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Citations de Jean-Marc Vivenza (30)


Jean-Marc Vivenza
C’est l’irradiation de l’Infini, à l’intérieur de notre être, qui, par réminiscence, seule permet et fonde métaphysiquement la possibilité de connaissance que nous en avons. Il ne peut y avoir d’autre origine, d’autre source capable de nous transmettre ce savoir, véritable vestige divin imprimé à la racine la plus intime de notre être, qui rend possible l’accès à la contemplation et à la participation de ce qui est l’Être de notre être.
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Pour Asanga et Vasubandhu (…) l’unique fondement de la réalité, pour eux, n’est autre que la pure pensée ; la pure pensée dégagée, libérée des contradictions antagonistes, purifiée du dédoublement trompeur produit par la fausse connaissance, la pensée en tant qu’idée pure, c’est-à-dire sans objet pensé et sans sujet pensant, étrangère ou précédant l’individualité et le moi personnel, aussi bien d’ailleurs que le non-moi, bien que les incluant tous nativement en potentialité. En ce sens, la seule vérité qualifiant l’existence et la non-existence, située à la source originelle de l’être et du non-être, est la pure pensée indifférenciée, la pensée germe, la conscience inconsciente contenant tout, bien que vide de tout, qu’Asanga nommera âlaya-vijnâna, que l’on peut traduire par « conscience réceptacle », « conscience de tréfonds », « conscience héréditaire » ou encore « conscience germe ».

C’est cette conscience de tréfonds qui est l’origine impersonnelle renfermant la totalité des expériences parcellaires et fragmentaires, ainsi que l’ensemble des phénomènes psychiques, identique à l’Ainsité (tathatâ), non différente de la Suprême Réalité. (pp. 47-48)
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Jean-Marc Vivenza
Le vide de nature est l'unique nature du vide, il n'en possède et ne peut en posséder aucune autre.
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Jean-Marc Vivenza
La manifestation matérielle dans laquelle nous sommes plongés, oblige à une abstraction de toutes les déterminations phénoménales, elle nous contraint, par une ascèse certes difficile mais cependant indispensable, à mettre en œuvre une authentique négation du déterminé.
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Jean-Marc Vivenza
Au sein de l'absence de nature-propre, au coeur de la non-substance toute parole est elle-même non-substantielle, tout dire est condamné à la non-signification, toute expression frappée de non-consistance. Comprendre cela, c'est comprendre qu'il n'y a pas d'accès à l'incommunicable par la médiation du langage conceptuel, qu'il n'y a pas de chemin là où nul ne chemine, que nulle parole ne parle de ce qui ne se dit pas, qu'aucune formule ne peut signifier ce qui ne se formule pas, qu'aucun discours ne peut traduire ce qui ne se traduit pas.
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Jean-Marc Vivenza
Ce qui n'a pas de nature propre, ce qui est sans substance, relatif, qui est dépourvu de consistance ontologique, ne possède même pas pour essence cette absence de consistance.
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La libération, pour Nâgârjuna, ne peut s’établir que sur les ruines de la réalité mondaine (laulika sattva), sur l’effondrement des certitudes illusoires et limitées. C’est un véritable travail de déconditionnement auquel Nâgârjuna invite son lecteur ; il lui demande, et en cela son exigence est extrême, d’accepter de rompre avec les schèmes conceptuels classiques de la certitude ou de la conviction. Nâgârjuna propose de franchir une barrière gnoséologique, qui est, en vérité, la mise en d’œuvre d’un authentique saut qualitatif. Certes, cette expérience peut affoler la pensée de celui qui accepte de la tenter, mais passé le premier moment d’étonnement et d’angoisse, devant la fuite et la disparition de toutes les certitudes, apparaît alors l’immense champ de l’Éveil, le domaine invisible, vide de substance propre, non différencié de la vacuité (sûnyatâ). (p. 31)
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Jean-Marc Vivenza
L'absence de nature-propre est une véritable destitution de l'essence ; la domination du relatif dans l'être, regardée comme l'unique vérité des existants, aboutit à les vider de toute essence singulière, et donc de toute existence réelle.
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Jean-Marc Vivenza
De par leur caractère contingent les êtres sont vides de toute essence, ils sont un pur néant..
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Jean-Marc Vivenza
Avant l'Un, avant l'unité primordiale, se trouve l'insaisissable mystère, le rien suressentiel, l'abîme du Non-Être, inconcevable pour l'esprit et pourtant fondement suprême de tout ce qui est, et de ce qui ne sera jamais.
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Jean-Marc Vivenza
Si tout n'est que conscience rien n'a de consistance, et par là même rien ne nécessite une entreprise libératrice puisque rien n'est à libérer, si l'on veut bien considérer que, formellement, rien n'existe à proprement parler.
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Jean-Marc Vivenza
Le véritable savoir est non-savoir, la compréhension profonde consiste à comprendre qu'il n'y a rien à comprendre, qu'il ne peut y avoir aucune réponse puisque la question est sans objet.
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L'école Yogâcâra ou Cittamâtra, c’est-à-dire la voie de « l’esprit-seul », ou encore du « rien que l’esprit », fondée par Asanga et Vasubandhu, l’une des principales écoles philosophiques bouddhistes, présente à l'observation immédiate le paradoxe assez étrange d'être, sans aucun doute, l'un des courants les plus féconds et des plus influents, et ce depuis des siècles, au sein du bouddhisme Mahâyâna, tout en étant également l'un des plus méconnus et des moins compris, alors même qu'il occupe une place majeure et fondamentale du point de vue doctrinal, place qu'il est aisé de déceler lorsqu’on examine attentivement les diverses positions défendues par les maîtres de la transmission.
