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EAN : 9782246772217
336 pages
Grasset (05/04/2017)
3.35/5   40 notes
Résumé :
Jeanne de Belleville, née en 1300, épouse le baron breton Olivier de Clisson. Ivresse de bonheur. Le roi de France fait décapiter son mari. Ivresse de vengeance. Jeanne prend le large. Littéralement. Elle arme un bateau et, à la tête d’un équipage, part à l’assaut des vaisseaux battant pavillons français.
Quelques mois suffisent à la première femme pirate de l’histoire pour faire régner la terreur sur la côte atlantique et les grandes rivières bretonnes. Quel... >Voir plus
Que lire après Pour ce qu'il me plaist Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Challenge plumes féminines 2020 – item n°23

J'ai repéré ce livre en fin d'année dernière sur Babelio lors de sa sortie en poche. Son sujet et sa couverture m'ont tout de suite attiré. Je ne connais pas cette auteure mais le sujet m'a fait penser à Lady Pirate que j'avais beaucoup aimé.

L'auteure a pris un sacré risque avec son style de narration (on aime ou n'aime pas), ça surprend quand même. le narrateur parle du personnage principal, Jeanne de Belleville, à la seconde personne du singulier en commençant par sa naissance et en faisant étalage de tout un tas de détails historiques. J'en ai malheureusement oublié un certain nombre n'étant pas très calée en Histoire de France au 14ème siècle. Dans le résumé, le style de l'auteure est comparé à une plume sèche et piquante. Pour ma part, j'ai plutôt trouvé qu'il s'agissait d'un style gouailleur. Elle noie l'histoire de cette jeune fille sous des détails historiques en tous genres. Ceux qui m'ont intéressés concernaient la vie et les préjugés de l'époque sur de nombreux sujets. Mais à force, je ne trouvais plus le style amusant et je n'arrivais plus à m'intéresser à cette jeune fille. J'ai cru à tort avoir une histoire comme Lady Pirate mais je me suis trompée d'auteure, j'aurais mieux fait de relire le diptyque de Mireille Calmel. En prime, le résumé ment un peu sur la marchandise car le roman ne commence pas à ses 30 ans mais bien à sa naissance… Même en lisant en diagonale, je n'arrive plus à m'intéresser à cette femme. On passe trop de temps à éplucher l'Histoire de France et d'Angleterre qu'à parler de son parcours avant de devenir la première femme pirate de l'Histoire. Je m'y perds dans ses détails et généalogies françaises. Pour ceux qui aiment, il y a d'ailleurs 40p à la fin de ce livre pour toutes les informations subsidiaires. Je ne peux enlever à l'auteure son travail de recherches qui est phénoménal mais je pensais que je lirais un roman et non une biographie.

Comme vous l'aurez compris, ce livre a été une déception. Je conseille néanmoins aux férus d'Histoire de France de découvrir celle de Jeanne de Belleville et de son auteure. Pour ma part, je passe mon tour. Je l'ai donc abandonné à même pas 100p.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Malgré une énième quatrième de couverture trompeuse (le récit ne se concentre pas du tout sur la période de "piraterie" mais raconte bien toute la vie de Jeanne de Belleville), j'ai été charmée par l'ouvrage de Laure Buisson. Certes, les lecteurs cherchant un roman plus "classique", dans lequel on vibre avec l'héroïne au cours de divers rebondissements et dans lequel on se sent proche d'elle, feraient mieux de passer leur chemin. En revanche, les lecteurs férus de détails historiques et surtout d'ambiances soigneusement reconstituées, et qui ne sont pas rebutés par des procédés d'écriture originaux comme celui de parler de (ou plutôt à) la protagoniste à la deuxième personne du singulier, peuvent se précipiter sur Pour ce qu'il me plaist !

