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Critiques de Jean Lovera (9)
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Le mystère Simonetta selon Botticelli

A la recherche de la femme parfaite !



Dans cette merveilleuse collection "Le roman d'un chef-d'oeuvre (je ne le répéterai jamais assez !) j'ai terminé hier celui consacré au peintre de la Renaissance Sandro Botticelli.



Très original, ce roman est déployé en une enquête. L'auteur retrouve dans sa maison un dessein qui semble être de Botticelli. Sur ce croquis est écrit "sans par".



Partant de cette énigme, notre héros parcourt l'Europe afin de regarder les différents tableaux de Botticelli et retrouver le vrai visage de cette "sans par", la magnifique SImonetta Cattaneo Vespucci, à laquelle les Florentins avaient donné le surnom de "Sans pareille".



Cette jeune femme, noble de la Renaissance Italienne est célèbre la cour de Laurent le magnifique pour sa beauté et son charme ; elle a peut-être posé pour le peintre et a été son amour secret (Botticelli a voulu être enterré près d'elle).



On voyage donc à Paris, à Londres, à Frankfort, à Florence afin d'admirer les différents tableaux exposés dans ces différentes capitales.



On les admire, on les détaille ainsi très bien.



L'auteur, Jean Lovera, est un architecte, commissaire d'expositions, collectionneur d'art contemporain, et aussi un tennisman de haut niveau dans les années 1970 !

Donc l'art il connaît et cela se ressent dans ce roman, ainsi que sa passion, son amour pour les tableaux, qu'il nous transmet !



Par un style bien imagé, technique sans être pesant, l'auteur nous immerge totalement dans son voyage, les tableaux et l'époque de la Renaissance italienne.

L'auteur nous compte cette période historique très riche en talents, et en grands hommes mais aussi en évènements rétrogrades comme "Le bûcher des Vanités" durant lesquels les disciples du moine Jérôme Savonarole rassemblent des milliers d'objets d'art pour les brûler le 7 février 1497; Botticelli a sûrement déposé certaines de ses oeuvres pour les consumer…



J'avoue que lors de mon voyage à Florence, je ne me suis pas attardée devant "La Naissance de Vénus" dans la Galerie des Offices (trop de monde, trop connu…) Après la lecture de ce livre…Je regrette…
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Le mystère Simonetta selon Botticelli

Quelque part en France

Lettre à SB



Un livre



Cher Maître, je viens de refermer la dernière page d'un livre qui parle de vous.

Un livre qui vous rend un hommage très inspiré et inspirant, mais aussi à celle qui fut votre muse : Simonetta qui repose pour l'éternité à quelques mètres de vous en l'église Chiesa di San Salvatore in Ognissanti à Florence.

Florence cette ville où l'auteur finit sa quête, dans la loggia dei lanzi, à deux pas du Musée des Offices, où s'offrent à la vue des amateurs d'art du monde entier deux de vos chefs-d’œuvre "La Naissance de Vénus" et "Le Printemps".

Où plutôt de nos jours, à des milliers d'yeux numériques, ce serait trop long à vous expliquer, mais nous avons perdu ce réflexe à regarder la réalité sans le filtre d'un écran...



Alors certes vous me direz voilà un livre de plus vous concernant. Depuis Vasari, qui dans "Le Vite de' più eccellenti architetti, pittori et scultori Italiani" - qui au passage à revu son analyse vous concernant entre la première édition de 1550 et la  seconde de 1568 - il y en a eu des livres traitant de votre vie, de vos œuvres, de vos vicissitudes, de vos aléas avec la "politique".

Paul Veyne dont vous avez rejoins le musee imaginaire dira de vous : "Pour nous, Botticelli est le symbole de la Renaissance italienne, ce n'est plus Raphaël (et peut-être n'avons-nous pas tort). La Naissance de Vénus et le Printemps sont le "clou" de la Galerie des Offices à Florence. Et pourtant cet enchanteur n'eut aucune complaisance démagogique, aucun égocentrisme non plus ; ce fut un idéaliste, un rêveur, ses déesses nues sont pures comme des saintes."

Des romans ont été également écrits pour le meilleur et parfois pour le pire...



