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Citations de Laure Buisson (40)


Timidement, tu t’abandonnes au désir d’explorer son corps, d’en apprendre les lignes et d’en connaître les faiblesses. Ses mains flânent sur ton corps, s’attardent sur tes seins et à l’intérieur de tes cuisses. Ton cœur que tu pensais si sage et dont les frétillements pour un mot d’amour murmuré te rendait honteuse, s’emballe à la violence d’une étreinte. Tu t’accroches à Lui. Le suivre là où il t’emmène.
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On donne son avis. On débat de l’obsolescence ou non du classement des blancs du Dit des vins de France, établi par Philippe Auguste après la « Bataille des vins » qu’il organisa en 1224(11). On vante le claret du Bordelais, rosé tant aimé des Anglais. Et l’on trinque au schisme de la chrétienté qui aura au moins permis l’apparition sur les tables des banquets du vin rouge de Chateauneuf, de Saint-Pourçain et de Beaune, découvert par le pape Clément V après son installation en Avignon. Mon Dieu qu’il est bon de boire et de manger !
Les cris, les rires et les chants de l’assemblée te parviennent en écho. Les valets et convives ne sont que des silhouettes furtives jouant à cache-cache avec les lumières des candélabres. Aussi pâle et immobile qu’une statuette en ivoire, tu te perds dans la contemplation de ton assiette en argent. Elle est imbriquée dans une jolie doublure aux contours ajourées pour que tu ne te brûles pas. Comment pourrais-tu te brûler ? Elle est vide. Comme ton hanap. Tu ne manges ni ne bois. Tu résistes pour leur montrer à tous que tu es capable de contrôler tes émotions, de maîtriser tes passions. Jeanne de Belleville sera une parfaite épouse.
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Ne sois pas intimidée, prends place à la plus petite table. Celle qui est dos à la cheminée. Elle est centrée et perpendiculaire aux autres, la table d’honneur. Tu es la reine du jour. Vont s’asseoir à ta droite Geoffroy, sa mère, la baronne de Châteaubriant, son oncle ; et à ta gauche ton frère Maurice et son épouse, ta mère et l’évêque.
Face à vous, les convives s’installent selon leur rang. Ils sont nombreux. Toute l’aristocratie de Bretagne, du Poitou et des régions avoisinantes s’est déplacée.
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Le temps te dure de veiller au bon fonctionnement d’un château, tu t’impatientes de donner très vite à Geoffroy des enfants, des fils qui assureront avec courage et dignité la perpétuation des Châteaubriant, des filles qui scelleront des alliances flatteuses. Tes poupées viennent de s’endormir et tu penses à celles de tes futurs enfants.
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"  De cet anneau je t’épouse et de mon corps je t’honore ; cette dot je te donne. » Ta main paraît si frêle lorsque Geoffroy glisse l’anneau d’or à ton majeur droit. La patte d’un épervier tombé du nid qu’un fauconnier équipe de jets et d’une campanelle, lanières de cuir et grelot qui le ramèneraient à la volière s’il partait trop loin. Jeanne, oisillon de proie tout juste apprivoisé, tu t’habitues à l’idée de cette nouvelle vie qui t'attend.
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Veuf âgé de vingt ans, Geoffroy huitième du nom est l’un des barons les plus regardés. Toutes les filles et veuves bien nées en rêvaient et c’est toi, Jeanne, qui es l’élue. Ton frère t’a souvent raconté combien l’arrivée aux convocations de l’Ost des barons de Châteaubriant, suivis du long cortège de leurs vassaux, de leurs chevaliers et de leurs écuyers, force le respect et l’admiration des autres seigneurs. Et quelle importance qu’il ait la réputation d’un homme dur, taiseux, matois et autoritaire ! Toi, du haut de tes quatorze ans, tu t’apprêtes à devenir la dame de Châteaubriant.
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Les conversations en français se heurtent de plus en plus fort aux falaises bretonnes qui les renvoient, brisées en mille échos : le navire français est proche. Comme chaque instant précédant un abordage, la Lionne sanglante ressent la tension de ses hommes, cette rage mêlée à la peur où ils puisent leur courage.
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Qui pourrait faire chavirer ton cœur, Jeanne ? Un homme beau et fort dont le charme et la vigueur du corps reflètent ceux de son âme et gagent ceux de vos futurs enfants. Un être courageux et noble, qui ignore lâcheté, paresse et couardise. Un chevalier respecté pour son ardeur au combat lors de tournois ou de batailles. Un seigneur vaillant, hardi et généreux dont la fortune t’assurera une vie confortable.
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Ta mère reçoit des poètes, des écrivains et des musiciens. Elle prend part au jeu de l’amour courtois, né il y a quelques siècles non loin de là, avec Guillaume le Troubadour à la cour d’Aquitaine. Elle y excelle. Se substitue aux héroïnes de ses lectures et se délecte du désespoir de certains de ses amants. Pauvre Peyre Milhon, premier maître d’hôtel du comte du Poitou, venu de sa Provence natale. Un gentilhomme transi d’amour pour la belle Létice à qui il écrit son bonheur de la retrouver après le travail. Et qui ne reçoit rien en retour, sinon du mépris. Ainsi vont les règles de ce badinage : veuve et d’un rang social supérieur à lui, ta mère est inaccessible, elle est la partenaire idéale de ce jeu où l’amant montre son talent en chantant ses sentiments. Il lui soupire son adoration, se dit prêt à affronter la honte et le déshonneur, accepte la souffrance avec délice dans l’espoir de connaître le feu d’une nuit d’amour. Qu’il n’aura pas.
