Même si l'art est avant tout destiné à la contemplation plutôt qu'à l'action, il peut jouer un rôle dans l'accompagnement du changement.
La goutte d’eau séparée de l’océan peut trouver un repos momentané, mais celle qui est dans l’océan ne connaît pas de repos.
Dimanche 2 mars 2031. Chicago, la ville principale de l’État de l’Illinois aux États-Unis d’Amérique, continuait à tousser. La faute à un hiver rude qui jouait les prolongations. Du côté des transports, la froidure avait provoqué l’inertie des services. Du côté des sports, l’équipe de football américain des Bears en avait profité pour hiberner. L’équipe de basket-ball des Bulls avait
effectué pour sa part l’une de ses meilleures saisons sportives. Cela avait contribué à réchauffer le cœur des citoyens de la « ville des vents ».
À quelques miles de là, un peu plus au nord se dressait le Warquarium, un autre grand bassin, avec des dauphins également, d’un autre genre, plutôt militaires que civils. Un endroit interdit d’accès. Trop risqué. Des dauphins y étaient dressés, comme au Miami Seaquarium, mais de façon différente. Au lieu de déplacer des ballons, on leur apprenait à déplacer des torpilles, entre autres choses.
"Arrêtez tout, je vous en supplie". Il lui était impossible de faire entendre ces mots tant que sa tête demeurait sous la ligne d'immersion. Tout aussi impossible d'exprimer son désespoir sans refaire surface pour continuer à vivre. Elle voulait que l'on décide pour elle. Son vœu fut exaucé lors de la propulsion de son corps vers l'oxygénation. Mais une fois en l'air, elle devait faire vite : respirer, crier, résister, avant de replonger. Ce scénario impitoyable se répétait depuis de longues minutes.
Je connaissais maintenant la raison pour laquelle Helen peignait au quotidien. Elle avait pour mission de représenter les quatre éléments de l’univers à un instant donné. Tom avait insisté sur le caractère authentique de l’ouvre créée. Mais aucune des scènes peintes n’existait vraiment. Elles étaient l’assemblage de lieux proches. La partie gauche du tableau avait été peinte avec pour décor de fond une verdure et un feu. La partie droite mettait en exergue la mer.
Les bases de données d’informations de la police enregistraient des critères précis : lieu géographique, type d’endroit, position du corps, âge de la victime, données d’autopsie. Autant d’éléments qui pouvaient se recouper en cas de meurtres en série. Ce type de procédure avait été mis en place afin d’améliorer l’identification des coupables. Un souhait fort qu’avaient fait remonter les services de la police criminelle des États-Unis d’Amérique.
Springfield était la capitale de l’État de l’Illinois. Cette ville était célèbre pour avoir vu grandir Abraham Lincoln. C’était aussi la ville où j’exerçais mon métier de policier depuis plusieurs années. Je vivais seul depuis le divorce prononcé deux ans plus tôt. Mon fils et ma fille, âgés respectivement de huit et treize ans, vivaient avec mon ex-femme Kristie. Je comptais peu d’amis ; ils savaient qu’ils pouvaient compter sur moi.
Les photographies des visages congelés des six victimes étaient maintenant projetées sur l’écran géant du poste de police de Springfield.
— Greg, Garik, je souhaiterais vérifier le degré de ressemblance entre les six victimes sur la base de critères d’isomorphisme appliqués aux visages congelés.
En d’autres mots, je souhaitais savoir si les visages étaient superposables tels qu’on les avait retrouvés avant la décongélation.
La police doit être reconnaissante envers les mordus de sport qui abandonnent leur lit douillet pour faire souffrir leur organisme dès l'aube sur le macadam. Et l'humanité en général se devait d'être reconnaissante envers les sportifs, hormis ceux bien sûr qui distancent les forces de l'ordre à la course.