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Critiques de Jean d` Auffargis (21)
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Théodore Rouma, tome 1 : Le mystère du cercle r..

Théodore Rouma n’est pas un enquêteur mais un cambrioleur, genre Arsène Lupin, que le commissaire Larbart, un peu pataud, le poursuit sans relâche !



A la mort d’un diplomate, des toiles lui appartenant sont mises en vente à l’Hôtel Drouot et un cercle chromatique, peint sur bois, fait monter les enchères à un niveau très élevées alors que ça ressemble à un barbouillage maladroit. Juste à la sortie de la salle, l’acquéreur est trouvé assassiné !



Un très très court polar, plutôt du domaine du feuilleton, qui a tout ce qui convient pour ce genre de littérature mais assez vite expédié avec une fin que l’on devine sans peine. Il se lit donc rapidement et son plus grand intérêt est de valider un niveau dans le Challenge Riquiqui tout en variant les genres !



Challenge MAUVAIS GENRE 2021

Challenge RIQUIQUI 2021
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Théodore Rouma, tome 4 : La maîtresse aux yeux ..

« La maîtresse aux yeux pers » est la 4e aventure de Théodore Rouma, le gentleman-cambrioleur-justicier né de la plume de Jean d’Auffargis.



La collection « Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma » est une série de fascicules de 24 pages initialement parue à partir de 1945 aux éditions S.E.B.F.



La série est composée de deux premières salves de 10 titres (10 titres illustrés par R. Charles puis 10 par Brantonne) on peut ajouter quelques-uns, difficilement trouvables dont 3 édités au Québec (parmi lesquels au moins deux semblent des réécritures d’anciens titres).



Derrière Jean d’Auffargis, un pseudonyme, se cache le bien curieux Maurice Laporte, créateur des Jeunesses Communistes françaises avant de devenir un virulent anticommuniste, puis de collaborer pendant la seconde guerre mondiale avec les nazis puis de se réfugier en Suisse pour échapper aux représailles. C’est de là qu’il se mettra à écrire, entre autres, ladite série.



Théodore Rouma est un mixte entre Arsène Lupin et l’image d’Épinal de l’aventurier justicier, un cambrioleur qui se mélange à la Haute Société pour dépouiller les riches, mais qui reverse une bonne part de ses gains aux plus démunis et qui n’hésite pas, souvent à rendre justice.



Théodore Rouma a prévu de s’emparer du Sirbar, un joyau de 96 carats. Pour ce faire, il parvient à être invité à une partie de bridge organisée par le futur acheteur du Sirbar pour présenter la pierre à ses invités. Mais, pendant la partie de bridge, une mystérieuse lettre annonce le vol et son auteur.



Immédiatement, on découvre le policier chargé de surveiller le coffre dans lequel était enfermé le Sirbar, mort, empoisonné. Le joyau a disparu.



Si l’instruction ne tarde pas à voir en Théodore Rouma le coupable idéal, le public s’étonne que ce dernier se soit abaissé au meurtre, ce qui n’est pas dans ses habitudes...



Dans ce court roman de pas tout à fait 12 000 mots, Jean d’Auffargis propose un récit plutôt classique, tant dans le sens général du terme que dans celui signifiant qu’il entre dans la ligne droite des précédents épisodes de la série.



Effectivement, avec l’apparition d’un personnage dans lequel le lecteur averti reconnaîtra immédiatement Théodore Rouma, l’auteur pose les bases d’une intrigue relativement simple (format court oblige) dans lequel il proposera quelques rebondissements.



Si la narration est linéaire, l’auteur se permet quelques retours en arrière pour combler, grâce au récit fait par le héros lui-même pour expliquer à une tierce personne les évènements, les trous qu’il a volontairement laissés pour faire avancer son histoire à moindres mots.



On retrouve, en scène finale, une forme particulière, mais très usitée du roman policier (tout particulièrement du sous-genre « Whodunit ») dans laquelle le héros réunit tous les suspects et conte à l’assemblée comment il a découvert le coupable et le mobile de celui-ci.



Si la forme est propre au « Whodunit » cher à Agatha Christie, elle l’est également aux auteurs de récits policiers courts par le fait qu’elle permet une certaine concision très recherchée dans ce genre de format.



Théodore Rouma est donc fidèle à ses habitudes, se drapant d’une fausse identité pour s’infiltrer auprès d’un bien convoité, mais également dans sa relation à la gent féminine (un épisode, une femme).



Si l’intrigue ne brille pas par sa grande originalité, elle a néanmoins l’avantage de se suivre sans déplaisir et d’être au diapason du style de l’auteur même si l’on peut regretter un petit manque d’humour que l’on a pu trouver dans certains titres précédents.



Au final, un épisode agréable à défaut d’être génial et une série qui se met en place avec un schéma bien établi.
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Théodore Rouma, tome 3 : Le fantôme d'Elvire Lho..

Revenons un peu sur la genèse de la série fasciculaire « Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma ».



Ces aventures peuvent se décomposer en deux séries de fascicules de 24 pages contenant des récits indépendants d’environ 10 000 mots, publiées par les éditions SEBF à partir de 1945.



La première série compte 10 titres dont les couvertures sont illustrées par R. Charles.



La seconde, comprend une douzaine de titres dont la plupart sont illustrés par Brantonne.



Derrière l’auteur, Jean d’Auffargis, se cache en fait Maurice Laporte, créateur des Jeunesses communistes en 1920 avant de devenir anticommuniste, puis de collaborer avec les nazis et de s’exiler en Suisse d’où il écrira, notamment, cette série pour gagner sa croûte.



Nulle intention, ici, de juger l’homme, puisqu’il est mort depuis longtemps, et je me contenterais donc de juger l’artiste et, notamment, son œuvre.



« Le fantôme d’Elvire Lhommel » est le troisième titre publié de la série des « Théodore Rouma » qui nous conte les aventures d’un cambrioleur-mondain, justicier à ses heures, une sorte d’Arsène Lupin des temps modernes (pour l’époque).



Un homme tombe en panne de voiture lors d’une nuit pluvieuse, en pleine campagne.



Apercevant au loin de la lumière, il décide de se diriger vers celle-ci et tomber sur une bâtisse dont la porte est ouverte. Il entre, monte à l’étage pour trouver dans une chambre un vieux gardien bourru qui lui indique qu’il peut se réfugier dans une chambre à l’étage supérieur.



Dans la pièce, empoussiérée, qui semble ne pas avoir été ouverte depuis des lustres, l’homme, curieux, commence à fouiller.



Une armoire fermée attise sa curiosité, il la force avec maestria et y découvre le corps momifié d’une jeune femme le crâne troué ne laissant aucun doute sur l’aspect criminel du décès...



Excellente entrée en matière pour cet épisode d’un peu plus de 12 000 mots, car, en une petite scène, l’auteur met le lecteur et son personnage central, face à un bien étrange mystère : un corps enfermé dans un placard depuis des années ! Un gardien qui ne semble pas au courant de cette histoire ! Qui est la morte ? Pourquoi l’a-t-on tué ? Pourquoi l’avoir conservé dans ce placard depuis des lustres ? Voilà ce que le lecteur aura envie de découvrir et il compte, pour cela, sur Théodore Rouma, puisque le lecteur qui aura lu les deux premiers épisodes aura vite compris que l’auteur s’amuse, à chaque fois, à présenter son héros sous un nom d’emprunt, une couverture...



Et Théodore Rouma, curieux de nature, va tout faire pour découvrir le secret qui se cache derrière la mort d’Elvire Lhommel, puisque le titre indique clairement l’identité de la morte.



Avec ce début à la fois prometteur et efficace, Jean d’Auffargis démontre qu’il maîtrise de mieux en mieux le format cours en évitant les circonvolutions littéraires et les explications oiseuses et en entrant immédiatement dans l’histoire.



Les présentations, elles aussi, sont concises, ce qui permet à l’auteur de développer au mieux son intrigue même si l’on sait qu’elle ne sera pas de haute volée, petit format oblige.



Pour autant, à l’aide d’une écriture simple et agréable, un héros s’appuyant sur l’image d’Épinal du gentleman-cambrioleur à la Arsène Lupin, permettant au lecteur de saisir vite, à moindres mots, le personnage, d’une narration linéaire correctement développée et, comme souvent dans ce genre de courts romans, une explication finale du justicier pour expliquer l’intrigue (ce qui prend moins de place que de narrer les événements au fur et à mesure), Jean d’Auffargis propose un petit roman policier très agréable à lire même si, contrairement à l’épisode précédent, il manque d’une petite touche d’humour pour rendre l’ensemble encore plus agréable à lire.



Certes, Théodore Rouma n’est pas un personnage original, mais il ne pouvait pas l’être du fait de la concision des récits puisque, pour permettre cette concision, le héros se doit de s’appuyer sur un pair connu de tous (par exemple : Odilon Quentin de Charles Richebourg, puise chez Maigret, de Georges Simenon).



