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4.15/5 (sur 13 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Deva , le 19/10/1968
Biographie :

Laura Francisca Pavel a publié un premier recueil de poèmes intitulé Trucuri urbane [Scénarios urbains] chez OMG, en 2022, nominé pour les Prix Sofia Nădejde et récompensé respectivement par le Prix BAC-FEST du Livre de poésie de l’année 2022 et le Prix du Livre de poésie de l’année 2022, première catégorie, décernée par l’ARCCA (Association roumaine des créateurs et artistes culturels). Son deuxième recueil de poésie, Acţiuni şi protocoale [Actions et protocoles], est paru en 2023, également aux éditions OMG. Un troisième volume de poèmes, intitulé Zona de surescitare [Zone de surexcitation], devrait paraître en 2024. Elle est professeur à la Faculté de Théâtre et de Cinéma de l’Université Babeş-Bolyai. Sous le nom de Laura Pavel, elle signe plusieurs volumes de théorie et de critique littéraire et théâtrale, dont deux ont jusqu’à présent été également publiés à l’étranger : Dumitru Tsepeneag et le canon de la littérature alternative, traduit en anglais par Alistair Ian Blyth, Dalkey Archive Press (2011) et Ionesco. L’Antimonde d’un sceptique, traduction en italien de Maria Luisa Lombardo, Arachne Editrice (2016). Pour le livre d’essais le plus récent, Personnages de théorie, êtres de fiction (Institut européen, 2021), elle a remporté le prix Tudor Vianu — pour la théorie de la littérature et de la culture, décerné par le Musée national de la littérature roumaine.
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Source : éditeur
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Pensé pour les annales

L’incident ou du moins ses conséquences ?
Des vagues d’humidité,
Air dense comme de serre, au-dessus
de l’ostentation des gestes amples.
Ceci est le cadre,
il permet l’action
sans la rendre nécessaire
Il déclenche l’atmosphère
sans la figer, sans l’imposer, non
Le conflit, ses conséquences ?
Une forme de timidité, de maladresse morne
qui persiste dans les pleurs transparents
Mais pleurer n’est pas réel,
il est pensé pour les annales, Bas Jan,
ou s’il est réel, trop ostentatoire.
S’il est ostentatoire, il n’est pas pour autant timide,
pas même pour l’amour du paradoxe,
c’est par orgueil et lutte.
Même ainsi, lui non plus il ne décide pas
de l’atmosphère
Il la pressent seulement, la hume
Et, eh bien !
Même ce reniflement n’est pas à toi.
(L’événement, ses conséquences ?)
Il semble seulement te prévenir, Bas Jan,
de te frayer un chemin dans l’air dense,
dans ta propre disparition.
Les annales tout aussi immatérielles, éphémères
Elles n’enregistrent point ta disparition
Ne la figent pas, non
Ne l’encadrent pas, dans l’orgueil et la lutte.
Ton absence — nous la laissons perler sur
l’ostentation des gestes amples.

(p. 57)
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Il ya des jours fades de vacances
quand je m'assoupis sur le béton glissant au bord
de la piscine,
avant mon réveil, l'eau s'est entièrement écoulée,
un cygne en caoutchouc est coincé dans le siphon,
il a mes yeux
ni la pureté, ni le complexe de diva ne le préoccupent,
ne le hantent.
Les yeux avec lesquels il me fixe ont la perfection
des polymères,
dépourvus d'expression, exhalant le pétrole.
Sa présence m'encourage à faire un saut
Ce serait un geste éloquent,
bien qu'improbable.

Avec lui dans mes bras, je me plonge dans le mélodrame
comme dans des lupanars de cynisme et de paresse.
Je sais grâce à McEwan (et même grâce à Netflix) que
les petits mélodrames demandent à être construits avec
précision
tels que les grands crimes.
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On peut reconnaître ici
un style difficile à maîtriser,
un scénario où le geste ne t'appartient plus,
tu es condamné à courir immobile,
à t'enliser suivi d'un
saut en arrière jusqu'en 1909
au manifeste futuriste
qui tue le clair de lune,
le premier fantôme, le premier rêve étrange
l'éclat, la candeur, le désir de la lune
et tout le reste.
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Comme tout un chacun, toi aussi, tu as un frère imaginaire

Il ne cache pas grand-chose… comme tout le monde là-bas
quelques tendances narcissiques,
des histoires péniblement rassemblées,
scénarios suicidaires,
des orgies à 3 h du matin,
vieux papiers, un énorme tas de vieux papiers et
des notifications
morceaux de futur préemballés
Douces émotions.
Toi seul et ta peluche préférée
vous n’avez pas de petits os à lui écraser.

Advient tout ce que tu voulais qu’advienne, tout ce qui était
prévu. Y compris l’inattendu
également préemballé.
Une lumière dans le plasma qui se colle à toi
Nage vers lui
Suis les signes. Suis l’absence de signes.
La perméabilité de la membrane
est totale.

(traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
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Bienfaisance

Nous entrons dans l'imposant bloc des années 80
Il est construit pour les travailleurs de l'usine d'outillage lourd
Cette information digne de tout respect nous est répétée
Et regarde, ici on peut nous aussi profiter d'un brin de respect
Ou de mépris, qui est aussi une forme de respect.
Nous sommes accueillis de temps en temps
par une assemblée de citoyens
avec des "standing ovations".
C'est le scénario, je me dis, laisse tomber,
le moment viendra aussi pour la moquerie
les querelles rituelles, la gymnastique d'entretien
le sexe tôt le matin
une avalanche de générosité
un gros câlin
assez pour fixer fermement les murs en béton.
Les dépressions du dimanche se transforment soudainement
en un optimisme collectif.

Nous reconnaissons cette forme de bienfaisance
Nous sommes éternellement redevables
envers qui prend soin de nous
Du plaisir gratuit, on en distribue ici
[...]

P. 25
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Ce qui était prévu

D’abord une prière impertinente :
« Dieu, aide-moi à ne jamais mourir. »
Vient ensuite l’apprêtage quotidien,
tout son arsenal : le blaireau,
l’alcool désinfectant, le soupir, le trajet,
les gribouillages sur les murs de l’usine sucrière, pour te donner du courage
la satisfaction de pointer, l’élan patriotique,
l’égratignure obligatoire,
les émotions dessinées calligraphiquement,
à même l’asphalte.
Tout cela, plus un pauvre petit secret
qui fait de toi un minoritaire
remontant à l’époque où Nicholson et Singer
construisaient le modèle de la mosaïque fluide.

(traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
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Advient tout ce que tu voulais qu'advienne,
tout ce qui était prévu. Y compris l'inattendu
également préemballé.
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Garde ton rang

Quand advient le grand événement
Tu sais bien que ce n’est pas toi qu’il cherche
Non, pas la première personne
Non, pas l’exaltation sur des échasses
Non, pas le destin, non

Il cherche ton acceptation
Et l’absence
de la troisième personne, celle qui sonne faux
et la disponibilité jusqu’à la nausée

Si le grand événement vient
Reste en rang, ne lève pas les yeux,
Ne laisse rien t’échapper
Rassemble, serre le poing
Souffle en vue de l’évaporation
Eteins,
descends.
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Au-dessus de la métropole

Au-dessus de la métropole vous balancez vos jambes
en contrepoint
jusqu’à ce que vos ongles deviennent noirs.
Vous attendiez ce jour avec impatience !
Votre complicité est patiemment réparée.

Riez un peu, juste un peu, et seulement un sur trois.
Le plus vulnérable d’entre vous est
toujours le plus strident.
Vous les autres choisissez de ne pas gâcher
avec d’âpres bruits
cette chaîne de tendresse calculée.

Vous êtes né zélés, vous vous êtes entraînés à être disponibles.
La vigilance perle de vous comme un nectar, la vigilance et
l’esprit de scout. On se met en route ?
Sautez ensemble en vous tenant la main
guère crispés, sereins

Vous arrivez à une sorte de prairie, mais l’herbe y est brûlée,
Vous vous allongez, haletants, sur le sol dégarni,
Vous vous tenez toujours la main, vos yeux pétillent,
vos esprits abreuvés
en xanax et coton, avec ferveur

Voici la marge, on nous coupe,
on nous gronde, on nous pardonne.

(traduit du roumain par Gabrielle Danoux)
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Pastel

Tout roman policier,
toute narration SF, tout
roman réaliste old school
qui ferrait un bon film
se termine par une perte dans le paysage,
un relativement doux
éloignement du but
un état de retraite
dans une sorte de bien-être écologique
accompagné d’un bourdonnement rythmique
de faucheurs

Le coupable est en détention
l’objet anthropomorphe s’est avéré
d’une utilité limitée,
les cris s’apaisent,
les orgueils sont enfouis.
Reste derrière eux
ce délicieux paysage provincial
le fragment de forêt presque intact,
la fumée bohème jaillie d’une Bentley d’entre-deux-guerres,
le capot à la brillance acre comme celle de l’onyx
sur la parcelle vierge de colline ou de plaine,
au-dessus de l’horreur à peine révolue.

Les coupables et les complices,
la cavalcade de disparitions
d’artifices, de sacrifices
de la vie domestique
se résorbent en un seul point.
Un morceau de colline
a une légère vibration,
la lumière calme, provinciale révèle
une haie bien entretenue,
une toile végétale
qui engloutit des pivoines et des hortensias
pêle-mêle, un désordre contrôlé
épanchement environnemental.
Un salon de manoir Belle Époque
devient étroit comme le creux d’un arbre
d’où sort une main, une tête potelée,
une entité toujours disputée

Le sentiment d’un accomplissement
advint invariablement
malgré l’horreur à peine révolue.
Les insectes gluants ne te lâchent pas la grappe
jusqu’à ce que le paysage se referme
devant toi, en plein jour, tour de magie
avec les Érinyes aussi.
L’endroit se rétrécit d’abord
implose en une ligne courbe
puis en un point qui tourne
avec tous les autres points
simultanément
immobilité vibrée

Jusqu’à la nouvelle prise de position
du héros, criminel ou détective,
le point tournant est un furet
furetant les guérets,
les contrées.
Son quotidien
se déroule sans obstination.
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