Jeanne Galzy

Nous passons si souvent à côté de la beauté sans la voir, faute d’un geste qui nous l’eût fait contempler !

Dans nos actes de bonté notre intention ne suffît pas toujours.

Travaille la terre dure. Les plus belles amphores sont celles dont on oublie qu’elles sont d’argile.

Les plus belles vies sont peut-être celles qui ont été faites avec les événements les plus ternes, les besognes les plus lourdes, la plus médiocre réalité.

La glaise peut être grossière, mais les chefs-d’œuvre ne dépendent pas de la matière dont ils ont été faits.

Je ne retrouve jamais cette lente rêverie, ce massif repos indispensable pour se regarder vivre. Je ne possède plus le temps, c’est lui qui dispose de moi.

Les mœurs sont parfois si étranges chez les garçons !

L’élève est submergé par une vie qui le dépasse, qui n’est pas réductible à sa propre expérience.

Nous avons tort d’enseigner tant de choses si étrangères à la mentalité d’un enfant et éloignées du temps où il vit. L’histoire a cet immense inconvénient d’être une science d’homme fait, puisque ce sont des hommes qui ont tissé les événements qu’elle relate.

Dans un monde remanié, libérés des rancœurs, exempts du souci des vengeances, eux pourront apporter l’esprit de paix.

La guerre ne crée en propre que des qualités provisoires, celles qui aident à traverser l’état d’injustice ; mais n’a révélé aucun idéal nouveau.

Le sort de l’humanité ne se fait pas à coups de force : il se fait silencieusement par le développement inéluctable d’idées élues.