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Citations de Juliette Rontani (28)


C'est moi, ou les garçons d'aujourd'hui n'ont plus grand chose à voir avec ceux d'avant ? Ils ont besoin qu'on les prenne dans les bras, qu'on tue les araignées pour eux, qu'on les traite d'amis... Pardon mais on est assez loin du Dom Juan ou du Marlon Brando.
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Alors il me serre à son tour, de toutes ses forces hurlantes, et nous restons là, sous la pluie, sous la grêle, comme deux âmes empêtrées dans la désolation, comme deux étoiles mourantes dans un ciel trop noir.
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Mon père ouvre pleinement la porte et trottine jusqu'à mon lit, sur lequel il s'étale allègrement.
—Tu sais, ma fille, en lisant ton journal, j'ai réalisé qu'on avait jamais parlé d'amour, toi et moi.
—Merci Seigneur ! je m'égosille, levant les bras au ciel.
—Laisse-moi quand même te transmettre ce que j'ai appris avant ma folle vie commune avec ta mère.
—Allons bon..., soupire cette dernière.
—En amour, mon canard, ne te prends pas trop la tête. Quand j'avais ton âge, j'étais comme toi, distant et renfermé. Mes potes emballaient les filles à tour de bras, et moi je me sentais nul et trouillard. T'aurais pas deviné, hein, Angie ?
—Bien sûr que si.
—Oh, jamais ! raille ma mère. Quel séducteur tu es devenu !
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Je n'ai jamais compris l'intérêt de ranger sa chambre, de faire la vaisselle ou même de s'épiler. On a tout juste le temps d'en profiter qu'il faut déjà recommencer. Encore et encore. C'est malsain. Voilà ce que je m'efforcerais de répéter aux grandes oreilles de ma mère si je n'avais, en ce froid dimanche d'hiver, un argument encore plus convaincant.
- Je ne peux pas...
Mon intonation doit être geignarde mais hostile, parce que la menace d'un grand et joyeux nettoyage vient sournoisement refaire surface.
- Et pourquoi donc ?
Mère fouettarde, bras croisés, sourcils froncés, position gardienne de prison mexicaine.
- Parce que je suis victime d'une dépression passagère mais intense
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— MAIS QU'EST-CE QUE TU ME VEUX ESPÈCE DE FOU DINGUE ?
Il me souffle une toute petite réponse d'une toute petite voix :
— Descends en bas de ton immeuble. Tout de suite.
Même pas le temps de lâcher une toute petite insulte, il a déjà raccroché. J'essaye bien sûr de me rendormir mais rien n'y fait. Je suis trop curieuse. Je finis par enfiler un pull informe au-dessus du caleçon qui me sert de pyjama, de grosses baskets galeuses et mes incontournables lunettes aux verres plus épais qu’un saumon, avant de m’échapper de l’appartement à pas de loup, avec une grâce inouïe et une discrétion vraiment admirable. En bas de mon immeuble, Hadrien m'attend sur son scooter vrombissant.
— Sympa, le pull, me dit-il avec un sourire narquois.
— Maudit sois-tu, Meunier, puissiez-vous toi et tes descendants mourir piétinés par mille crapauds, les dents de travers et les mollets cousus sur les oreilles.
— Et sur ces douces paroles, on la prénomma Angélique.
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4 juillet :
— Mes enfants, rien de tel qu'un bon gin tonic pour égayer les jours de pluie.
Affligée, je regarde mon père se servir un large verre d'alcool avant de s'affaler sur le canapé.
— Il fait grand beau, remarque Lucien en vérifiant par la fenêtre.
— Il n’a pas plu depuis des mois, renchérit Lili.
— Tu ne vois pas les gros voisins d'en face se rôtir les miches au soleil ? ajoute l’aînée.
— Papa ! je crie. C’est le mois le plus ensoleillé de la décennie !
Mais il ne nous écoute pas et sa langue claque contre son palais et ses yeux se plissent de plaisir.
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— Alors ton rencard avec le croque-mort ?
Nous sommes toutes deux modestement attablées autour d’un plat de flageolets dans notre modeste cantine.
— Atroce. Epouvantable. Platonique.
(...)
— Tu noircis le tableau...
— Laisse tomber, Angie. J'ai bien senti qu'il se crispait à mort à chaque fois que j’approchais ma main pour lui grattouiller la moustache.
— Pour lui... Attends, quoi ?
— Pour lui grattouiller la moustache.
— C'est bien ça, pour lui grattouiller la moustache.
— Lui caresser, l'entortiller autour de mon doigt si tu préfères.
— Ah non. Je ne préfère pas. Je ne préfère pas du tout. Annie, tu lui as grattouillé la moustache !
— Evidemment. C'est son seul intérêt.
— Oh Annabelle. Tu es vraiment une grande malade.
— Et lui alors ? Il est sain d'esprit peut-être ?
