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Critiques de Jean Haëntjens (9)
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La ville frugale

Dans cet essai, Mr Jean Haëntjens (économiste et urbaniste), par son expérience de terrain (ça se sent surtout dans les "consensus") nous épingle, dissèque et expose avec réflexion et discernement les possibilités de la notion de « ville durable » dans ses applications potentielles et pour certaines effectives. Comme base de réflexion, il met à disposition de Madame et de Monsieur tout le monde intéressés par la question autant que des acteurs de terrains au sens le plus large, ce qu'il nomme à juste titre sa « boîte à dessein ». Il ne fait aucun doute que je me pencherai sur d'autres écrits de cet auteur qui ne nous brandit pas de théorie obligatoire à la figure mais un excellent support. Il a même répondu à pas mal de questions qui me taraudaient d'un point de vue organisationnel dans mon arpentage de Bruxelles et de ses initiatives qui réussissent finement ou capotent en flop magistral, même si Bruxelles devrait plutôt figurer dans un ajout d'exemple de « kwak » dans son chapitre « de la faisabilité technique à la faisabilité politique » du fait de la division de la ville en plusieurs communes. Un immense merci pour son éclairage et ses pistes à Mr Jean Haëntjens, aux éditions Rue de l'échiquier et à l'opération masse critique de Babelio pour cette petite perle du support constructif dans le domaine de l'urbanisme.
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Comment l'écologie réinvente la politique

L’ouvrage de Jean Haëntjens , « Comment l'écologie réinvente la politique », porte en sous-titre « pour une économie des satisfactions ». L’approche théorique de l’auteur veut déconnecter la pensée politique de son incontournable dépendance à l’économie. L’urgence écologique nécessite de repenser la démarche politique. « Toute société, pacifique et démocratique, est un système de satisfaction » , elle répond aux besoins et demandes de ses membres (alimentation, sécurité, sociabilité…). L’auteur analyse ce système de satisfaction, et classe, en tableaux, les différentes composantes. La démarche paraît théorique mais elle permet à l’auteur de se dégager du modèle « tout économique ». Les réponses actuelles ne répondent pas à la montée des insatisfactions actuelles. La démocratie est menacée, la société de consommation est remplacée par le cyberconsumérisme, et la surabondance de solutions accentue la crise écologique. L’économie des satisfactions par l'élargissement des champs d’action doit renouveler la politique : par un modèle de consommation plus écologique, un urbanisme « corrigé », un peuplement des espaces plus équilibré, une organisation portée par une consommation écologique… L’auteur reconnaît que cette approche est motrice de réflexion et d’amendements. La démarche est d’envergure et la présentation en format court (180 pages) demande un recul à la lecture. L’ouvrage est cependant stimulant et constitue une ouverture à d’autres lectures.
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Smart city, ville intelligente : quels modèle..

La notion de "smart city" est de plus en plus présente dans les réflexions sur la gestion urbaine, et cela crée un besoin de savoir un peu mieux que ce qu'en dit la presse, ce que recouvre cette notion, ce que ces approches peuvent apporter à la conduite des politiques urbaines et à leur qualité, ainsi qu'à la communication entre les habitants et les décideurs, et cela génère un désir de savoir ce qui a pu être réalisé en ce sens dans des villes du monde.

C'est pourquoi, trouvant ce petit livre dans un salon du livre, je me suis empressé de l'acquérir et de le lire.

Quelle déception! Je n'irai pas jusqu'à dire, comme Pascal, "incertain et inutile" ; cette lecture ne m'a pas été en effet totalement inutile, j'y ai notamment découvert, dans un ch 3 qui met en appétit, une tentative (avortée, mais on ne saura jamais, au cours de cette lecture, exactement pourquoi) de confier, à Toronto, la création d'un quartier nouveau à une filiale de Google, ou une expérience en Corée de même nature avec un autre intervenant, dont on ne sait pas bien si elle a des résultats concluants et positifs.

La suite est décevante, car les critiques, nombreuses, des réalisations, surtout celles qui impliquent les très détestés grands groupes technologiques, ne revêtent jamais la précision qui permettrait de vraiment comprendre leurs limites, et les raisons des inconvénients avancés.

