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4.08/5 (sur 12 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Biographie :

Spécialiste britannique de la vie et de l’œuvre de Tolkien.

Auteur, éditeur, conférencier, chercheur, journaliste
Il est l'auteur d'une biographie de référence sur Tolkien "Tolkien and the Great War", ainsi que d'autres livres sur la vie de Tolkien.

Il fut journaliste pendant 25 ans et récemment fait le critique littéraire dans de nombreux journaux comme "The Daily Beast", "The Times", "The Observer", "The Sunday Telegraph", "The London Evening Standard", "The Times Literary Supplement".

2003 "Tolkien and the Great War: The Threshold of Middle-earth"
2014 "Tolkien at Exeter College: How an Oxford undergraduate created Middle-earth".

Site de l'auteur : http://www.johngarth.co.uk/index.php


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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
"De nombreux critiques semblent croire que la Terre du Milieu est une autre planète", se lamenta un jour Tolkien. C'est pourtant bien la nôtre et elle emprunte son nom au terme anglo-saxon désignant le monde connu. On y trouve le Soleil et la Lune, des chênes, des ormes, de l'eau et des rochers. Les endroits que nous visitons en suivant les pas des personnages de Tolkien frappent par leur réalisme. (6)
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La guerre imposait urgence et gravité, l'exposa à la terreur, au chagrin et à la joie inattendue, et elle réinventa le monde réel sous une forme étrange, extrême. Sans la guerre, il est permit de douter que ses fictions se seraient centrées autour d'un conflit du bien et du mal ; ou si tel avait été le cas, que le bien et le mal aient revêtu une forme similaire. On peut dire autant de ses pensées sur la mort et l'immortalité, la dycastastrophe et l'eucatastrophe, l'enchantement et l'ironie, la signification du conte de fées, l'importance des gens ordinaires dans les événements d'ampleur historique et, surtout, la relation entre langue et mythologie. p. 310
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Les Romains de I'Antiquité avaient déjà compris que certains mots de latin et de grec possédaient des sonorités similaires - apparentées, selon certains. Au long des siècles, on porta une attention épisodique à de telles similitudes dans un nombre croissant de langues et on émit les hypothéses les plus folles sur l'ancêtre originel de toutes les langues. Mais au XIXème siècle, on finit par aborder le sujet avec rigueur scientifique et ce fut I'émergence d'une discipline, la philologie comparative. Sa principale découverte sera que la mutation des langues ne s'opère pas de façon aléatoire, mais avec régularité. Les philologues sont capables de codifier les « lois » phonologiques qui avaient modifié certains sons particuliers à différents stades de l'histoire du langage.
Ces langues étaient manifestement apparentées (mais pas toutes) et ces liens ouverts à l'analyse rationnelle ; qui plus est, en les comparant, il était possible de reconstruire des éléments de leur langue ancestrale, l'indo-européen commun - une langue d'avant l'aube de l'histoire, qui n'avait laissé aucune trace. Pour un jeune homme, c'est là une matière grisante, mais elle façonnerait son existence.
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Tolkien avait toujours été fasciné par les codes et les alphabets, et dans l'adolescence il en avait lui-même créé beaucoup - l'amorce d'une longue passion. Une fois dans I'armée, il décida de se spécialiser dans les transmissions, où la cryptographie jouait un petit rôle. Son entraînement serait plus intéressant et il tirerait parti de ses atouts personnels, en mettant ses aptitudes peu ordinaires à la disposition de l'armée. Consciemment ou pas, il augmentait aussi ses chances de survivre à la guerre, qui auraient été bien maigres à la tête d'une banale patrouille de routine ou d'un peloton d'assaut dans le no man's land. Il est étrange de penser que, sans de telles décisions, les enfants n'auraient peut-être jamais entendu parler de Bilbo Sacquet (ou Bilbo Bessac) et pas davantage de Winnie l'ourson : ailleurs dans l'armée, un autre officier subalterne, un certain A.A. Milne avait aussi choisi de devenir officier de transmissions, et ce en toute connaissance de cause, pour sauver sa peau.