Mais cette fois vous rejoignez une collection d'un éditeur qui a eu la bonne idée de nous démontrer que certains tableaux ont cette étonnante capacité de nous réenchanter, corps et âme, de mobiliser notre mémoire, notre imaginaire, nos émotions. Mais comment sont-ils nés ? Dans quelles circonstances et à quel moment de la vie de l’artiste ? Chaque auteur de cette collection raconte la véritable saga d’un tableau en le mettant en scène à l’époque et dans le lieu où il a vu le jour. Ces fragments de notre patrimoine universel sont une source inépuisable d’émerveillement et d'empathie. Dans cette collection vous côtoyez Michel-Ange, Uccello que vous connaissez, et d'autres qui vous ont succédé : Caravage, Monet, Fragonard ou Klimt

Le postulat de l'éditeur de cette collection : « Face aux violences du monde, à nos peurs, à nos tentations de repli sur soi, la voix des artistes réconcilie, réveille et rassemble. Résonne alors en nous cette quête éperdue du beau. La beauté. Simplement. »



Et ce livre rend hommage à cette beauté, celle de vos toiles. Beauté changeante car votre œuvre a évolué au fil du temps pour finir par ce dernier tableau : "la derelitta", la beauté mélancolique ou la mélancolie en beauté ?



À la beauté de Simonetta Vespucci dont sachez-le Laurent de Médicis dans son Comento écrira  "Il était incroyable que tant d'hommes dépourvus de convoitise l'aimassent et que tant de femmes sans jalousie la complimentassent..."



Au fil de ses voyages en quêtes de vos Vénus éparpillées de par le monde, l'auteur de ce livre vous surnomme le Maitre des Vénus tant vous avez mis en scène votre muse : "Fallait-il que vous en fussiez éperdument amourait pour la peindre aussi sublimement ! Il semble qu'aucune autre femme que la « Divina Simonetta » n'ait existé à vos yeux, comme dans votre coeur. Est-ce que je me trompe ? Au Fil du pinceau, sur une période de quinze ans, elle est passée du statut de modèle à celui de muse, et, avec La Naissance de Vénus, à celui de femme idéale. Personne d'autre que vous n'a mieux rendu hommage à sa beauté"



Moi qui ai lu Homère, comment n'ai-je pas fait le rapprochement entre ce texte et votre tableau :

"Je chanterai la belle Aphrodite à la couronne d’or, la déesse vénérée qui a pour apanage tous les hauts lieux de Chypre, l’île marine où le souffle puissant de l’humide Zéphyr la porta, sur les vagues de la mer mugissante, dans la molle écume : les Heures au diadème d’or l’accueillirent avec joie, et lui donnèrent des vêtements immortels. Sur sa tête divine elles placèrent une belle couronne d’or finement ciselée ; elles mirent à ses oreilles, dans les trous de leurs lobes, des fleurs d’orichalque et d’or précieux ; elles ornèrent son tendre col et sa gorge éclatante de ces colliers d’or dont se paraient elles-mêmes les Heures au diadème d’or, quand elles allaient se joindre au chœur charmant des dieux, dans la demeure de leur père. Après avoir revêtu son corps de toutes ces parures, elles la menèrent chez les Immortels. Ils l’accueillirent avec joie et tendirent les mains vers elle : chacun d’eux désirait faire d’elle sa légitime épouse et l’emmener en sa maison, tant ils admiraient la beauté de Cythérée couronnée de violettes.

Salut, déesse aux vifs regards, au doux sourire ! Accorde-moi de remporter la victoire en ce concours, et donne tes faveurs à mon chant ; pour moi, je penserai encore à toi dans un autre chant."

(À Aphrodite (II) - Hymnes homériques - Tout Homère - Éditions Les Belles Lettres)



Parfois, l'auteur s'emporte contre vous : "Vous n'avez laissé aucune indication, note ou recette concernant la fabrication de la Naissance", alors cela serait trop long à vous expliquer mais combien de scientifiques, de radiographies, d'experts, d'analystes se sont penchés sur vos œuvres pour tenter d'en percer les mystères. Combien d'heures ont été passées à disserter sur vos techniques, méthodes ou recettes...

