« Je suis couché avec Jean, nous sommes enroulés l’un contre l’autre, nos corps accolés comme une boucle, un méandre du temps. »
Tendre hiver, de Jérôme Astier, aux éditions Arléa, annonce la couleur dès la première phrase, et c’est ce que j’aime dans un roman.
Le style est là, imagé, poétique, concis. Il annonce aussi le sujet, deux êtres en amour.
En entrant dans ce livre, j’ai entendu : l’amour n’est pas genré, il concerne tous les humains, hétéros ou homos ou autre. L’amour reste l’amour et la relation de couple complexe. 2 êtres qui vivent ensemble cumulent forces, faiblesses, espoirs, failles et blessures.
Celles de Jean et Joseph ne sont pas de même nature, elles se cumulent, s’entrechoquent parfois.
L’adversité les rapproche un temps, celui du départ, de l’aventure, de la précarité. Comme tous les couples, une harmonie s’installe. Mais voilà, Jean écrit de la poésie et veut grandir, se confronter au « maître ».
Comment accepter et accompagner l’évolution, les aspirations de l’autre quand on vit à deux ? C’est une question universelle.
Aime-t-on la personne ou l’image que l’on fige le jour de la rencontre ?
Accepte-t-on que l’autre quitte le chemin que l’on pensait tracé, accepte-t-on la quête de l’autre avec toutes les conséquences qu’elle entraine ?
Ce roman nous balade aussi dans le monde de la création artistique. Poésie, peinture sont les chemins de nos deux amants, ce qui rend encore plus sensible leur regard sur le monde.
Tendre hiver, de Jérôme Astier est une belle découverte, c’est son dixième titre dont Dans une ville étrangère, chez Arléa. Il « produit » peu, dix livres en vingt-huit ans. Un auteur à suivre qui nous laisse le temps de revenir sur ses romans précédents.
Commenter  J’apprécie         20
Thomas et Peter, la vingtaine, se rencontrent à Amsterdam où ils sont de passage. L'entente est immédiate. Une amitié naît. Et deux jours après, dans la chambre d'hôtel qu'ils partagent, dans le lit où ils ont dormi, Thomas s'éveille et trouve Peter mort, suicidé. Il n'a pas laissé de mot, son passeport est brûlé. Ne restent que la boîte de médicament vide, trois clés, une ordonnance de médecin. Le choc crée une onde qui pousse Thomas à chercher. Qui est-il exactement? Pourquoi ce suicide? Qui avertir de sa mort? Le corps de Peter est placé dans un caveau provisoire en attendant l'incinération un mois plus tard, cela laisse à Thomas le temps d'aller en Allemagne, à Köln d'où est venu Peter, et d'essayer de retrouver un parent, une amie, un ami du mort. C'est une quête anxieuse, presque fiévreuse, dont le rythme est bien rendu par l'écriture. Jusqu'à la découverte de la vraie identité du disparu et des raisons du suicide.
Commenter  J’apprécie         00
Un roman qui file sans longueurs en suivant Marc le narrateur, 17 ans, dont le frère est en prison, et son copain Eric rescapé d'une enfance tordue, Marc que son frère charge de récupérer son fric planqué et de veiller sur Lina sa copine et leur môme. Problème : Lina est une linotte, Marc s'efforce de résister à l'attirance qu'elle exerce sciemment sur lui, et en plus voilà que le fric disparaît par la faute d'Eric. Vivement mené.
Commenter  J’apprécie         00
Lecture jeune, n°119 - Marc, dix-sept ans, prépare son bac en pension lorsqu’un coup de fil de son frère va transformer sa vie. En prison pour braquage, son aîné lui demande de s’occuper de sa jeune compagne Lina et de leur bébé, laissés démunis à Paris. Marc doit partir tout de suite. Eric, son copain de toujours, décide de l’accompagner. Dans la capitale, les perspectives sont différentes. Tout à coup investi de responsabilités, Marc doit récupérer de l’argent dans une planque, veiller sur le bébé, être attentif aux fréquentations de Lina – pour laquelle il nourrit des sentiments – et s’inquiéter d’Eric. En pleine recherche homosexuelle, son meilleur ami multiplie les escapades nocturnes, les aventures glauques et les provocations. Ainsi, en reprenant la vie de son frère là où ce dernier l’avait laissée, Marc se retrouve confronté à un milieu étranger : celui de la nuit, des marginaux et des trafiquants. Il en ignore les lois et aura bien du mal à résister à la tentation de la drogue, de l’argent facile et de la violence. Les adolescents seront sensibles à ce portrait au couteau d’un jeune déboussolé, trop tôt projeté dans le monde des adultes, et par la peinture d’un milieu interlope tout en teintes sombres. Les touches de lumière de ce récit percutant viennent du regard que l’auteur porte sur ses personnages, empreint d’une tendresse mélancolique. ? Agnès Donon
Commenter  J’apprécie         00