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Critiques de Jean-Marc Dreyfus (6)
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Des camps dans Paris Austerlitz, Lévitan, Bas..

C’est à la suite du documentaire sur l’opération « Meuble » ou « M », diffusée sur la 5 au mois de mai 2021 – (merci Pecosa) – que j’ai découvert ces trois annexes du camp de Drancy.



Dans ces trois camps d’internement racial, huit cents internés dits « demi-juif » ou « juif conjoint d’aryen » devaient effectuer le tri de tous les objets pillés par les nazis dans les appartements juifs, écrémés du sol au plafond, avant que les caisses ne soient envoyées en Allemagne. Si aucune preuve de la création d’un statut « particulier » ne fut retrouvée quant aux lois antisémites du régime de Vichy sur les conjoints d’aryens ou demi-juifs, les autorités allemandes, elles, s’y sont particulièrement appliquées, dont la Sipo-SD, obsédées par l’organisation des races dans la doctrine du national-socialisme.



La Shoah sévissait en plein cœur de Paris à l’insu des parisiens qui ignoraient totalement l’existence de ces ateliers. Ces camps sont issus de la convergence de plusieurs administrations, très intéressées par la spoliation des biens mais aussi par une main d’œuvre bon marché appelée à disparaitre avec la Solution Finale. La Dienststelle Westen sous la direction de Kurt von Behr fut très efficace et des accords quant aux objets d’art furent passés avec Alfred Rosenberg, ministre des territoires de l’Est occupés, initiateur de la solution finale et grand responsable des biens et œuvres confisquées. Un immense prédateur en un mot !



Ces camps existèrent de juillet 1943 à août 1944. Lévitan dans l’immeuble des magasins Lévitan, au 85, 87, rue du faubourg Saint-Martin, Bassano au 2, rue Bassano dans l’hôtel particulier de la famille Cahen-d’Anvers et Austerlitz qui se situait au niveau des magasins généraux. Et pour la passante parisienne que j’ai été, cela fait froid dans le dos, je n’aurais jamais pu imaginer que je passais devant un camp parisien.



C’est une enquête très minutieuse et qui a pris beaucoup de temps, pas toujours évident d’accéder aux Archives quand celles-ci n’ont pas disparu. Elle est extrêmement documentée, avec nombre de témoignages et d’images que nous proposent les deux auteurs. Les témoignages des rescapés sont édifiants et à travers la description de leur quotidien, on ressent bien que leur situation évoluait entre abri et arbitraire et privations de libertés. Il se dégage une sensation d’étouffement, de peur, à la merci d’un gardien. Ces camps sont insuffisamment traités par les historiens et font plutôt l’objet d’un silence mémoriel et historique. Cet ouvrage vient compléter intelligemment l’Histoire de la Shoah et met en évidence l’existence de ces « presque-camps ».



Cette organisation implacable suscite beaucoup de questions quant aux aides venues de l’extérieur, la mise en place des déménagements, la connaissance des adresses, mais je vous laisse le soin de découvrir ce récit très enrichissant.



« Au-delà des instruments de musique ou des œuvres d’art, d’ailleurs d’importance mineure, le tri concernait le plus souvent le tout-venant. Les caisses apportées par les camions témoignaient des vies subitement interrompues des occupants des appartements : assiettes de bouillie entamées, reste de nourriture, courriers inachevés ….Elles contenaient aussi bien des objets d’apparat que les traces d’une vie intime, les verres en cristal et les belles étoffes comme les cahiers d’écolier ou les photos de famille. Il arriva même que des « trieurs » tombent sur des objets leur appartenant ou appartenant à leur famille ».



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Des camps dans Paris Austerlitz, Lévitan, Bas..

Travail particulièrement fouillé, documenté et intéressant sur cette période sombre de l'histoire de Paris pendant la Seconde guerre mondiale !

Les 2 auteurs nous font découvrir comment était organisé le pillage des biens juifs et leur stockage avant une expédition vers l'Allemagne .

On découvre les lieux où était stocké tout l'intérieur des appartements juifs dévalisés et l'organisation de cette funeste razzia !

Document très abordable car bien écrit, que toute personne intéressée par l'histoire de Paris ou de l' Occupation doit lire avec intérêt .
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La surface et la chair : Madame d'Ora, Vien..