Mais comme le dit si bien Jean Lovera : "Il me reste à l'imaginer, La tâche est douce. "

"Grâce à cette Peinture, vous êtes devenu le Peintre de la lumière. Votre technique est votre secret. Il reste que la luminosité du fond traverse les couleurs et nous éblouit la lumière va de pair avec la légèreté voulue dans les détails qui suggèrent le mouvement : l'air Soufflé par les Vents traverse la toile, les roses volettent, les vagues s'agitent, les cheveux s'enroulent et flottent au vent, la robe de la Grâce qui s'avance se gonfle et le drap qu'elle lend vers Vénus ondoie. Maître, je lis dans votre tableau, avant Ioule chose, la légèreté de l'instant comme une métaphore de la beauté. En créant le mouvement, vous nous avez invités à participer à la scène, au milieu d'un tableau vivant.[...] C'est un travail d'orfèvre ou de graveur. Je comprends que seul l'effet vous intéresse, non la technique académique. Maître, vous êtes le premier « moderne » !"



Alors certes il pose également plus de questions, dix huit pour être précis,

qu'il n'apporte de réponses mais comme le dit si bien Jean Lovera :

"J'aime, pour ma part, les belles histoires réelles ou imaginaires qui se nouent autour des peintures. Elles agissent comme les cadres virtuels des tableaux ; elles en sont les prolongements oniriques.

Une fois libérés des exégèses, nous pouvons jouir des images, avec un plaisir d'enfant. Tout juste accepter quelques didascalies qui éclairent les zones par trop obscures."



"Botticelli nous a donné à imaginer. Sans le vouloir, la matière à doutes qu'il a créée s'est muée en matière a rêves."

Et nous continuerons à rêver devant vos œuvres, pour peu que l'on prenne le temps, que l'on se donne le temps de les voir au lieu de les regarder....
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Le géant des Florentins selon Michel-Ange

Voilà une nouvelle sortie dans la collection Le roman d’un chef d’œuvre, publiée aux ateliers Henry Dougier.



Cette fois-ci, pas d’analyse d’une peinture mais plutôt d’une sculpture, probablement l’une des plus connues au monde : le David de Michel-Ange.



Ce roman a pour narrateur l’artiste lui-même. Déçu d’une biographie rédigé par un ami, il décide de se confier à un disciple sur cette réalisation majeure.



Car il y en a des choses à dire sur le sujet : le David était, en effet, un projet un peu fou, car le marbre utilisé était réputé comme impossible à sculpter. Pourtant Michel-Ange décida de se confronter à ce bloc pour rendre hommage à une figure biblique, celle de David qui terrassa le géant Goliath. Avec une pression incroyable : pas de deuxième essai possible avec un bloc de marbre, la réussite doit être immédiate.



Pour les commanditaires de l’œuvre, il s’agissait de rendre hommage à la république de Florence alors que pour le maître, le but était d’exprimer la beauté, à l’égal des sculpteurs grecs de l’Antiquité.



Ce roman, réussi, est à l’aune du titre que j’avais eu l’occasion de découvrir auparavant, traitant du Radeau de la Méduse. 



En 120 pages , Jean Lovera nous permet d’en apprendre davantage sur le contexte de cette œuvre, mais également sur le travail préparatoire de Michel-Ange. 



Les informations sont distillées sans que cela soit pesant. Pour moi qui aime l’art sans avoir les connaissances liées, cette collection est indispensable.



Nous pouvons, aussi, entrevoir le caractère de ce génie qu’était Michel-Ange ainsi que les querelles qu’il pouvait avoir avec d’autres artistes tout aussi renommés comme Leonardo. 



En résumé, un livre qui dans la droite lignée de cette collection permet, de façon abordable, de se familiariser avec l’art et des œuvres culturelles majeures. 
Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Le mystère Simonetta selon Botticelli