On comprend bien, mais on n'avait pas besoin de cette lourde charge contre ces grands groupes, que les responsables de la gestion et du développement urbain ne doivent pas se mettre entre les mains de ces groupes sans garder tout le contrôle nécessaire, mais n'est-ce pas vrai de toute la gestion urbaine dans ses aspects qui doivent être délégués? C'est aux autorités responsables à définir les objectifs recherchés, les modalités d'appui sur des intervenants extérieurs, et à organiser le contrôle nécessaire pour garder la maîtrise des opérations, qu'il soit fait appel à des technologies numériques ou pas (cf l'expérience déjà très ancienne dans les transports, la gestion de l'eau, le logement social,....)

Le développement de certaines plateformes risque en effet de déposséder les responsables élus légitimes d'une partie de leur maîtrise des choses (espaces publics avec des applications comme "waze" ou les dispositifs de location de vélos ou de trottinettes en accès libre, maîtrise du marché du logement avec Airbnb, par ex), et il y a un énorme enjeu pour ces responsables à prendre les initiatives nécessaires pour ne pas se laisser dépasser par ce type de développement qui rompt avec les modalités connues de fonctionnement des systèmes urbains.

Mais ces enjeux sont connus. La question est d'avoir une bonne idée de ce qui est en train de se développer et de la manière dont d'autres ont pu y faire face, comme aussi de connaître les possibilités offertes dans tous les domaines de la gestion urbaine et des rapports avec les habitants par ces nouvelles techniques.

Ce livre, malheureusement, et ses développements vagues sur les différents types d'intelligence urbaine (l'intelligence sociale, l'intelligence économique etc...) n'y aide pas beaucoup.
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Comment l'écologie réinvente la politique

Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique



Depuis quelques temps, et comme beaucoup de monde, je me suis prise de passion pour l'écologie et je me suis mise à lire énormément de choses sur le sujet : comment réduire ses déchets, créer ses propres nettoyants / savons / cosmétiques, sur la clean fashion... Et au fur et à mesure, j'ai commencé à changer mes habitudes et à participer à certaines marches pour le climat dans ma ville (attention, je suis loin d’être parfaite, Rome ne s’est pas faite en un jour, mais j’essaie).



Sans pour autant voir de réels changements au niveau politique (dans ma ville, ou au niveau national). Je me suis posée encore plus de questions sur l'écologie politique, et cet essai est donc tombé à point nommé, car non seulement il pose les bonnes questions mais ose également proposer des solutions possibles et crédibles (après on est d'accord ou pas).



Certains d'entre vous doivent se dire qu'ils n'arriveront jamais à la lire, qu'il est bourré de termes techniques et ce n'est pas faux, il y en a (forcément !). Mais ceux-ci sont tellement bien expliqués qu'ils n'auront plus de secret pour vous par la suite, c'est promis :)



Alors si comme moi, vous vous intéressez à ce sujet et voulez en savoir plus, je vous conseille ce court essai de moins de 200 pages !
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La ville frugale

Cet ouvrage est dans la collection "l'ecopoche" des éditions Rue de l'échiquier. Cette collection permet d'approfondir les questions environnementales.

Ici, Jean Haentjens nous invite à changer de "mode de ville". L'urbanité a ses avantages, ses fonctionnements qu'il faut prendre en compte pour en tirer le meilleur parti. Le modèle de ville frugal est développé à l'appui de documents et d'exemples concrets. Cela fait de ce livre un très bon support pour se former.

Cet ouvrage permet de voir l'urbanisme autrement. La démarche est positive, déculpabilisante. J'ai beaucoup appris de cette lecture.

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La ville frugale

Merci à Babelio et aux éditions Rue de l'échiquier pour l'envoi de ce livre. Celles-ci ont joint à leur courrier un petit sachet de graines pollinisantes, ce que j'ai trouvé fort sympathique, merci encore à elles.

Si le titre et le sous-titre m'avaient interpellé au moment de faire mon choix pour la Masse critique, je dois dire que les solutions proposées dans cet essai me semblent un peu légères. C'est comme si on restait toujours à la surface de la réflexion et du sujet.