Évidemment, l’intrigue n’est pas échevelée, mais là aussi, on sait à quoi s’attendre en lisant ce format de texte.



Mais il faut bien avouer que le dosage : intérêt du personnage/intrigue/style est relativement bien étudié par rendre une bonne copie, ce qui n’est pas chose aisée dans le monde du fascicule de 32 pages (ou 24 pages contenant des petits caractères... bref, du récit de 10 000 mots).



Dans tous les cas, cet épisode plaisant donne envie de se replonger dans une nouvelle aventure de Théodore Rouma, ce que je ne tarderai pas à faire, vous vous en doutez.



Au final, si la série a débuté sur un épisode manquant de saveur, l’auteur a su, depuis, la faire décoller, avec une meilleure maîtrise du format.
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Théodore Rouma, tome 5 : On recherche jolie f..

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !



Cette maxime semble avoir été inventée pour définir la littérature populaire, bien que Lavoisier, à qui elle est attribuée, soit mort bien avant l’éclosion de celle-ci.



Mais Lavoisier avait raison et savait de quoi il parlait puisque son axiome lui était inspiré de propos du philosophe grec Anaxagore qui vécut 18 siècles avant lui.



Cependant, il faut bien reconnaître que pour transformer quelque chose, il faut bien que ce quelque chose fût au préalable créé.



C’est ainsi que la littérature populaire se nourrit d’elle-même, en recyclant, bien avant l’ère du tout écologique, les idées, les personnages, les intrigues...



Chaque héros charismatique à succès inspire alors de nombreux clones, plus ou moins savoureux, plus ou moins bien nourris par une belle plume...



Sherlock Holmes est un parfait exemple puisque presque 150 ans après son invention, il continue à susciter des inspirations, à faire naître des doubles.



C’est également le cas du détective américain Nick Carter (moins maintenant).



On trouvera également des sosies de Rouletabille, parfois plus savoureux que l’original (Toto Fouinard de Jules Lermina, par exemple), de Fantomas (Le Grand Maître de Claude Ascain), du commissaire Maigret (commissaire Odilon Quentin, de Charles Richebourg), mais également de nombreuses inspirations des détectives à la Sam Spade (Les Dessous de l’Agence Garnier de J.A. Flanigham ; « Les enquêtes de l’Agence Walton » de Harry Sampson...)



Le personnage d’Arsène Lupin n’échappe pas à cette mode.



Effectivement, l’immense succès du héros de Maurice Leblanc inspira de nombreux auteurs de la littérature populaire fasciculaire qui, concision d’un format court oblige, aimait à s’appuyer sur une figure déjà connue du grand public afin d’économiser de longues descriptions pour favoriser l’attachement d’un public.



C’est donc plus par nécessité que par fainéantise ou manque d’imagination que, souvent ces obscurs auteurs obligés de produire de nombreux textes en peu de temps, préféraient user d’une image déjà connue du lecteur plutôt que d’en inventer une de toute pièce.



Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur, justicier à ses heures, a donc également servi de moules à de nombreux personnages de la littérature populaire fasciculaire. Parmi eux, on notera Robert Lacelles du prolifique Claude Ascain (Henry Musnik).



Mais on peut également citer Théodore Rouma, de Jean d’Auffargis, qui est le personnage et l’auteur qui nous intéressent aujourd’hui.



Effectivement, à partir de 1945, Maurice Laporte (le vrai nom de Jean d’Auffargis), exilé en Suisse pour échapper à la vindicte populaire après avoir collaboré avec les nazis, se met à écrire une série de petits romans d’environ 10 000 mots chacun contant les aventures d’un cambrioleur, Théodore Rouma, infiltrant la Haute Société sous des noms d’emprunt prestigieux et n’hésitant pas à jouer au justicier, souvent pour les doux yeux d’une belle jeune femme.



Notons que Maurice Laporte fut le créateur de la Jeunesse Communiste Française, avant de devenir totalement anticommuniste.



Notons également que ces récits (un peu plus d’une vingtaine) furent publiés aux éditions SEBF sous la forme de fascicules de 24 pages, simple colonne.



Notons, encore, que la première partie de la série fut illustrée par R. Charles et une autre partie par Bratonne.



Notons, enfin, que quelques épisodes furent publiés au Québec et qu’ils résultent probablement (du moins pour la plupart) de réécritures de textes déjà publiés.



Un tueur de femmes sévit dans les trains de l’hexagone. Trois meurtres, déjà. Trois jeunes femmes brunes.



Aussi, quand Gilberte (le doux prénom sentant la naphtaline), une jolie jeune femme brune, se trouve dans un compartiment de train en compagnie d’un homme qui ressemble à la description du suspect faite par un contrôleur (roux, sourcils broussailleux, des dents en moins) et relayé par le journal qu’elle est occupée à lire, celle-ci est-elle sur ses gardes.



Et quand l’individu se lève d’une façon menaçante, elle n’a que le temps de sortir du compartiment en hurlant et de tomber dans les bras d’un homme dans lequel le lecteur averti aura reconnu immédiatement Théodore Rouma même s’il se fait passer pour un comte.



Le suspect a le temps de s’enfuir, mais Rouma, charmé par Gilberte, attirance évidemment partagée par la jeune femme, demande à celle-ci d’évoquer à la police une simple tentative de vol, afin d’éviter de la mettre sous les feux des projecteurs et en faire une cible à abattre. En retour, il se charge de mettre la main sur le criminel et de lui faire payer l’addition pour ses crimes.



Difficile, avec un personnage qui apparaît toujours sous une fausse identité de pouvoir faire une 4e de couverture évoquant le récit sans déflorer l’identité du héros. Cependant, si le lecteur a lu un ou deux autres titres de la série, il comprend immédiatement à qui il a affaire.



Jean d’Auffargis (je préfère lui laisser son pseudonyme pour dissocier l’artiste de l’homme mort) mène une nouvelle fois bien son bateau (en l’occurrence, son récit) grâce à une scène liminaire qui met le lecteur immédiatement dans le bain et qui ne s’embarrasse pas de passages inutiles.



Il faut bien avouer que cette mise en situation est efficace avec la potentielle victime qui fait face à son éventuel assassin et qui sent la frayeur s’emparer lentement d’elle en comprenant à qui elle a affaire.



Vient alors le secours de cet homme charismatique et protecteur, Théodore Rouma, puis la mise en place du piège que celui-ci va tendre au criminel.



Si cette seconde partie est moins forte, elle n’en demeure pas moins agréable à suivre du fait de l’absence de temps mort ainsi que du léger humour que l’auteur distille tout de long.



Certes, on pourra reprocher à Théodore Rouma d’avoir un cœur d’artichaut ou d’être un peu trop volage (même s’il semble à chaque fois très épris), car, à chaque épisode, il tombe amoureux d’une femme différente (toujours plus jeune, il ne faut pas déconner non plus), mais, s’il sait charmer les demoiselles, force est de constater qu’il peut également charmer le lecteur, du moins dans la mesure que permet un format aussi court que celui des épisodes.



Bien entendu, on n’attendra pas une intrigue exaltante, mais Jean d’Auffargis offre tout de même une légère fausse piste qui, heureusement, et malgré mes craintes, ne sombre pas dans les rebondissements éhontés que je reproche souvent aux auteurs de polars, mais c’est d’extrême justesse.



On en profite pour découvrir André, un homme de main de Théodore Rouma que l’on n’avait encore pas croisé.



Un héros charismatique (aidé en cela par l’image d’Arsène Lupin), une entrée en matière efficace, une histoire plaisante à lire, un peu d’action, de mystère, de romance et un rebondissement final avec, tout du long, un peu d’humour, que demander de plus à un récit de 10 000 mots ? Rien, il faut bien l’avouer.



Au final, un épisode qui remplit sa mission de bout en bout, sans fausse note et qui offre un bon moment de lecture.
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Théodore Rouma, tome 18 : Les trois pendus de..

« Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma » est une série d’un peu plus d’une vingtaine de fascicules de 24 pages, double colonne, contenant des récits indépendants d’environ 13 000 mots, parue à partir de 1946 aux éditions S.E.B.F.



Elle fut signée Jean d’Auffargis, un pseudonyme de Maurice Laporte, principalement connu pour avoir créé les Jeunesses Communistes Françaises en 1920.



L’homme quitta rapidement le parti, devint un farouche anticommuniste et collabora avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En 1945, il s’exila en Suisse d’où il chercha à vivre de sa plume.



Bien que publiés après guerre, les épisodes semblent, d’après les évènements datés ou datables des récits, avoir été écrits dans les années 1936 à 1938…



Théodore Rouma est un gentleman cambrioleur justicier et patriote…

Trois corps sont découverts pendus aux branches d’un arbre sur le Champ-de-Mars au petit matin. Il s’agit de trois hommes ayant monté une association pour servir de banque au baccara dans les grands casinos de France.



