Sur le fond et la forme c’est proche d’un OVNI, surprenant et déconcertant. Soit on décroche très vite, soit on est entraîne compulsivement.
Le graphisme est original et parfois impressionnant. Le rythme, tant graphique que narratif, est haletant.
Le scénario traite l’importance de la reconnaissance de l’individu par sa représentation dans le domaine publique jusqu’à l’excès.
La fin peut probablement être interprétée de différentes façons. Personnellement je pencherais pour : un questionnement sur un choix de société.
Un grand moment ou un grand vide ? A vous de voir.
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Parallèle évident (mais très réussi) avec les réseaux sociaux et le besoin d'exister à tout prix, "Le grand vide" va encore plus loin : dans ce monde, si personne ne pense à vous, vous disparaissez. Une existence qui peut devenir incertaine pour les personnes qui n'ont pas ou peu de famille ou d'amis. Autre problème, auquel va être confrontée Manel, le personnage principal : un homonyme célèbre !
Une première BD réussie pour Léa Muraviec. Elle y livre une critique juste et pertinente de notre société.
Elle a d'ailleurs été récompensée à Angoulême par le prix du public France Télévisions.
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Pour éviter le grand vide, il faut que des personnes pensent à vous. Plus il y en a, plus votre espérance de vie est meilleure. Vous pouvez même devenir immortel-le. Mais si personne ne pense à vous, vous avez de grandes chances d’atterrir dans le grand vide.
Alors, quand Manel Naher, qui a très peu d’amis et de famille, voit une de ses homonymes devenir célèbre, son espérance de vie est au plus bas.
Quel superbe roman graphique où l’autrice, Léa Murawiec, nous transporte dans un monde complètement fou. Ses dessins sont talentueux , le rythme est accéléré et effréné . Tout l’album est en trois couleurs : bleu, blanc,touge. Il n’en faut pas plus pour nous immerger dans l’histoire. Quelle maîtrise ! C’est fabuleux pour un premier roman graphique. On en demande encore.
Et quand on ferme ce bel album, on repense à un certain nombre de personnes ( amis, famille, anciens collègues…) à qui nous n’avons pas pensé depuis un petit moment.
Merci Léa Murawiec.
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Pour subsister, il faut que quelqu'un pense encore à vous. Autrement, vous mourez. La ville est donc saturée des panneaux présentant les noms de nombreuses personnes craignant l'oubli. Un véritable marché de l'attention.
Manel Naher, l'héroïne de cette histoire, a peur qu'on l'oublie à cause de son homonyme, la chanteuse du moment.
Un ouvrage étonnant graphiquement, où la ville prend une place prépondérante, presque inquiétante. J'ai trouvé cette idée maligne et bien exploitée, dans une ère de marchandisation de l'attention.
J'ai trouvé le trait de Léa Murawiec tantôt très beau, tantôt fouillis, tantôt déstabilisant.
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Dans un monde où la célébrité est une question de survie, Manel Naher voit sa santé décliner. Férue de lecture, Manel préfère lire un on bouquin plutôt que de sortir et socialiser... jusqu'à ce qu'un jour elle se rende compte que son coeur est entrain de la lâcher, faute de Présence. En effet peu de gens pensent à elle. Pire, elle a une homonyme célèbre qui potentiellement dévie une partie de sa présence.
Manel n'a pas le choix, il faut qu'elle se sociabilise pour survivre, quitte à basculer dans tous les excès.
Un album très intéressant s'encrant dans un monde où le fait d'être connu est une nécessité, à l'image de notre société poussée à l'extrême. J'ai trouvé le récit très à propos et le personnage très cohérent. Les thématiques abordées sont très actuelles, la question de la course à la popularité sur les réseaux sociaux, la mise en scène de soit-même, l'indifférence, et la course à la jeunesse éternelle.
Le style graphique n'est pas particulièrement à mon goût, principalement au niveau du trait mais m'est apparu très à propos, très raccord avec les récit lui-même. La dominance de blanc, bleu et rouge rendant le tout assez monochrome participe à l'ambiance du volume assez angoissante dans l'urgence du personnage.
Cependant, ce qui constitue ce point positif est également un défaut pour moi. J'ai tendance à avoir du mal avec les albums visuellement très chargés car certaines cases peuvent l'être tellement que la lisibilité en pâti. Je reste donc un peu sceptique sur ce côté de ma lecture.
A côté de cela, le rythme semble maîtrisé même si parfois ça va un peu vite pour moi. J'ai finalement regretté la fin. Il a manqué quelques pages à mon goût, laissant un goût d'inachevé. Dommage.
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Original, incroyable, décalé, au message fort : voilà ce qui qualifie ce roman graphique génial, au trait nerveux, direct, cette dystopie très réussie qui est aussi une métaphore des réseaux sociaux. Et de notre propension à la reconnaissance.
Immense coup de coeur !
