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Citations de Jules Bertaut (31)


Je ne veux pas sortir de mon rôle, dit-il, en traçant ici un programme politique. D'autres que moi ont déjà dit dans notre réunion plénière et dans ce banquet les conséquences qu'il convient de tirer des élections. J'estime, cependant, qu'il est nécessaire de porter le fer rouge dans cette plaie vive de la corruption par l'argent...
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On ne comprendrait rien à cette passion de l'argent qui le dévorera toute sa vie si l'on ne se remémorait la demi-indigence dans laquelle il est né.
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Maintenant, quelles seront les exigences de ce public élargi? Nous n'en savons rien et nous n'en pouvons rien pronostiquer, mais, dès aujourd'hui, vous le voyez, nous pouvons entrevoir, à brève échéance, la désagrégation des circonstances actuelles qui furent si favorables à l'éclosion de la littérature féminine.
Enfin nous apercevons encore un autre phénomène qui doit se réaliser à assez bref délai : c'est un changement complet dans la nature de la femme de lettres. Ce changement est indispensable si celle-ci veut continuer de s'affirmer comme écrivain.
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La femme, être sensible, vibrant, nerveux, très instinctif, très près de la nature, nous avons dit dans la première partie de ce chapitre, comme Marcelle Tinayre, comme Myriam Harry, comme Claude Ferval nous l'avaient peinte. Il y a loin de ce tempérament ultra-sensible aux énergies viriles qu'exige l'activité moderne.
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Et, défait, nous apercevons que beaucoup de ce> femmes nouvelles, non seulement ne songent plus à aimer (ce qui est invraisemblable, n'est-ce pas?) mais paraissent même ne plus comprendre lorsque l'amour est enjeu. En tous cas, s'il balance dans leur esprit avec les préoccupations de leur métier ou de leur art, elles l'abandonnent délibérément pour consacrer toute leur activité à ce dernier.
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L'amour les hante et les subjugue à tous les âges. C'est un sentiment tellement naturel, une préoccupation tellement constante qu'aucune d'elles ne la discute une minute. Aimer. Il faut aimer. Les unes avec fougue, les autres avec délicatesse, les unes avec vulgarité, les autres avec une distinction du cœur charmante, toutes avec un élan magnifique de leur être.
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C'est que l'amour est, avec l'argent, l'un des deux pôles de cette société hétéroclite, basée sur le plaisir et la fantaisie, où nous mène Henri Duvernois.
L'amour est la grande affaire de tous ces gens, l'unique affaire même, pourrait-on dire, si, par un contrepoids fatal, l'argent ne venait, lui aussi, affirmer son omnipotence. Or, par un déplorable hasard, il est extrêmement rare que l'un et l'autre de ces tyrans se réunissent chez la même personne.
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Balzac ne pouvait souffrir le tabac, sous quelque forme que ce fût ; anathématisait la pipe et proscrivait le cigare. II n'admettait même pas le
léger papelito espagnol; le narguilhé asiatique trouvait seul grâce devant
lui, et encore ne le souffrait-il que comme bibelot curieux et à cause de
sa couleur locale. Dans ses philippiques contre l'herbe de Nicot, il n'imitait
pas ce docteur qui, pendant une dissertation sur les inconvénients du tabac, ne cessait de puiser d'amples prises à une large tabatière placée près de lui : il ne fuma jamais... Il réservait toutes ses prédilections pour le café qui lui fit tant de mal et le tua peut-être, quoiqu'il fût organisé pour devenir centenaire...
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La contenance de Balzac à table tenait du Gargantua. Ses biographes citent un menu d'un dîner qu'il commanda chez Véry pour lui seul. Sur cette carte figurait un cent d'huîtres. d'Ostende, douze côtelettes de présalé au naturel, un caneton aux navets, une paire de perdreaux rôtis, une sole normande sans compter les hors-d'œuvre, les entremets et les fruits; puis vins fins, vins renommés, café et liqueurs. C'était une noce, et cependant tout y passa sans miséricorde.
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Lorsque le duc d'Orléans se fut éteint, Louis XVI fit défense à Mme de Montesson de tendre son hôtel de draperies noires et de mettre ses gens en deuil. Elle prit alors le parti de se retirer au couvent de l'Assomption pendant toute l'année de son veuvage, mais elle ne cessait d'y recevoir
des visites.
Revenue dans le monde, elle reprit tout naturellement ses réceptions, que la Révolution interrompit. Arrêtée sous la Terreur, elle se trouva en prison avec Joséphine de Beauharnais : une amitié s'ébaucha entre les deux femmes. qui devint bientôt de l'intimité. Mme de Montesson ne se doutait pas que cette relation serait pour elle le salut.
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CHAMFORT disait que, parmi les quatre plus grandes comédiennes de la société de son temps qu'il avait connues, il rangeait Mme de Montesson et Mme de Genlis. Toutes deux, en effet, auront été de magnifiques intrigantes, possédant au suprême degré l'art et la science du monde, mais Mme de Genlis aura été aussi une femme de lettres se répandant en une quarantaine de volumes, au lieu que Mme de Montesson incarne l'ambitieuse pure, faisant de sa vie un chef-d'œuvre de raison calculée, aidée par une absence totale de préjugés et une dextérité extraordinaire.