La police et la presse ont reçu une lettre tapée à la machine signée Théodore Rouma. Celui-ci revendique les crimes et assure avoir prélevé l’argent des comptes de ses trois victimes…



Le commissaire Larbart a été mis au vert à la suite de ses nombreux échecs dans la capture de Théodore Rouma, aussi est-ce un autre policier qui est chargé de l’affaire. Lui ne doute pas de la culpabilité de Rouma, pourtant, Larbart le sait, Rouma n’est pas un assassin…



Dans ce petit récit de presque 14 000 mots, l’auteur use une nouvelle fois (au moins la troisième) d’une ficelle qui consiste à ce qu’un criminel revendique son crime au nom de Théodore Rouma. Certes, l’astuce est par trop usitée par de nombreux auteurs (Henry Musnik, par exemple) et tient sur le fait que ledit criminel n’a pas conscience que Théodore Rouma, pour laver son nom, va se mêler à l’affaire et, surtout, la démêler, comme à chaque fois. C’est aussi stupide que les coupables qui font appel au meilleur détective (le héros d’une quelconque série) pour enquêter sur le crime qu’il a commis, pensant pouvoir déjouer l’intelligence du fameux détective, pourtant connu pour être infaillible…



Mettons à part cette petite astuce que l’on mettra, ici, sur le compte de la volonté de proposer un rebondissement à moindres frais de mots, concision du texte oblige.



Pour le reste l’intrigue est plutôt simple et pas très originale.



La chose à noter est que Théodore Rouma, pour une fois (la seconde), est encore amoureux de la femme rencontrée dans l’épisode précédent. Sablons le champagne, cette fidélité, même à court terme, est suffisamment rare chez le personnage pour la noter.



Jean d’Auffargis nous livre un récit qui, sans offrir de grandes qualité, ni de suspens ardent, se lit sans déplaisir, ce qui n’est déjà pas si mal.



On notera également que les évènements de cette histoire sont datables puisque les meurtres ont lieu le 5 octobre 1937, puisqu’ils font écho au 10e anniversaire d’un autre évènement s’étant déroulé le 5 octobre 1927.



On notera enfin que les quelques éléments datables de l’histoire entrent un peu en contradiction avec cette date puisqu’il est dit que, durant l’été, l’Angleterre a remporté la Coupe Davis (or, en octobre 1937, ce sont les Américains qui sont les vainqueurs en titre, l’Angleterre, c’était l’année précédente) et que des Belges sont sur le podium du Tour de France (or, pas de Belge en 1937, mais bien 2 sur le podium en 1936).



Au final, un épisode pas désagréable à lire, mais rien de plus.
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Théodore Rouma, tome 17 : L'énigmatique inspect..

« L’énigmatique inspecteur du Yard » est une aventure de Théodore Rouma, le cambrioleur justicier né de la plume de Jean d’Auffargis.



Pour information, la série « Les extraordinaires aventures de Théodore Rouma » fut publiée à partir de 1946 sous la forme de fascicules de 24 pages, double-colonne, contenant des récits indépendants d’environ 13 000 mots aux éditions S.E.B.F.



Derrière le pseudonyme de Jean d’Auffargis se cache Maurice Laporte, principalement connu pour être le fondateur des Jeunesses Communistes Françaises en 1920.



Mais Maurice Laporte quitta rapidement le parti et devint un farouche anticommuniste avant de collaborer avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.



En 1945, il s’enfuit en Suisse pour éviter les représailles. C’est de là qu’il use de sa plume pour gagner sa croûte…



Pourtant, les aventures de Théodore Rouma, bien que publiées après la guerre, pourraient bien avoir été écrites juste avant celle-ci comme le laissent penser certains les évènements datés ou datables de certains épisodes.



Le vol R.A.-124 est détourné. Il transporte une cargaison de lingots d’or pour le compte de la Banque d’Angleterre. C’est le troisième vol de ce genre.



Scotland Yard envoie un inspecteur à Paris pour enquêter. Mais ce dernier ressemble étrangement à Théodore Rouma…



Jean d’Auffargis reprend donc tous les éléments usuels de sa série dans ce nouvel épisode.



Effectivement, l’intrigue mêlant vol, action et espionnage, entre dans la droite lignée de beaucoup de ceux de la série.



Une nouvelle fois, Théodore Rouma va tomber amoureux de la première belle jeune femme de 15 ans de moins que lui qu’il va croiser.



Une fois encore, ladite jeune femme va également tomber immédiatement amoureuse de Théodore Rouma.



Le commissaire Larbart va encore être ridiculisé.



Théodore Rouma ne va pas hésiter à se remplir les poches tout en rendant un grand service à la Nation.



Et pour gagner de la place, les gros traits de l’intrigue ignorés par le lecteur vont être déflorés à la fin via une courte lettre signée Théodore Rouma…



Pas grand-chose d’original, donc, dans cet épisode, mais est-ce vraiment le but de ces petits fascicules de faire dans l’original ? Je ne le crois pas. La concision inhérente au genre, d’ailleurs, empêche presque à coup sûr la possibilité d’innover.



Peu importe, car les lecteurs de l’époque (et ceux d’aujourd’hui) cherchaient, à travers ces courts récits, juste à remplir agréablement un petit moment (bien souvent dans les transports) à travers une lecture rythmée, divertissante et pas prise de tête.



Et il faut bien avouer que l’auteur remplit sa mission à travers cet épisode (et les précédents) malgré les quelques travers un peu agaçants et notamment le cœur d’artichaut de Théodore Rouma qui tombe amoureux de toutes les belles femmes blondes de moins de 25 ans qu’il croise. Un grand amour qui, bien sûr, sera sans lendemain puisque chez le héros, une femme en remplace très rapidement une autre (à chaque aventure, en fait).



On regrettera pour autant un petit manque d’humour qui perce dans quelques épisodes.



Au final, un épisode qui, tout comme Théodore Rouma, remplit sa mission : divertir le lecteur, mais sans faire trop de zèle.
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Théodore Rouma, tome 6 : Triple meurtre à Neuilly

« Triple meurtre à Neuilly » est la 6e extraordinaire aventure (ce qualificatif fait parti du titre de la collection) de Théodore Rouma, un gentleman cambrioleur justicier né de la plume de Jean d’Auffargis.



Jean d’Auffargis, de son vrai nom Maurice Laporte, fut le créateur des Jeunes Communistes Françaises en 1920 avant de devenir un farouche anticommuniste, puis de collaborer avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.



En 1945, pour éviter de subir les conséquences de ses actes, il s’enfuit en Suisse d’où il écrira la série « Les extraordinaires aventures de Théodore Rouma » publiée à partir de la même année par les éditions SEBF sous la forme de fascicules de 24 pages, simple colonne contenant des récits indépendants d’environ 10 000 mots.



Plus d’une vingtaine de titres verront le jour dont la première dizaine sera illustrée par R. Charles, l’autre majeure partie par Brantonne.



Quelques titres seront publiés au Québec et résultent, probablement, de réécriture de titres déjà publiés.



Théodore Rouma est indéniablement un personnage inspiré d’Arsène Lupin.



En effet, dans le domaine de la littérature fasciculaire policière, pour tenir la contrainte de la concision, les auteurs n’hésitaient pas à développer des héros calqués sur des personnages célèbres afin de pouvoir les présenter brièvement aux lecteurs. L’imagerie autour du héros pris comme modèle suffisait alors pour que le lecteur se fasse une représentation du personnage et s’y attache plus facilement sans avoir besoin, pour cela, des descriptions oiseuses et papivores usuelles.

Reine, jeune sténodactylo, est ravie de trouver un poste de secrétaire dans une agence de détectives. Elle qui adore lire des polars se voit déjà embarquée dans des aventures rocambolesques en compagnie d’un patron beau, charismatique et courageux.



Mais elle tombe sur M. Marcel, tout l’opposé de celui qu’elle espérait.



Cependant, elle comprend très vite que M. Marcel n’est pas le boss, mais qu’il s’agit de Louis Derval, correspondant parfaitement à l’image qu’elle se faisait de son patron.



Celui-ci lui demande alors de fouiller les journaux du siècle précédent pour rechercher des informations sur le procès et l’exécution de trois frères condamnés pour assassinats.



Déçue de ne pas s’occuper de l’affaire qui excite les journaux actuels, un triple meurtre à Neuilly dont la police n’a toujours pas trouvé ni suspect ni mobile, elle se lance pourtant corps et âme dans cette recherche, pour les beaux yeux de son patron.



Pourtant, à travers cette vieille affaire Louis Derval cherche à expliquer le « Triple meurtre à Neuilly »...



Jean d’Auffargis, comme de coutume, nous livre une première scène qui ne semble pas en relation avec sa série ni avec son héros.



Si, d’ordinaire, celle-ci se montre efficace et a souvent pour but de poser un mystère, ici, elle semble plus servir un peu de remplissage ou de petite parenthèse.



