N'oublions pas Tibhirine, de Jean-Marie Lassausse
Par nos mains, la nature devient plus belle encore, transformée. La vocation de l'homme, c'est de compléter la Création. "Prêtons à Dieu nos bras ; nous ne dirons plus jamais qu'il est manchot", écrit un poète. Dieu use de la main de l'homme pour se révéler de manière plus grande encore dans sa Création. A Tibhirine, je touche du doigt ce mystère.
Vivre au quotidien avec des hommes qui croient différemment, m'interroge, me bouscule, m'invite à aller plus loin dans ma propre foi. Je me nourris de la foi de l'autre. (...) je ne conçois pas ma présence autrement qu'en me laissant questionner, interroger, blesser, animer, ranimer par la foi de l'autre. Ce qui suppose une conviction initiale : la voie musulmanne est aussi une voie qui plaît aux yeux de DIeu.
Que nous soyons chrétien ou musulman nous avons toujours à devenir meilleur croyant. Si c'est un des fruits de la rencontre, alors ma présence ici, pour eux comme pour moi, garde tout son sens.
Je crois beaucoup au ministère articulé sur deux pieds, qui allie une présence par le travail professionnel, et l'animation d'une communauté.