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La piété, la charité, le prestige, ta mère n’en a cure. L’indépendance, peut-être, mais la sienne. Sa nouvelle vie de femme dégagée des contraintes de la vie conjugale lui sied à merveille. Les hautes murailles de la forteresse de Palluau résistent aux tirs des trébuchets, ses fossés freinent les invasions, ses tours de garde préviennent de l’arrivée d’envahisseurs, son pont-levis détourne les velléités d’intrusion mais aucune construction, si coriace soit-elle, aucune troupe d’arbalétriers, aucune stratégie ou ruse ne peut contenir un désir de légèreté, encore moins de liberté. Et si propositions de nouveau mariage il y a, elles se perdent au milieu des vers des troubadours et des notes de musique qui emplissent Palluau depuis que s’y tient une cour d’amour.
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Chacun montre sa richesse, parade dans son nouvel habit festonné, brodé de pierreries et de fourrure, loue les qualités du dernier destrier acheté : aussi intelligent, rapide et fidèle que le Veillantif de Roland de Roncevaux, mort au combat avec son maître, aussi courageux, rusé et résistant que le Gringalet de sir Gauvain, venu au monde dans les écuries du château du Graal. D’autres exhibent leurs nouvelles épouses et les terres qui vont avec.
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Les femmes t’embrassent, te touchent les cheveux et les joues. Surtout les plus âgées portant guimpe et voile, le cou et la tête entièrement enveloppés, qui leur donneraient un air sévère, n’était la bosse gigantesque formée par leur chignon à l’arrière du crâne. Un aigle pourrait y nicher ses petits !
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L’hirondelle qui mange et boit en volant, le taureau si fort et si impressionnant qui devient aussi doux qu’un lapin lorsqu’il est attaché à un figuier, ou encore le sanglier dont les cornes sortent de sa gueule. Que Dieu est puissant d’avoir imaginé des créatures aussi fabuleuses ! Et que penser de l’homme, la première de ces créatures ?
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Es-tu bavarde, Jeanne ? Es-tu une de ces incorrigibles pipelettes qui ont toujours quelque chose à dire, une question à poser et, bien sûr, une réponse à donner même quand on leur ordonne de se taire ? Ou t’enfermes-tu dans le silence pour mieux observer et éprouver le monde ? Fais-tu partie de ces enfants sages qui attendent d’avoir l’autorisation des grands pour s’exprimer ? Ou déjà oses-tu te rebiffer quand tu n’es pas d’accord ? Te mets-tu en colère ? Ressens-tu parfois de l’injustice ? Ce mot fait-il partie de ton vocabulaire ? Ou est-ce un sentiment que tu ne parviens pas à traduire ni même à définir mais que tu sens inavouable ? Jeanne, que dis-tu à Dieu et à Son fils lorsque tu t’adresses à eux, en latin ?
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On t’enseigne les chiffres, bien sûr, puisque tu es appelée à devenir femme de seigneur, à gérer les affaires domestiques.
Mais aussi, lorsque ton époux s’absentera de long mois, à veiller aux traitements des rentes et aux versements des salaires et soldes des écuyers, châtelains, de tous les hommes et femmes qui officieront pour toi. Tu apprends à lire, à écrire et tu parles plusieurs dialectes.
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La mort, il l’accepte, il l’a tant vue œuvrer autour de lui qu’elle lui est familière. Il est prêt. Il a organisé son passage, s’est invité à la danse funèbre qui le conduira jusqu’au Jugement. Ah, le Jugement ! La seule peur qui le tenaille. A-t-il mis son salut en péril par quelque exaction ? A-t-il péché au point de ne pas être parmi les élus ?
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Malheur à celui qui aurait osé lever la main sur Létice, porteuse de la plus inestimable des richesses : toi et l’espoir d’une postérité ! Si le coupable n’avait pas été tué par ta famille, la loi salique l’aurait envoyé en prison et condamné à payer sept cents sous.
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Seul un homme du pays ou un navigateur aguerri peut affronter les caprices de cette côte. Qu’en est-il du commandant du bâtiment militaire arrivant droit devant ? À l’abri des falaises, la Lionne sanglante patiente, confiante : la Bretagne protège ses enfants, déploie ses doigts de granit pour leur offrir des refuges.
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Si l’océan est dangereux pour un bateau voyageant en solitaire, la côte l’est plus encore. La complexité de ses ondes de marée emportant, selon les heures, vers le nord ou l’ouest, et l’extravagance de ses vents conduisent fatalement les bateaux vers un champ de récifs abrupts. Qui surgissent, offensifs, au creux d’une vague, ou pointent sournoisement à la surface de l’eau. Ce rivage, qui tend ses bras paisibles et généreux aux marins loin de leur famille, est un labyrinthe de couloirs s’étrécissant et de chenaux s’élargissant où se cachent des bas-fonds félons.
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" La revanche est un acte de passion, la vengeance est un acte de justice ".
Samuel JOHNSON .
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