Contrairement aux autres titres de cette collection que j'ai lu (qui nous mettaient dans la peau de l'artiste et racontaient comment l'œuvre à l'honneur avait été créée), Le Mystère Simonetta se déroule à notre époque et prend des allures de roman-enquête : on découvre aux côtés du narrateur (qui n'est autre que l'auteur lui-même) qui était Simonetta Vespucci et pourquoi elle était surnommée "la Sans Pareille", comment Botticelli est devenu "le maître des Vénus" (comme l'appelle l'auteur), on partage ses joies et ses doutes au fur et à mesure de ses recherches, on lit les différentes théories sur Botticelli et ses œuvres... C'est un procédé qui m'a énormément plu car, d'une part j'adore ce type de romans et d'autre part, il existe si peu de sources sur Botticelli et la genèse de ses œuvres (alors que paradoxalement elles sont mondialement connues) que c'est très intéressant d'en découvrir plus à ce sujet en lisant ce livre : j'ai notamment appris que Botticelli n'avait pas été le seul à peindre la jeune femme, mais qu'on la retrouve aussi dans quelques tableaux de Piero di Cosimo, et surtout que La Naissance de Vénus et Le Printemps seraient liés et racontent tous deux la même histoire. Par ailleurs, j'ai apprécié que l'auteur confronte les sources et les points de vue sur la datation de certains tableaux, car cela permet à chacun de se faire sa propre idée sur ces questions.



Le roman a enfin des allures de récits de voyage car, au fil de son enquête, l'auteur décide de parcourir Florence sur les traces de Simonetta et de Botticelli (ce qui m'a de nouveau donné une furieuse envie de visiter cette ville !) mais aussi d'aller examiner de plus près les œuvres où "la Sans Pareille" apparaît en visitant les différents musées européens qui les exposent.



On ressort de cette passionnante lecture avec l'envie de marcher sur les traces de l'auteur et de voir nous aussi de nos propres yeux les tableaux de Botticelli (ou de ses contemporains) pour y déceler la présence de Simonetta. Et on pourrait presque dire que Jean Lovera nous y incite car il glisse en fin d'ouvrage la liste des œuvres mentionnées dans son roman et les lieux où on peut les retrouver.



Bref, je pense sans trop d'hésitations que ce Mystère Simonetta est mon titre préféré paru à ce jour dans la collection "Le roman d'un chef-d'oeuvre" (avec Le Fantôme d'une vie, consacré au Cauchemar de Füssli) et je vous le recommande donc chaudement !
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Le géant des Florentins selon Michel-Ange

Bonsoir,

Je vous ai déjà parlé de cette fabuleuse collection des ateliers henry dougier, sur l’histoire d’un chef d’œuvre. J’ai lu « Le géant des florentins selon Michel-Ange » de Jean Lovera.

Nous sommes en Italie et Michel Ange veut absolument avoir la possibilité de sculpter cet immense bloc de marbre qui est là et qui a défié plusieurs artistes, sans succès. Michel Ange va réussir et transformer ce bloc en ce superbe David. Nous plongeons dans la lutte pour obtenir des contrats, dans la guerre avec Léonard de Vinci (Ils se détestaient). J’ai adoré cette histoire qui nous plonge dans les poussières blanches de marbre et dans les intrigues de la cour de Florence. Une jolie vue sur le David.

Quatrième de couv. Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.

Il était impensable de sculpter ce bloc, ce monstre de pierre haut de cinq mètres, refusé par tous les sculpteurs approchés, quand Michel-Ange en 1501, à 26 ans, se lance avec passion dans ce chantier fou, rugueux et violent.

Il raconte ici à son assistant Ascanio Condivi la naissance tumultueuse d'une œuvre hors norme, célébrée par ses contemporains comme " le Géant ". Parce qu'ils y voient une allégorie de la République de Florence alliant le courage et l'intelligence face à la force aveugle de ses ennemis.

" Goliath ne m'intéresse pas, David non plus ! Tout a déjà été dit. C'est le courage de David, ses doutes, sa peur et sa tension qui me touchent et me questionnent. Je vais le représenter avant ! Avant le combat. On comprendra, à sa façon de regarder et de bander ses muscles, que le Philistin est sa cible. Je veux que le mouvement soit perceptible. Rien de pire qu'une figure inanimée. Sans mouvement, elle est deux fois morte. Mon David sera beau par son corps et son âme pure. Je veux le sculpter à l'instant où il s'apprête à s'élancer vers Goliath, quand tout le monde s'enfuit. "
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Le géant des Florentins selon Michel-Ange



C’est tellement passionnant de se glisser dans la création de cette magistrale sculpture de David, appelée le Géant Florentin !

Quel plaisir d’en apprendre davantage sur le contexte politique, les rivalités avec Léonard de Vinci, sur la force de la sculpture…..

