Parfois ses pas le menaient jusqu'au cimetière, où la fraîcheur du pourrissoir, mêlée à un reste d'humidité automnale (c'est toujours l'automne dans les cimetières), apaisait l'inquiétude qui l'assaillait dès qu'il essayait de se pencher sur le gouffre de ses souvenirs disparus. Dans le cimetière de Billancourt l'herbe avait poussé sur les tertres de telle manière que la trace des bombardements pouvait être prise pour une impatience des morts qui se seraient levés de leurs cercueils, confondant les sirènes d'alarme et les trompettes du Jugement. (p.137)