Une nouvelle fois, seul le lecteur averti reconnaîtra la présence de Théodore Rouma qui est à nouveau sous une fausse identité. Celui qui lirait cette aventure sans connaître la série, se demandera bien longtemps où est le fameux Théodore Rouma, puisqu’il n’est nommé qu’à la toute fin du récit.



Si ce parti pris pose un souci lors d’une lecture anarchique de la série et encore plus pour proposer une 4e de couverture (dont se passaient les éditeurs de l’époque) mettant en scène le héros, il a cependant un grand avantage, pour l’auteur, en lui laissant totalement les coudées franches pour le sujet de son récit et la façon de l’aborder.



Effectivement, en faisant de Théodore Rouma un gentleman cambrioleur aventurier justicier, il peut alors le présenter sous l’identité qu’il désire (jusqu’ici, homme de la haute, policier et maintenant détective) laissant deviner au lecteur, par la description physique et par l’habitude qu’il a affaire au personnage récurrent.



En ayant un libre arbitre sur l’identité de son héros, Jean d’Auffargis peut alors aborder le sujet et le genre qu’il désire.



En faisant de Théodore Rouma un personnage éminent tentant de s’approcher d’une personne possédant une richesse qu’il convoite, il en fait un cambrioleur.



En plaçant Théodore Rouma sous les traits d’un policier, il le transforme en enquêteur officiel, vu comme tel pour les autres protagonistes.



S’il est dans la peau d’un détective, il devient enquêteur indépendant et peut alors agir comme le ferait un vrai détective.



De la même manière, rien n’empêche Jean d’Auffargis d’en faire un aventurier et de le lancer à la quête d’un quelconque Graal, ou bien un redresseur de torts jouant des poings pour rendre justice, un baroudeur fouillant les contrées lointaines...



Avec le choix du type de personnage, l’auteur peut également sélectionner le genre dans lequel il veut œuvrer : « roman de cambriolage », « roman d’investigation », « roman d’aventures », « roman d’action »... sans oublier à chaque fois de parsemer ses récits de romances et d’humour.



Si le côté « romance » est à l’image de son époque, il est ici, à mon sens, un peu trop marqué, notamment à travers le personnage de la secrétaire énamourée dont les premières réactions frisent la naïveté futile.



On pourra également reprocher (et je l’ai déjà fait) que Théodore Rouma change aussi souvent de femme (qu’il aime, pourtant, du moins l’auteur nous l’assure) que d’identité.



Un épisode = un amour ! voilà qui sombre dans un sentimentalisme un peu gnangnan (bien qu’en se rappelant certaines séries télévisées bien plus récentes comme « Amicalement Vôtre » on peut constater que ce travers a perduré longtemps).



Malgré tout, Jean d’Auffargis maîtrise bien son personnage, le format, la narration et l’histoire pour proposer aux lecteurs un récit agréable à lire et qui jamais ne donne l’impression que l’on a coupé, à la hache dans le texte pour le faire tenir dans le cadre contraignant du très court roman de 10 000 mots, ce qui est un très bon point.



Cependant, je dois reconnaître que je trouve un peu déconcertant de découvrir chaque fois le héros sous une identité différente. Autant dans une série télévisée, le simple fait de voir le personnage suffit à le reconnaître, autant dans une série littéraire, même si la description est à chaque fois la même, le fait de changer de nom et de statut me perturbe un peu (mais juste un peu).



Au final, malgré quelques défauts mineurs, Jean d’Auffargis nous propose là une série fasciculaire très agréable à lire ce qui n’est pas simple dans un format aussi concis.
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Théodore Rouma, tome 16 : Du sang sur la main

Il est temps de découvrir une nouvelle aventure de Théodore Rouma, le cambrioleur aventurier, né de la plume de Jean d’Auffargis.



Pour rappel, la série « Les extraordinaires aventures de Théodore Rouma » parut en 1946 aux éditions S.E.B.F. sous la forme d’une vingtaine de fascicules de 24 pages double-colonne contenant des récits indépendants d’environ 13 000 mots.



L’auteur, Jean d’Auffargis, de son vrai nom Maurice Laporte, fut le créateur en 1920 des Jeunesses Communistes Françaises. Il eut la particularité de quitter le parti fâché, de devenir un farouche anticommuniste avant de collaborer avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.



Après la guerre, l’homme s’exila en Suisse d’où il usa de sa plume pour remplir son assiette.



Si la date de parution de la série semble confirmer qu’elle fut écrite après guerre, le contenu de certains épisodes, dont les événements sont datés ou datables, laisse à penser à une écriture durant la fin des années 30.



Théodore Rouma décide de délester de riches clients d’une fumerie d’opium installée dans l’hôtel particulier d’une comtesse russe.



Pendant que Gilbert, le maître d’hôtel de Théodore Rouma et, accessoirement, son ami et complice, fait les poches des consommateurs somnolents, Théodore Rouma veut rendre visite à cette fameuse comtesse, mais il tombe sur une étrange scène : un homme allongé en sang dans un lit, un autre fouillant dans les tiroirs et une jeune femme déboulant et s’évanouissant.



Dans cet épisode, Jean d’Auffargis nous sert une recette comparable à celle des épisodes précédents avec une intrigue faussement complexe, mais dans laquelle le lecteur un peu perspicace aura immédiatement trouvé le coupable.



Effectivement, un meurtre, plusieurs suspects… la police va chercher à découvrir le tueur, Théodore Rouma va rapidement le trouver.



De même que d’ordinaire, Théodore Rouma va rencontrer une belle jeune femme (toujours en dessous des 25 ans) et en tomber amoureux. La réciproque sera une nouvelle fois vérifiée.



Pas grand-chose de neuf, donc, dans cet épisode, même s’il faut bien avouer que celui-ci se lit agréablement malgré quelques petites erreurs.



La première : l’auteur ne se décide pas sur la date du meurtre. Un coup il parle du 27 août, un coup du 28.



L’autre tient plus à la personnalité de Théodore Rouma, notamment dans la fait que dans un épisode précédent, l’auteur fait dit à Larbart, le policier toujours à la chasse du cambrioleur, qu’il ne le voit pas détrousser quelqu’un tel un vulgaire voleur.



C’est pourtant chose faite ici, du moins par Gilbert, l’homme de main de Théodore Rouma.



Mise à part cela, du classique, donc. Manque juste un petit brin d’humour…



Au final un épisode plaisant à défaut d’être original ou surprenant.
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Théodore Rouma, tome 1 : Le mystère du cercle r..

La littérature populaire regorge d’un nombre incalculable d’auteurs qui, sous leur identité, ou derrière des pseudonymes, ont abreuvé celle-ci de leurs textes.



Souvent, l’on ne sait rien de ces pseudonymes, pas grand-chose de ces auteurs, parfois, on en sait peu, d’autres, on en apprend trop.



J’ai coutume de dire que peu importe la vie d’un auteur, seuls ses écrits comptent. C’est d’autant plus vrai quand la vie de l’auteur n’a rien de très glorieux.



C’est la raison pour laquelle, au lieu de m’intéresser à Maurice Laporte, qui fût fondateur des Jeunesses Communistes, pour devenir un farouche anticommuniste, puis un sympathisant nazi durant la Seconde Guerre, obligé même, avant la fin de celle-ci, à se réfugier en Suisse où, pour vivre, il se mettra à écrire des petits romans, je préfère évoquer Jean d’Auffargis, un pseudonyme plus glorieux que son maître.



De Jean d’Auffargis, la seule chose que l’on a à connaître, c’est son œuvre.



Et cette œuvre est entièrement dédiée à un personnage, celui de Théodore Rouma, un cambrioleur justicier dans la droite ligne d’Arsène Lupin et consorts.



Théodore Rouma vécut une trentaine d’aventures sous la forme de fascicules de 24 pages contenant des récits d’un peu plus de 10 000 mots.



Cette trentaine d’épisodes, on pourra la découper en trois parties distinctes : une première salve de 10 épisodes en 1945 illustrés par Charles R. ; une seconde salve d’une quinzaine d’épisodes en 1946 illustrés en majorité par René Brantonne ; enfin, une dernière salve en 1947 de trois épisodes (il me semble) édités au Québec, mais dont au moins deux (au vu de la similitude des titres avec des épisodes déjà parus en France) semblent être des réécritures partielles de titres parus précédemment.



En ce vendredi 13, à l’Hôtel Drouot, une vente aux enchères est organisée pour liquider les biens d’un défunt diplomate amateur de grands peintres. Si les toiles de maîtres partent à bon prix, l’assistance se retrouve médusée quand enchère s’envolent à propos d’un banal cercle chromatique né de la main dudit diplomate, une peinture sans aucun intérêt, mais qui, après une lutte acharnée, est pourtant remportée par un Japonais pour la somme de 500 000 francs.



Si cette information suffit à laisser cours à toutes les spéculations, le fait que l’acquéreur soit retrouver mort, un poignard fiché dans le dos, à la sortie de l’hôtel des ventes et que le cercle chromatique ait disparu, laisse toute le monde ébaubi, le premier, le commissaire Larbart, présent à la vente et celui qui a découvert le corps.



