la chair.
Il possède, assurément, ses nymphes et ses sabots de satyre capable de transformer chaque idée en un idéal durable. (pages 242-243)
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On vit, certes, au siècle du passage, de la connexion, de la communication. Mais encore faudrait-il supposer qu'il y ait des événements à transmettre, à faire passer dans l'ordre des moyens de diffusion et qu'au lieu de se soumettre à un besoin présumé nouveau, le désir soit à même de devancer les attendus de la communication, créant des objections qui fassent exploser la rengaine.
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Il nous paraît impératif [...] de tracer la ligne suivant laquelle le désir et la consommation se tournent le dos, laissant poindre ainsi une force véritablement créatrice, une aptitude à percevoir dans la réalité ce que nous sommes capables de vouloir en attendre, augmentant alors, suivant la langue de Spinoza, notre puissance de "persévérer dans l'être".
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