Josiane Grinfas-Tulinieri

Ce petit recueil de poésie, qui débute au moyen-âge et se termine au vingtième siècle, présente un gentil et charmant parcours à travers la poésie française, ses formes, ses thèmes par siècle, ses auteurs.

C'est un bon ensemble pour débuter en poésie, un bon moment à passer pour la lecture et même découvrir quelques textes moins connus vers la fin, d'auteurs plus originaux.

Un seul bémol, le choix est vraiment rétréci, on se dit pourquoi pas celui-ci, celui-là et on reste un peu sur sa fin.

J’ai longtemps lorgner vers ce petit livre. A présent il est lu, c’est chose faite. Se raconter, se représenter, sont le sous-titre du livre, choses que l’on aime faire. Alors voyons comment certains écrivains le font.



Ecrire pour reconstruire son enfance Amos Oz, un écrivain Israélien, le fait dans son livre : Une histoire d’amour et de ténèbres. Les ténèbres se sont matérialisées dans sa vie par la mort de sa mère qui s’est suicidée alors qu’il avait douze ans. Enfant, l’auteur décrit qu’il s’était attaché à une nouvelle paire de chaussures qui sentait le cuir et l’odeur de la colle était enivrante, si bien qu’il se décida d’appliquer une chaussure sur son nez. Cela amusa son entourage et lui était fier d’occuper beaucoup de place dans l’esprit de ses parents.



Dans la thématique « Ecrire pour reconstruire son enfance, Annie Ernaux le fait dans son livre : « La place ». Son père appartient à la catégorie des gens simples, modestes, braves gens. La valeur suprême pour lui, c’est le travail manuel. Annie renonçait de parler à son père de ses études remarquant que son père refusait de s’y intéresser. Le père voyant la lumière sous la porte de ma chambre la nuit disait que j’usais ma santé à la fleur de l’âge, que ça me rendait malheureuse. Il était dérangé que je ne gagne pas ma vie à dix-sept ans ayant l’habitude de voir les filles de mon âge au bureau, à l’usine ou servant derrière le comptoir de leurs parents. Pour lui travailler c’était seulement travailler de ses mains. Le père disait que la musique et les livres, il n’en avait pas besoin.



Ecrire pour grandir, s’émanciper Amélie Nothomb en parle dans stupeur et tremblement. C’est une autobiographie. Elle adore le Japon et pour pleinement s’intégrer, elle travaille dans une entreprise japonaise. Les patrons sont exigeants. Elle ne tient pas la mesure ce qui se concrétise par une descente aux enfers. Des besognes de moins en moins intéressantes lui sont confiées. On la désigne madame pipi c’est-à-dire avoir pour tâche de nettoyer les toilettes. Elle y effectue ses gestes avec la religiosité d’un sacerdoce durant sept mois. A dix-huit heures elle serrait les mains de ceux et celles dont elle savait être humainement reconnue. Par amour propre, elle ne serait pas la main de son patron. Cependant ce dernier la considéra, la félicita lorsqu’un livre qu’elle avait écrit qui fut publié.



Ecrire pour grandir, s’émanciper, on retrouve ce thème dans : « Un sac de billes » de Joseph Joffo. Le père signifie à Joseph et son frère Maurice qu’ils sont Juifs et que cela représente un danger. Si on les interroge, ils doivent tout faire pour ce faire passer pour des Français. Le père s’assure qu’il l’on bien compris. Ils ont un peu d’argent pour le voyage et les voilà parti en zone libre.



Dans la thématique écrire pour se connaitre nous avons un exemple dans le journal d’Anne Frank. Il y a une Anne qui depuis le grenier ou elle est enfermée veut aimer et être tendre. Anne exprime ses élans amoureux Elle n’a que quatorze ans et juge ses éventuels actes avec le garçon qu’elle aime.



