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Citation de 2605


2605
12 novembre 2015
Sur tous les tons, les klaxons répètent : j'arrive, je suis là, laissez-moi passer. Mais ils se plaisent tellement à insister qu'on les croirait seulement désireux d'ajouter leur note pointue à la délirante cacophonie de la rue. Avertisseur et gouvernail, le klaxon infléchit les trajectoires et les sillages.
On ne s'arrête pas, on ralentit un peu, on serpente, on louvoie, on se frôle, on s'esquive...La souplesse évite les chocs. Rien de frontal ; tout va par courbes, glissades, oblicités. On anticipe, on est pas pris au dépourvu. On entre dans la danse, on prend le rythme au vol : 37, 38 km/h, on calque sa vitesse sur la température de l'air.
Parfois, on se regarde, on se sourit, on s'aime un peu, très vite, avec les yeux.

La rue a ses odeurs, ses humeurs, ses moiteurs, ses rides et ses blessures. Rivière ou rizière, tantôt elle circule, tantôt elle s'implante, établit son campement, avec ses étals, ses toiles, et son peuple accroupi de marchands. Rivière, elle coule comme le fleuve Rouge : elle est le bouillon de la vie.
37,38° : la température de l'air est pareille à la température du cœur.
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