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Critiques de Lars Iyer (6)
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Wittgenstein Jr

Wittgenstein Jr est le surnom donné à un prof de philo à Cambridge. Physiquement il n'a rien du philosophe mais sa façon de s'habiller et se comporter le rappelle fortement and of course ,il enseigne "la logique philosophique " et il est autrichien. Une classe initiée avec quarante-cinq élèves,qui au bout de quatre semaines plus que douze,douze qui ne pigent rien à ce qu'il raconte.Ce type est un mystère pour tous. Mais est-il vraiment un mystère ou juste son comportement et sa façon d'enseigner assez particulière qui le suscite ?

Les élèves ,tous POSH ( BCBG), et mixte d'origine, sauf un,le narrateur Peters,boursier, l'appelle le génie, et invité un par un chez lui, scrutent les moindres détails de sa vie quotidienne. Ils apprennent qu'il avait un frère ,brillant mathématicien ,entré à Oxford à 15 ans et suicidé à 20. De quoi leur donner la pêche !

Une satire mordante de la conception de la philosophie comme matière privilégiée ouverte à une élite et des milieux universitaires British huppés. La philosophie qui normalement donne la réponse (?) aux maintes questions de la vie, ici reste sans réponse. Wittgenstein Jr , philosophe tourmenté. ne pose que des questions et voudrait que ses étudiants apprennent à penser, y trouver des réponses avec leurs pensées propres. Mais eux nagent dans une vacuité sans fin,essayant de la combler avec alcool, drogue et fast-sex, une vacuité créé par trop de possibilités et moyens à disposition....l'insoutenable légèreté des élèves face aux tourments du philosophe et ses questions existentielles sans réponses......menant à la folie.

L'auteur sème à travers tout ces discours sérieux,avec un style d'écriture particulier ( qui m'a fait penser à Thomas Bernhard avec son rythme, phrases courtes sans verbe et style répétitif ) et beaucoup d'humour, des scènes et dialogues délirants de la vie des douze étudiants.

Je ne pense pas qu'il est nécessaire de connaître profondément le vrai Wittgenstein et sa philosophie pour apprécier ce livre( moi personellement connais que le minimum, lu chez Wiki)

Il fut lui aussi d'abord élève à Cambridge ,faute de diplôme,passant rapidement par la suite au statut de doctorant et y enseignant la philo. Il avait aussi un frère qui s'est suicidé et un ami-éléve et plus, comme Peters à Cambridge.Et comme Jr. il agonisait sur la Logique et la nature de la philosophie , essayant d'en imaginer la fin.

L'auteur lui-même est prof de philo à l'Université de Newcastle upon Tyne.

Une lecture qui bouscule, amuse ( humour noir) et instruit, car finalement j'ai traîné sur internet pour me documenter sur Wittgenstein.

Malheureusement il n'est pas encore traduit en français mais ça ne tardera pas , puisqu'il l'est déjà dans plusieurs langues.
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Nu dans ton bain face à l'abîme

Voici un court manifeste littéraire à mettre entre les mains de tous les lecteurs que nous sommes. Où va la littérature ? La quoi ? Les auteurs de livres sont-ils encore des écrivains ou des vendeurs ?



C'est un discours pugnace, qui secoue le cocotier en une cinquantaine de pages et cela fait du bien de temps en temps.



Courrez l'acheter, cela ne vous prendra guère de temps de le lire, mais vous fera certainement réfléchir.
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Nu dans ton bain face à l'abîme

Comment, en quelques lignes aussi bien senties que possibles, résumer, éplucher, critiquer un tel texte, sans en faire un fastidieux décalque mais sans le trahir non plus ?



Car Nu dans ton bain face à l'abîme est, c'est même son sous-titre, un MANIFESTE LITTÉRAIRE, c'est à dire cette forme assez singulière (et relativement rare dans l'histoire) d'oeuvre, souvent assez brève, généralement très polémique et engagée, une profession de foi tachant d'exprimer une position forte, se voulant souvent irrécusable, une prise de position inévitable (au moins pour son auteur). Dans une certaine mesure, c'est aussi un Cri !