Ecrire pour se connaître Philippe Grimbert le fait dans son livre : « Un secret ». Le narrateur fils unique de nature chétive imagine qu’il a un frère de physique fort. Adolescent, il apprend que son père a eu un autre fils dont l’existence tragique lui a peu à peu été révélée. Il est mort dans un camp de concentration. Le père doit porter ce secret de famille. Adulte le fils révèle au père sa connaissance du secret. Il énumère une série de donnée qui prouve qu’il est bien au courant. Il soulage le père.



Il y a encore : « Ecrire pour témoigner » ou les textes ne manquent pas au-delà de ceux soumis à l’analyse dans le livre. Il y a également, la thématique : « Au carrefour des langues et des cultures. » Avis aux amateurs !



Ce petit livre de nonante trois pages a été éditer chez Magnard, maison d’édition qui vise à faire aborder la littérature aux jeunes. Elle est pensée pour les étudiants et les professeurs.



Les lecteurs courants, jeunes et adultes, ne retrouvent pas toujours leurs goûts de lectures dans les textes sélectionnés.

J'ai acheté ce petit livre d'abord parce qu'il est signé Amélie Nothomb, ensuite parce que j'aime beaucoup les recueils de textes choisis sur une thématique particulière. Cela donne des envies de lectures.

En fait, « Amélie Nothomb présente 20 récits de soi » est un petit ouvrage pour les élèves de 3eme dans la collection les grands contemporains. le thème est l'écriture de soi autour de cinq chapitres :

Ecrire pour reconstruire son enfance

Ecrire pour grandir, s'émanciper

Ecrire pour se connaitre

Ecrire pour témoigner

Au carrefour des langues et des cultures

Si Amélie Nothomb a écrit la préface et répond à une interview exclusive, l'ouvrage est préparé par Josiane Grinfas, professeure de lettres. C'est donc elle qui a fait la sélection et je trouve qu'elle a bon goût.

Alors pourquoi ne pas mettre son nom sur la couverture. Je trouve cela agaçant de ne voir que le nom d'Amélie Nothomb car c'est trompeur et puis il faut rendre à César ce qui est à César.

Ceci-dit, s'agissant d'un ouvrage scolaire pour des collégiens, il est un peu sommaire pour moi.

La sélection des textes de référence est intéressante mais je suis surprise que la présentation des différentes formes d'écriture de soi (autobiographie, journal, récit plus ou moins romancé, récit partiellement autobiographique) n'évoque pas l'autofiction alors que l'on a des reines françaises du genre avec Annie Ernaux, Christine Angot notamment mais aussi Amélie Nothomb...

Ce livre qui reprend les livres à étudier au programme de sixième en français a le mérite de rajouter deux textes fondateurs souvent oubliés, Le Coran et L'Ane d'or. Ca permet d'ouvrir les perspectives et la culture. Comme le groupement final, qui prolonge les textes avec Hugo ou encore Woody Allen qui fait une réécriture géniale et désopilante du sacrifice d'Abraham.

Ce petit recueil propose des regroupements de poèmes selon cinq thèmes: Vivre malgré tout, Choisir son camp, Changer le monde, Vive la liberté! et La voix du poète.

C'est agréable d'y retrouver les incontournables (Eluard, Breton, Aragon, Prévert...) et les autres: Albertine Sarrazin, Marianne Cohn, Antonio Machado, Yannis Ritsos (que je ne connaissais pas), mais aussi Barbara, Maïakovski, Césaire, Andrée Chedid... Des poètes de tous horizons.

Le recueil est suivi d'un dossier pédagogique pour étudier les textes et les mettre en regard.

Une anthologie dirigée vers un public jeune mais qui balaie l'ensemble de la poésie française du Moyen-Age au XX° siècle. Des périodes qui sont vues à travers une thématique : l'amour, les animaux...et qui permet de faire la rencontre d'un certain nombre d'auteurs classiques, de Marie de France à Prévert sans oublier La Fontaine ou Boby Lapointe!



Une anthologie sympathique qui utilise la note de bas de page sans encombrer le texte et qui se parcourt avec plaisir...éveillant quelques échos nostalgiques ou quelques sourires en coin chez l'adulte poétique.

superbe !