Pour les policiers, si le Japonais a emporté la peinture, l’Allemand qui n’a eu de cesse de faire augmenter les enchères doit probablement être l’assassin voleur.



Mais si, tout compte fait, le coupable était l’Argentin Alfonso Ricardo de Cardola d’Arundal qui a lui aussi participé aux enchères ?



Jean d’Auffargis nous fait découvrir le personnage central de sa série à travers une histoire d’espionnage ayant pour pièce maîtresse un code militaire français convoité par des puissances ennemies.



Si l’auteur se masque derrière un pseudonyme pour écrire ses récits, il en fait tout autant de son héros qui, pendant toute une partie de l’histoire, se déplace incognito.



Aussi, difficile de s’attacher immédiatement à Théodore Rouma.



Cependant, c’est souvent le cas dans ces récits courts mettant en scène des personnages ayant coutume de changer d’identités : cambrioleurs mondains, espions...



Ne pouvant compter sur le héros pour donner le goût à la série, reste à se reposer soit sur le genre soit sur la plume.



Ici, le genre demeure un peu vague. Une histoire d’espionnage mêlant la police et un cambrioleur mondain... difficile de savoir vers quoi va tendre la série par la suite.



Question plume, là aussi, rien de bien convaincant, sans non plus que cela soit rédhibitoire.



En fait, après ce premier opus, je demeure un peu dans l’expectative.



Certes, comme j’avais déjà lu le second épisode il y a quelque temps, je sais un peu plus à quoi m’en tenir et je suis plus rassuré que je ne l’aurai été à la seule lecture de ce premier titre, mais, quand même, je m’attendais à être charmé immédiatement. Ce n’est pas le cas.



Au final, un premier épisode un peu décevant, mais au-delà duquel il ne faut pas hésiter à aller pour mieux découvrir la série, son personnage central et la plume de l’auteur.
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Théodore Rouma, tome 1 : Le mystère du cercle r..

Salles des ventes de Drouot, le commissaire priseur propose la collection personnele d'un ancien haut fonctionnaire du Quai d'Orsay, collectionneur de toiles impressionnistes mais aussi barbouilleur peu doué. Les tableaux de Monet, Signac et autres maîtres partent à des pris élevés, et les croûtes de l'amateur prennent preneur pour quelques francs, sauf l'une d'entre elles, un cercle chromatique qu'un un homme à l'accent germanique et un Japonais et se disputent, celui-ci 'emportant à 500 000 francs. A peine payé les frais, il est retrouvé assassiné à Drouot, le tableau disparu.



Jean d'Auffargis serait le pseudonyme de Maurice Laporte (1901-1987), homme politique français, fondateur et premier secrétaire général des Jeunesses Communistes qu'il quitte en 1925 étant en désaccord avec la politique de Staline et se rapprochant dangereusement de l'extrême droite jusqu'à être interdit de retour en France après la guerre, pour cause de collaboration. Bon, le genre d'hommes dont le parcours ne cesse de m'étonner, à part aimer les extrêmes, je ne saisis pas trop le passage de l'une à l'autre. Je suis preneur de toute information au sujet de Jean d'Auffargis. Je ne vous cache pas que j'ai hésité à parler du livre d'un collaborateur reconnu, mais j'ai tellement de mal à trouver des informations sur l'auteur, celles-ci restent au conditionnel... Je recense néanmoins, car, dans ce polar, nulle part il n'est fait mention de quelque thèse avec laquelle je serais en désaccord total.



Ce court polar est basé autour du personnage inventé par son auteur Théodore Rouma, un sous-Arsène Lupin, néanmoins sympathique. Recherché par le commissaire Larbart, pointure de la police française, Rouma se joue de lui tout en le respectant, et il fait bien parce que Larbart est très fort. Ça va vite, point besoin de s'appesantir sur les traits de caractère de tel ou tel, puisqu'ils sont ressemblants à des héros connus de l'époque. C'est d'ailleurs la subtilité de tous ces feuilletons : mettre en scène des personnages ressemblants aux flics, voyous, détectives ou gentleman-cambrioleur réputés, s'appuyer dessus pour construire des histoires courtes, efficaces et distrayantes. Encore une fois, missions accomplie avec Théodore Rouma.
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Théodore Rouma, tome 15 : Y a-t-il un fantôme à l'..

Je poursuis donc ma découverte des aventures extraordinaires de Théodore Rouma avec l’épisode : « Y’a-t-il un fantôme à l’Élysée ? ».



Pour rappel, la série est initialement parue chez S.E.B.F. à partir de 1946 et compte environ 20 fascicules de 24 pages, double colonne, contenant des récits indépendants d’environ 13 000 mots.



L’auteur, sous le pseudonyme de Jean d’Auffargis, est Maurice Laporte, plus connu pour avoir créé les Jeunesses Communistes Françaises en 1920 et pour être devenu, par la suite, un farouche anticommuniste et avoir collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.



L’homme s’est exilé en suisse après la guerre où il compta sur sa plume pour gagner sa vie.



Mais, curieusement, bien que la série fut publiée après la guerre, certains épisodes dont les évènements sont datés ou datables laissent à penser que cette série fut écrire avant la guerre.



Après le ministre de l’Intérieur, c’est au Président de la République que Théodore Rouma est amené à rendre service. Des documents secrets ont été dérobés, la nuit, dans son cabinet de l’Élysée par, d’après l’huissier retrouvé assommé et ligoté, un fantôme drapé de blanc.



Mais Théodore Rouma a une longueur d’avance, car, lors d’une visite nocturne à un drôle de comte, il a récupéré une partie des documents dans ses valises.



Aussi, pour trouver le reste, il demande à ce que le comte, arrêté par la police, puisse s’échapper…



Théodore Rouma n’en finit donc pas de rendre service à sa patrie et à verser dans l’espionnage. Il l’avait déjà fait dès le tout premier épisode, « Le mystère du cercle rouge »…



Mais cette fois-ci, c’est directement à la demande des autorités et non de son propre chef.



Jean d’Auffargis nous livre là un petit récit d’espionnage de facture classique, mais plutôt agréable à lire même si l’intrigue demeure très simple (la faute au format).



On retrouve un personnage sûr de lui, un brin railleur, et l’histoire permet également à ses hommes de main de s’illustrer.



Là encore, l’auteur tente de complexifier en apparence son histoire qui, une nouvelle fois, s’appuie sur quelques hasards et des actions peu crédibles. Mais qu’importe, le principal est que l’ensemble se lise avec plaisir, ce qui est le cas.



On notera que cet épisode a été probablement adapté au Québec sous le titre « Y’a-t-il un Fantôme au Parlement ».



Au final, un récit agréable et rapide à lire qui, sans révolutionner le genre et le format, remplit son office plus que correctement.
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Théodore Rouma, tome 14 : L'assassin frappe t..

« L’assassin frappe toujours de face » est le 14e épisode de la série « Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma ».



La toute première édition, chez S.E.B.F., de cette série date de 1946 et le fut sous la forme de fascicules de 24 pages, double colonne, contenant des récits indépendants d’environ 13 000 mots.



Derrière l’auteur, Jean d’Auffargis, se cache un dénommé Maurice Laporte, connu pour avoir créé en 1920 les Jeunesses Communistes Françaises. L’homme quitta le parti très rapidement et devint un farouche anticommuniste avant de collaborer pendant la Seconde Guerre mondiale avec les nazis. Après la guerre, il s’exila en Suisse d’où il pratique l’écriture afin de gagner sa vie.



On pourrait logiquement penser que la série a donc été écrite en Suisse, après la guerre, puisque publiée en 1946.



Or, la lecture de certains épisodes laisse à penser, d’après les évènements datés ou datables, que celle-ci fut écrite entre 1936 et 1940…



Lady Reafbury a demandé à l’actrice Marie Grace de porter, lors du Gala des « Lits Blancs » sa rivière de diamants d’une valeur de 15 millions.



Mais Théodore Rouma, lui, via la presse, a promis de s’emparer du bijou lors de ce Gala et de reverser la moitié de sa valeur à des œuvres de bienfaisance. Aussi, l’inspecteur Larbart a été chargé de contrer son adversaire.



Alors que Marie Grace interprète un sketch avec son partenaire, ce dernier s’écroule, touché à mort en pleine poitrine par une fléchette. Marie Grace s’évanouit et est emportée dans sa loge.



Quand Larbart la rejoint, il constate que la rivière a disparu.



Si le juge d’instruction n’hésite pas à incriminer Théodore Rouma, Larbart, qui connaît bien son ennemi, a bien du mal à croire que celui-ci ait assassiné quelqu’un et qu’il ait dérobé le bijou au cou de la jeune femme comme le ferait un piètre voleur.



Pourtant, le directeur de l’Assistance Publique ne tarde pas de recevoir un gros chèque de la part de Théodore Rouma…



Avec des récits de 13 000 mots, on sait qu’un auteur a bien du mal à proposer une intrigue digne de ce nom. Certains parviennent à s’en sortir avec les honneurs, d’autres usent de subterfuge pour sauver les apparences.