En l'occurrence, Lars Iyer, universitaire, philosophe, essayiste et romancier nous annonce (une fois encore, aurait-on envie de lui rétorquer. Sauf qu'en ces quelques quarante pages, notre philosophe fait mouche à plusieurs reprises) que la Littérature est morte.



Dans une style d'une limpidité et d'une efficacité rares, Iyer nous conte donc comment ce fait put être possible, de l'écrivain de jadis, quasi divinisé, assénant son génie, ses prophéties littéraires du "haut de la montagne" * jusqu'à l'émergence de tout un peuple d'écrivaillons, blogueurs, auteurs au petit pied, logographes insatiables de phrases creuses, de célébrité et d'argent plus ou moins facile.

Puis, à la manière d'un chirurgien, il nous explique comment ce que nous nommons encore du nom sacré de Littérature est devenu un "Cadavre fantoche" *. Poursuivant, il passe de la description théorique à l'étude de trois cas pratiques, exemples parfaits et complémentaires, selon Iyer, d’œuvres ayant pris fait et cause pour cette mort, décidant même d'affronter son décès non sans talents mais décidément "Malades de Littérature" *.

Enfin, parce qu'à a fin des fins, lorsque le gratte-papier ayant admis ne jamais pouvoir devenir un Auteur, à la manière ancienne, se sera remis à "écrire à la veillée" *, il ne restera plus qu'à découvrir "le dernier os inviolé", après que tous les charognards auront fini de se nourrir de la bête morte.



Aussi étrange que cela puisse paraître, cet espèce de coup de grâce fait à la Littérature -telle qu'on pouvait la concevoir jusque dans les années 60, et qui aurait survécu dans les esprits jusqu'aujourd'hui, mais plus par habitude et facilité que selon un principe d'efficience- n'est pas absolument pessimiste. Certes, on sent un vrai regret sous la plume de l'essayiste, d'avoir la certitude que des œuvres de la portée uasi révolutionnaire ET désespérée d'un Rimbaud, d'un Hamsun, d'un Walser, d'un Bataille, d'un Kafka ou de quelques autres ne pourront plus advenir. On comprend son énervement à cette surmultiplication de textes (d'ici peu, il y aura eu plus de livres créés par l'homme que d'être humains ayant jamais foulé cette terre), à cette facilité trompeuse d'avoir accès à tous ces titres, n'importe où, n'importe quand, de pouvoir s'instituer écrivain après avoir tracé quelques mots sur un blog, à cette "légion d'idiots -nous tous", à cette multiplication des "niches", à cette quasi disparition de l'Auteur qui s'insurge, qui risque sa peau, qui est dedans et en-dehors à la fois, constatant qu'aujourd'hui la célébrité, éphémère, d'un prosateur et de ses livres tient plus au nombre d'exemplaires vendus qu'à la qualité véritable de ce qu'il a pondu, tandis que la Littérature ne vaut désormais plus rien, aussi sens figuré comme au sens économique, etc, etc, etc.



Il regrette sans nul doute, avec un art consommé de la formule et du cynisme, que tout cela soit ainsi au détriment de ce qui ce fut. Pourtant, ici et là, on devine que Lars Iyer n'est pas aussi déprimé que cela pourrait sembler de prime abord. Parce qu'il y a cet "os inviolé" d'où surgira, peut-être, quelque chose de totalement autre que ce que nous avons connu en des temps -supposément ?- meilleurs.



