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Citations de Jean-Marc Lévy-Leblond (36)


La science, qui avait été présagée d’un zèle messianique, a lentement contribué à sa propre déchéance, du moins dans le rôle d’autorité épistémologique absolu. La science, aux yeux d’une jeunesse de plus en plus vocale, comportait une lacune importante. Elle était incapable d’atteindre les sommets transcendants de l’humanité. La science est réductrice, matérialiste, objective. Elle déshumanise. Elle comprend la quantité, non la qualité. Elle ne peut comprendre l’amour. […] La beauté de la création a été perdue dans la destruction de Hiroshima. Auschwitz s’est moqué du progrès.
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Que beaucoup des phénomènes qu’étudient les sciences aujourd’hui ne sont pas accessibles directement à nos sens. Par exemple, nous sommes en ce moment baignés de quantités d’ondes radio, télé, etc., que nous ne détectons qu’avec l’aide des appareils ad hoc. Et sais- tu que, à chaque seconde, l’ongle de ton petit doigt est traversé par des dizaines de milliards de neutrinos en provenance du Soleil ? Il est donc bien normal que la science soit paradoxale par essence.
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Les sciences ne sont pas plus difficiles à apprendre que les lettres ou les langues, mais elles sont pour l’instant plus difficiles à rendre intéressantes, à l’école du moins.
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En décryptant la machine Enigma, vous m'avez fait prendre conscience que ce qui paraissait indéchiffrable pouvait être déchiffré. Il n'y a pas de code, pas même celui de la vie, que l'on ne puisse casser ou d'énigme que l'on ne puisse résoudre. Tout est question d'obstination.
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Dans le monde d'où je vous écris, nous avons accès en tout point du territoire, dans la rue, dans les maisons, les magasins et les bureaux, à un réseau qui nous interconnecte tous, et auquel nous nous raccordons en utilisant de petits appareils portables de la taille d'un paquet de cigarettes.
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Converser avec les hommes du passé c'est comme voyager, disait Descartes.
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Ainsi tout n'est pas calculable, y compris dans l'univers mathématique des nombres, et il n'existe même pas de critère pour savoir à l'avance si une fonction sera calculable ou non, c'est-à-dire pour décider si une machine de Turing, autrement dit quelque ordinateur que ce soit, obtiendra sa valeur en un nombre fini d'étapes.
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On pourrait dire que le travail scientifi que, c’est cet effort pour tendre vers l’objectivité et la rigueur
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-C’est quoi ces signes bizarres que tu gribouilles sur le papier ?
– C’est mon travail : de la physique.
– Mais je croyais que la physique s’occupait des atomes, des molécules ou alors des quasars, des trous noirs… et qu’il lui fallait des appareils très compliqués pour observer ces choses ?
– Tu as tout à fait raison ! Et cette feuille de papier et ce crayon, c’est justement l’un de ces appareils très compliqués.
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si tu te limites aux aspects singuliers de telle chose particulière, le monde t’apparaîtra comme un immense amas hétéroclite. Il ne commence à prendre sens que si tu l’organises en catégories
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ce que [Galilée] a apporté d’essentiel, c’est l’idée que le monde céleste et le monde terrestre ne font qu’un et que les lois physiques y sont les mêmes, à l’encontre de la tradition aristotélicienne qui séparait le monde terrestre, le nôtre, monde de l’imperfection et du changement, du monde céleste, monde de la perfection et de l’immuabilité.
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dans l’ordre de nos besoins et des objets de nos passions, le plaisir tient une des premières places, et la curiosité est un besoin pour qui sait penser, surtout lorsque ce désir inquiet est animé par une sorte de dépit de ne pouvoir entièrement se satisfaire.
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Un très grand physicien, Rutherford, celui qui a découvert le noyau atomique, déclarait dans les années 1930 que jamais l’humanité ne pourrait maîtriser cette énergie. Il se trompait complètement puisque, à peine quinze ans plus tard, les bombes atomiques éclataient sur Hiroshima et Nagasaki.