La première chose qui me charme dans cet épisode, c’est son titre : « L’assassin frappe toujours de face ».



Effectivement, c’est le genre de titre que l’on retrouve principalement dans la littérature populaire et qui me donne toujours envie de découvrir le texte qui se cache derrière.



Malheureusement, ce sera la seule chose qui m’a charmé, car, il faut bien l’avouer, l’intrigue n’est pas à la hauteur de son titre.



Même si l’auteur tente de faire croire à une histoire un peu complexe, le fond de celle-ci n’a rien que de trop classique. De plus, les quelques rebondissements s’appuient sur des faits très peu crédibles et qui laissent le lecteur dubitatif.



Le personnage de Théodore Rouma, encore une fois, s’éprend du personnage féminin de l’histoire ce qui devient un peu lassant. Cet homme a vraiment besoin de se caser ou bien de rentrer dans les ordres, mais, en tout cas, de laisser ses hormones de côté.



Relativement peu d’humour dans cet épisode, contrairement à d’autres, ce qui aurait pu rehausser un petit peu l’intérêt de la lecture.



Au final, le titre étant le sommet de l’épisode, le lecteur ne peut être que déçu par la suite même si, il faut bien admettre que sans être enthousiasmante, la lecture de cet épisode n’est pas non plus indigeste.
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Théodore Rouma, tome 13 : La fille du gangster

Revenons à la Genèse de « Les extraordinaires aventures de Théodore Rouma », une série de fascicules signée Jean d’Auffargis.



La série comporte une vingtaine de fascicules de 24 pages double-colonne contenant des récits indépendants d’environ 13 000 mots.



Derrière l’auteur, Jean d’Auffargis, se cache un dénommé Maurice Laporte, créateur en 1920 des Jeunesses Communistes Françaises. Très vite, celui-ci quitte le mouvement et devient un farouche anticommuniste, se rapproche de l’extrême droite jusqu’à collaborer avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.



En 1945, probablement pour fuir les conséquences de ses actes, Maurice Laporte s’exile en Suisse.



Publiée en 1946 chez S.E.B.F., cette série laisse entendre qu’elle fut écrite en Suisse après la guerre. Pourtant, la lecture de différents épisodes sème le doute, les évènements, quand ils sont datés ou datables, se déroulant entre 1936 et 1940…



Théodore Rouma est un gentleman cambrioleur, aventurier, détective et justicier comme il en existe beaucoup dans la littérature populaire…



À Venise, palais Borghesini, miss Diana Gardner a disparu. Son père, revenu de Paris en compagnie de Théodore Rouma qu’il a engagé pour sa protection ne peut que constater la chose.



Théodore Rouma, persuadé qu’un membre de la domesticité est dans le coup, va faire en sorte de retrouver les kidnappers…



Théodore Rouma, cambrioleur de « métier » se transforme pour l’occasion en détective et protecteur. Reconversion un peu étonnante et l’on se demande pourquoi quelqu’un irait chercher un cambrioleur pour le protéger.



Jean d’Auffargis nous livre ici un petit roman classique à l’intrigue simple malgré l’espoir de l’auteur de la rendre plus complexe.



Si le premier rebondissement est plutôt intéressant, le dernier, lui, n’est pas super crédible.



Le texte, d’ailleurs, dans son ensemble, donne un peu l’impression d’une histoire écrite pour une autre série ou bien un récit indépendant que l’auteur aurait adapté pour y intégrer son personnage.



Cette impression s’appuie non seulement sur le rôle étonnant de Théodore Rouma, mais aussi sur le fait que le narrateur omniscient ne cesse de nommer le personnage par son nom d’emprunt tout du long.



Au final, un petit épisode pas déplaisant, mais assez vite oublié.
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Théodore Rouma, tome 12 : Les tarots de la mort

« Les tarots de la mort » est une aventure « extraordinaire » de Théodore Rouma, un gentleman cambrioleur né de la plume de l’auteur Jean d’Auffargis.



La série « Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma » est initialement parue à partir de 1946 sous la forme de fascicules de 24 pages, double colonne, contenant des récits indépendants d’environ 12 000 mots chez les éditions S.E.B.F.



L’auteur, Jean d’Auffargis, de son vrai nom Maurice Laporte, fut le créateur, en 1920, des Jeunesses Communistes Françaises avant de devenir un fervent anticommuniste et de collaborer avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.



À la fin de la guerre, il s’exila en Suisse, probablement pour échapper aux conséquences de ses actes.



On serait tenté de penser qu’il écrivit les aventures de Théodore Rouma depuis la Suisse, mais la lecture de différents épisodes me laisse entendre que la série a été écrite entre 1937 et 1940…



Un professeur en psychiatrie renommé, un conseiller d’État, un avocat à la Cour, un sénateur et un grand romancier aventurier, sont réunis dans un chalet perdu en pleine montagne en pleine tempête. Un Pacte les lie de longue date. Pourtant, quand ils commencent à mourir un à un, les survivants ne peuvent s’empêcher de se suspecter les uns les autres…



À travers ce court roman de 13 200 mots, Jean d’Auffargis convie le lecteur à un véritable jeu de massacre en pleine montagne.



Une première mort semblant naturelle, une seconde par empoisonnement, et c’est l’effroi dans le chalet. Qui sera le prochain ???



Avec un récit qui tient autant d’un roman d’Agatha Christie qu’à une scène de la Comédie Humaine de Balzac, l’auteur parvient, sur une courte latitude, à proposer aux lecteurs une histoire à la fois intéressante, intrigante, mystérieuse, où, tout du long, l’on se demande qui est le meurtrier en se doutant que les évènements tragiques prennent racine dans une vengeance aussi vieille que le Pacte qui lie les victimes.



Mais Jean d’Auffargis ne s’arrête pas là puisqu’il offre même un rebondissement inattendu pour clore son récit.



Certes, Théodore Rouma, pourtant le héros de la série, n’apparaît ici que d’une façon très secondaire et l’on peut se demander à quel point sa présence n’est pas un simple prétexte à intégrer un texte dans une série pour laquelle il n’était pas prévu.



Mais qu’importe, ne boudons pas notre plaisir et acceptons ce récit qui dénote par rapport aux précédents, car il parvient à livrer plus que ce que l’on est en droit d’attendre d’un fascicule de cette taille.



On notera trois choses dans le récit :



— Théodore Rouma ne conquiert pas un nouveau cœur, mais conserve celui de l’épisode précédent (enfin, ce n’est pas la princesse, mais une bonniche rencontrée en cours de route), ce qui renforce la sensation que Théodore Rouma a été ajouté à un texte qui ne lui était pas destiné.



— L’intrigue se déroule pendant les fêtes de fin d’années 1938, ce qui renforce la sensation que la série a été écrite avant 1940 bien que publiée à partir de 1946.



— L’action se déroule dans la région de Perpignan, Prades, Vernet et le mont Canigou.



Au final, un bon petit récit intéressant et intrigant, mais dans lequel Théodore Rouma semble être une pièce rapportée.
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Théodore Rouma, tome 11 : Les millions de la ..

Après une petite pause, retour à la série « Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma » de Jean d’Auffargis.



Cette série est initialement parue en 1946 sous la forme de deux volées de 10 fascicules de 24 pages double-colonne contenant des récits indépendants d’environ 12 000 mots aux éditions S.E.B.F.



Derrière l’auteur, Jean d’Auffargis, se cache en fait un dénommé Maurice Laporte, fondateur, en 1920, des Jeunesses Communistes Françaises avant de devenir, par la suite, foncièrement anticommuniste et d’avoir même collaboré avec les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale.



À la libération, Maurice Laporte s’exila en Suisse pour éviter d’avoir à assumer ses actes et c’est de là, probablement, qu’il fit publier cette série.



Au début de ma lecture de cette série, j’aurais dit « c’est de là qu’il écrivit cette série ».



Mais, au fur et à mesure de la lecture des différents épisodes, en analysant les dates parsemant les textes, j’ai eu l’intime conviction que ces récits ont été écrits plutôt avant la guerre, mais n’ont été publiés qu’après.



Cette impression est renforcée avec ce 11e épisode, publié dans la foulée des autres alors que le récit débute en expliquant que Théodore Rouma s’est absenté de France pendant un certain temps.



Théodore Rouma est de retour en France sous la personnalité de Sir Jame Hills. Il a pour projet de cambrioler un coffre dans la Banque Bollini.



Mais son attention est attirée par une belle jeune femme. Il la suit jusqu’à la fameuse banque, car il s’agit de la princesse Luteszia Bollini en personne.



Alors qu’il passe la soirée avec la jeune femme, il n’en décide pas moins de mettre son plan à exécution.



