Jean-François Hangouët

Questionnaire de Proust - quelques réponses

Quels sont les héros de roman que vous préférez?
Fabrice del Dongo, Huckleberry Finn, Anna Karenine si elle ressemblait à Garbo.

Mes auteurs favoris en prose?
Pouchkine, Stendhal, Conrad, Kipling, Proust, Malraux, Tolstoï, Casanova.

Mes poètes préférés?
Pouchkine, Victor Hugo, Rimbaud.

Le fait militaire que j'admire le plus?
La fuite.

Comment j'aimerais mourir ?
Vous vous foutez de moi, non ? D'aucune façon.

Page 31 et 32

Journal d'un irrégulier.
P.188
[Dans une librairie spécialisée (=pornographique) ]

La pornographie est à la mode, c'est le tout dernier cri, ou plutôt le dernier râle. J'entre donc dans une librairie spécialisée : cela fait parfois du bien de s' embourgeoiser. On se sent mieux en sortant. C'est d'une tristesse! On dirait une mécanique qui n'arrive pas à démarrer et appelle au secours. Ça sent la panne sèche, l'épuisement [...]

La vendeuse s’approche de moi : « Vous cherchez quelque chose en particulier ? »
J’ai surtout besoin d’un peu d’air pur…
- Oui, dis-je, les Mémoires du général de Gaulle…
Elle me foudroie du regard :
- Nous n’avons pas ce genre de livres ici, Monsieur.

Authentique. 

La mort voulue.
Choisir sa mort et son moment. Ne pas laisser la nature décider à notre place.

Il signifie seulement, quand on a conscience que toutes les portes sont à jamais closes et qu’il n’y a plus aucun espoir d’en sortir dignement, que la mort est la seule issue, le dernier acte de volonté qui ait encore un sens quand tout le reste n’en a plus.

La mort voulue.
À celui qui ne veut plus subir ce qui n’a plus de sens humain, il lui reste d’accepter sa mort. De la vouloir. De s’y préparer et de la préparer comme son dernier combat.

L’humour noir est sa première arme, sa première défense, plus contre soi-même que contre autrui.
Page 119

Le vieil homme et la terre.
La caractéristique la plus marquante de notre temps, c’est la visibilité.

Un picaro moderne.
Je déteste la vulgarité, mais la vulgarité est liée pour moi à toute notion de supériorité collective. C’est quand on se croit «  mieux que les autres «  parce qu’on appartient à une classe, une nation, une race qu’on est irrémédiablement vulgaire.

Ces femmes que j’aime.
Disons d’abord qu’il n’y a pas de civilisation qui ne soit une notion de féminité, de douceur, de compassion, de faiblesse respectée , de non violence.

Ces femmes que j’aime.
La formule « femme égale de l’homme » ne saurait, à mon avis, suffire. Il s’agit de toute autre chose : il s’agit de changer l’homme.

Les hommes et les femmes n’ont encore jamais songé à transcender la sexualité pour établir entre eux des rapports fraternels.