Ce livre risque de ne pas beaucoup "parler" aux personnes qui ne sont pas introduites à la fois dans une relation spécifique avec un détenteur authentique de Lignée Spirituelle de la tradition du Vajrayana, et qui plus est n'ayant pas reçu la transmission orale directement, toute la saveur de l'ouvrage restera dans l'abstraction. Toute fois, pour les personnes déjà impliquées dans une recherche scientifique du cerveau humain, pourront y trouver un intérêt certain, C.G. Jung y est cité.
Judith Simmer-Brown nous livre là un véritable joyau dans le plus pur de la tradition Vajra, un hymne à la dynamique des principes du couple féminin/masculin capable de métamorphoser les encodages du sociétal en vu d'accéder à un état englobant la totalité dans une perspective de l'Esprit humain non séparé du réel, l'inscrivant dans le Grand-Silence né de la cessation de l'incessant mouvement du connu de la mémoire, la pensée gravitationnelle parasite.
— L'ouvrage de June Campbell “Traveller in Space” (Les voyageuses de l'Espace -1996) critique les systèmes monastique et religieux patriarcaux du bouddhisme tibétain en démontrant que les femmes ont été systématiquement exclues de la religion tibétaine et n'ont rempli qu'un rôle secondaire d'observatrices. Elle critique la matrice du pouvoir patriarcal, qui retire les jeunes “tülku” mâles à leur mère dès leur plus jeune âge pour les introniser, les élever et les éduquer dans le cadre d'une institution monastique exclusivement masculine. Les femmes sont écartées et n'ont aucune influence concrète sur la vie de ces jeunes lamas ; un « principe féminin » abstrait, éthéré et idéalisé, les remplace sous la forme de “dâkini” mythiques ou “Grande-Mère”, que les lamas recherchent « pour réparer leur “moi” abîmé ».
J. Campbell critique les conceptions tibétaines de la dâkini, constatant qu'elle est la “qualité mystique secrète et cachée de la vision claire absolue nécessaire aux hommes, et [...] [que] son nom est devenu un qualificatif de la partenaire sexuelle”. le lama, pourtant, conserve le pouvoir des enseignements et transmet leur sens tout en utilisant le féminin abstrait comme complément. le corps et la subjectivité de la femme sont donc complètement cooptés par le système patriarcal. Ceci, dit-elle, est préjudiciable aux femmes qui ne peuvent jamais devenir de plein droit des maîtres autonomes ou même des pratiquantes, et sont maintenues sous le joug des hiérarchies masculines tibétaines. On ne peut donc concevoir la dâkini que comme un symbole du bouddhisme patriarcal garant des privilèges masculins. »...
(p. 45)
« le souffle ardent de la Dakîni » “Khandro khaloung ",(Judith Simmer-Brown, Université Naropa, U.S.A.)
« le souffle Ardent de la Dakini » - extraits
“le coin du pratiquant”
http://camisard.hautetfort.com/media/02/00/1504239808.pdf
LA FILLE ROUGE
Elle arriva de vent
Et repartit de pluie
La Fille Rouge
Aux portes de la ville
Elle laissa tomber
Son manteau de sang vif
La Fille Rouge
]'ai vu passer dans l'air
Son casque de cristal
Dont la huppe de feu
Déchirait les nuages
Elle était haute et nue
La Fille Rouge
Le pas de son coursier
Sonne encore sur les toits
Frappe encor dans ma tête
Et claque son sabot
Comme tonnerre
Elle arriva de vent
Et repartit de pluie
La Fille Rouge
Parfois à propos d'elle
On se dit en secret
Que dira le soleil
Quand il verra ses yeux
Si dans les jours heureux
La Fille Rouge
Allait mettre un doigt lourd
Sur l'amour
Sur la vie
Mais elle
La Fille Rouge
Suit un destin étrange
Et quelqu'un de très seul
L'aurait vue disparaître
Aux remous de mémoire
Dans la plus Haute chambre
De la plus Haute tour
"Étraves" Gilles Vigneault
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