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Citations de Jean-Luc Moreau (48)


Jean-Luc Moreau
Si

Si la sardine avait des ailes,
Si Gaston s'appelait Gisèle,
Si l'on pleurait lorsque l'on rit,
Si le pape habitait Paris,
Si l'on mourait avant de naître,
Si la porte était la fenêtre,
Si l'agneau dévorait le loup,
Si les Normands parlaient zoulou,
Si la mer Noire était la Manche,
Et la mer Rouge la mer Blanche
Si le monde était à l'envers,
Je marcherais les pieds en l'air,
Le jour je garderais la chambre,
J'irais à la plage en décembre,
Deux et un ne feraient plus trois…
Quel ennui ce monde à l'endroit !

(extrait de "Les poèmes ont des oreilles")
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Le carré de l'hypoténuse


Le carré de l'hypoténuse
Ne fut jamais de mes amis.
Bien que souvent je m'y sois mis
(Car le diable a plus d'une ruse !)

Non, jamais ma tête confuse
N'y trouva le bonheur promis.
Le carré de l'hypoténuse
Ne fut jamais de es amis.

Mais que chante la cornemuse,
Alors debout les endormis !
J'ai dans les jambes des fourmis…
Et plus que jamais je récuse
Le carré de l'hypoténuse.

p.106
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L'HIPPOPOTAME


Par la Seine un hippopotame
S’en vint un jour jusqu’à Paname.
Il descendit dans le métro,
Changea même à Trocadéro ;
Mais quand il fut à la Concorde,
Il s’écria: «Miséricorde !»
Et par la Porte des Lilas
              S’en alla.

p.39
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Jean-Luc Moreau
Le tigre et le curé.

Dans la jungle, un jour, s'aventure
Un curé. Le tigre survient.
" Prions ", se dit l'abbé. " Seigneur, je t'en conjure,
Fais que ce tigre soit chrétien. "
Comment le Très-Haut se débrouille,
La chronique n'en parle pas.
Le fauve en tout cas s'agenouille :
" Seigneur, dit-il, bénissez ce repas. "
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Le carré de l'hypoténuse

Rondel
à dire et à redire
pour passer sa colère


Cornebleu, saperlipopette,
Vertuchou de ventre saint-gris !
Que j'attrape le malappris
Qui m'a fait cette entourloupette,

Oui, je l'ai dit, je le répète,
Il en perdra le goût du riz,
Cornebleu, saperlipopette,
Vertuchou de ventre saint-gris !

Deux pruneaux dans mon escopette,
Et pan ! pan ! vous m'avez compris…
Malheur à lui s'il n'a pas pris
À temps la poudre d'escampette,
Cornebleu, saperlipopette !

p.115
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La mygale ayant fleurté
Tout l'été
Se trouva fort démunie
Au fond de l'Amazonie.
Elle alla crier sa faim
Chez l'agami son voisin,
Bel oiseau dont le plumage
N'a d'égal que le ramage,
Et le trouva dans son nid
Du côté du Maroni.
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LE VENT FOU


Le vent fou dans l'herbe folle
Batifole,
Batifole,
Le vent fou dans l'herbe folle
Batifole, et chaque nid

Sent vibrer dans la ramure
Qui murmure,
Qui murmure,
Sent vibrer dans la ramure
Le grand vent de l'infini.

p.7
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Le carré de l'hypoténuse

On vous dit…


On vous dit qu'il faut prendre l'air,
Il faut en prendre et en laisser.

Prenez l'air sans en avoir l'air,
Prenez l'air désintéressé.

Prenez l'air, cléments, comme Ader,
Sans vous laisser influencer,

Si ce n'est par les courants d'air,
Qui sont à prendre ou à laisser.

p.126
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Le bidule et le machinchose (fables et contrefables)
La chute


— Seigneur, dit le serpent, qu'ils aient croqué la
                  pomme,
   quand on connaît la femme et l'homme,
faut-il s'en étonner ? n'ont-ils pas le sang chaud ?
      Mais la faute m'en incombe,
  non, là, Seigneur, les bras m'en tombent !

Et depuis ce jour–là les serpents sont manchots.

p.137
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Géométrie


Deux droites parallèles
depuis longtemps s'aimaient :
— Nous toucher, disaient-elles,
le pourrons-nous jamais ?
Messieurs les géomètres
nous parlent d'infini ;
c'est beau de promettre,
mais tant de kilomètres,
ça donne le tournis !...

— Si le sort vous accable,
leur répondis-je alors,
rapprochez-vous, que diable,
rapprochez-vous encor !

Ma remarque, opportune,
leur fut d'un grand secours :
il n'en reste plus qu'une.
Quel beau roman d'amour !

p.124
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Chanson de l'heure qu'il est


— Monsieur, Monsieur, s'il vous plaît,
Dites-nous l'heure qu'il est !