Jean Haëtjens explique qu'il présente là non pas un modèle à suivre clé en main, mais plutôt un cadre logique auquel se référer, une "boîte à outils" à destination d'élus que le sujet intéresserait, de techniciens, de responsables associatifs, d'étudiants, donc de gens déjà familiers à priori de ce genre de problématique.

Pourtant j'ai trouvé, moi qui n'en suis absolument pas spécialiste, que le propos manquait de complexité, à part deux ou trois passages qui revêtent un caractère un peu plus technique.

J'habite moi-même dans une ville où beaucoup d'efforts sont faits pour contraindre la voiture et laisser davantage de place aux "modes doux" que sont le vélo et la marche à pied. Il y a peut-être ce biais-là de mon propre environnement quotidien, plutôt agréable, pour me faire dire qu'il n'y a dans ce court essai rien de très nouveau et d'inventif, et écrire une critique qu'on pourra juger assez sévère.

Une ville frugale, selon la définition qu'en donne l'auteur, "vise à réduire la dépendance automobile de ses fonctions vitales". C'est déjà, je trouve, limiter considérablement le champ d'étude : il ne sera pas question ici par exemple de chauffage ni d'isolation. L'auteur dit préférer cette notion de frugalité à celle de durabilité. le concept de ville durable, dit-il, est progressivement devenu illisible, fourre-tout, presque dénué de sens, tout le monde l'utilise et s'en réclame, c'est un "alibi joyeux de n'importe quoi" (greenwashing). Tous les aspects de la vie et de la société en font partie : écologie, économie, éducation, démocratie, social, symbolique, culturel, technologie, etc. Cette surabondance de thèmes crée plein de contradictions, du flou dans les attentes et les débats, et donc empêche finalement d'orienter les mesures et les décisions vers une direction précise. Avec quoi je suis tombé assez d'accord. Difficile de ne pas partager ce constat. Mais cet extrême recentrement est aussi, surtout, ce qui pèche pour moi.

Dans son introduction, Jean Haëtjens indique pour rassurer sans doute le lecteur que la frugalité n'est "ni la pénitence ni la décroissance". Au sens épicurien, c'est "l'art de concilier la satisfaction de plaisirs 'naturels et nécessaires' avec une relative économie de moyens". Soit. Mais c'est déjà à cet endroit que ça bloque pour moi et que la démonstration rencontre ses limites. Il faudrait en effet commencer par définir ce que sont ces plaisirs, or il ne le fait pas. Il semble au contraire prendre la société telle qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire excessive et sans retenue, et essayer de concevoir une organisation urbaine qui ne la troublerait pas trop. En fait, il voudrait changer sans rien changer.

Plus loin, il ajoute même : "La population européenne, urbanisée à près de 80 %, et en faible croissance démographique, n'a aucune raison majeure de changer radicalement son mode d'habiter. Pour elle, la maison est en outre bien plus qu'un simple logement ; c'est un investissement à forte valeur symbolique, qui est souvent associé aux images de loisir, de vacances et de famille. C'est en acceptant cette demande, et non en prétendant la contraindre, qu'un urbanisme frugal doit se concevoir." (p. 70). Il n'interroge aucunement sur la "normalité", sur la légitimité de cette demande et de ces attentes. Mais peut-être qu'il conviendrait de le faire avant toute autre chose... Se poser des questions ! Peut-être notre mode de vie actuel nécessite-t-il d'être remis en question plus que ça ! Peut-être justement faut-il songer à une forme de décroissance, à notre rapport délirant à la consommation et au travail ! Or, quand il évoque la nécessité de la proximité de l'emploi, il ne parle pas du tout de l'utilité de l'emploi : est-ce que les agences bancaires et immobilières, les boutiques de fringues à gogo qui pourrissent nos centre-villes participent de ces plaisirs "naturels et nécessaires" ? Est-ce que la baisse du temps de travail n'est pas une solution pour désengorger les axes de circulation aux heures de pointe ? Il ne soulève pas la question. L'auteur se contente de proposer d'appliquer un gros sparadrap sur la plaie du mode de vie occidental, en prenant mille pincettes pour ne pas choquer ("pas farouchement proécologique" p.14). Il fait tout pour ne pas qu'on l'accuse de culpabiliser les gens. Ce n'est pas suffisant, à mon avis. Intéressant, mais franchement incomplet. La démarche qu'il mène doit s'accompagner de considérations plus globales.