La préparation des outils, les nuits si courtes pour le génie et son assistant, la recherche de perfection pour marquer l’histoire !

Déplacer le géant de 4,34 mètres de hauteur et de 5,5 tonnes, choisir l’emplacement, la rémunération et puis quel David sculpter ? Avant la victoire sur Goliath ou après ? Le regard victorieux ou invincible ?

Inutile d’en dire plus……je vous laisse découvrir…..

J’aime beaucoup ce format, ce mélange de roman et d’histoire, court, accessible à tous et passionnant !

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Le géant des Florentins selon Michel-Ange

Je veux prouver au monde, aux autres sculpteurs ainsi qu’à moi-même que je suis le seul qui soit capable d’extraire une œuvre étonnante, à la beauté parfaite, d’un bloc monstrueux ».



Tout le monde (ou presque) connait le « David » de Michel-Ange, impression sculpture de plus de 5 M de haut, mais qui connait son histoire ? Personne (ou presque)

Oui car moi, je peux désormais me targuer de la connaitre son histoire. Et quelle histoire !!



Pour la connaitre, je vous invite à remontez le temps en vous plongeant dans cette lecture pour vous retrouver en 1501 dans la ville de Florence « convalescente » après 10 ans de corruption, misère, pillage et destruction de ses œuvres d’art.



Revenue dans sa ville natale qu’il a fui, Michel-Ange invite le lecteur à entrer dans l’intimité de son atelier, dans lequel il s’apprêt à donner vie à ce bloc de pierre impressionnant de 5, 80 m de haut, « Le bloc de Duccio » , délaissé par plusieurs sculpteurs avant lui.



A 26 ans à peine, Michel-Ange qui se trouve laid, disgracieux au point d’en négliger son hygiène, façonne de ses mains son David qu’il veut puissant et à la beauté majestueuse.



Fasciné par le corps humain et émerveillé par ses mécanismes dans les moindres détails qu’il a étudié en disséquant des corps auprès d’un chirurgien renommée de la ville, risquant la peine de mort, il s’attèlera à faire de son œuvre une représentation des plus parfaite de la beauté et de la virilité masculine.



Il aurait pu sculpter une femme, me direz-vous pour représenter la beauté ? Encore aurait-il fallu qu’il ait déjà vu une femme nue…



Envie d’en apprendre plus sur l’artiste et sur l’œuvre ? Alors n’hésitez pas à vous plonger dans cette nouvelle parution, une fois de plus très réussie de la collection … des ateliers.

Troisième titre que je lis de cette collection et toujours aussi séduite par cette approche originale et ludique d’une œuvre d’art pour un récit tout aussi documenté que les précédents.

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Le géant des Florentins selon Michel-Ange

Si on dit Bloc de Duccio, c'est peu évocateur

Si on évoque le contrapposto, cela reste flou

Si on évoque celui que les florentins appelaient "Il Gigante", l'horizon s'éclaircit un peu

Si on parle de 4m34 de haut pour 5,5 tonnes, l'étau se resserre



Cette fois cet ouvrage de la collection nous donne rendez-vous à Florence, au Cinquecento. Pour nous emmener dans les secret et vicissitudes de la création du chef d'œuvre, ou l'un des chefs-d'œuvre, de Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simon : Le David taillé dans le Bloc de Duccio.



Après un échange avec Benvenuto Cellini qui se pose des questions quant à la confrontation de son Persée dans la Loggia des Lanzi (à mon sens certainement l'un des plus beaux bronzes qui soit) avec le David.

Michel-Ange de lui expliquer "Cinquante ans les séparent mais elles représentent toutes les deux la victoire de la jeunesse cet de la beauté sur le mal. Elles relèvent chacune d'un art différent. À mes yeux, elles ne s'opposent pas, elles se complètent"

Et d'ajouter : "J'ai moi-même expérimenté et je sais de quoi il retourne ! La sculpture sur pierre ne tolère aucun repentir, contrairement au bronze et à la peinture."  



On suit la naissance de ce colosse des mains de Michel-Ange et de sa confrontation avec l'Histoire.