— Il est, ma petite fille,
L'heure où l'escargot s'habille ;

Il est, mon petit garçon,
L'heure où sort le limaçon,

L'heure étrange et solennelle
Où chantent les coccinelles,

Où la puce et ses enfants
Vont dîner chez l'éléphant ;

Il est l'heure où la panthère
Épouse un coléoptère,

L'heure où tout peut arriver…
Où je dors… où vous rêvez…

p.20
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Récréations


LE GNOME

C'est un homme, un petit homme,
Tout petit,
Si petit qu'on le surnomme
Confetti ;

Un chou-fleur est son domaine ;
En semaine il s'y démène,
Il lave, il frotte, il fourbit…

Le dimanche, en bel habit,
Joli cœur, il s'y promène
Sur le dos d'un limaçon…

Joli cœur — mais vieux garçon.

p.75
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Dans les algues blotti…


Dans les algues blotti,
qu'un lent courant balance,
un chevesne, immobile,
écoute le silence,

écoute le silence
et regarde, étonné,
ce ver qui se tortille
à deux doigts de son nez.

À l'abri des roseaux,
qui dans le vent frissonnent,
le pêcheur allongé,
n'est plus là pour personne,

n'est plus là pour personne
et rêve en s'endormant
d'un bouchon rouge et bleu
qui plonge,
obstinément…

p.125
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les flocons
Jour et nuit,
Les flocons
Toment sans bruit;
Tous les toits
Sont recouverts;
On a compris:
C'est l'hiver.

I. Vinokourov

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SI...


Si la sardine avait des ailes,
Si Gaston s'appelait Gisèle,
Si l'on pleurait lorsqu'on rit,
Si le pape habitait Paris,
Si l'on mourait avant de naître,
Si la porte était la fenêtre
Si l'agneau dévorait le loup,
Si les Normands parlaient Zoulou,
Si la mer Noire était la Manche,
Et la mer Rouge la mer Blanche
Si le monde était à l'envers,
Je marcherais les pieds en l'air,
Le jour je garderais la chambre,
J'irais à la plage en décembre,
Deux et un ne feraient plus trois…
Quel ennui ce monde à l'endroit !

p.81
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Il n'existe pas de réponse valable pour celui qui fait lui même les questions. J Rostand
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…Et comptine pour le [l'escalier] redescendre…


À
 dé-
  va-
   ler
    l'es-
     ca-
      lier,
       on
        at-
         tra-
          pe
           des
                (z')en-
            torses,
Aïe !
                 quand
                         (t')on est
                      trop es-
                        tropié,
                            on
                              descend
                                  à clo-
                                    che-
                                     pied.

p.66-67
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Les petits vers de terre


Les petits vers de terre
Ont de bien jolis yeux,
Des yeux pleins de mystère,
Des yeux clairs et joyeux,
Des yeux qui s'écarquillent
Sous le pied des jonquilles,
La treille du muscat,
Dans l'ombre où les racines
À l'infini dessine
Leurs réseaux délicats.

Parce qu'ils sont modestes,
On les croit demeurés ;
Parce qu'ils ont des gestes
Prudents et mesurés,
On les croit sans histoire,
Sans rêves, sans mémoire,
On se moque, on prétend
Que leurs goûts sont vulgaires,
Qu'ils ne fréquentent guère
Le grand monde, et pourtant

N'ignorant nulle chose
Du monde humide et froid
Où le manant repose
Aussi bien que le roi,
Ils ont vu, sous les chênes,
Les nains, faisant la chaîne,
Enterrer leurs trésors
Et jamais ne s'étonnent,
Sous leur toit que l'automne
Jonche de pièces d'or.

p.102-103
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Jean-Luc Moreau
Locataires

J'ai dans mon cartable
(C'est épouvantable !)
Un alligator
Qui s'appelle Hector.

J'ai dans ma valise
(Ca me terrorise !)
Un éléphant blanc
Du nom de Roland.

J'ai dans mon armoire
(Mon Dieu, quelle histoire !)
Un diplodocus
Nommé Spartacus.

Mais pour moi le pire,
C'est sous mon chapeau,
D'avoir un vampire
Logé dans ma peau.
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Janvier


TROIS PETITS PANTINS

Dans le clair matin,
Quand le lac est lisse,
Pétris de malice,
Trois petits pantins,

Trois gentils lutins
Quittent leur pelisse,
Trois lutins mutins
Mettent leurs patins.

Alors — ô délice,
Ô rire argentin !
Charmant tableautin,
Sur la glace glissent

Trois petits lutins
Malins comme Ulysse,
Trois beaux diablotins
Au rire enfantin

Dans le clair matin.

p.12
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