L’apparence est-elle si importante? À en croire la pression sociale engendrée par les médias de toutes sortes, les femmes doivent être belles et performantes ou ressembler à Barbie: taille de guêpe, chevelure blonde, abdominaux dessinés, muscles découpés, fesses bombées, cuisses fines, bassin étroit, ongles parfaits, lèvres pulpeuses, seins pleins et fermes, teint clair, longs cils, dents droites et immaculées, ventre plat, peau bronzée, aucune vergeture, aucun bouton, aucune ride, ni mèche grise.
On m'avait tellement parlé de ces êtres qui perdent le contrôle totalement, sans lendemain. Ce cousin germain schizophrène mort par suicide. Et cette tante anxieuse à s'en ronger l'âme, à ne plus sortir de la maison. Et moi, petite personne bien affolée, incapable d'affronter la vie, j'ai fui.
Je m’installe à mon spot habituel. Là où il y a un rocher sur lequel il est écrit « Clodelle + Vincent = Coeur ». Sérieux, c’est qui les caves qui ont l’idée de massacrer la nature en se croyant assez importants pour graver leur nom sur une pierre ? Je veux dire, t’es pas Jésus ou mère Teresa. Ça sert à quoi de crier à tout le monde que ton amour de six mois est digne d’intérêt ? Poupie et moi, on n’a jamais fait chier personne avec notre amour. Ça aurait été la chose la plus absurde de dire à la terre entière qu’on s’aime à mourir. Mon petit collier best friends forever, je le porte, mais je ne le montre pas à tout le monde.
La femme occidentale, est un sexe derrière lequel elle disparaît, alors que la femme voilée par la burqa, la vraie, est aussi un sexe, que l’on recouvre de la tête aux pieds, pour le faire disparaître.
À 12 ans, j’étais obsédée par mon poids jusqu’à m’en rendre malade. Cliché, un peu. Triste, beaucoup. J’ai voulu plaire jusqu’à disparaître. À force de vouloir tout contrôler, j’ai perdu ma liberté. Je suis devenue obsédée par ma silhouette. À tout prix. J’ai voulu mourir. Oui, l’anorexie est assassine.
La beauté est partout: dans l’art, la littérature, l’architecture, le design, le théâtre, la mode… et ce n’est pas d’hier que nous parlons du rôle de la beauté dans notre société. J’avais l’habitude de sous-estimer l’importance du beau. En vivant à Paris, à force de passer des après-midi au musée, j’ai aussi compris l’importance de la beauté dans nos vies. En plus d’être héritage culturel immense, la beauté fait du bien. Elle contribue à notre bonheur. La vie serait bien morne sans elle.
J'ai le corps qui tremble de l'intérieur. Comme un manège à la Ronde qui gronde fort. Ça fait si mal que j'ai l'esprit confus. Ma gorge m'écorche la vie.
L’intérêt d’être femme, c’est d’avoir un utérus, c’est de donner naissance à des enfants. Un homme peut donner son sperme jusqu’à la fin. Il est utile à l’humanité. Pas les femmes. C’est pour ça que le lien entre beauté et féminin est si fort. Quand tu es jeune et belle, tu peux faire des bébés. Maintenant, la vie est plus longue pour les femmes! Il faut continuer à vivre, malgré l’inutilité biologique.
LA MAIN SYMBOLISE LE POUVOIR D’AGIR, LA LIBERTÉ: AVOIR LES MAINS LIBRES, COMME LE VEUT L’EXPRESSION. LA MAIN RAPPELLE NÉANMOINS LA PRISE DE POSSESSION, LA PROPRIÉTÉ PRIVÉE: METTRE LA MAIN SUR QUELQUE CHOSE. ELLE RÉFÈRE À L’ACTIVITÉ, À L’ACTION, AU TRAVAIL: METTRE LA MAIN À LA PÂTE, PRÊTER MAIN-FORTE. LA MAIN SYMBOLISE LA FORCE, L’AUTORITÉ: UNE MAIN DE FER DANS UN GANT DE VELOURS.
Le miroir est devenu mon pire ennemi, alors que c’était un objet de jouissance. La balance est devenue un fardeau tout aussi ingrat. Me peser relevait de l’enfer. Je maudissais cet outil tout comme je l’adorais. Je prenais en note mon poids quotidiennement. Si j’avais le malheur de prendre une livre, je rageais contre mes parents qui m’obligeaient à me gaver.