Jean Meyer

Les espoirs de la renaissance ouvrent le siècle mais bientôt le fracas des massacres des guerres de religion et l'histoire sombre.

Un court moment de répit - que l'on doit au père de la poule au pot - puis vient les temps de la monarchie absolue, du sourire du régent et des lumières qui s'éteindront un moment pour laisser place à la révolution.

Cette histoire de France sous la direction de Jean Favier est constituée de six tomes dont celui ci est le troisième.

C'est un livre superbe qui comblera les amateurs d'histoire.

Ce manuel n'est pas le plus à jour sur le plan scientifique (c'est la réédition d'un ouvrage datant de 1975) mais c'est une bonne base pour s'initier aux grands enjeux de l'expansion européenne sur trois siècles (notamment les enjeux économiques, étayés avec beaucoup d'études chiffrées). Bien que les aspects politiques soient parcourus de façon un peu trop rapide à mon goût (les contextes nationaux sont par exemple peu abordés), les facteurs culturels de ces conquêtes sont plus abondamment évoqués et de façon intéressante.

Un livre qui s'adresse en priorité aux passionnés d'Histoire, étudiants ou non.

Cet ouvrage rend compte en gros de 3 grandes époques, dans une langue à la fois simplet et agréable : la renaissance et les guerres de religion ; le "Grand Siècle" de Louis XIV, et la "course en avant" d'une monarchie aux prises avec les turpitudes d'un système, qui ne trouvera comme issue que la révolution française et sa propre fin.

Quoique l'Histoire de ces siècles ne puisse se réduire à cela, appesantissons nous un peu sur cette thèse quant à la longue chute de la Monarchie en France. Chez Jean Meyer, les crises des farines, les privilèges des nobles et de l'Eglise, et les critiques des Lumières ont certes jouée un rôle, mais pas seulement... Louis XVI eut la malchance d'arriver au mauvais moment, pour boire le vin, une fois tiré. Jean Meyer nous montre comment les jeux de pouvoir sous-jacents à une soi-disant monarchie "absolue", avec lesquels elle doit composer, même sous les habiles dorures et étiquettes de Versailles, et qui finiront par en avoir raison, puisent leurs racines dans une économie de guerre financée par la dette, dès le Roi François, et dans une société à l'ascenseur social en panne, l'hérédité des offices pérennisant les privilèges établis. Analyse de causes et d'effets qui devrait à donner à réfléchir à certains en ce début de XXIème siècle...

AInsi, l'économie de guerre, et donc de dette, aura permis la constitution d'une France comme Etat national, autour du souverain, mais au prix d'une hypothèque, d'un système de contre-pouvoirs qui portait en lui sa propre chute.

Une attention, ou affection toute particulière semble portée à Louis XV, homme de paradoxes : intelligent, il n’ose faire prévaloir son autorité et se laisse influencer par ses ministres ou maîtresses ; catholique convaincu, il souffre de ne pouvoir vaincre le péché de chair ; pacifiste, il mène des Guerres, pas toujours concluantes ; peu porté au conflit intérieur, il doit cependant affronter les parlements, et son impopularité de fin de règne finira de décrédibiliser le régime.

Enfin, ces considérations, parmi d'autres, illustrent un livre d'Histoire équilibré, entre des analyses de fond, économiques, sociales, démographiques, culturelles et politiques, et des études plus personnelles, plus biographiques... faisant découvrir des personnages plus "secondaires", comme les Ministres ou maîtresses, et qui ont pourtant joué un rôle essentiel... mêlant habilement les deux... ainsi la description de la régence, où des personnalités portent l'étendard d'une société du XVIIIème à la fois "libertaire, libertine" et marquée par la religion...

Belle introduction à la lecture de Sade, que j'entame à présent : poursuivi et rejeté par son temps, sa provocation n'est pas aussi systématique que celle d'auteurs contemporains qui ne recherchent plus que cela... il est aussi le témoin fidèle de son temps, dans toutes ses ambiguïtés...

Du bel ouvrage d'Histoire, qui donne les clés et invite à approfondir certains thèmes...

Cent soixante-quinze petites pages, richement illustrées, pour évoquer la traite et ses conséquences. Une gageure impossible tant le sujet est complexe et ramifié, mais un petit livre réussi pour un jeune lectorat qui verra un panorama rapide mais assez complet sur ce sujet toujours d'une brûlante actualité. L'enrichissement des nations pratiquant le trafic du “bois d'ébène”, Angleterre, France et Hollande et les cultures coloniales du café, de la canne et du coton sont fort bien exposés. Et les conséquences de la mythologie raciste développée à cette période n'a pas fini d'empoisonner les sociétés héritières de ces funestes théories. Enfin si boire un café sucré en portant une cotonnade soutenait ce commerce infâme au XVIIIe siècle, que dire aujourd'hui de la conduite d'un SUV en commandant sur Amazon grâce à son smartphone ?

Une excellente thèse sur une noblesse bien particulière. A lire juste à la suite: les Mémoires d'outre-tombe, pour remettre Chateaubriand en perspective.

Un spécialiste de l'histoire maritime de l'époque moderne prend la plume pour relater l'une des très rares bataille qui a permis à la France d’asseoir très momentanément sa main mise sur la manche à une époque où ses armées écrasées tous ses adversaires sur les très nombreux champs de bataille de la guerre de la ligue d'Augsbourg.

D'autres Universitaires se sont employés à brosser l'état de l'Europe Occidental et méridionale dans ce second ouvrage.

Ce tableau est complété par un conséquent chapitre sur la guerre maritime et un autre tout aussi important exclusivement consacré à la guerre de succession d'Espagne et à l'émergence d'un esprit d'équilibre en Europe.

Une brochette d'universitaires s'est appliquée à écrire le seul ouvrage de référence sur l'histoire événementielle du 17ème siècle. Une œuvre globale qui dresse le portrait d'une Europe sortant du moyen âge et tâtonnant pour trouver un équilibre.

Ce premier volume traite avant tout de l'Europe centrale et orientale avec l'omission notable de la Moscovie.

Les aspects Militaires sont abordés ainsi que leur évolution tout comme les aspects diplomatiques et politiques.

Les deux compères, jean Bérenger pour le corps général et Jean Meyer pour les aspects maritimes et coloniaux, professeurs d'université, remettent le couvert pour le XVIIIème siècle à travers cet ouvrage qui passe en revue les différentes options diplomatiques ouvertes par la fin de la guerre de succession d'Espagne ainsi que l'évolution de la pensée diplomatique française qui a conduit au renversement d'alliances du milieu de siècle.

Après avoir traité l'évolution de l'armée, l'ouvrage passe en revu les différents conflits dans lesquels la France fut engagée (Succession de Pologne puis d'Autriche, guerre de Sept ans et d'indépendance des États-Unis) tout en abordant en trois chapitres les aspects maritimes de ce siècle où la marine n'eut jamais un aussi grand rôle à jouer dans la politique française.

Enfin un ultime chapitre en guise de conclusion permet d'élargir la fin de siècle à la veille de la Révolution sur une Europe en pleine ébullition en proie à des modifications radicales (disparition de la Pologne, émergence de "l'Empire" Autrichien au profit du retrait de la Turquie Ottomane...).

Un ouvrage scolaire pour aborder les grandes lignes du siècle des lumières d'un point de vue plus événementiel, majoritairement ignoré, si pas rejeté, par les universitaires français.