— Mais non, justement. Vous êtes deux très grands malades. Ce rencard avait toutes les chances de tourner au bain de sang. Non mais t'as vu sa tête ? Toujours là à se fourrer un doigt dans l'œil ou dans l'oreille pendant des heures, sans dire un mot. Pour ce qu'on en sait, le type aurait très bien pu sortir une longue paire de ciseaux de sous son long manteau et te poignarder avec.
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La semaine dernière, c’était Damien. Ce matin, c’est mon tour. Il fallait bien que cela arrive un jour. Ma mise à mort. L’exécution d’un grand esprit devant sa classe de trolls. Pire que la guillotine, la pendaison ou le broyeur d’orteils : le problème de maths. "Combien faudra-t-il d’allers-retours au puits pour remplir la baignoire de Monsieur Durant ?" Si ce bon Monsieur Durant pouvait arrêter de nous briser les noix à la moindre occasion, le bien-être de plusieurs millions d’adolescents déjà fragiles en serait accru. Quand l’eau est coupée, tu sèches la douche comme tout le monde. Pas la peine de semer des problèmes débiles dans tous les manuels scolaires pour sauver la face de l’Hygiène Nationale.
(...)
— Alors, cette solution ?
J'annonce très dignement -le menton haut, les épaules droites- la réponse que toute la classe m’a soufflée à peu près à l’unisson :
— Il faut trente-six voyages au puits et une bonne détermination pour que Monsieur Durant puisse se récurer des pieds à la tête en passant par les fesses. S’il se tasse un peu, il peut même espérer se décrasser les oreilles.
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Le 1er avril, c’est comme la vie : plus on grandit, moins c’est drôle.
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Compte-rendu du concours d'écriture : je ne sais pas si Baudelaire avait conscience de son génie quand il écrivait mais il est clair que ce n'est pas mon cas. D'un côté, c'est peut-être parce que je ne suis pas Baudelaire. D'un autre côté, c'est peut-être juste que je suis modeste. En tout cas, j'ai le sentiment de mettre vautrée dans les grandes largeurs.
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Je n'ai jamais compris l'intérêt de ranger sa chambre, de faire la vaisselle ou même de s'épiler. On a tout juste le temps d'en profiter qu'il faut déjà recommencer. Encore et encore. C'est malsain.
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Mes parents sont des monstres. Pire que des monstres. Deux vieilles choses sadiques aux neurones détraqués. Pas étonnant que je finisse alcoolique à seize ans. A quand les gants et les seringues, je vous le demande. Leur fille sombre dans les griffes des vices les plus dangereux et ils gloussent. Mes parents gloussent.
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C'est fou tout ce qu'on peut transmettre en un regard. Un peu de pitié, mais étrangement beaucoup de réprobation. Ça ne se fait pas de répondre "non" quand on vous demande si ça va. A croire que c'est malpoli d'être malheureux.
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Nous avons besoin de l'univers mais, bon sang, l'univers n'a pas besoin de nous.
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« Tu n’avais qu’à pas picoler toute la nuit si tu ne veux pas avoir la migraine.
Devant cette monstrueuse attaque inopinée, je ne peux me défendre que faiblement :
- Je suis innocente, figure-toi. On m’a droguée.
- Et on a bien fait ! s’exclame mon vieux père un peu maboul, tu es franchement plus marrante quand tu as bu.
- Quoi ? Mais vous m’avez vue ?
- On t’a surtout entendue piquer des fous rires toute seule en te prenant les pieds dans Falafel, précise ma mère.
- ça a égayé ma nuit, s’extasie son mari.
Mes parents sont des monstres. Pire que des monstres. Deux vieilles choses sadiques aux neurones détraqués. Pas étonnant que je finisse alcoolique à seize ans. A quand les joints et les seringues, je vous le demande. Leur fille sombre dans les griffes des vices les plus dangereux et ils gloussent. Mes parents gloussent. »
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Il va débarquer. Sous mon toit. Pile dans mon intimité. Lorgner les membres de ma tribu, les coulisses de ma création, l’arrière-boutique de ma personnalité. Tout ça pour un devoir de français. Sniffer l’odeur de mon quotidien. Prendre un bol de mon air. Maxime, sale bosseur, je te hais. 
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Je me dis qu’entre créatures gravement atteintes de myopie, il doit forcément existe une forme de solidarité.
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A voir ses petites fesses remuer précipitamment dans une course désespérée, comme si elle fuyait ce bon Voldemort en personne, je ne peux m’empêcher de de hennir de rire.
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Tu es fausse Angélique, révèle t-il d'une voix qui me fissure le cœur en deux morceaux visqueux. Comme tous les autres, tu mens autour de toi et tu te mens à toi-même. Tu dépends trop des jugements extérieurs pour être vraiment authentique. Tu t'entraves. Parce qu'au fond t'es pétée de trouille. T'es pétée de trouille de sortir du lot...
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Mes cheveux ressemblent alternativement à des algues ou à du foin. Quand je souris, c'est pire : j'ai toujours l'impression qu'une alarme va se déclencher et qu'on va évacuer la salle. Plutôt dissuasif, croyez moi.
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