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Critiques de Kathryn Immonen (16)
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Russian olive to red king

Dessins épurés, ensemble très esthétique, très "Comics" sans la bagarre, tout en douceur.

Deux trajectoires individuelles croisées ou plutôt parallèles.

Il n'y a pas vraiment d'histoire, juste une déambulation sentimentale d'un côté et métaphysique de l'autre.

Puis cela s'arrête et on passe à de longues pages de monologues assez difficiles à replacer dans le contexte précédent.

Vraiment très bizarre.
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Avengers Vs X-Men, tome 2 : Conséquences

Challenge Pavés



Après un très bon premier tome (malgré la découpe et les dessins inégaux) j’avais hate de lire les conséquences de ce fameux cross-over. Je vous rappelle que le cross-over se termine dans le premier tome, mais les conséquences (qui font le lien entre le cross-over et les futures séries de Marvel) se trouvent dans ce deuxième volume.



Ce deuxième et dernier tome donc, se compose ainsi :



- les épisodes AVX VS 1-6



- Avengers vs. X-Men Infinite 1, 6, 10



- AVX : Consequences 1-5



La première moitié du tome contient les 6 chapitres des Versus qui nous détaillent les combat survolés dans le premier tome de AVX. Déjà, premier point noir. La série AVX ne tombait pas dans le détail des combats simpliste et idiots avec un humour qui n’a pas sa place ici. De plus lire les combats une fois qu’on a fini l’histoire, personnellement je n’en vois pas l’interêt. Et pire que tout, c’est mal écrit, les dessins sont infâmes, et les combats sont agrémentes de cases de type : « Le saviez vous ? » nous expliquant un détail stupide et ridicule d’un super-héros.



Vient ensuite les chapitres 1, 6 et 10 nommés Infinites. Ici pas de combats mais des scènes que l’on a déjà vu dans le premier tome, sauf qu’ici on rentre un peu plus dans les détails. Cela apporte un petit plus certes, mais en ce cas, pourquoi ne pas l’avoir intégrer dans le premier tome ? Là, une fois de plus on à déjà fini l’histoire. Revenir dessus n’apporte vraiment rien, mis à part pour meubler un deuxième volume qui jusque-là n’est ni palpitant, ni indispensable.



Par bonheur, il reste le dernier tiers du volume, qui contient les 5 chapitres de AVX : Conséquences. Ici tout va bien, on reprends les personnages quelques jours/semaines après la fin des événement du cross-over. On suit donc ce que chacun devient et les prises de décisions, et les futures intrigues qui vont se dessiner dans les prochaines séries.



Pas indispensable mais quand même bien intéressant, et très utile surtout si vous souhaitez lire les séries de chez « Marvel Now ! » comme « All new X-men », « Avengers » ou « Uncanny Avengers »



J’ai été conquis par ce cross-over, mais j’aurais vraiment aimé que l’éditeur n’essaie pas de nous arnaquer en proposant un deuxième tome au deux-tiers vide. Il aurait été plus sympa (et moins couteux, donc moins rentable pour eux) de sortir un premier tome avec le cross-over complet, plus la série conséquence suivi d’un deuxième tome avec les chapitres VS et les chapitres Infinites.

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Journey Into Mystery Featuring Sif Volume 2..

Ce tome fait suite à Stronger than monsters (épisodes 646 à 650). Il contient les épisodes 651 à 655, initialement parus en 2013, écrits par Kathryn Immonen, dessinés par Pepe Larraz (épisode 651) et Valerio Schiti (épisodes 652 à 655). Ce sont les derniers de la série.



Épisode 651 - Hati (l'un des chiens offert par Kid Loki à Volstagg) a réveillé Fandral en pleine nuit. Celui-ci le met dehors, et Hati va réveiller Hilde l'une des filles de Volstagg. Elle décide d'en profiter pour aller faire un petit tour dehors. Dans la forêt elle découvre 2 nains en train de réveiller le loup Fenris pour lui jouer un tour indiscernable. Elle court réveiller son père qui va requérir l'aide de Fandral et Hogun, puis de Thor et Sif. Épisodes 52 à 655 - Gaea est malade. Sif descend à Broxton pour requérir l'avis de Jane Foster, en sa qualité de médecin. Celle-ci indique qu'il vaudrait mieux isoler Gaea en quarantaine. Iron Man met à leur disposition un astéroïde tout équipé en orbite autour de Jupiter. Non seulement l'état de Gaea empire, mais en plus un vaisseau s'écrase sur cet astéroïde, avec à son bord Beta Ray Bill, Ti Asha Ra et l'intelligence artificielle Skuttlebutt. Sif et Bill vont avoir bien du mal à comprendre ce qui se trame.



Kathryn Immonen continue de revisiter à sa manière et avec sa sensibilité la mythologie liée au personnage de Thor version Marvel Comics. Le lecteur retrouve donc, outre le personnage de Sif (une déesse d'Asgard, entretenant une relation affective complexe avec Thor), les 3 Guerriers (Hogun, Fandral et Volstagg), la déesse mère Gaea, Asgard et ses pommes d'or, le loup Fenris, et des adjonctions plus ou moins récentes telles que Beta Ray Bill (apparu pour la première fois dans Thor by Walter Simonson) et sa compagne (apparue pour la première fois Godhunter) ou Hati (créé par Kieron Gillen dans The Terrorism myth). Il a également le droit à une participation active de Thor dans le premier épisode.



