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Citations de Laurent Vignat (9)


"Un métier c'est d'abord un langage qui entre en vous."
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Dans cette ruelle en terre battue, c'était une cohue de charrettes à bras, de vélos pourris, de gens en guenilles, d'autres plus élégants, coiffés de petits bonnets rouges, des tarbouches. ça criait, ça interpellait, ça riait aussi. Il y avait là une pauvreté pleine de vie et de démerde, bien loin de celle, silencieuse, abattue, esseulée, que l'on voit dans les couloirs du R.E.R.
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Pour une fois on ne les a pas enrobés dans des phrases qui ne servent à rien ou qu'à leur faire avaler des complications ahurissantes telle cette muraille à clapets. Pour une fois, on n'a pas eu devant soi un expert incompréhensible pour indiquer ce qu'il fallait penser, faire, admettre, refuser. Pour une fois, on comprend une révolte. Pour une fois, avec lui, on s'aventure à dire non à un "truc" qu'on prétend indispensable.
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Entrer dans une maladie, c'est acquérir, en accéléré , la maîtrise d'un lexique. Pendant très longtemps, la médecine a tenu les patients éloignés de cette langue médicale-charge au médecin de l'époque de trouver les équivalents familiers pour que le patient pût tout de même, approximativement, désigner le mal qui l'affectait. Maintenir un tel flou révélait une médecine qui se considérait comme une science autarcique, ossaturée par sa grammaire et son lexique , productrice de normes sanitaires et craignant par dessus tout que l'insolente curiosité des quelque patient remît en cause sa robuste omnipotence.
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Mais, au Mexique, il propose une pensée politique originale qui annonce, sous certains aspects, l’altermondialisme. Exprimée dans la conférence L’Homme contre le destin, donnée à l’université de Mexico, cette pensée rejette l’esprit européen à cause de son rationalisme qui se traduit par la séparation des sciences. Si sophistiquées, ces dernières ne communiquent plus entre elles et empêchent une vision synthétique de l’homme et de la nature : « Regarder la vie dans un microscope, c’est regarder un paysage par le petit bout de la réalité. » Cette approche analytique, héritée d’Aristote, de Descartes, de Kant, de Hegel et de Marx, conduit à une idolâtrie : on croit qu’on maîtrise le monde et les hommes en les séparant, en les disséquant ; on s’enivre d’une technicité prométhéenne qui donne l’illusion d’avoir vaincu l’imprévisibilité de la vie. Mathématisation des sociétés ; contrôle social des individus par la statistique ; financiarisation de l’économie ; standardisation des comportements ; acculturation des ethnies (aujourd’hui, au Chiapas, les Indiens boivent plus de Coca-Cola que d’eau) ; épuisement de la biodiversité : autant de symptômes de cette pensée rationaliste et séparatrice encore tristement à l’œuvre aujourd’hui. Artaud invite donc à un retour au dynamisme intrinsèque de la pensée humaine, qui est d’abord englobant.
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C'est vrai que c'est un sacré bazar, le réel. C'est beaucoup plus reposant de vivre dans une seule dimension. Une fois qu'on vous a ouvert d'autres portes, d'autres univers, ça vous colle le tournis, surtout les jours fériés quand un bonne partie de votre famille vient vous rendre visite.
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J'aime les mots savants. Lorsque j'en possède un, je possède mieux le monde. Florian, mon meilleur copain, toujours soucieux de sa vie sociale au collège, me dit que je me la pète quand j'en sors un et que ça fait mauvais effet. Je n'insiste pas et planque mon mot comme quelque chose de honteux. Essayez d'expliquer, dans une cour de collège, que manger de mots, c'est manquer de monde ! Que sans un mot précis, unique, pour désigner une chose, c'est le monde entier qui coule à travers les doigts comme une pâte slime.
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"Là où d'autres proposent des oeuvres je ne prétends pas
autre chose que de montrer mon esprit.
La vie est de brûler les questions.
Je ne conçois pas d'oeuvre comme détachée de la vie."
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Arrivé six mois plus tôt, en janvier, il a d’abord connu une vie de conférencier à Mexico. Auréolé de son passé de surréaliste, il attire à lui tout l’intelligentsia mexicaine, fortement impliquée dans la révolution socialiste que met en place le président de la République, le général Cardenas. Il fait, entre autres, la connaissance du peintre Diego Rivera, connu pour ses murales, peintures de grandes dimensions vantant les idéaux révolutionnaires et défendant les paysans opprimés par les grands propriétaires. Toutefois, Antonin refroidit vite les enthousiasmes politiques de ses auditeurs par sa condamnation du marxisme. Importation européenne, le marxisme est une idéologie plaquée sur la culture indienne. Cette idéologie l’étouffe, comme l’a étouffé le catholicisme conquérant du XVIe siècle. Prônant une révolution matérialiste, « l’évangile de Karl Marx » cherche seulement à inverser les conditions économiques d’une société (collectivisme, planification…), sans se soucier de l’homme, sans se soucier du « monde intérieur de la pensée ». Ce rejet du marxisme, souvenons-nous en, avait été la principale cause de son exclusion du surréalisme en 1924. De ce point de vue, la position d’Artaud n’a pas bougé.
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