Un soir, il passe par les toits avec un de ses hommes et pénètre dans la banque. Alors que les deux hommes s’apprêtent à repartir avec le contenu du coffre, des agents de sécurité les repèrent, le comparse de Rouma a le temps de fuir, mais pas Théodore qui va devoir se débrouiller autrement…



C’est un classique dans les aventures de Théodore Rouma : un épisode ; un grand amour.



Certes, ce concept est un peu ridicule, du moins, à l’heure actuelle, mais peut-être était-ce une façon de s’assurer un lectorat féminin à l’époque ?



Toujours est-il que ni l’auteur ni le personnage ne déroge à cette sacro-sainte règle. Et, quand le hasard s’y met et jette entre les pattes de Théodore, la propriétaire de la banque qu’il compte cambrioler, on se demande comment Théodore Rouma va s’en sortir.



Classique, donc, dans son fil rouge, ce récit de 12 300 mots l’est tout autant dans son intrigue.



D’ailleurs, on pourra rapprocher, par l’intervention patriotique de Théodore Rouma, ce premier épisode de la seconde volée magnifiquement illustrée par Brantonne, par le tout premier épisode « Le Mystère du Cercle Rouge » dans lequel, aussi, Théodore Rouma finissait par rendre service à la France.



En dehors de cela, la plume de l’auteur me semble quelque peu moins alerte, légèrement moins teintée d’humour (ou bien est-ce que j’ai trop espacé ma lecture des deux parties de la collection ?)



De ce fait, si l’ensemble se lit agréablement, il ne possède pas le charme de certains épisodes comme « L’assassin ne fume que des Gauloises ».



Dommage !



Mais, peut-être est-ce dû, comme je le soupçonne, au fait que les épisodes ont été écrits à des dates différentes.



Au final, si la deuxième partie de la série bénéficie de l’excellent travail de l’illustrateur Brantonne, le texte de cet épisode, lui, ne s’élève pas au même niveau de qualité, mais offre tout de même un bon moment de lecture.
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Théodore Rouma, tome 10 : La vierge volée

« La Vierge volée » est la 10e aventure de Théodore Rouma, le gentleman cambrioleur, détective, justicier, créé par l’auteur Jean d’Auffargis.



La série « Les extraordinaires aventures de Théodore Rouma » est initialement parue en 1946 aux éditions S.E.B.F. et est composée en deux salves d’une dizaine de fascicules de 24 pages contenant des récits indépendants d’un peu plus de 10 000 mots chacun.



Derrière Jean d’Auffargis se cacherait un certain Maurice Laporte, créateur des Jeunesses Communistes Françaises en 1920, devenu, par la suite, un fervent anticommuniste, avant de collaborer avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. À la fin de la guerre, il s’exile en Suisse, probablement pour éviter les représailles et c’est de là qu’il fait publier ses textes.



Pourtant, à la lecture de différents épisodes de la série, on constate que plusieurs récits se déroulent entre les dates 1937 et 1939 sans raison apparente, ce qui laisse supposer que ces textes ont été écrits avant la guerre...



Théodore Rouma prend du repos à l’approche de la quarantaine. Voici deux ans qu’il n’a pas fait parler de lui, et pour cause, il se la coule douce sous l’identité du baron Lucien de Kergoual, dans son domaine proche de Saint-Malo.



Mais il prend toujours soin de ses hommes et c’est parce que Marcel s’est fait poisser en menant une affaire personnelle, que Théodore Rouma le fait évader. Mais Marcel ne s’est pas évadé seul, s’enfuit avec son compagnon de cellule, un ancien marin.



Celui-ci raconte à Théodore Rouma qu’il sait que la cargaison d’un voilier naufragé en 1782 a refait surface. Celle-ci était composée de millions en or, argent, rubis et diamants... L’homme a des pistes pour retrouver le trésor...



Voici un épisode qui a des airs de chasse au trésor, d’histoire de pirates.



D’ailleurs, le récit commence par la présentation alerte du capitaine du navire qui a, semble-t-il, mis la main sur le pactole.



Malgré la concision nécessaire au texte pour entrer dans le cadre du fascicule 24 pages, Jean d’Auffargis s’attarde avec talent sur la vie de cet homme. Certes, il le fait avec rapidité, format oblige, mais en prenant suffisamment de temps pour donner à cette introduction un brin de fantaisie, voire, de poésie, qui ajoute du charme à l’épisode.



Vient alors Théodore Rouma qui, comme à l’accoutumée, se cache derrière l’identité d’un notable.



L’histoire vire alors à la chasse au trésor, chasse rapide, courte, directe (toujours du fait du format court), mais néanmoins très plaisante à lire.



Il faut reconnaître que l’auteur, si l’on met de côté l’homme qui fut, avait un réel talent de plume qu’il savait exprimer à travers un format pourtant plein d’écueils.



Entre une plume de qualité et une maîtrise de la narration, il offre, à chaque fois, des récits plaisants et qui s’élèvent un peu plus haut que la majorité de la production du genre.



Alors on peut reprocher les personnages manichéens, la propension de l’auteur a versé facilement dans un sentimental un peu suranné, mais reconnaissons-lui tout de même que ses textes offrent de bons moments de lecture.



Au final, « Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma » si elles n’ont rien d’« extraordinaire » se révèlent tout de même de bonnes aventures et si l’on considère l’ensemble au vu de la production usuelle des collections de fascicules de même taille, de très bonnes aventures.
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Théodore Rouma, tome 9 : Pourquoi ce meurtre ?

« Pourquoi ce meurtre ? » est le 9e épisode de la série « Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma » développée par Jean d’Auffargis, à partir de 1945, aux éditions S.E.R.F.



Théodore Rouma est un gentleman cambrioleur qui n’hésite jamais à s’instaurer justicier quand il le peut.



Jean d’Auffargis est un pseudonyme derrière se cache Maurice Laporte, personnage complexe qui fut le créateur des Jeunesses Communistes Française en 1920 avant de devenir anticommuniste puis de collaborer avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.



À la libération, il s’exila en Suisse pour éviter la répression et c’est de là qu’il fit publier ses récits afin de vivre de sa plume.

Le peintre Defaix a été assassiné un soir dans sa villa. Sur place, on découvre un rouge à lèvres, un mouchoir avec des initiales S.F., des marques de griffures sur le poignet du mort qui a été abattu de trois coups de revolver.



Quand le commissaire de police apprend qu’une jeune femme étrange, croisée au café, le soir du meurtre, s’est installée dans l’hôtel sous une identité dont les initiales correspondent à celles de la pièce à conviction, il décide d’aller lui rendre visite dans sa chambre.



Là, elle lui ouvre, prête à sortir, lui disant qu’elle attendait qu’on vienne l’arrêter.



Devant le juge, elle avoue le meurtre...



Voici un épisode qui commence de façon agréable par une petite description des boulevards d’Orléans avant d’installer l’intrigue.



Si cette dernière n’est pas extraordinaire (ce serait difficile en seulement 12 500 mots), elle s’avère pourtant agréable à suivre même si l’on devine tout de suite que la suspecte s’accuse à tort du meurtre. Encore faut-il savoir pourquoi ?



Théodore Rouma est absent quasiment tout le récit. Il n’apparaît qu’une fois en fin d’histoire, afin d’apporter la solution à l’énigme.



Le récit, en fait, se partage en deux parties : l’enquête puis le procès.



C’est cette seconde partie qui est d’ailleurs la plus agréable à suivre même s’il faut bien reconnaître que, dans la première, le personnage du commissaire proche de la retraite qui craint le petit pépin est assez amusant et attachant...



Mais la scène du procès est relativement bien menée (en considération du peu de place que l’auteur peut lui accorder) et l’intervention par procuration de Théodore Rouma apporte une petite touche de légèreté.



Bien évidemment, le scénario, comme souvent dans le roman policier, comme presque toujours dans les fascicules policiers, se construit sur quelques coïncidences fortuites qui facilitent bien des choses. Mais, si les auteurs de romans policiers ont l’habitude de dire que le hasard est le meilleur allié de l’enquêteur, il est surtout celui de ces auteurs.



Au final, un épisode fort agréable à lire, tant pour l’histoire que pour le style de Jean d’Auffargis.

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Théodore Rouma, tome 8 : Aimez-moi ce soir

« Aimez-moi ce soir... » est le 8e (dans l’ordre de première parution) épisode des « Aventures extraordinaires de Théodore Rouma », une série de plus d’une vingtaine de fascicules de 24 pages contenant des récits indépendants d’un peu plus de 10 000 mots, à partir de 1945, aux éditions S.E.B.F.



Derrière l’auteur, Jean d’Auffargis, se cache Maurice Laporte, principalement connu pour avoir créé Les Jeunesses Communistes Françaises en 1920 puis à être devenu un farouche anticommuniste avant de collaborer, pendant la seconde guerre mondiale avec les nazis.



C’est depuis son exil en Suisse qu’il fit publier cette série lui qui s’était déjà essayé, par le passé, à des ouvrages sur le communisme ou sur Hitler.