Dans la première histoire, Immonen décide de raconter un conte en bonne et due forme dans l'environnement d'Asgard. Pour la deuxième histoire, il s'agit d'une forme de huis clos sur un astéroïde, avec intrusion d'une conscience qui semble être malveillante. À la fois la scénariste raconte ces histoires au premier degré avec un début, une fin, un suspense en bonne et due forme et de l'action. À la fois, elle montre la personnalité de chaque protagoniste avec une espièglerie rafraîchissante. Alors que Volstagg a pris la mesure du danger que représente Fenris aux portes d'Asgard, il va donc réveiller les 2 autres guerriers, puis Thor endormi dans son lit avec Sif à ses côtés. Thor se lève d'un bond alors qu'il dormait dans le plus simple appareil. Hogun, Fandral et Volstagg se cache les yeux, intimidés par sa masculinité que le lecteur suppose impressionnante (voire humiliante), alors qu'Hilde fait un grand sourire à la vue de ce spectacle. De la même manière, lorsque Sif comprend qu'il s'agit de Beta Ray Bill dont le vaisseau va percuter la structure qui l'abrite sur l'astéroïde, elle a un étrange sourire. Leurs retrouvailles permettent de montrer le décalage entre le premier degré de Bill, et la conversation tout en sous-entendus affectifs de Sif avec qui il avait formé un lien très fort. Immonen s'en donne à cœur joie pour montrer l'ambigüité des sentiments de Bill, partagé entre son épouse Ti Asha Ra, la camaraderie platonique qu'il entretient avec Skuttkebutt, et son aveuglement face à la forte amitié de Sif. Tout cela participe à brosser un portrait psychologique piquant de Sif, guerrière, amoureuse de Thor, courageuse, parfois impétueuse, sensible sans une once de mièvrerie. Enfin, Kathryn Immonen a retenu 2 composantes peu usitées dans les comics comme toile de fond de ces 2 récits : le respect dû à l'adversaire (vis-à-vis de Fenris) et la maladie (celle qui alite Gaea). Ces 2 composantes sont en arrière plan, mais assez présentes pour ne pas passer inaperçues.



Le premier épisode est dessiné par Pepe Larraz qui s'attache plus aux personnages qu'aux arrières plans. Il a l'art et la manière de faire vivre les personnages, avec une petite influence manga shonen dans la manière de dessiner. Il trouve un juste milieu entre des postures altières, et des expressions de visages plus vivantes, réussissant à faire passer la bonne humeur du scénario, sans transformer les visuels en gags lourdauds, et à conserver un aspect mythologique nuancé (Hilde ayant recouvert une cape rouge, courant à côté de son chien, évoquant discrètement le petit chaperon rouge).



Les 4 derniers épisodes sont dessinés et encrés par Valerio Schiti, avec une présence d'arrières plans plus régulières, et des décors possédant plus de détails. À sa manière, cet artiste sait également insuffler de la personnalité dans les protagonistes, à commencer par les expressions de leur visage, mais aussi leur langage corporel. Il retranscrit avec habilité toute la complexité du caractère de Sif, à la fois guerrière téméraire, mais aussi individu exprimant à sa manière sa sollicitude envers son prochain. Sans être renversant, ses dessins apportent également un supplément de personnalité à l'histoire.



Cette deuxième partie des aventures de Sif écrites par Kathryn Immonen se révèle aussi distrayante que la première, avec une héroïne pleine de caractère, un humour jouant sur les relations affectives de manière habile, une narration très personnelle, et des dessins portant cette narration en la respectant et en y apportant de la substance.
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Avengers Vs X-Men, tome 2 : Conséquences

Ce tome regroupe les 5 épisodes de la minisérie parue en 2012, et constitue un épilogue à Avengers Vs. X-Men (en abrégé AvX) qu'il vaut donc mieux avoir lu avant. Tous les scénarios sont de Kieron Gillen. L'épisode 1 est dessiné et encré par Tom Raney. Le 2 est dessiné par Steve Kurth et encré par Allen Martinez. Le 3 est dessiné par Scot Eaton et encré par Andrew Henessy. Le 4 est dessiné par Mark Brooks et encré par Andrew Henessy. Le 5 est dessiné et encré par Gabriel Hernandez Walta.



Logan a décidé d'emmener les élèves de l'école Jean Grey (inaugurée dans Wolverine & the X-Men 1) au Wakanda pour aider la population. T'Challah lui refuse l'autorisation de se poser. Scott Summers est détenu dans une prison gérée par une entreprise privée, avec d'autres détenus ordinaires (à la fois de par les crimes ou délits commis, et par le fait qu'il s'agit d'homo sapiens, et pas de mutants). Hope Summers prend congé des Avengers. Steve Rogers essaye de convaincre Logan d'aller parler à Scott Summers pour que ce dernier indique où se trouvent les autres membres de l'équipe Extermination (constituée dans Uncanny X-Men 1). Abigail Brand (responsable de l'organisation SWORD) se défie des Avengers et des X-Men, pensant que l'un d'eux renseigne Summers, en sous-main. Dans la clandestinité, d'autres mutants de premier plan s'intéresse au sort de Cyclops.



Du fait de l'ampleur des événements survenus pendant AvX, les responsables éditoriaux ont estimé qu'il fallait une série de transition "AvX consequences" pour que les relances des séries dans le cadre de Marvel NOW! puissent démarrer dans le vif du sujet sans avoir à gérer cette transition, ou à la répéter dans chaque nouvelle série. Il revient à Kieron Gillen de mettre en musique cette lettre de mission peu excitante.



Le premier épisode laisse supposer qu'à nouveau Kieron Gillen s'accommode fort bien des contraintes et s'en sert pour nourrir son scénario. Scott Summers subit le discours du gestionnaire de la prison qui lui explique pourquoi il se retrouve dans une prison privée et comment cette entreprise effectue une mission de service public en s'assurant de la détention de ce mutant dans des conditions de coût raisonnables. Le procédé exposé tient la route, le discours est réactionnaire comme il faut, sans exagération qui en ferait une caricature idiote. Gillen intercale des scènes de dialogue entre différents protagonistes majeurs d'AvX qui permettent de faire le point sur l'état de leur relation, et les actions qu'ils comptent mettre en oeuvre suite aux responsabilités des uns et des autres. Les dessins de Raney sont fonctionnels (un peu influencés par Francis Leinil Yu), sans image marquante, mais avec un niveau de détails satisfaisant. Le lecteur pourra quand même trouver à redire sur la laideur des visages féminins.



