Citations de Jessica Sorensen (135)
— Bon, d’accord… Je choisis le nounours rose, celui qui a l’oreille arrachée.
Le forain la regarde comme si elle était folle.
— Tu es sérieuse ?
— Tout à fait sérieuse. Je ne plaisante jamais avec les nounours.
Callie est prête à déguerpir. Je le vois dans ses yeux. Seth avance vers Daisy, menaçant.
— Tu es mal placée pour faire la maligne. Si on t’enlevait ton soutif rembourré, ton autobronzant, tes cheveux peroxydés, tes jolies fringues et ton nez raboté, tu ne ressemblerais pas à grand-chose.
J'ai du mal à comprendre pourquoi les choses que l'on voudrait oublier restent ancrées pour toujours dans notre mémoire, alors que celles dont on aimerait se souvenir s'envolent comme des grains de sable au gré du vent.
De ce jour-là, je me souviens du moindre détail. Ces images ont été marquées au fer rouge. J'aimerai qu'elles disparaissent… et ne reviennent jamais.
Elle tourne la tête vers moi. Ses grands yeux bleus sont injectés de sang, son maquillage a coulé et ses cheveux blonds sont complètement emmêlés. Je suis choqué de la retrouver dans un état pareil. J’ai l’habitude de la voir toute pomponnée, même après ses nuits de folie.
— C’est pour moi ?
Elle se lèche les lèvres, les yeux rivés sur le café. Je le lui tends et elle en boit une gorgée.
— Est-ce que tu leur as dit de remplacer le lait entier par du lait écrémé ?
— Non, Votre Altesse. J’avais oublié vos exigences en matière de boissons. Et ne me remerciez pas, surtout…
— Merci, marmonne-t-elle.
Elle boit son café en silence. Je me retiens de lui demander comment elle s’est retrouvée sur ce trottoir et, surtout, dans cet état-là. Elle se lève lentement et se frotte les jambes pour enlever le sable collé à sa peau.
Depuis quatre ans, je me sens coincé, piégé dans une vie que je ne suis pas certain d’aimer… ni de vouloir changer. La seule et unique personne qui savait me rendre heureux n’est plus là. Lila sait me sortir du brouillard, elle aussi, mais ce n’est pas la même chose. Quand je suis avec elle, c’est la colère, la frustration et l’envie qui m’animent.
J’ai déjà essayé d’échapper à cette prison. J’ai fait ma valise et je suis parti seul, dans mon quatre-quatre. Destination : inconnue. Tout ce que je voulais, c’était fuir mes propres émotions, celles qui me rongeaient depuis des années. Me retrouver seul sur la route m’a fait du bien, mais j’ai vite découvert qu’il est impossible de fuir sa propre vie, peu importent les kilomètres.
— Tu ne veux vraiment rien boire ? me demande-t-elle en descendant son cinquième shot de vodka.
Quand je l’ai rencontrée, Lila ne tenait pas l’alcool. Elle arrivait à peine à finir une bière. Aujourd’hui, elle en abuse et ça me dérange. J’ai presque envie de déchirer ses faux papiers d’identité pour qu’elle ne puisse plus sortir, mais ça serait hypocrite, sauf si je déchirais aussi les miens.
Je fais de mon mieux pour respirer normalement. Je me répète que non, les murs ne vont pas se refermer sur moi. Non, je ne vais pas finir en mille morceaux sur le sol de la salle à manger. Après tout, ce ne sont que des émotions et un mauvais moment à passer. Un jour, je serai libre. Un jour, quelqu’un m’aimera.
Abby, ma sœur, m’a juré qu’il existait un autre monde que celui-là. Loin des parents, de l’argent, de toute cette pression. Un monde dans lequel les gens ont le droit d’être eux-mêmes. Elle m’a dit que c’était la première fois qu’elle se sentait aussi libre, malgré ses conditions de vie difficiles.
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Jo - Est ce que je peux poser mes mains sur tes hanches, Callie?
- Si tu veux.
Je m'exécute et elle écarquille les yeux. Les battements de mon cœur me semblent plus assourdissants que la musique. Je n'ai jamais ressenti un truc pareil. Que se passerait-il si je continuais à passer du temps avec elle?
Callie se détend peu à peu et enroule ses bras autour de mon cou, la tête légèrement en arrière pour me regarder dans les yeux.
- Je n'ai jamais aimé danser, admets-je.
- Ah bon? Pourquoi ?