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- Je ne crois évidemment pas qu'un Dieu a créé le monde tel qu'il est en une seconde ou en sept jours. Et sur des questions comme la théorie de l'évolution, c'est la connaissance scientifique qui l'emporte, ne serait-ce que, justement, parce qu'elle est capable de se corriger elle-même. Donc, toute forme de religion qui prétend imposer des réponses irréfutables à n'importe quelle question me paraît haïssable, car exigeant l'abandon de l'esprit critique et aboutissant à de véritables dictatures intellectuelles - et souvent politiques du même coup.
- Tu dis « toute forme de religion », mais y en a-t-il d'autres ?
- Oui, certes. On peut très bien croire en un Dieu, ou plusieurs, en espérant que la religion donne des règles de conduite morale. On peut aussi y trouver une consolation face aux difficultés de la vie et à la crainte de la mort. On peut encore lui reconnaître la capacité à sublimer l'esprit humain et à produire de grandes œuvres artistiques et même philosophiques. Toutes ces dimensions n'exigent nullement que la religion interfère avec les connaissances scientifiques. Même si je ne partage aucune de ces inclinations religieuses, je les respecte - mais je demande réciproquement aux croyants de respecter mon incroyance !
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Il semble aller de soi aujourd'hui qu'il existe un rapport direct et consubstantiel entre le développement de connaissances fondamentales sur le monde, et notre capacité à agir sur lui, entre science et techniques donc; par exemple, c'est bien grâce à la mécanique quantique que nous pouvons fabriquer des lasers. Or cette connexion - c'est ce que je veux tâcher de montrer - est toute récente dans l'histoire de l'humanité, elle n'a pas toujours existé et elle caractérise une phase très étroite de la modernité. Ainsi, pour en revenir aux mathématiques grecques si j'ose le dire un peu brutalement, elle ne servent à rien. Je veux dire par là que les théorèmes d'Euclide ne sont jamais utilisés par les architectes, les maçons, les arpenteurs. Les artisans qui sont au travail sur le terrain disposent de formules empiriques; ces connaissances pratiques peuvent certes être parfois démontrées, appuyées sur des théorèmes d'Euclide, mais praticiens se moquent bien de savoir si leurs méthodes sont mathématiquement rigoureuses ou pas. On le voit d'ailleurs très bien, avant les Grecs, chez les Égyptiens, où les formules dont disposent les arpenteurs sont parfois approchées et parfois même fausses. Pourtant, ils les utilisent de la même façon. Il y a une raison profonde pour laquelle la mathématique grecque n'a pas de rôle technique, ou très peu. C'est que ceux qui s'occupent de mathématique théorique et ceux qui sur le terrain arpentent les champs, construisent des temples, décomptent les bestiaux, appartiennent à des strates complètement différentes de la société. Les premiers sont des hommes libres, des philosophes; les seconds sont des esclaves, artisans qui ne savent en général pas lire et n'ont de ce fait pas accès aux Éléments d'Euclide, dont ils n'ont d'ailleurs nul besoin pour comprendre leurs tâches. la mathématique chez les Grecs joue un rôle essentiellement philosophique. Au fronton de l'Académie de Platon, on lit: "Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre". Autrement dit, la mathématique grecque est un exercice de développement de la pensée logique, qui exemplifie la possibilité d'atteindre à des vérités démontrées, et joue un rôle très important dans le développement d'une philosophie rationnelle, ainsi d'ailleurs aussi que de le développement de la démocratie politique. l'acceptation du débat démocratique repose sur le postulat que, par le logos, par le discours argumenté, il est possible de convaincre vos adversaires ou vos partenaires. Et les mathématiques avec leurs méthodes de démonstration assurées offrent un modèle réduit, si j'ose dire, de cette capacité de la raison à débattre et à convaincre.
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On vous promet la transmission des images. Comme physicien, j'admire l'expérience. Mais je trouve mes contemporains si laids, si mal bâtis, si désagréables à regarder, que je ne m'exalte pas à l'espoir de les contempler au bout d'un fil. La plus jolie femme perd singulièrement de son charme à la reproduction photographique ; elle sera toujours plus charmante dans l'imagination de son adorateur que sur sa télégraphique caricature. (Henri Bouasse, Houles, rides, seiches et marées, paru en 1924)
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