Dans le deuxième épisode, Logan et Scott se retrouvent face à face pour une explication assez franche, la tension monte, le lecteur découvre petit à petit les intentions des 2 hommes. Il s'en suit un épisode intense, chargé en émotion et en bilan. La mise en scène de Kurth est assez travaillée pour donner de la vie à ce long dialogue, même si les décors ne l'intéressent pas.



Et puis, durant les 3 épisodes suivants, Gillen déplace les pions pour arriver à la disposition finale qui lui a été imposée, sans réussir à impliquer le lecteur dans les convictions des uns et des autres. Chaque scène n'a plus comme objectif que de montrer tel personnage rencontrer tel autre pour un bref échange sur leur position respective, sans aucune implication pour le lecteur. Abigail rabroue les Avengers, 2 pages et c'est terminé avec pour seul résultat de savoir que l'organisation SWORD reste indépendante. Abigail Brand contacte un autre mutant : 2 pages et 1 pion a été rajouté sur l'échiquier découvrant 2 des cases qui l'entourent. Ces différentes scènes s'ajoutent les unes aux autres pour donner une image assez complète du positionnement respectif des différentes factions et de comment elles se considèrent, mais il n'y a plus d'empathie du lecteur pour ces personnages réduits à l'état de pion. Gillen remplit sa mission : le lecteur a bien compris la logique qui mène d'AvX à Uncanny X-Men (version Marvel NOW!, par de Bendis et Bachalo). Mais ce cheminement n'avait rien de très palpitant, ni en termes humains, ni en termes d'action. Les 3 autres dessinateurs assurent une prestation correcte et fonctionnelle. Il faut attendre le cinquième épisode et Gabriel Walta pour voir apparaître un peu de personnalité dans les dessins pour un résultat intéressant, mais pas toujours convaincant.



Les 2 premiers épisodes laissent supposer que Kieron Gillen va être capable de dépasser le niveau de la minisérie servant uniquement à relier AvX à plusieurs nouvelles séries de l'opération Marvel NOW!, grâce à des dialogues révélateurs des tensions, des sentiments contradictoires et des allégeances cornéliennes. Les dessins sont assez banals, mais d'une qualité suffisante pour ne pas saboter le plaisir de la lecture. Et puis pour les 3 épisodes suivants, Gillen se contente de relier les points dans un diagramme, sans retrouver l'intensité du début, avec des dessinateurs faisant un travail correct sans plus. Il est vraisemblable que cette minisérie ne sera indispensable que pour les Uncanny X-Men de Bendis. Elle devrait avoir peu d'incidence sur Uncanny Avengers de Rick Remender, Avengers de Jonathan Hickman, All-new X-Men de Brian Michael Bendis et Cable and X-Force de Dennis Hopeless, Uncanny X-Force de Sam Humphries (... et toutes les autres).
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Avengers : Revelations

Ce tome constitue un recueil de 4 numéros annuels : Thanos annuel 1, Uncanny Avengers annuel 1, New Avengers annuel 1, Avengers annuel 1. Il s'agit de 4 histoires indépendantes entre elles, mais rattachées de plus ou moins près à la continuité du moment, initalement parues en 2014.



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- Thanos annual 1 (scénario de Jim Starlin, dessins de Ron Lim, encrage d'Andy Smith) - L'histoire commence lors de la fin du premier affrontement de Thanos contre les Avengers (voir Avengers vs. Thanos). Captain Marvel assène le coup de grâce et Thanos se retrouve sans conscience dérivant dans l'espace. Son âme finit au royaume de Mephisto (le Satan de l'univers Marvel). Alors que Mephisto commence à l'entreprendre, un avatar de Thanos fait son apparition, portant le gant de l'infini.



Dans cet annuel de 2014, Jim Starlin, le créateur de Thanos, réalise un exercice de style très habile. (1) Il se sert de cette histoire pour raconter un résumé de la carrière de Thanos au sein de l'univers Marvel, en choisissant surtout les histoires qu'il a réalisé lui-même, et en oubliant systématiquement de mentionner les autres.



(2) Il consolide la continuité du personnage, en révélant que Thanos s'est servi du gant de l'infini et de son omnipotence (voir The infinity gauntlet) pour ausculter sa vie passée, et future. (3) Il intègre cet épisode à la continuité actuelle (en 2014) de l'univers partagé Marvel, en annonçant à mots couverts le rôle joué par Thanos au sein de la Cabale, voir Time runs out, volume 1 et suivants.



Pour l'occasion (cet unique épisode), les responsables éditoriaux ont choisi de faire appel à Ron Lim, dessinateur ayant déjà travaillé avec Starlin sur la série Silver Surfer (voir Rebirth of Thanos, et sur les crossover Infinity). Ron Lim exécute un travail de bon artisan. Il varie son découpage de cases en fonction de la nature des séquences. Il a effectué son travail de recherche de références avec soin et rigueur.



Toutes les cases évoquant des faits passés reprennent les mises en scène du comics en question, et reprennent avec exactitude les costumes de l'époque des superhéros concernés. L'encrage appliqué et méticuleux d'Andy apporte une finition apparente qui éloigne les dessins de l'esthétique des années 1980, pour les rendre plus soignés.



Pour le lecteur connaissant le personnage, il s'agit d'une révision bienvenue, et d'une mise en perspective de l'historique du personnage par son créateur. Pour le nouveau lecteur, il s'agit de visions alléchantes de récits mythiques (Le gant de l'infini) ou obscurs (Thanos gras du bide, avec une tête d'œuf) permettant de découvrir toute la richesse de son histoire. 4 étoiles.