Je serre sa taille un peu plus fermement, l'attirant davantage vers moi. Nos pieds se frôlent et je sens son souffle contre mon cou.
- Quand j'avais 10 ans, ma mère a décidé de prendre des cours de danse. Quand elle a repérerait les pas a la maison, elle se servait de moi et de mes frères comme partenaires. Autant dire que ça m'a dégoute de la danse a vie.
- C'est mignon, comme histoire.
- Tu n'as le droit d'en parler à personnes Callie. J'ai une image à cultiver. Du moins, j'en avais une au lycée. Ici, je n'en suis pas si certain.
- Ça restera entre toi et moi. Promis.
Elle a l'air heureuse, ce soir. Lorsque le tempo accélère, je décide de la faire sourire davantage.
- Accroche toi.
Elle se mort la lèvre, et une envie irrépressible de l'embrasser s'empare de moi. J'hésite entre la laisser toute seule sur la piste et aller au bout de ce que j'ai commencé.
Je l'attrape par la main, je tremble mes doigts et les siens et je la fais tourner sur elle-même. Nos corps s'entrechoquent et sa bouche se retrouve à quelques centimètres de la mienne.
-Encore? Dis-je d'une voix douce, espérant la faire frissonner de plaisir.
Saisie l'instant et fais en ce que tu veux.
Lorsqu'une personne te confie ses secrets les plus intimes et les plus tragiques, il est bien plus facile de lui faire confiance à ton tour. C'est comme si elle t'ouvrait son cœur et que tu te devais d'ouvrir le tien en échange.
J'ai du mal à comprendre pourquoi les choses que l'on voudrait oublier restent ancrées pour toujours dans notre mémoire, alors que celles dont on aimerait se souvenir s'envolent comme des grains de sable au gré du vent.
De ce jour-là, je me souviens du moindre détail. Ces images ont été marquées au fer rouge. J'aimerais qu'elles disparaissent ... et ne reviennent jamais.
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Fière de moi, je pose le ballon par terre et mets un doigt sous mon menton, faisant mine de réfléchir.
- Qu'est-ce que vous faites quand vous marquez, déjà ? Ah ! Je sais.
Je recule en sautillant les bras tendus devant moi, imitant la danse ridicule des mecs de son équipe quand ils se croient meilleurs que les autres. Kayden éclate de rire.
- Tu es d'humeur taquine aujourd’hui.
Je ramasse le ballon, j'attrape le poteau d'une main et tourne autour. Je me sens légère et vivante. Je ferme les yeux et je laisse la brise caresser mes joues. Lorsque je les rouvre, Kayden est en train de marcher vers moi d'un pas déterminé, les mains dans les poches.
Je ralentit mes tours en le regardant approcher. Il ne dit rien, mais ses yeux émeraude sont rivés sur moi, pleins de confusion et de désir. Je plaque mon dos contre le poteau et j'essaie de respirer normalement. Il m'arrache le ballon des mains et le jette par dessus son épaule.
- On a plus besoin de ce truc.
- Je croyais que c'était pour ça que tu m'avais amenée ici. Pour t'aider à t'entraîner.
Je suis fascinée par ses lèvres. Il les humecte puis les entrouvre. Il tourne sa casquette pour que la visière soit sur sa nuque. Il approche sa bouche de la mienne en posant une main sur le poteau, juste au-dessus de ma tête... et il m'embrasse.
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-Bon, tu veux la vérité? Non, je n'aime pas te voir dans cet état-là. Je préfère la Callie sobre, celle avec qui je peux discuter.
J'approche ma bouche de son oreille:
-Celle qui tremble quand nos peaux s'effleurent, que j'ai envie d'embrasser et de toucher tellement elle me rend fou.
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You became my light in my dark life and you made me feel so loved that I’d forget how to breathe.
In the existence of our lives, there is a single coincidence that brings us together and for a moment, our hearts beat as one.
Nous avons tous commencé à boire à quatorze ans. D’abord par curiosité, puis pour échapper à la dure réalité de nos vies.
J’ai toujours cru que l’amour n’existait pas. Que c’était un truc de conte de fées.
C’est plus fort que moi ! J’ai des besoins à assouvir. Tout le monde n’est pas capable de se passer de sexe, figure-toi.
J’ai besoin d’une transfusion sanguine et d’une greffe de moelle osseuse, et le meilleur moyen de trouver quelqu’un de compatible est de chercher un donneur parmi sa famille.
Je comprends que ce soit difficile pour toi, mais ce n’est pas en fuyant que tu vas résoudre tes problèmes.