Que l'on accepte ou pas les thèse de l'auteur, que l'on soit en accord total ou en profond désaccord avec lui, ce court mais vivifiant -comme un gros coup de vent de nord-est- Manifeste ne laisse pas de nous obliger à réfléchir sur ce qu'est, ou pas, la Littérature. Sur ce que nous attendons -ce que nous sommes en droit d'attendre- encore d'elle, pour peu que nous la déclarions toujours vivante, pour nous-même ou pour nos société "post-modernes", telles que survolées par Lars Iyer.





* les mots entre guillemets et suivi d'une astérisque sont les titres des courts chapitres du texte.
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Nu dans ton bain face à l'abîme

Vers 1850, un critique dont tout le monde a oublié le nom avait professé la fin de la littérature, sa mort, sa disparition, et pourtant : elle est pourtant bien vivante, quoique malade peut-être. Les ouvrages dans une veine désenchantée traitant des possibles fins de la littérature sont légion et bien souvent très intéressants, parce qu'au fond, ils permettent quand même de questionner notre rapport à la littérature dite contemporaine, et plus encore : de cerner un peu mieux de quoi on parle. Nu dans ton bain face à l'abîme, le manifeste littéraire après la fin des manifestes et de la littérature fait partie de ce type d'ouvrages. Bien que très court, il est très original et commence par cette question : "C'était quoi la littérature ? C'était la littérature de Diderot, Rimbaud, Walser, Gogol, Hamsun, Bataille et surtout de Kafka : révolutionnaire et tragique, (...)", pour ensuite évoquer la cause du grand déclin, où plutôt les causes, parce qu'il n'y en aurait pas qu'une - cela serait trop simple. La littérature d'aujourd'hui est, pour Lars Iyer, lui-même romancier, philosophe et grand connaisseur de l'œuvre et de la pensée de Blanchot, "un produit comme les autres", qu'il qualifie alors de "remarquable, exquis, laborieux, mais toujours petit" car "aucun poème ne fomentera de révolution, ni de roman ne défiera la réalité, plus maintenant". Ce livre a, dans sa première partie, quelque chose de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier où Stig Dagerman notait avec une certaine lucidité (et un peu d'amertume sans doute) que "Thoreau avait encore la forêt de Walden - mais où est maintenant la forêt où l'être humain puisse prouver qu'il est possible de vivre en liberté en dehors des formes figées de la société ? ", tandis que Lars Iyer note de son côté dans un chapitre dédié à Enrique Vila-Matas : "c'est seulement au bord de l'abîme que nous nous souvenons de ce qui est intouchable". Le directeur des éditions Allia, Gérard Berréby, ne s'y est pas trompé en faisant traduire ce petit texte, car il est essentiel, et, malgré un certain découragement envers la littérature contemporaine, aborde celle de Kafka, Thomas Bernhard et Bolano, ce qui donne immanquablement des envies de lectures ou de relectures. À l'heure des poètes qui rentrent dans une librairie sans regarder les livres, des écrivains qui collent à la réalité pour donner sur papier un équivalent de mauvaise série télévisée (mais sans l'image, et parfois sans le son), c'est à cette heure imprécise et inquiète qu'il est bon de regarder dans l'abîme, car celui-ci est oubli et, donc, apaisement. Et nu dans son bain c'est encore mieux.
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Nu dans ton bain face à l'abîme

NUL.

J'ai du mal à comprendre, que l'on puisse se torturer l'esprit pour une appréciation personnelle de ce qu'est une façon de raconter à une autre personne avec des mots écrits une sensation quelle qu'elle soit.

C'est pédant, c'est moqueur, c'est se prendre pour ce que l'on est pas.

On s'en fiche quand on est lecteur si ce qu'on lit est considéré ou pas comme de la littérature ! Si les mots que l'on voit nous racontent quelque chose qui nous plait à le lire, tant mieux, mais ce gout, chacun en appréciera différemment la saveur, et ce n'est pas ce Lars Lyer qui va y changer quelque chose.

Je ne suis pas prêt à relire un seul livre de cet auteur.
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Nu dans ton bain face à l'abîme

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