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- Uncanny Avengers annual 1 (scénario de Rick Remender, dessins et encrage de Paul Renaud) – Pour la nième fois, Mojo a décidé de manipuler quelques mutants (avec des Avengers) pour créer un programme télé de divertissement destiné à décrocher les meilleurs taux d'audience, et donc de maximiser les revenus générés par la publicité.



Cette histoire est un peu à part puisqu'elle a une importance toute relative dans le récit très ambitieux de Remender (voire aucune importance par rapport à la série mensuelle des Uncanny Avengers). Il s'agit d'un récit à tendance satirique, comme souvent lorsque Mojo et son entreprise de divertissement interviennent. Remender commence fort en mettant en scène Mojo, en butte aux désidératas des responsables éditoriaux. Il propose des idées de scénarios (qui sentent un peu le réchauffé) et en face les costumes-cravates empilent restrictions, contraintes et interdictions, affadissant chaque idée. Remender dresse une caricature directe des réunions de responsables éditoriaux encadrant leurs scénaristes, pour l'utilisation des superhéros Marvel, dans leurs séries respectives.



Le lecteur comprend vite que cette histoire est à prendre au second degré et qu'elle vaut surtout pour le métacommentaire sur la rédaction de scénario sous tutelle. L'histoire est assez linéaire, avec quelques personnages très obscurs (Manphibian, créé en 1975, avis aux experts de l'univers partagé Marvel) et quelques comportements plus loufoques que contraires aux personnages. La narration perd beaucoup de sa pertinence dès que Mojo ne figure pas dans la scène pour entretenir le second degré.



Les dessins sont réalisés par Paul Renaud, avec une approche embrassant toute la démesure des récits de superhéros, évoquant parfois l'aspect esthétique des dessins de Terry Dodson, ou l'encrage de Kevin Nowlan. Le résultat est dynamique et très agréable à l'œil, et le lecteur prend vite conscience que Renaud éprouve un petit faible pour Wanda Maximoff dont le visage est toujours peaufiné, exsudant une forte personnalité, à la fois séduisante et intimidante.



Cet épisode fournit son quota de divertissement grâce à des dessins très plaisants, et une critique qui fait souvent mouche à l'encontre de la gestion d'intérêt associée aux personnages propriétés intellectuelles de grand groupe d'édition. 4 étoiles.



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- New Avengers annual 1 (scénario de Frank Barbiere, dessins et encrage de Marco Rudy) -



Il s'agit d'une histoire consacrée au Docteur Strange, se déroulant après New Avengers Volume 3: Other worlds (en particulier l'épisode 14). Le récit se déroule au présent, alors que Docteur Strange effectue un voyage dans les montagnes du Tibet, et rejoint une communauté de moines. L'un d'entre eux lui demande son aide car, la princesse Phan est possédée par une entité démoniaque. En parallèle, le récit revient à l'époque où Stephen Strange était un brillant chirurgien réussissant toutes ses interventions.



Frank Barbiere s'est vu offrir la possibilité d'écrire une histoire sur l'un des Illuminati, il a choisi Stephen Strange. Son récit confronte ce personnage à 2 combats de nature différente. Dans le premier, la vie d'une jeune femme est en jeu, et il doit utiliser sa terrible puissance acquise récemment, pour la sauver. Dans l'autre (dans le passé), il choisit de se lancer dans une intervention à laquelle tous ses confrères ont renoncé.



Frank Barbiere emmène le lecteur dans des confrontations qui reposent sur la personnalité propre de Stephen Strange, éloignée de tout affrontement générique. Il est possible d'en deviner l'issue, mais le scénariste sait rendre compte de l'enjeu personnel pour Strange, et du prix à payer, qui n'est pas forcément celui attendu.



Cette histoire bénéficie des savantes compositions de page de Marco Rudy. Cet artiste a proscrit l'usage de cases rectangulaires, et de composition sagement rangées en bandes horizontales. Il articule ses cases en de savantes arabesques, délimitées par des bordures gorgées de symboles. Cette approche conceptuelle peut s'avérer fatigante sur plusieurs épisodes (voir Marvel Knights - Spider-Man: Fight night), mais ici elle s'avère pertinente pour rendre compte des méandres de l'utilisation de la magie. Le lecteur se retrouve ainsi transporté dans un monde qui participe de forces occultes, mais aussi des forces de l'esprit pour une visualisation très riche de la bataille en train de se livrer.



Cette histoire emmène le lecteur dans un univers visuel déstabilisant, entièrement adapté à la nature du récit dont les affrontements, remettent en cause les convictions de Stephen Strange, et sa manière de faire. La narration par les mots manque un peu de poésie, et l'emploi systématique de découpages de page tarabiscotés dessert un peu les scènes dans l'hôpital. 4 étoiles.



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- Avengers annual 1 (scénario de Kathryn Immonen, dessins et encrage de David Lafuente) – C'est le soir de Noël. Les Avengers finissent de faire faire une visite guidée de leur quartier général à un groupe de gamins. Chacun part sur son lieu de villégiature, laissant Captain America (Steve Rogers) assurer la permanence. Ce dernier branche les systèmes de sécurité et va prendre un verre avec un vétéran désabusé. Dans Avengers Tower, Zamira sort de sa cachette et commence à explorer. Lorsque Steve Rogers revient, il doit faire appel aux autres membres de l'équipe pour remettre de l'ordre, à savoir Black Widow, Iron Man, Hulk, et Shang-Chi.



Pour ce numéro annuel, Kathryn Immonen écrit une comédie légère, avec un parfum de vacances. Les Avengers ont la répartie facile. Zamira dispose d'un superpouvoir qui lui permet de mettre la pagaille. Les Avengers se retrouvent désarçonné, en particulier Tony Stark qui n'arrive plus à se faire obéir des systèmes automatiques de la Tour. La narration oscille entre comédie bon enfant, et comédie de situation pas toujours convaincante.