Théodore Rouma, le héros de la série, n’est qu’un clone, à peine plus moderne, d’Arsène Lupin, un cambrioleur mondain qui n’hésite pas à se transformer en justicier ou en détective.



La jeune Claire, rencontrée lors de l’affaire « Le fantôme d’Elvire Lhommel » et que Théodore Rouma avait charmée, mais « relâchée » du fait du jeune âge de la belle et de sa vie dissolue à lui, le recontacte après 4 ans pour lui annoncer que son mari (qu’elle a épousé quelques mois après l’affaire), mort d’un accident de chasse récemment, a, en fait, été assassiné. Pensant être en danger, elle demande de l’aide à l’aventurier.



Celui-ci va profiter d’une fête de Noël organisée pour les enfants de la commune par Claire à laquelle sont conviés différents membres de sa famille, pour s’incruster sous une fausse identité et tenter de démasquer l’assassin.



Autant le dire tout de suite, l’épisode est à l’image de son titre : « Aimez-moi ce soir... ».



Grandiloquent, un brin désuet, beaucoup trop sentimentaliste, l’intrigue et sa conclusion offre peu de place à autre chose qu’à de mièvres scènes sentimentales.



Si Théodore Rouma a l’habitude de tomber amoureux des femmes qu’il croise en cours d’histoire, ici, ce travers est effectif dès les premières lignes.



Évidemment, ceux et celles goûtant à l’ambiance fleur bleue du récit seront probablement comblés, d’autant qu’il faut bien l’avouer, l’auteur maîtrise parfaitement sa plume, mais ceux cherchant plus de l’action ou de l’investigation demeureront sur leur faim.



Pour ce qui est de l’intrigue, la solution est vite trouvée, et les rebondissements sont réduits à peau de chagrin.



Exit l’humour dont Théodore fait parfois montre, il ne demeure que l’aspect purement sentimental d’autant que les sous-intrigues de cœur pullulent dans le récit au point d’en occuper la majeure partie.



Reste, donc, le style de l’auteur, qui est plutôt plaisant, sa narration, correctement maîtrisée (même s’il y a quelques ratées) et c’est à peu près tout.



Au final, un épisode décevant pour peu que l’on soit un peu hermétique aux histoires à l’eau de rose surannées.
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Théodore Rouma, tome 7 : Seules, les femmes s..

« Seules, les femmes survivent... » est le 7e épisode des « Aventures extraordinaires de Théodore Rouma » une série de plus d’une vingtaine de fascicules de 24 pages contenant des récits indépendants d’un petit peu plus de 10 000 mots.



Parue à partir de 1945 aux éditions S.E.B.F., cette série est signée Jean d’Auffargis, un pseudonyme masquant la personnalité très controversée de Maurice Laporte, créateur des Jeunesses Communistes de France, devenu par la suite, un fervent anticommuniste et un collabo pendant la Seconde Guerre mondiale.



Pour éviter les représailles, l’homme s’exila en Suisse d’où il se servit de sa plume pour gagner sa croûte.



On lui connaît principalement quelques ouvrages anticommunistes et prohitlériens et, sous pseudonyme, la série des Théodore Rouma.



Théodore Rouma débarque au château de Holdincourt, curieux de savoir ce que peuvent bien cacher ces murs comme bibelots intéressants. Il est reçu par une jeune femme qui, à sa vue, est troublée au point de quasi défaillir. Puis la duchesse de Holdincourt le reçoit à son tour faisant montre, à son tour, d’un certain émoi.



Invité à passer la nuit a château, Rouma profite que tout le monde dort pour visiter l’édifice. Il découvre une pièce cachée dans laquelle est exposé un portrait d’un homme lui ressemblant comme deux gouttes d’eau. À ce moment, un coup de feu éclate...



On retrouve donc Théodore Rouma dans son occupation favorite, se faire passer pour un noble afin de pénétrer dans un château ou une belle demeure afin de faire main basse sur quelques objets précieux.



Mais il est reçu assez curieusement. À sa vue, tout le monde se trouble et il ne comprend cet effet qu’en découvrant qu’il ressemble comme un frère jumeau à un défunt membre de la famille.



Cependant, cette ressemblance n’est pas le seul secret que les Holdincourt veulent cacher, pour preuve la tentative de meurtre à laquelle Rouma échappe.



Jean d’Auffargis fait une nouvelle fois montre de ses qualités de plume et de ses travers d’auteur dans cet épisode qui se trouve être dans la pure veine des précédents.



Effectivement, on reconnaîtra aisément à l’auteur l’art de savoir écrire, de maîtriser le format court et la narration inhérente à ce format.



Par contre, on pourra lui reprocher certaines facilités dans ses intrigues souvent basées sur des coïncidences un peu fortes. Ici, le coup du sosie.



De même, on trouvera sans doute risible la propension de Théodore Rouma à rencontrer de belles jeunes filles (bien plus jeunes que lui) et d’en tomber follement amoureux à chaque épisode, oubliant le précédent à qui il avait pourtant juré un amour incommensurable. Peut-être est-il un peu trop cœur d’artichaut, ou bien atteint d’un Alzeihmer affectif qui lui fait oublier chaque fois sa conquête précédente. Toujours est-il que ce côté « fleur bleue » accentue un peu trop un côté suranné de la série (ou bien est-ce encore un hommage au personnage dont elle s’inspire sans conteste : Arsène Lupin).



Mais, malgré ces quelques travers, force est de constater que la série, dans son ensemble, tient plutôt bien ses promesses et que les épisodes s’enchaînent en procurant à chaque fois un plaisir de lecture indéniable.



Au final, encore un bon épisode auquel on pardonnera les quelques facilités qui sont souvent de mise dans un format aussi court.
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Théodore Rouma, tome 2 : L'assassin ne fume q..

Les personnages gentlemen cambrioleurs ont largement contribué à la littérature populaire du XXe siècle, notamment grâce à Arsène Lupin de Maurice Leblanc, mais également avec Robert Lacelle de Claude Ascain et... Théodore Rouma de Jean D’auffargis.



« L’assassin ne fume que des Gauloises » est un titre faisant partie de la collection « Les aventures extraordinaires de Théodore Rouma » publiée à partir de 1945 aux éditions SEBF dont une partie des couvertures est illustrée par le célèbre et cultissime Brantonne et au format peu ordinaire de 24 pages couvertes de petits caractères.



Derrière le pseudonyme de Jean d’Auffargis se cache l’auteur Maurice Laporte, un personnage complexe puisque fondateur de la Jeunesse Communiste en 1920 avant de quitter le parti, de devenir anticommuniste et, même, de collaborer avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.



Si je cite en partie la biographie de l’auteur, ce n’est ni par jugement de valeur, ni même pour information critique, mais uniquement pour démontrer la complexité du personnage. Vous le savez désormais, si vous lisez de temps en temps mes chroniques, la seule chose qui m’intéresse chez un auteur, c’est ce qu’il écrit.



Théodore Rouma est donc un cambrioleur naviguant dans la Haute Société, qui vole aux riches, pour en faire profiter les pauvres sans oublier de ponctionner une part du butin pour couvrir ses frais.



Théodore Rouma est un voleur, certes, mais c’est également un galant homme et un justicier à ses heures perdues. Alors qu’il a infiltré une soirée mondaine dans le but de subtiliser un bijou qu’il a déjà convoité par le passé et dont il a volé une copie en lieu et place de l’originale, il se retrouve face à un meurtre. Premier problème, il est censé être policier. Deuxième soucis, un juge est présent à la fête et compte bien sûr lui pour faire avancer la fête. Troisième soucis, son ami, le docteur Didier, également de la partie, est retrouvé mort au petit matin. Enfin, ultime soucis, la police est lancée sur sa trace, le pensant coupable des deux meurtres.



C’est dire si Théodore Rouma va avoir fort à faire durant cette aventure. Pourtant, après le premier meurtre, le juge pensait bien avoir mis la main sur le coupable en la personne du cousin de la victime, les deux hommes ayant été surpris se disputant dans le pavillon par des domestiques. Mais René Fresnoy alias Théodore Rouma l’avait bien prévenu qu’il faisait fausse route, car l’assassin fume des Gauloises, selon lui.



Sans que l’on puisse qualifier la plume de Jean d’Auffargis de flamboyante, il faut pourtant lui reconnaître une certaine aisance et une réelle fluidité qui rend le texte très plaisant à lire. Certes, l’intrigue n’est pas de haute volée, mais le court format ne permet pas, non plus, ce genre d’exigence.



Pour autant, tous les éléments d’un petit roman policier d’aventures et d’action sont présents : meurtres, faux semblants, déguisements, vengeance, audace, une légère pointe d’humour, romance, et un personnage de cambrioleur détective très gentleman.



Au final, une lecture qui donne envie de se replonger dans les aventures de Théodore Rouma qui, à défaut d’être « extraordinaires », comme le prétend l’intitulé de la série, sont plutôt agréables à lire et c’est déjà pas si mal.
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