La manière dont Laure Buisson nous plonge dans le XIVe siècle est effectivement impressionnante. Il y a tout d'abord L Histoire elle-même (même si j'ai parfois trouvé dommage qu'elle prenne le pas sur le sujet premier du livre, l'histoire de Jeanne de Belleville) : la romancière a fait de nombreuses recherches (comme en témoignent, à la fin de l'ouvrage, la longue bibliographie, mais aussi les cartes et arbres généalogiques) et nous rapporte chaque intrigue politique, alliance princière ou encore épisode de la Guerre de Cent Ans.
Mais il y a aussi tous les petits détails de la vie quotidienne, que nombre de scènes du roman ne sont que prétextes à faire revivre (mariage, tournois chevaleresques, scène militaire...), et qui parsèment le texte : des traités de beauté en vogue à l'époque aux croyances sur les maladies infantiles en passant par les références littéraires comme les héros de Chrétien de Troyes ou la fée Mélusine. J'ai été réellement impressionnée par la manière dont l'élégante plume de Laure Buisson est imprégnée de la mentalité et du style mêmes du Moyen Âge, au point parfois de reprendre mot pour mot des expressions récurrentes de la littérature médiévale, comme "pieds nus et en chemise".

Même si Jeanne de Belleville est un personnage aujourd'hui assez éloigné de nos valeurs, elle force tout de même la fascination, et cette biographie romancée a le mérite de remettre en avant et de dresser un point complet sur une figure qui est souvent tantôt méconnue, tantôt réduite à sa légende de "première femme pirate".
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J'ai beaucoup apprécié découvrir la vie de Jeanne de Belleville grâce à cette biographie romancée extrêmement bien écrite et documentée. Comment l'histoire de Jeanne a rejointe l'Histoire européenne, lui forgeant un destin unique et légendaire, c'est ce que nous propose Laure Buisson dans ce livre.

Ce livre n'est pas qu'une simple biographie de Jeanne de Belleville. de par sa plume, si poétique et assez unique pour ce genre d'ouvrage, Laure Buisson nous conte le destin de Jeanne. Conter est le verbe adapté, tant le livre est fort en poésie et tant le destin de Jeanne est épique. Jeanne de Belleville fut tour à tour noble, épouse, mère, amante, traître, pirate des mers, re-noble. de quoi alimenter les plus grands fantasmes sur sa personnalité. Et Jeanne se montre à la hauteur de sa légende !

Laure Buisson a utilisé un mode de narration à la deuxième personne du singulier pour raconter l'histoire de Jeanne, en s'adressant directement à elle. Un mode de narration original, que je n'avais jamais lu dans ce type de livre biographique. Cependant, malgré l'audace de l'autrice, je ne peux nier que cela m'a empêché de me sentir proche de Jeanne, et de ressentir pleinement ses émotions. Heureusement que son destin et ses choix suffisent à l'admirer. Même si sa période de piraterie est courte, j'ai été passionnée de bout en bout par l'image de cette femme, privée de ses privilèges et de ses amours par l'Histoire.

Le roman peut paraitre difficilement accessible car la période historique traitée est assez complexe. Entre la politique du duché de Bretagne, puis les débuts de la Guerre de Cent ans, les figures politiques sont nombreuses dans ce livre. Laure Buisson explique très bien les tenants et aboutissants de telle ou telle décision des personnages, de sorte que cette période complexe fasse sens. Malgré cela, compte tenu du nombre de personnages, en savoir un minimum sur ce XIVème siècle avant de débuter la lecture sera un confort supplémentaire.

Je n'ai globalement que du positif à dire sur cette biographie de Jeanne de Belleville, extrêmement bien écrite et documentée. Plus je découvre cette femme, plus elle me fascine : hâte d'en lire encore plus !
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Le livre vaut le coup d'être lu pour l'histoire qu'il raconte, l'histoire de cette femme qui tenu tête au roi de France suite à la mort de son mari (par décapitation (c'est un noble)) jugé pour trahison.
Seule avec ses enfants, ses biens confisqués, il ne lui reste plus qu'à prendre les armes pour obtenir sa vengeance. C'est ce qu'elle fera, sur terre et sur mer, et avec quelle cruauté ! (Mais on est plus à une cruauté prêt dans la Guerre de Cent ans.)