Les dessins de David Lafuente ne rehaussent pas le potentiel comique du récit. En fonction des pages, il modifie son approche esthétique. Il peut y avoir des cases réalistes, avec de nombreux détails, comme des superhéros représentés de manière exagérée pour un effet comique. Certaines expressions accentuent le mécontentement comique des personnages, d'autres tombent à plat. Celui qui s'en sort le plus mal est certainement Bruce Banner (impossible de le reconnaître avec certitude tant qu'un de ses collègues ne l'appelle pas Bruce), à égalité avec son alter ego Hulk, représenté comme un gros lourdaud idiot. L'exagération du langage corporel n'est pas toujours efficace non plus.



Ce dernier numéro annuel se laisse lire, arrachant quelques sourires, mais il manque d'unité (la partie entre Steve Rogers et l'ancien combattant, émouvante, mais sans rapport avec le reste du récit). L'humour d'Immonen et de Lafuente oscille entre la comédie sophistiquée et la mauvaise comédie de situation. 3 étoiles.
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Journey Into Mystery Featuring Sif - Volume..

Ce tome contient les épisodes 646 à 650, parus en 2013, écrits par Kathryn Immonen, dessinés et encrés par Valerio Schiti, et mis en couleurs par Jordie Bellaire. Il s'agit du premier tome mettant en scène Sif comme personnage principal. Une connaissance superficielle de la mythologie de Thor à la sauce Marvel suffit pour pouvoir apprécier cette histoire. Le précédent tome (Everything burns) achevait un cycle d'histoires consacrées à Loki, le frère de Thor, sans rapport direct avec la présente histoire.



De nos jours, à Asgard (le domaine des dieux nordiques), la cité tremble encore sous la dernière attaque de Surtur, et Sif (une déesse) participe au sauvetage de d'Arnor (l'une des filles de Volstagg le volumineux) dans la librairie du palais. Quelques jours après, elle accepte l'invitation à manger de Volstagg et sa femme. Mais il est visible que l'esprit de Sif est troublé par une préoccupation. Elle ne peut pas accepter que les guerriers d'Asgard (à commencer par elle) ne soient pas en mesure de défendre le royaume contre les menaces extérieures et que la cité soit détruite avec une régularité alarmante. Étant une femme d'action, Sif en conclut qu'elle doit augmenter sa capacité à se battre. Elle décide d'aller trouver la personne capable de faire d'elle un berserker (une guerrière possédée de la fureur du combat à la force décuplée) : Aerndis. Son vœu est exaucé et les ennuis commencent. Heimdall (son frère) a perçu le changement de comportement chez sa sœur (du fait de son niveau anormal d'agressivité) et décide de l'envoyer dans le monde où les précédents berserkers du royaume avaient été exilés.



Dans les précédents épisodes, Kieron Gillen avait su trouver le juste équilibre pour les histoires de ce Loki en adolescent, incorporant des morceaux de légendes nordiques à la version Marvel d'Asgard, avec un personnage central ambigu et très attachant. Kathryn Immonen allait-elle faire aussi bien avec la guerrière Sif ? Elle aussi a su créer des morceaux de mythologie nordique qui tiennent la route. Immonen sait trouver comment tordre le stéréotype du berserker pour le présenter sous un jour original. Elle part du personnage de Sif (peu employé ces dernières années) en évitant soigneusement d'en faire une mère ou un centre d'intérêt romantique. Elle la définit dès le départ (avec cette scène de sauvetage) comme un individu intégré dans sa société qui y prend une part active en participant à sa défense. À partir de là, la motivation de Sif découle de sa volonté d'assurer une défense plus efficace contre toutes les factions qui prennent Asgard comme cible. Sa morphologie et les réactions des individus autour d'elle atteste bien qu'elle est une femme, mais son personnage est avant tout défini par sa motivation, plutôt que ses attributs sexuels (Valerio Schiti a même le bon goût de lui dessiner une poitrine d'une taille réaliste, et de lui donner un costume qui évite de jouer sur la surface de peau montrée pout titiller le lecteur).



La personnalité de Sif étant ainsi établie, Immonen peut alors jouer de manière discrète sur les attentes du lecteur vis-à-vis d'un personnage féminin. Là encore, elle retourne les clichés dans la mesure où le caractère de Sif est modifié par sa composante berserker. Du coup il est normal que Sif ne supporte plus les remarques sexistes (un chauffeur de taxi ayant mal choisi la cible de ses vantardises), qu'elle surpasse les hommes sur leur propre terrain du conflit en force physique, et que l'attitude protectrice de son grand frère (Heimdall) lui soit insupportable. L'intelligence d'Immonen est d'avoir traité cet aspect avec un brin d'humour. C'est ainsi que l'on peu voir le beau Fandral (très bel homme plaisant aux femmes) incapable de comprendre l'agressivité du Sif, ou encore 2 femmes effectuant des tâches ménagères (laver le sol d'un hall monumental d'Asgard) se faire rabrouer par Sif parce qu'elles acceptent cette corvée sans remettre en cause l'ordre établi qui veut qu'elle soit exécutée par des femmes. Cette composante humoristique est également développé par Schiti qui insère de temps à autre un gag visuel, soit gentil (la peluche en forme de Beta Ray Bill, un extraterrestre qui a manié le marteau de Thor), soit un petit peu noir (une créature magique décapitée qui a du mal à remettre sa tête qui a tendance à retomber), soit référentiel à l'univers partagé Marvel (la couverture du numéro 68 de "Journey into mystery" que lit l'un des enfants de Volstagg). En étant attentif, le lecteur pourra également reconnaître les personnages principaux d'une série télé (South Park).Immonen maintient également un lien avec l'univers Marvel traditionnel, puisqu'Asgard est toujours implanté sur les terres de Broxton dans l'Oklahoma, et Spider-Man fait une apparition.