L'artiste relisant le chapitre XVII du 1er livre de Samuel. « Les armées des Israélites et des Philistins étaient face à face en ordre de bataille quand Ie Philistin de Gath, nommé Goliath, s'avança et mit au défi Saül, le roi d'Israël, de désigner un guerrier qui l'affronterait dans un combat singulier ; le vainqueur déciderait de l'issue du conflit et asservirait le camp vaincu. [...] David, le plus jeune fils d'Isaï, [...] ajouta : "Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin ! J'irai me battre contre lui. [...] David ne voulut pas porter l'armure qu'on lui proposait, elle l'aurait entravé, il alla donc affronter Goliath muni d'un bâton, d'une fronde et de cinq pierres lisses. La première pierre atteignit le Philistin en plein front. David s'approcha de Goliath et lui trancha la tête avec sa propre épée. »



L'artiste se plonge alors également dans les œuvres de ses aînés, pour comprendre quand et comment figer l'action. En voyant celui de Donatello, lui vient l'intuition de le représenter nu et déhanché, mais la nudité symbole de pureté, comme la voyaient les Grecs. A l'égal des Antiques.

Le Grecs avaient inventé le mouvement dans la statuaire, les sculpteurs l'avaient ensuite oublié. Et de choisir un David vivant, en mouvement, face à son ennemi.

L'artiste qui depuis la grande époque de la statuaire grecque a été le premier à vraiment comprendre que le nu et le grand art figuratif n'étaient qu'une seule et même chose. Avant lui, le nu n'avait été étudié qu'à des fins scientifiques et utilisé comme moyen d'appoint pour représenter la figure vêtue. Lui le reconnut comme une valeur en soi et comme le but ultime de son art. Le nu et l'art furent pour lui des notions de même importance.



Le marbre a été le destin de Michel-Ange. C'est dans le marbre uniquement qu'il aimait donner vie à ses formes, dans le marbre uniquement qu'il travaillait avec plaisir, fougue et endurance.



Michel-Ange lui même écrivit :

De la pierre vivante si l'art est capable

De conserver jour après jour son beau visage

Tel qu'il fut, le Ciel ne pourrait-il

Lui-même, puisque c'est de sa main

Qu'elle a son existence, lui conférer

Tant de durée que (non pour que je la voie)

Qu'elle demeure, non plus humaine, mais déesse ?

Pourtant tout passe et rien ne dure. j'ai gâché, il me semble, l'essentiel,

De sa chute en ce monde il n'est plus que la pierre.

Qui vengera l'opprobre ? Nulle autre que nature.

Car tous ses fruits suivent le cours du temps,

Et seul dure ici-bas ce qu'ont fait ses enfants.



Stendhal lui-même disait : "devant un personnage de Michel-Ange nous pensons à ce qu'il fait et non à ce qu'il sent."



Et bien ce livre nous permet à la fois de ressentir, de penser, et de sentir le souffle de l'artiste...Et pourquoi pas la poussière de marbre tomber comme la neige en plein hiver...
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Le géant des Florentins selon Michel-Ange

Habituée de la collection Henri Dougier Le roman d'un chef-d'oeuvre, je trouve cet ouvrage très réussi. L'auteur montre les trois défis que Michel-Ange a dû relever pour sculpter sa statue la plus célèbre, David appelé ici "Le géant des Florentins".

Le premier a été de sculpter dans un énorme bloc de marbre de 5 mètres de haut présentant des défauts. Le deuxième était de faire d'un personnage légendaire de petite taille un homme grand et puissant, pour symboliser la victoire du courage et de l’intelligence face à la force et à la tyrannie de l’adversaire.

Le troisième a été de sculpter un homme en mouvement. Il décide de le représenter au moment où il s’apprête à s’élancer sur Goliath alors que tout le monde s’enfuit.



Les Florentins contemporains de l’œuvre ont surnommé la statue Le Géant, y voyant le symbole de la résistance de la république de Florence.

L'ouvrage est aussi intéressant, comme les autres de la même collection, pour la connaissance de l'homme derrière l'artiste et prendre conscience des embûches et

Réaction contemporaine de l’œuvre :

Les Florentins l’ont surnommé Le Géant, y voyant le symbole de la résistance de la république de Florence.

Intéressant pour la connaissance de l’homme derrière l’artiste, pour prendre conscience de toutes les étapes, obstacles comme bonnes surprises, vécues par le créateur de l’œuvre.

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