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Ainsi nous croyons, pour ce qui nous concerne, que si le prix à payer pour établir quelques certi­tudes est parfois relativement élevé, néanmoins, rien ne surpasse en valeur et en importance, l’acquisition de la connais­sance authentique à propos des domaines touchant à la sainte doctrine, parvenue, selon l’expression choisie, d’âge en âge par l’initiation jusqu’à nous
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Le Martinisme, entouré de tant d’énigmes, recouvert par un impres­sionnant halo d’obscurité, n’a donc pas d’autre mission que celle-ci : œuvrer secrètement et loin du bruit, à ramener l’esprit de l’homme, en l’extrayant des vestiges dégradés qui composent sa triste condition, vers les réalités surnaturelles auxquelles il était appelé et prédestiné depuis les premiers instants de son « émanation ».
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Faisons-nous donc “métaphysique” synonyme de “surnaturel”. Nous accepterions très volontiers une telle assimilation, puisque, tant qu’on ne dépasse pas la nature, c’est-à-dire le monde manifesté dans toute son extension (et non pas le seul monde sensible qui n’en est qu’un élément infinitésimal), on est encore dans le domaine de la physique ; ce qui est métaphysique, c’est, comme nous l’avons déjà dit, ce qui est au-delà et au-dessus de la nature, c’est donc proprement le surnaturel.
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Essence intime du monde, qui conditionne et façonne l’état de toute forme existentielle, l’âlaya-vijnâna, que l’on traduit aussi par « conscience héréditaire », est véritablement le conservatoire général de tous les phénomènes psychiques, le lieu qui représente l’énorme réserve universelle des germes de conscience, le creuset de toutes les pensées, l’actif foyer générateur de toutes les idées. Purs ou impurs, souillés ou sans tache, les germes impersonnels, ancestraux et communs contiennent la mémoire génétique globale, le patrimoine collectif intemporel (…) situé à l’origine des images que nous identifions au monde extérieur, l’âlaya-vijnâna est le véritable domaine des idées innées, le substrat inconscient qui oriente notre vision, le guide, en quelque sorte, en direction des schémas préalables de pensée, des convictions les plus arrêtées, des sentiments intérieurs inexpliqués, de la sensation personnelle du moi (...) le changement durable et profond s’instaure donc au moment où s’estompe l’identification individuelle, lorsque la pensée trompeuse cède la place à l’illumination, à l’instant même où sont dissipés les attachements adventices. Alors l’âlaya-vijnâna, la conscience des tréfonds qui avait été inconsciente, pendant d’innombrables durées temporelles, se métamorphose en une conscience claire et pure, affranchie du « fini et de l’infini », se laissant découvrir comme amala-vijnâna, la « Grande Connaissance de miroir », le tathâgatagarbha, l’Absolu, la bouddhéité cachée, la nature de Bouddha omnisciente et incréée, l’inconcevable et inaccessible Ainsité. (pp. 114 & 121)
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Notre vision dualiste, parfaitement illusoire mais cependant inscrite nativement dans l’esprit, effectue une séparation dans les choses et phénomènes, les divisant en sujet et objet, nous rivant inconsciemment en permanence à ce mode de vision dualiste. Il faut donc nous exercer à réaliser un certain dépassement de ce mode erroné, pour que cessent de nous tromper les épaisses fumées conceptuelles. Ainsi, ajoute Asanga, « si l’on regarde la notion de sujet sans la séparer de celle de l’objet, on arrive alors à la quiddité de la chose dans l’ordre tant du moi que du non-moi, puisqu’il n’y a plus perception des deux comme faisant deux » (M.S.A., XI, 5). Se dissipe alors, comme un fragile mirage, la dualité phénoménale, dualité qui n’existe, rappelons-le, que dans la pensée, et peut enfin apparaître l’exacte réalité et la pure vérité de ce que sont les choses en elles-mêmes. La dualité est de nature psychique, elle provient de l'esprit qui fabrique et se construit une double réalité, une réalité qui se présente toujours sous la forme du sujet et de l'objet (vijnaptimâtra), une vision totalement faussée de ce que sont véritablement les choses. De la sorte les phénomènes, ni ne possèdent une double nature comme il vient d'être démontré, ni ne possèdent, plus radicalement, de nature du tout. (p. 95)
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Soutenir, comme le faisaient les penseurs Madhyamika, que la réalité mondaine n'est qu'une illusion de par son absence de nature propre, de par sa vacuité, c'était donc positivement et objectivement admettre, si l'on suivait la logique d'Asanga et de Vasubandhu, qu'elle n'était qu'une représentation de l'esprit (manas), une pensée (vijnapati, citta); qu'elle se résumait dans son être, qu'elle n'était, concrètement, qu'une simple connaissance (vijnana), le fuit d'un mécanisme intellectuel, d'un processus mental.
"L'existence de l'idée pure, écrira Vasubhandu, se trouve établie par la connaissance même que l'on possède de l'irréalité de l'idée" (Vimshakakarika-prakarana). Asanga aura lui-même cette expression, qui restera comme emblématique, et qui donnera son nom au courant dont il est l'initiateur avec son frère cadet : si le monde n'est que de la conscience, s'il n'est que de la connaissance (vijnamatra), alors il n'est "rien que pensée", "rien que l'esprit"
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Mais on sera surpris de constater qu’en Occident, la doctrine Yogâcâra se retrouve dans l'immatérialisme philosophique de George Berkeley (1685-1753), une apparente et surprenante parenté entre les thèses de Berkeley et l'enseignement de l'idéalisme Yogâcara, puisque Vasubandhu et Asanga, ont soutenu, dans un contexte religieux cette bien différent, l'inexistence du monde extérieur, en expliquant que celui-ci n'est que le fruit de constructions mentales erronées qui nous font prendre pour concret ce qui n'est qu'une conséquence de l'activité de la pensée.
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