L'investissement de Vitoria Schiti aboutit à des visuels assez développés qui permettent au lecteur un bon niveau d'immersion. Cela commence avec le costume de Sif, assez complexe dans ses décorations, et relativement fonctionnel avec cette plaque de protection assez souple sur le thorax. Il a apporté le même soin pour les vêtements des autres personnages, qu'il s'agisse des asgardiens ou des terriens. Sa vision d'Asgard n'est pas très originale : une architecture monumentale avec des relents nordiques moyenâgeux pour les habitations plus ordinaires (comme celle de Volstagg). Les monstres sont dotés d'une composante second degré discrète mais bien présente qui empêche de les prendre tout à fait au sérieux. Les séquences d'action sont impressionnantes et facilement lisibles, comme il sied à un comics de superhéros. Schiti fait même preuve d'un réel doigté pour représenter la furie guerrière propre à un berserker, en particulier quand Sif s'acharne en une suite de 7 petites cases (sur une même ligne) sur un monstre qu'elle a occis, avec force giclées de sang bleu, assez écœurant. Les visages de ses personnages sont très expressifs, y compris pour des sentiments qui n'ont rien de primaire, ce qui renforce la portée des réparties sarcastiques ou moqueuses. Le lecteur pourra juste regretter que Schiti (comme la majeure partie des dessinateurs de comics) estime que le décor a une importance toute relative lors des combats, et s'économise en ne les dessinant pas, ou alors de manière très esquissée.



Avec ce tome, Kathryn Immonen et Vitorio Schiti mettent en scène le personnage de Sif dans des aventures qui lui font honneur, avec une ambiance originale. Le lecteur pourra juste regretter que la trame de fond est une histoire de "bons contre les méchants" basique. Il pourra par contre apprécier que Sif est une femme qui refuse le statu quo confortable du monde dans lequel elle vit, pour essayer de changer les choses. Il aurait fallu un peu plus furie et d'ambiguïté pour que Sif passe dans la catégorie supérieure comme Glory dans The once and future destroyer. Sif peut encore progresser dans le tome suivant : Seeds of destruction.
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Journey into mystery

Ce tome contient les épisodes 646 à 650, parus en 2013, écrits par Kathryn Immonen, dessinés et encrés par Valerio Schiti, et mis en couleurs par Jordie Bellaire. Il s'agit du premier tome mettant en scène Sif comme personnage principal. Une connaissance superficielle de la mythologie de Thor à la sauce Marvel suffit pour pouvoir apprécier cette histoire.



De nos jours, à Asgard (le domaine des dieux nordiques), la cité tremble encore sous la dernière attaque de Surtur, et Sif (une déesse) participe au sauvetage de d'Arnor (l'une des filles de Volstagg le volumineux) dans la librairie du palais. Quelques jours après, elle accepte l'invitation à manger de Volstagg et sa femme. Mais il est visible que l'esprit de Sif est troublé par une préoccupation. Elle ne peut pas accepter que les guerriers d'Asgard (à commencer par elle) ne soient pas en mesure de défendre le royaume contre les menaces extérieures et que la cité soit détruite avec une régularité alarmante. Étant une femme d'action, Sif en conclut qu'elle doit augmenter sa capacité à se battre. Elle décide d'aller trouver la personne capable de faire d'elle un berserker (une guerrière possédée de la fureur du combat à la force décuplée) : Aerndis. Son vœu est exaucé et les ennuis commencent. Heimdall (son frère) a perçu le changement de comportement chez sa sœur (du fait de son niveau anormal d'agressivité) et décide de l'envoyer dans le monde où les précédents berserkers du royaume avaient été exilés.



Dans les précédents épisodes, Kieron Gillen avait su trouver le juste équilibre pour les histoires de ce Loki en adolescent, incorporant des morceaux de légendes nordiques à la version Marvel d'Asgard, avec un personnage central ambigu et très attachant. Kathryn Immonen allait-elle faire aussi bien avec la guerrière Sif ? Elle aussi a su créer des morceaux de mythologie nordique qui tiennent la route. Immonen sait trouver comment tordre le stéréotype du berserker pour le présenter sous un jour original. Elle part du personnage de Sif (peu employé ces dernières années) en évitant soigneusement d'en faire une mère ou un centre d'intérêt romantique. Elle la définit dès le départ (avec cette scène de sauvetage) comme un individu intégré dans sa société qui y prend une part active en participant à sa défense. À partir de là, la motivation de Sif découle de sa volonté d'assurer une défense plus efficace contre toutes les factions qui prennent Asgard comme cible. Sa morphologie et les réactions des individus autour d'elle atteste bien qu'elle est une femme, mais son personnage est avant tout défini par sa motivation, plutôt que ses attributs sexuels (Valerio Schiti a même le bon goût de lui dessiner une poitrine d'une taille réaliste, et de lui donner un costume qui évite de jouer sur la surface de peau montrée pout titiller le lecteur).