Comme je l'ai dit l'histoire vaut le coup d'être lue pour le personnage, surtout que l'auteure a su bien fouiller son sujet et sut restituer dans le même temps la grande histoire dans la petite ; cependant niveau écriture j'ai été un peu plus déçue. En effet, et même si j'ai apprécié la distance de l'auteure avec l'inconnu (elle n'assène pas, elle suppose), j'ai trouvé l'écriture trop froide. Régulièrement j'avais plus l'impression de lire un reportage que de lire une histoire. Et je ne parle pas des longueurs pour gagner des lignes. Bref ! Parfois c'était un peu indigeste.

Mais je ne suis pas mécontente d'avoir découvert cette femme, qui n'est pour autant pas constamment un modèle.
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Passée la surprise de la narration à la seconde personne du singulier, j'ai énormément apprécié cette immersion dans la vie de Jeanne de Belleville, première femme pirate de l'histoire.
La plume de Laure Buisson est un plaisir à lire et nous ramène avec précisions dans l'Europe des années 1300, déchirée par l'affrontement entre Français et Anglais autour du territoire breton. Cet ouvrage est une biographie qu'on pourrait croire romancée, tant elle est bien écrite, agréable à lire et captivante. Elle apporte de très nombreuses informations sur L Histoire dans son ensemble (personnages et faits, mais aussi territoires, moeurs, modes, langues, etc.). Elle nous fait aussi voyager dans l'ouest et le sud-ouest français au gré des aventures et mésaventures d'une femme incroyablement forte, surnommée la Lionne Sanglante tant ses actes de barbaries furent terribles.
Dans la lignée d'Aliénor d'Acquitaine racontée par Clara Dupont-Monod dans le Roi disait que j'étais Diable, on rencontre une femme forte et son destin, et ça fait du bien, dans ce paysage historique rempli de prouesses uniquement masculines!!
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critiques presse (4)
LeMonde
21 juillet 2017
La romancière Laure Buisson traverse le XIVe siècle – guerre de Cent Ans et peste noire – en compagnie de l’étonnante Jeanne de Belleville, qui fut pirate par vengeance.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
21 juillet 2017
Pour ce qu’il me plaist est le récit documenté de la vie de cette femme pirate et des légendes d’abordage, de pillage, de massacre qui l’entourent.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
07 juillet 2017
Sous la plume de Laure Buisson, la petite et la grande histoire s’entremêlent sans cesse.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LePoint
24 avril 2017
Laure Buisson ressuscite Jeanne de Belleville, baronne bretonne du Moyen Âge qui, par amour, quitte la terre ferme et sème la terreur sur les côtes de France.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
C’est jour de chance. À l’horizon, un pavillon bleu fleurdelysé émerge de la brume matinale. À la poupe du navire, la Lionne sanglante, d’un signe bref, enjoint le silence à son équipage. Massés derrière elle, les hommes se taisent, s’immobilisent, mais ne peuvent s’empêcher de sourire à l’imprudence ou à la naïveté de ce bâtiment de la flotte royale qui s’approche de la terre. Leur terre. Si l’océan est dangereux pour un bateau voyageant en solitaire, la côte l’est plus encore. La complexité de ses ondes de marée emportant, selon les heures, vers le nord ou l’ouest, et l’extravagance de ses vents conduisent fatalement les bateaux vers un champ de récifs abrupts. Qui surgissent, offensifs, au creux d’une vague, ou pointent sournoisement à la surface de l’eau. Ce rivage, qui tend ses bras paisibles et généreux aux marins loin de leur famille, est un labyrinthe de couloirs s’étrécissant et de chenaux s’élargissant où se cachent des bas-fonds félons. Les barreurs doivent manœuvrer, tourner à gauche puis à droite pour naviguer entre les éperons rocheux, ralentir et sonder pour éviter les bancs de sable. Seul un homme du pays ou un navigateur aguerri peut affronter les caprices de cette côte. Qu’en est-il du commandant du bâtiment militaire arrivant droit devant ? À l’abri des falaises, la Lionne sanglante patiente, confiante : la Bretagne protège ses enfants, déploie ses doigts de granit pour leur offrir des refuges.