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Le 28 juin, dans la ville balkanique de Sarajevo, un jeune nationaliste serbe tirait sur l'héritier du trône d'Autriche, le blessant mortellement. On invoqua des alliances internationales et les Etats entrèrent dans une danse macabre. L'Autriche-Hongrie déclara la guerre à la Serbie. Puissance amie de l'empire austro-hongrois, l'Allemagne déclara la guerre à l'alliée de la Serbie, la Russie. Le lendemain, craignant I'encerclement, elle déclarait la guerre à la France. Le 4 août 1914, pour contourner la frontière franco-allemande aux fortifications redoutables, les troupes d'invasion pénétrèrent en Belgique. Ce jour-là, ayant promis de défendre la neutralité belge, la Grande-Bretagne déclara la guerre à l'Allemagne. Trois jours plus tard, Lord Kitchener, désormais ministre de la Guerre, appelait la génération de Tolkien aux armes.
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Ecrivant à son fils Christopher, qui combattait alors dans la Royal Air Force en pleine Seconde Guerre mondiale, il livrait une claire indication de l'influence qu'exerça sa propre expérience de la guerre sur son art. "Je devine, parmi toutes tes souffrances (quelques-unes étant purement physiques), le désir d'exprimer ton sentiment sur le Bien, le Mal, le juste et l'infâme, en quelque sorte : le rationaliser, et l'empêcher de seulement suppurer, lui écrivait-il. Dans mon cas, cela a engendré Morgoth et l'Histoire des Gnomes." Cette mythologie, finalement publiée sous le titre de Silmarillion, qui dépeignait un temps où Sauron du Seigneur des Anneaux n'était qu'un simple serviteur de l'ange déchu Morgoth, est née de la rencontre entre un génie imaginatif et la guerre qui inaugura l'époque moderne.
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Les fictions réalistes considèrent qu'il n'existe pas de mal absolu, uniquement des degrés relatifs d'inadaptation sociale ; mais dans Sa Majesté des Mouches, Golding laisse entendre que quelque chose de foncièrement mauvais reste tapi en chacun de nous, en attendant de se révéler au grand jour. Le réalisme de la tranchée s'attache au détail et se dérobe aux prises de position universelles, mais « Le Livre des Contes Perdus » mythologise le mal que Tolkien percevait dans le matérialisme. Pour formuler cette dernière observation autrement, des auteurs comme Graves, Sassoon et Owen percevaient la Grande Guerre comme la maladie, mais Tolkien, lui, n'y décelait qu'un pur et simple symptôme.
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Tolkien éprouvait une affinité avec ces hommes de la classe ouvrière. Après tout, il avait passé d'importantes parties de son enfance soit dans les quartiers urbains délabrés de Birmingham, soit parmi les populations laborieuses des villages de la périphérie de la ville. Toutefois le protocole militaire ne l'autorisait pas à se lier d'amitié avec les « hommes du rang». Il devait les prendre en charge, leur inculquer la discipline, les entraîner et probablement censurer leurs lettres - le genre de besogne qui incombait à tout officier disponible, commandant de peloton ou pas. Et, si possible, il était censé leur inspirer amour et loyauté.
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« C'est au moment même où la Première Guerre mondiale ma rattrapé, écrivit-il plus tard, que j'ai découvert que les "légendes" dépendent de la langue à laquelle elles se rattachent, mais que de la même manière une langue vivante dépend des "légendes" quelle transmet par tradi- tion. » Cette découverte offrait une nouvelle vie à sa création :« Donc, même si, étant un philologue de nature et de métier (un philologue toujours plus intéressé, toutefois, par l'aspect esthétique du langage, que par ses aspects fonctionnels), i'ai commencé par la langue, je me suis retrouvé embarqué dans l'invention de "légendes du même goût."
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« C'est la tragédie de la vie moderne que personne ne sache sur quoi l'univers est bâti dans l'esprit de l'homme qui est à côté de lui dans le tram : c'est ce qui le rend si fatigant, si perturbant ; c'est ce qui génère cette confusion, cette absence de beauté et de dessein ; sa laideur ; son atmosphère hostile à l'excellence suprême. » En 1917, il déplorait encore la décadence dans la « beauté de tous les travaux et fabrications des hommes depuis plus de deux siècles », et il en attribuait la cause et le symptôme au « conflit des milieux originels» qui s'était déclaré depuis le Moyen Âge.
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