La personnalité de Sif étant ainsi établie, Immonen peut alors jouer de manière discrète sur les attentes du lecteur vis-à-vis d'un personnage féminin. Là encore, elle retourne les clichés dans la mesure où le caractère de Sif est modifié par sa composante berserker. Du coup il est normal que Sif ne supporte plus les remarques sexistes (un chauffeur de taxi ayant mal choisi la cible de ses vantardises), qu'elle surpasse les hommes sur leur propre terrain du conflit en force physique, et que l'attitude protectrice de son grand frère (Heimdall) lui soit insupportable. L'intelligence d'Immonen est d'avoir traité cet aspect avec un brin d'humour. C'est ainsi que l'on peu voir le beau Fandral (très bel homme plaisant aux femmes) incapable de comprendre l'agressivité du Sif, ou encore 2 femmes effectuant des tâches ménagères (laver le sol d'un hall monumental d'Asgard) se faire rabrouer par Sif parce qu'elles acceptent cette corvée sans remettre en cause l'ordre établi qui veut qu'elle soit exécutée par des femmes. Cette composante humoristique est également développé par Schiti qui insère de temps à autre un gag visuel, soit gentil (la peluche en forme de Beta Ray Bill, un extraterrestre qui a manié le marteau de Thor), soit un petit peu noir (une créature magique décapitée qui a du mal à remettre sa tête qui a tendance à retomber), soit référentiel à l'univers partagé Marvel (la couverture du numéro 68 de "Journey into mystery" que lit l'un des enfants de Volstagg). En étant attentif, le lecteur pourra également reconnaître les personnages principaux d'une série télé (South Park).Immonen maintient également un lien avec l'univers Marvel traditionnel, puisqu'Asgard est toujours implanté sur les terres de Broxton dans l'Oklahoma, et Spider-Man fait une apparition.



L'investissement de Vitoria Schiti aboutit à des visuels assez développés qui permettent au lecteur un bon niveau d'immersion. Cela commence avec le costume de Sif, assez complexe dans ses décorations, et relativement fonctionnel avec cette plaque de protection assez souple sur le thorax. Il a apporté le même soin pour les vêtements des autres personnages, qu'il s'agisse des asgardiens ou des terriens. Sa vision d'Asgard n'est pas très originale : une architecture monumentale avec des relents nordiques moyenâgeux pour les habitations plus ordinaires (comme celle de Volstagg). Les monstres sont dotés d'une composante second degré discrète mais bien présente qui empêche de les prendre tout à fait au sérieux. Les séquences d'action sont impressionnantes et facilement lisibles, comme il sied à un comics de superhéros. Schiti fait même preuve d'un réel doigté pour représenter la furie guerrière propre à un berserker, en particulier quand Sif s'acharne en une suite de 7 petites cases (sur une même ligne) sur un monstre qu'elle a occis, avec force giclées de sang bleu, assez écœurant. Les visages de ses personnages sont très expressifs, y compris pour des sentiments qui n'ont rien de primaire, ce qui renforce la portée des réparties sarcastiques ou moqueuses. Le lecteur pourra juste regretter que Schiti (comme la majeure partie des dessinateurs de comics) estime que le décor a une importance toute relative lors des combats, et s'économise en ne les dessinant pas, ou alors de manière très esquissée.



Avec ce tome, Kathryn Immonen et Vitorio Schiti mettent en scène le personnage de Sif dans des aventures qui lui font honneur, avec une ambiance originale. Le lecteur pourra juste regretter que la trame de fond est une histoire de "bons contre les méchants" basique. Il pourra par contre apprécier que Sif est une femme qui refuse le statu quo confortable du monde dans lequel elle vit, pour essayer de changer les choses. Il aurait fallu un peu plus furie et d'ambiguïté pour que Sif passe dans la catégorie supérieure comme Glory.
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Clair-obscur

Il s'agit d'une histoire complète et indépendante, d'abord publiée sous la forme de webcomic, puis sus format papier pour la première fois en 2010.



L'histoire s'ouvre sur une femme assise sur une chaise qui attend sagement que quelqu'un vienne l'interroger. Il y a pour tout ameublement une table nue et 2 chaises. Un homme entre, il porte un plateau avec une carafe et 2 verres. Il sort et un autre homme entre apportant une liasse de feuillets qu'il pose sur la table. Les feuillets s'envolent vers le haut. La scène change pour un retour en arrière. Dans une gare parisienne, 2 femmes se sont leurs adieux. Il est évident qu'elles sont liées par les liens du sang et que celle qui part usurpe l'identité de sa soeur pour bénéficier de ses papiers en règle. L'histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale à Paris, sous l'occupation. Une personne pénètre dans la pièce de la première scène pour interroger la jeune femme. Il apparaît qu'elle est une conservatrice de musée qui fait tout son possible pour que les oeuvres d'art du musée où elle travaille ne disparaissent pas et soient pas emmenées par l'occupant allemand. De son coté, l'officiel allemand tente de comprendre comment sont gérées ces œuvres d'art, afin de pouvoir rapatrier les plus pertinentes en Allemagne. Il s'en suit une partie de cache-cache, d'affrontement de volonté et même confrontations de convictions.



L'éditeur Top Shelf est spécialisé dans les comics qui sortent de l'ordinaire et dont les auteurs ont une certaine ambition littéraire (ou autre). J'ai donc été assez surpris de voir apparaître un récit des époux Immonen dans leur catalogue. Madame (Kathryn) s'est plutôt fait connaître en écrivant des séries de superhéros (par exemple une aventure des Runaways Homeschooling en VO, ou une aventure de Wolverine & Jubilé, ou de Pixie) et son époux (Stuart) en les dessinant (par exemple les New Avengers de Bendis dans Siège ou les Nextwave de Warren Ellis). Ici, aucun superhéros et un récit très ambitieux en termes de narration qui s'adresse à des adultes prêts à faire un effort de lecture.