Il cite à plusieurs reprises l'exemple des villes scandinaves, Amsterdam, Copenhague... Des modèles : 65 % de vélo ou de marche à pied, etc., etc., etc. N'empêche que le jour de dépassement de ces pays se situe bien avant le nôtre, déjà très tôt dans l'année (5 mai) : mi-avril pour les Pays-Bas ; fin mars pour le Danemark ("pays à la pointe en matière d'écologie urbaine" p.114). C'est donc bien que la réorganisation de nos "modes de ville", pour reprendre son expression, est loin d'être suffisante pour atteindre la frugalité, elle ne résout pas tous les problèmes de surconsommation d'énergie. Je comprends bien que l'auteur ne peut pas parler de tout, mais au moins qu'il ne nie pas que sa proposition doive s'inscrire dans une démarche décroissante !

Même dans sa démonstration en tant que telle, il enfonce un peu des portes ouvertes. En gros, il faut utiliser la voiture quand c'est loin, et le vélo ou la marche à pied quand c'est proche ; mais que comme quand même c'est mieux le vélo et la marche parce que ça consomme moins, il faut rapprocher les habitations des "centralités". Oui, difficile de proposer le contraire à notre époque écolo-consciente. Les villes doivent être denses mais pas trop, avec des espaces verts et une trame verte de circulation, des transports collectifs efficaces, des réseaux "en toile d'araignée" plutôt que radiaux, de grandes lignes performantes et accessibles plutôt que sinueuses, lentes et bruyantes ; il faut développer plus de "polarités", et moins de parkings... C'est bien de le dire. Mais rien de nouveau sous le soleil.

La fin du pétrole (c'est le sous-titre), ça ne concerne évidemment pas que la voiture ! C'est toute notre société qui en sera bouleversée, nos échanges, notre commerce, nos emplois, plein de choses, tous les fondements, les enjeux, les priorités, les opportunités, les contraintes ! Et là, c'est comme si ça ne devait impacter que notre utilisation de la voiture. C'est ça qui m'a surtout donné l'impression d'un coup presque pour rien : Jean Haëtjens imagine (sans même beaucoup de créativité) une ville du futur changée à cause de la fin du pétrole, mais dans un monde futur qui continuerait de fonctionner comme il fonctionne aujourd'hui avec du pétrole, alors qu'il sera obligé lui aussi de changer radicalement !
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Comment l'écologie réinvente la politique

Quand j’ai postulé à la masse critique babelio, seul le titre était annoncé, pas le sous-titre. Si tout avait été écrit, je n’aurais pas postulé de peur de manquer de compétences. Comment l'écologie réinvente la politique, ça me laissait penser à un essai très pratique et sur le quotidien et les changements possibles. Oui sauf qu’en fait le contenu de cet essai est uniquement basé sur le sous-titre : pour une économie des satisfactions. Et c’est là que le bas blesse pour moi, mes compétences en sciences économiques sont proches du zéro absolu et mon intérêt aussi. Je n’avais pas les clés pour comprendre ce qui est développé donc mon avis ne va pas être très poussé. Je n’ai presque rien compris à ma lecture, c’était beaucoup trop théorique et utilisait beaucoup de notions et termes que je ne maitrisais pas. Je dois noter la volonté de l’auteur de donner les clés de compréhension et elles sont souvent claires. Malheureusement ça ne m’a pas suffit, les définitions sont restées trop théoriques pour moi et étaient toutes regroupées au même endroit ce qui est pratique si l’on souhaite les retrouver facilement mais donne beaucoup d’informations d’un coup au risque de mélanger les termes. Malgré ces soucis liés aux bases nécessaires, l’essai est bien construit, donne des pistes de réflexions et des embûches possibles. Il permet de mieux appréhender comment on en est arrivé là et les limites des politiques actuelles. Un dernier point, c’est le genre de livre, qui a besoin d’être lu avec des temps de décantation pour assimiler son propos. Je l’aurai probablement plus apprécié sans la contrainte de temps lié à la masse critique.
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Eco-urbanisme. Défis planétaires, solutions urb..

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Crise : la solution des villes

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