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On donne son avis. On débat de l’obsolescence ou non du classement des blancs du Dit des vins de France, établi par Philippe Auguste après la « Bataille des vins » qu’il organisa en 1224(11). On vante le claret du Bordelais, rosé tant aimé des Anglais. Et l’on trinque au schisme de la chrétienté qui aura au moins permis l’apparition sur les tables des banquets du vin rouge de Chateauneuf, de Saint-Pourçain et de Beaune, découvert par le pape Clément V après son installation en Avignon. Mon Dieu qu’il est bon de boire et de manger !
Les cris, les rires et les chants de l’assemblée te parviennent en écho. Les valets et convives ne sont que des silhouettes furtives jouant à cache-cache avec les lumières des candélabres. Aussi pâle et immobile qu’une statuette en ivoire, tu te perds dans la contemplation de ton assiette en argent. Elle est imbriquée dans une jolie doublure aux contours ajourées pour que tu ne te brûles pas. Comment pourrais-tu te brûler ? Elle est vide. Comme ton hanap. Tu ne manges ni ne bois. Tu résistes pour leur montrer à tous que tu es capable de contrôler tes émotions, de maîtriser tes passions. Jeanne de Belleville sera une parfaite épouse.
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Une péronnelle qui lui a fait perdre l’opportunité de gagner plus d’argent et de pouvoir. Une ingrate qui a osé désobéir à son propre père. Une folle qui pense avec son cœur comme si la vie était un roman. À cinquante-six ans, il connaît la vie, elle ne ressemble en rien aux histoires des troubadours. Depuis deux siècles, ses ancêtres et lui ont conquis les terres de Rais et de Machecoul à la force de l’épée et de la ruse. Que se passerait-il s’il disparaissait maintenant alors que Girard, seul héritier mâle, dernier espoir de postérité et d’unité du patrimoine familial, est encore mineur ? Qu’adviendrait-il si sa fourbe de fille, devenue majeure, revendiquait l’héritage ou même une partie ? Ces terres que lui et ses ancêtres ont mis trois siècles à réunir tomberaient entre les mains des de la Muce. Il doit agir vite, s’en remettre une fois encore à la loi et faire renouveler l’acte d’abandon de Jeanne afin que son petit-fils hérite de tous ses biens et de ceux de sa femme.
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Ta mère reçoit des poètes, des écrivains et des musiciens. Elle prend part au jeu de l’amour courtois, né il y a quelques siècles non loin de là, avec Guillaume le Troubadour à la cour d’Aquitaine. Elle y excelle. Se substitue aux héroïnes de ses lectures et se délecte du désespoir de certains de ses amants. Pauvre Peyre Milhon, premier maître d’hôtel du comte du Poitou, venu de sa Provence natale. Un gentilhomme transi d’amour pour la belle Létice à qui il écrit son bonheur de la retrouver après le travail. Et qui ne reçoit rien en retour, sinon du mépris. Ainsi vont les règles de ce badinage : veuve et d’un rang social supérieur à lui, ta mère est inaccessible, elle est la partenaire idéale de ce jeu où l’amant montre son talent en chantant ses sentiments. Il lui soupire son adoration, se dit prêt à affronter la honte et le déshonneur, accepte la souffrance avec délice dans l’espoir de connaître le feu d’une nuit d’amour. Qu’il n’aura pas.
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La piété, la charité, le prestige, ta mère n’en a cure. L’indépendance, peut-être, mais la sienne. Sa nouvelle vie de femme dégagée des contraintes de la vie conjugale lui sied à merveille. Les hautes murailles de la forteresse de Palluau résistent aux tirs des trébuchets, ses fossés freinent les invasions, ses tours de garde préviennent de l’arrivée d’envahisseurs, son pont-levis détourne les velléités d’intrusion mais aucune construction, si coriace soit-elle, aucune troupe d’arbalétriers, aucune stratégie ou ruse ne peut contenir un désir de légèreté, encore moins de liberté. Et si propositions de nouveau mariage il y a, elles se perdent au milieu des vers des troubadours et des notes de musique qui emplissent Palluau depuis que s’y tient une cour d’amour.
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