Cet ouvrage est un très beau catalogue d'Exposition consacré aux photographies de Madame d'Ora qui se tient à Montpellier jusqu'au 16 avril 2023.

Je ne connaissais pas du tout cette artiste viennoise qui a exercé essentiellement au début du XXème siècle. C'est une très belle découverte oscillant entre esthétisme, vie quotidienne et désastre de la seconde guerre mondiale.
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L'impossible réparation

Du point de vue des diplomates, les réparations des crimes nazis éclairent un pan méconnu de l’histoire des relations internationales jusqu'à 2001.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Dictionnaire de la Shoah

Disons le d’emblée, cet ouvrage est plutôt réussi : en plus de 600 pages (et pour moins de 30 euros), il représente en un unique volume une petite encyclopédie facilement maniable sur tout ce qui concerne la destruction systématique des Juifs européens.



Outre l’index, la précieuse bibliographie thématique, le lexique et la liste des abréviations, ce dictionnaire a l’originalité de présenter deux textes en incipit, des « Questions sur la Shoah » et une chronologie du « Processus ».



Seulement, à aucun moment dans ce dictionnaire, le terme même « Shoah » n’est discuté de façon critique. L’entrée « Shoah » décrit bien les sens du mot et les différents contextes dans lesquels le terme a été utilisé, avant de s’imposer en France, essentiellement suite au film éponyme de Claude Lanzmann. Henri Meschonnic, par exemple, a pourtant très clairement exposé (Le Monde, 20 février 2005) les raisons qui invitent à remettre en cause l’emploi dominant de ce terme hébreu signifiant « catastrophe soudaine », le plus souvent naturelle : c’est un terme d’une langue liturgique, inconnue de la plupart des victimes.



La connotation religieuse du terme suppose en outre, implicitement, la réduction du judaïsme à une religion. La « Shoah » – sacralisée en français par la majuscule –, repose sur une ontologisation de l’extermination des Juifs, insistant sur l’unicité de ce génocide, essentialisant par là-même le « peuple élu ».



Fort heureusement, il faut le reconnaître, ce dictionnaire comporte tout de même des entrées pour les « Arméniens » et « Tsiganes », même si on eût préféré pour ces derniers la dénomination « Roms et Sintis » et que l’article aurait pu mentionner qu’en France, par exemple, les Roms ont été internés jusqu’en mai 1946. D’autres catégories de victimes sont également mentionnées, comme les « homosexuels » ou les « témoins de Jéhovah », mais pas les communistes, qui n’ont d’ailleurs pas non plus l’honneur de figurer dans l’index (« Parti communiste » non plus, c'eût pourtant été l’occasion de discuter l’expression « parti des fusillés »).



Concernant la « Shoah », on pouvait espérer que ce dictionnaire aborde ces questions politico-linguistiques, et l’on ne pouvait dès lors que se réjouir d’une entrée sur les « Langues parlées par les victimes ».



Las ! Malheureusement, si l’article apporte des informations intéressantes sur l’usage de la diglossie selon les lieux et les époques (cafés aryens, ghettos, camps…), ce n’est qu’incidemment que le yiddish est mentionné, par exemple dans l’extrait d’un témoignage d’Emanuel Ringelblum, chroniqueur du ghetto de Varsovie.



source : nonfiction.com


Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Le Catalogue Goering

Il y a quelques années j'avais lu les Reliques sacrées d'Hitler de l'écrivain Sidney D. Kirkpatrick que j'avais trouvé excellent à l'époque. C'est ce qui se rapproche le plus de ce livre ou sinon le film des Monuments Men sortie en 2014 avec George Clooney et Matt Damon. Cette fois-ci, on a à peu près cent pages qui nous explique un peu l'histoire du catalogue de Georing mais aussi son implication dans le régime Nazi. Après ça, le livre contient tout ou presque tout les oeuvres que Goering a volé, pillé ou acheté ou reçu avant de se faire arrêté par l'armée allié. Le livre est parfait pour les fans de l'histoire de l'art ce que je ne suis pas, désolé ! Pour moi, ces peintures sont importantes dans les pays où elles furent volé à leurs ligitimes propriétaires que ce soit des familles juives ou non.
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