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Citations de Jean-Paul Descombey (46)


S'ennuyer, c'est en fait prendre le risque de penser et de remettre en cause un fonctionnement, mortifère, mais aveugle.
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Même lorsque le patient est engagé dans une cure hospitalière, ce qui prédomine dans la demande de soin, c'est la réfection de soi dans le seul but du travail. Le souhait que formule le patient est d'être de nouveau "comme avant".
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... En conséquence, la seule définition [de l'alcoolisme] qui nous semble valable est celle formulée, il y a plus de vingt-cinq ans, par Pierre Fouquet, fondateur de l'alcoologie française : "Est alcoolique tout homme ou toute femme qui, en fait, a perdu la liberté de s'abstenir de boire de l'alcool." Elle a le mérite de rendre compte de l'élément essentiel de l'alcoolisme : la dépendance, l'obligation (intérieure au sujet) de boire.
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L'enjeu pour le soignant, est de "faire appel à la personne au-delà du personnage, pour l'aider à recouvrer une liberté perdue en restaurant sa capacité de choix", de reconnaître cet homme pour ce qu'il est, sans préjugés ni complaisance.
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... il faut prendre conscience qu'il existe aussi des hommes qui souffrent et ne peuvent exprimer leur souffrance que par l'alcoolisme...
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... la prévention doit, pour être efficace, dépasser le bricolage et le sens commun, incapables d'appréhender des faits aussi complexes que l'alcoolisme. Cela supposerait une réelle collaboration entre les décideurs, les praticiens de la santé et les malades alcooliques eux-mêmes, dont le savoir en la matière est parfois particulièrement affiné. Puissent les pouvoirs publics entendre ce langage. Il faut cependant reconnaître que nous sommes loin du compte.
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La baisse de la consommation d'alcool dans la population française n'est pas un indice de la baisse de l'alcoolisme, elle est plutôt due à une baisse de la consommation de la part non alcoolique de la population.
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Lorsque le travail ne joue plus son rôle de point d'appui essentiel, le sujet s'effondre dans la honte. Ne plus pouvoir travailler lui fait toucher le fond de la déchéance.
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S'ennuyer, c'est en fait prendre le risque de penser et de remettre en cause un fonctionnement mortifère, mais aveugle.
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Lorsque le travail ne joue plus son rôle de point d'appui essentiel, le sujet s'effondre dans la honte. Ne plus pouvoir travailler lui fait toucher le fond de la déchéance.
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Ces patients [alcooliques] ne parlent que de leur travail, à croire que leur vie s'y réduit, et que leur biographie se résume à un curriculum vitae. Si on les questionne sur le reste, ils répondent souvent : "À part ça, il n'y a rien." "Mais la famille, les enfants, les loisirs, la vie ?" insiste-t-on. "Il faut s'occuper", rétorquent-ils, procédant à l'énumération des activités extra-professionnelles auxquelles ils se livrent, sans un temps libre, qui serait mort et vide.
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Tout expliquer par l'effet biochimique de la molécule d'alcool sur le cerveau humain, c'est oublier que boire est d'abord une conduite, une conduite humaine qu'il faut tenter de comprendre.
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Un alcoolique sevré et traité peut faire de l'alcool non plus un objet à ingérer, mais un objet de pensée, dont il peut parler, et ceci bien souvent comme d'un ennemi contre lequel il milite et dont il aide d'autres alcooliques à se délivrer.
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Le plus souvent, ces personnes n'appellent à l'aide que lorsqu'elles sont à bout, incapables de travailler, remplies de honte pour cette raison et privées du seul calmant capable de faire taire leur angoisse. Après toute une vie où l'angoisse et la dépression ont été noyées dans l'alcool, avant même leur émergence manifeste, "au bout du rouleau", leur mise au jour entraîne avec elle toute une somme de traumatismes psychiques, d'abandons, de deuils dont il leur reste à faire, enfin, le récit.
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Les sentiments, l'anxiété, la culpabilité ne disent plus leurs noms. L'alcoolique se désintéresse de lui-même, de son corps notamment, et tolère, ignore même parfois, les traumatismes, blessures, ou fractures. La communication avec les autres en est altérée, réduite à des dialogues de sourds et à des rationalisations passe-partout.
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Une des difficultés spécifiques à l'alcoolique est qu'il est soupçonné d'être menteur ou de mauvaise foi. Il se sent jugé avant d'avoir parlé. Or, comment et à qui parler quand on n'a jamais pu parler de soi-même ? Le sujet cache une honte dont on ne sait pas ce qui, au-delà de l'alcool, la motive, ou subit un drame méconnu de lui-même, écrasé par le sentiment de sa faiblesse.
Parler leur est donc difficile, quel que soit le niveau culturel.
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Méconnaissant sa maladie, son corps même, l'alcoolique est le plus souvent aussi "athanognosique", ignorant de sa mort, pourtant si proche parfois. Il ne partage pas seulement le lieu commun, "la mort, c'est pour les autres", il en fait inconsciemment la base de sa vie. Si l'histoire de sa famille est occupée par un grand nombre de décès, cette hécatombe ne le trouble guère, et même si son père ou ses proches sont morts des mêmes suites de leur alcoolisme, le rapprochement ne s'impose pas à lui. Quand il reconnaît la possibilité de sa mort, il la banalise : "Il faut bien mourir de quelque chose", considérant l'issue fatale non comme le résultat d'un processus interne inéluctable ou d'autodestruction, mais comme un accident venu de l'extérieur.
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Ce départ [de l'épouse et la famille] peut offrir l'occasion d'expliquer la genèse de son alcoolisation. Mais l'alcoolique met en oeuvre une curieuse causalité réversible : "Je me suis mis à boire quand ma femme m'a quitté" proposition suivie, sans sourciller, d'un : "Ma femme m'a quitté parce que je buvais", contradiction compréhensible si l'on sait que l'alcoolique confond volontiers, dans son histoire, le début de son alcoolisation et le rebond de celle-ci, le moment où elle est devenue intolérable.
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Si les époux se séparent, le départ de la femme et des enfants provoquent une catastrophe chez le mari et une angoisse d'anéantissement. Ce n'est pas seulement le fait de la perte de l'objet d'amour, c'est un soutien vital qui défaille. Un patient se comparait à "un lierre sans son mur".
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Pour la femme alcoolique, la seule chose essentiel, c'est de conserver, à ses yeux et aux yeux des autres, l'image d'une bonne mère.
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