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C'est que le siècle a changé, les idées ont marché, le féminisme est né, agrandi, apportant avec lui cet enthousiasme, cet élan de solidarité qui les unit toutes maintenant. Impulsion puissante qui, leur donnant la force, leur donne aussi la responsabilité. Elles se sentent en quelque sorte dépendantes les unes des autres dans les œuvres qu'elles accomplissent et prêtes à se prouver un mutuel appui. Une femme auteur d'un beau livre, une femme reçue à l'internat, une femme conquérant un poste réservé habituellement à l'intelligence virile, c'est une conquête de plus à ajouter aux autres. Les plus froides elles-mêmes se sentent un peu fières de telles victoires.
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Or les femmes de lettres avaient cette chance unique de se recruter, encore pour la plupart, parmi les gens d'en haut. D'où toutes sortes de faveurs qui leur sont venues pour ainsi dire mécaniquement, nul pays n'étant, au fond, plus aristocrate que la France, plus disposé à suivre l'élan donné par l'élite. Ici l'élan fut suivi par la bourgeoisie, qui tomba tout de suite en admiration devant les grandes artistes, admiration qui se traduisit par imitation. « Pourquoi, moi aussi, puisque la littérature est à la mode, n'en ferai-je pas? » s'écriait chacune d'elles à parte. Et c'était déjà un grand point d'acquis d'avoir incité cette émulation universelle.
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Quant au reproche de gagne-pain que l'on adresse aux femmes qui font métier d'écrire, j'avoue qu'il ne me touche en rien. Nous sommes à une heure ou la littérature, comme tous les arts, tend à s'ériger en un métier classé au même litre que celui de soldat, de médecin ou d'industriel. Je ne vois donc pas la nécessité de faire à la femme seule un reproche qui s'adresse aussi bien à l'homme de lettres. Et, du reste, de quel droit reprocherait-on à qui que ce soit d'exercer un métier lorsque celui-ci est honorable et que celui qui l'exerce est
probe et sincère?
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D'autre part, on croit avoir tout dit et l'on n'a rien dit lorsque, à propos d'un mouvement intellectuel quelconque, on a parlé de la " mode ". La mode est partout, cela est bien certain, et elle s'applique à l'art littéraire ainsi qu'aux mœurs, au costume, aux opinions, à la politique, et jusqu'aux méthodes scientifiques elles-mêmes.
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Car le bon sens a des haines et dos haines vivaces. D'une façon générale, on peut dire qu'il hait tout ce qui n'est pas semblable à lui, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas médiocre, ratatiné, terre à terre ou simple jusqu'à la stupidité. Tout ce qui, par un côté quelconque, échappe à la forme de sa conception, qui ne rentre pas exactement dans ses cadres habituels, lui devient odieux, et, partant, ennemi.
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Aussi, consciente de sa valeur, sa domination s'exerce-t-elle, tyrannique. Le bon sens, et, avec lui, les hommes de bon sens, ceux qui le représentent ou qui croient le représenter, ne se contentent pas de juger en souverains maîtres et sans appel. Ils ordonnent de la façon la plus précise et ils surveillent eux-mêmes l'exécution de leurs jugements. A toute minute, la même phrase revient :
« Le bon sens ordonne... Le bon sens commande... Il appartient au bon sens de décider. . . »
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..Partant de cette vérité que l'amour est la source des maux innombrables dont souffre l'humanité, il en conclut que l'amour est chose mauvaise, et que l'on doit, sinon s'en garer complètement, ce qui n'est point compatible avec nos faiblesses, du moins le traiter comme il le mérite, c'est-à-dire sans le prendre au sérieux... Le conseil est d'une haute prudence. Certains médecins, aussi, raisonnent excellemment quand ils disent aux malades : Surtout évitez les émotions. — En suis-je le maître ? répond le malade. Et, de même, vous m'ordonnez d'aimer sans passion et sans fièvre. Et si je ne puis aimer autrement ? Si la nature m'a créé sentimental ? Si l'amour ne me séduit qu'à condition d'être entouré de nuages ? M. Marcel Prévost est un logicien, mais il échafaude son raisonnement sur une hypothèse.
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J'ai loué la morale très sûre, et même austère, de M. Marcel Prévost. Il est un des très rares écrivains de ce temps qui aient la notion du péché et qui sachent faire avec certitude la distinction du bien et du mal. Il doit cela sans doute à son éducation religieuse. L'idéal qu'il se forme de la jeune fille et du mariage est très étroitement chrétien, comme il apparaît dans la courageuse conclusion de son drame....
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Le romantisme, on le retrouvera dans ces anecdotes, non seulement par la tournure des gens qu'elles mettent en scène, mais par leurs sentiments et leur tour d'esprit. C'est ainsi que Balzac épris du bibelot, Balzac antiquaire, Balzac amoureux du grand luxe, un luxe extravagant, chimérique, digne des Mille et une Nuits, Balzac halluciné par la vie brillante de l'élite de Paris, c'est, avant tout, Balzac romantique.
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