Pour commencer, les illustrations de Stuart Immonen n'ont rien à voir avec le style qu'il emploie pour les histoires de superhéros. Ici il utilise une approche très dépouillée et stylisée et il utilise le noir & blanc. Les visages se rapprochent du simplisme des smileys (à l'opposé du photoréalisme). Il y a un simple trait pour chaque sourcil et un simple point pour figurer l'œil. Malgré cette approche minimaliste, les expressions des visages traduisent des sentiments complexes. Chaque personnage dispose d'une morphologie qui le rend unique et tous les visages sont distincts les uns des autres. Stuart Immonen fait preuve d'une grande maîtrise formelle dans chacune de ses illustrations et dans la composition de ses planches. Il n'a recours qu'à des formes géométriques les plus simples possibles, avec des à-plats de noir massifs qui mangent parfois les visages. Son style oscille entre des personnages rendus à la manière d'Hergé, des décors (en particulier les rues de Paris) qui évoquent parfois le travail de Tardi, et des cases qui s'approchent de l'abstraction par l'utilisation de formes géométriques pour l'ombre qui mange les détails tout en faisant apparaître de singulières compositions. L'ensemble de ces approches graphiques s'amalgame harmonieusement pour un résultat d'allure trompeusement simple et très facile à lire. Il s'en dégage une ambiance noyée dans les zones d'ombre, qui convient parfaitement à ce récit sophistiqué.



Kathryn Immonen construit son récit sur 2 temps différent : celui de l'interrogatoire et celui des retours en arrière qui éclairent peu à peu les circonstances. Tout n'est pas explicite et il appartient au lecteur de relier les points du récit entre eux, ainsi que de déduire les motivations des personnages à partir des dialogues. L'enjeu relatif aux œuvres d'art des musées parisiens correspond à une réalité historique de la période retenue (la seconde guerre mondiale). Mais l'enjeu de la partie qui se joue entre Ila Gardner (la conservatrice) et Rolf Hauptman (l'officier allemand) ne se limite pas à la conservation de ses éléments patrimoniaux. L'un comme l'autre, ils sont confrontés à l'absurdité de leur situation et à la perte de repère quotidien du fait de la guerre. En particulier, Ila Gardner constate chaque jour la disparition arbitraire des individus qu'elle a l'habitude de côtoyer, tel que son boulanger. Cette réalité mouvante contraint les individus à remettre en question le sens de leurs actions, le sens de leur vie. Immonen emmène le lecteur vers un questionnement philosophique (s'apparentant au point de vue de Martin Heidegger) tout en restant dans le registre d'une histoire simple. Et puis, au fur et à mesure que l'affrontement des convictions des 2 personnages avance, il apparaît que la question du classement des œuvres d'art peut se transposer à celui des humains imposé par le nazisme.



Je ne m'y attendais pas : à partir d'un récit tout simple et d'illustrations toutes simples, les époux Immonen emmènent leur lecteur au travers d'interrogations existentielles complexes. Il n'y a pas à proprement parler de résolution dans ce récit, il s'agit plus d'un voyage qui transforme les personnages principaux. La guerre n'est qu'un danger diffus de tous les jours ; il n'y pas de méchants soldats nazis caricaturaux. Il y a des circonstances extraordinaires qui font perdre leurs repères et leur cadre de référence à des individus normaux.
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Avengers Vs X-Men, tome 2 : Conséquences

¿Qué sucede al gran Cíclope luego de su aparatosa derrota y sobre todo de los crímenes cometidos por él cuando tuvo el poder de un Dios de la mano de la Fuerza Fénix? La respuesta está en este libro, que contiene 4 números de buena calidad tanto argumental como ilustrativa.Recuerdo los días de tensión luego de la tragedia para Cíclope, de héroe a villano, de gran líder a haber caído en lo más bajo quizás de toda su vida. Llega a la cárcel por primera vez y ahí pasa un conjunto de aventuras, nos hace pensar que quiere deprimirse y dejarse llevar pero al final como siempre renace con una nueva idea, la revolución.
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X-Men (v4) n°7 : Nouveau Mutant

Cet ouvrage a fait l'objet d'une distribution en kiosque lors de sa parution. Publiés indépendamment aux États-Unis, les récits qui le composent sont :

- All New X-Men (épisode 14)

- Uncanny X-Men (v3) (épisode 8 et 9)

- Cable and X-Force (épisodes 10, 11 et 12)
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Journey into mystery

Sympathique même si elle n'est pas de très haute volée, cette histoire, très bien dessinée par Valerio Schiti, a le mérite d'être distrayante et de changer un peu des sagas consacrées à Thor, tout en donnant la vedette à un personnage secondaire féminin, charmant et à fort caractère.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
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Clair-obscur

Kathryn & Stuart Immonen sont des stars des comics, et si avec ce «Clair Obscur» ils ont choisi de s’éloigner de leur zone de confort pour se saisir d'une problématique plus intello, leur univers de prédilection est tout à fait perceptible dans leur traitement graphique, très cinématographique de cette question des spoliations nazies et plus largement de l’Occupation. Excellent
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Clair-obscur

(LX971) Malgré un titre prometteur et une présentation soignée, un BD froide et dépourvue d'émotions. Je n'ai jamais réussi à éprouver la moindre empathie pour les personnages et l'histoire semble artificielle et lointaine. Non (malheureusement) pour le Prix

(EM971) Graphisme vraiment très très convaincant pour un scénario qui ne l'est, malheureusement, absolument pas. C'est compliqué, pas clair. On s'ennuie. C'est long. On ne s'attache pas aux personnages. Seul le graphisme, vraiment très bon, a su me captiver. NON pour le prix.

(IK971) Une thématique sur l'art et un graphisme prometteurs, mais un album au final assez décevant du point de vue du scénario. C'est confus et non exempt de longueur, voire langueur...Non pour le Prix.
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Clair-obscur

tuart Immonen offre une démonstration d’efficacité, aux dépens de l’émotion. Malgré ces quelques défauts, sans doute inhérents au projet, ce one-shot demeure un album original et maîtrisé, d’une élégance certaine.
Lien : http://www.bodoi.info/clair-..
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Clair-obscur

Clair obscur aurait pu constituer une jolie variation sur la part d'ombre et de lumière de chacun. Il n’en est rien, hélas !
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Avengers : Origins

Un album globalement intéressant, qui montre l’émergence de talents venus d’Europe avec leur style propre.
Lien : http://www.bdencre.com/2012/..
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