Mais Hunger Games s’adresse au public d’une autre façon ; le film remet en question la façon dont notre culture exploite ses vedettes et ses héros. Il pose un regard lucide sur notre intérêt pour la violence et met le public au défi de trouver les limites de cet intérêt.
Josh est entré dans la salle de casting, il s'est assis et a lu la scène dans laquelle Katniss s'occupe de Peeta blessé. Ça n'a pas fait un pli, Josh était Peeta. Point barre.
Le roman - et désormais le film - traite de thèmes et de préoccupations qui semblent ancrés dans notre réalité. Mais sa vraie force tient à son intemporalité. Il nous parle aujourd'hui, mais il parlera également aux publics de demain. Avec davantage d'acuité, peut-être.
Qu'est ce qui lui permet de résister aux épreuves de l'arène ? Que cherche-t-elle dans cet univers où la violence offre la victoire quand l'amour assure la défaite ? Katniss ne rêve ni de fortune ni de gloire, elle veut simplement rentrer chez elle.
Là où d'autres parents s'efforçaient d'épargner à leurs enfants l'idée même de la guerre, M. Collins encourageait les siens à s'interroger : ces batailles sanglantes avaient-elles eu un intérêt quelconque ? Suzanne savait mieux que quiconque ce qu'endure la famille d'un soldat parti au front.
Mais ça fait ces cinquante lieues
Dans une nuit à queue leu leu
Dès que ça flaire une ripaille
De morts sur un champ de bataille
Dès que la peur hante les rues
Les loups s'en viennent la nuit venue, alors ?