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Manel Naher a un grave problème : elle vit dans un monde où la durée de vie de chacun dépend de son degré de “présence”. Pour vivre, il faut que les autres pensent à elle mais pas question pour Manel d’acheter des panneaux à son nom ou de participer aux soirées chapeaux-pancartes de sa mère. Ainsi, lorsqu’une autre Manel Naher devient star de la chanson et capte toute la ""présence"", c’est sa propre survie qui est en jeu : comment les gens pourraient-ils penser à elle lorsqu’ils lisent le nom de Manel Naher ? Où Manel trouvera-t-elle son salut ? Ira-t-elle au bout de son projet de partir pour le Grand Vide, cet espace inconnu hors de la ville où personne ne prend le risque de s’aventurer ?
Premier album de Léa Murawiec, Le Grand Vide accroche tant par son récit que par son dessin à la gamme chromatique réduite - du bleu, du blanc, un peu de rouge - et par son style extrêmement graphique dont l'encre paraît parfois à peine sèche. On en retient notamment les immenses pleines pages et les jeux de perspective, à l'échelle de cette ville de gratte-ciels couverte de panneaux publicitaires au nom de parfaits inconnus. On s'amuse vite à y dénicher toutes les petites références cachées par l'autrice.
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Lorsque mon amie m'a prêté cette bande dessinée, elle m'a averti : "Il faut rentrer dedans, c'est pas facile, mais une fois que ..."
Je dois admettre la pertinence de son jugement en forme de conseil. Si vous décidez de la lire, il faut avoir cela en tête. J'ajouterai : munissez vous d'un marque-page car elles ne sont pas numérotées !
Très originale réflexion autour du monde virtuel, de l'apparence, de la réputation, du crédit social...
Graphiquement, c'est un style très original, d'une intensité assez remarquable. Le noir et blanc très majoritaire est parfois rehaussé de pages très lumineuses en trois couleurs, que j'ai perçu comme étant bleu/orange/marron (code Pantone à vérifier) et qui dynamisent le récit
Un défilé de patronyme assez considérable nuit un peu à la fluidité de la lecture mais paraît consubstantiel au propos de l'auteure : nous existons tant que d'autres pensent à nous, prononcent nos noms...
Un ancien président de la république, des membres de la famille de l'auteure, et sans doute d'autres clins d’œil cherchent ainsi à exister...
Car en dehors de ce monde métaphorique de notre univers virtuel, il y a ... le grand vide...
(D'où la disparition progressive des fées, des lutins, des korrigans de nos campagnes, remplacés par la multitude d'objets techniques qui nous en éloignent, digression sans rapport avec cette bande dessinée, quoique...)
L'héroïne dont on ne doit pas oublier le nom, Manel Naher, cherche sa place dans ce monde digne d'un épisode de "Black Mirror"...
Attirée avec son ami Ali (ben oui ! ) par le grand vide et l'espace de liberté qu'il paraît incarner, elle devra choisir entre la notoriété, la reconnaissance et ... son contraire...
J'émets un petit bémol pour la fin qui ne me satisfait pas... j'aime que l'on me fasse une vraie proposition, pas qu'on me laisse choisir ou imaginer, sinon, tant qu'à faire, je choisirai l'écriture plutôt que la lecture...
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époustouflant je trouve car on ne comprends pas de suite vers quelle histoire cela nous mène… et la suite devient terrifiante ! je ne mets pas 5 étoiles car même si je trouve le graphisme très beau le scénario n’est pas facile à suivre !
belle découverte !
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Plus belle sera la chute !
Vertigineux ! Dans un monde où l'on n'existe que grâce à son image, la jeune Mahel Naher a du mal à gagner en popularité, mettant ainsi sa vie en danger.
Ce roman graphique aux illustrations foisonnantes et au scénario bien rythmé dénonce notre société du paraître et notre quête constante de visibilité à travers les réseaux sociaux. Puissant !
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Mais c’est quoi ce livre ????
Juste un roman graphique exceptionnel.
Dystopie ultra-flippante où la survie dépend de la renommée.
L’heroine , Manel Naher, va survivre, pour son plus grand malheur.
Accrochez-vous : c’est assez terrifiant, le graphisme est à la hauteur du propos et nous ballade dans une mégapole chargée de patronymes.
Première BD très réussie !!!!
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Expérience plus graphique que littéraire. Car il y a moins de 5 mots si ce n'est la préface, du reste, sont-ce des sigles mystérieux.
Cependant, je tenais à en parler car ces images m'ont obsédées. Visuels vertigineux, parfois flottants, des fois remplis d'adrénaline ou carrément mélancoliques. J'ai aimé, j'ai adoré, j'ai plongé dedans mais j'y étais déjà jusqu'au cou, en fait. Là-dedans, il y a moi, une part de moi. J'y ai vu mon reflet, mes émotions et ma manière d'habiter le monde. Dans un monde qui n'est pas celui d'aujourd'hui mais qui est plus proche que celui de demain.
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