Car le bon sens a des haines et dos haines vivaces. D'une façon générale, on peut dire qu'il hait tout ce qui n'est pas semblable à lui, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas médiocre, ratatiné, terre à terre ou simple jusqu'à la stupidité. Tout ce qui, par un côté quelconque, échappe à la forme de sa conception, qui ne rentre pas exactement dans ses cadres habituels, lui devient odieux, et, partant, ennemi.
Aussi, consciente de sa valeur, sa domination s'exerce-t-elle, tyrannique. Le bon sens, et, avec lui, les hommes de bon sens, ceux qui le représentent ou qui croient le représenter, ne se contentent pas de juger en souverains maîtres et sans appel. Ils ordonnent de la façon la plus précise et ils surveillent eux-mêmes l'exécution de leurs jugements. A toute minute, la même phrase revient :
« Le bon sens ordonne... Le bon sens commande... Il appartient au bon sens de décider. . . »