- Et alors, depuis quand ça te préoccupe, les sentiments? Je croyais que ça te faisait fuir, les filles qui s'attachent.
Mason a croisé les bras et s'est enfoncé un peu plus dans le fauteuil.
- Justement, elle ne s'attache pas toujours quand elle monte dans ma voiture, c'est moi qui dois lui dire de mettre sa ceinture, et je pense à toutes les fois où elle ne s'attache peut-être pas. Si elle avait un accident, qu'il lui arrive quelque chose et que... enfin, tu vois.
- Non, je ne vois pas. Quel rapport avec les ceintures de sécurité?
Mason a haussé les épaules en marmonnant.
- Je me fichais complètement de ce genre de détails, avant. La moitié du temps, je ne m'attache pas moi-même!
- Parce que tu es un abruti, a rétorqué Gael.
Je suis l'Amour. En personne. Votre humble et fidèle narrateur. Sans cesse invoqué (généralement à tord), souvent imité, jamais reproduit. En un mot : unique, et pourtant, le plus souvent, incompris.
C'est la raison pour laquelle, abandonnant mon voile de mystère, j ai décidé de m'adresser directement à vous. Pour vous conter une histoire.
Elle ne sait pas où elle va. Moi non plus, et mon téléphone est à deux doigts de rendre l'âme. Au moins, elle fait quelque chose. Toute la pression ne repose plus sur mes seules épaules. Nous sommes une équipe à présent et elle a décidé de prendre les rênes. Elle ne me connaît peut-être qu'à peine, mais elle a compris que j'avais besoin d'aide.
Il ne voulait plus souffrir. Mais il savait, tout au fond de lui, que c'était un risque inévitable. Aimer revenait à déposer son cœur entre les mains de quelqu'un d'autre. [...]. Mais passer à côté de l'amour était peut-être pire que souffrir [...]. Il valait peut-être mieux aimer et prendre le risque de souffrir que passer complètement à côté.
Le trajet n'est pas aussi romantique que je l'espérais. D'habitude, je ne suis pas fleur bleue, mais pour mon premier voyage en train, j'avais imaginé tout autre chose : un service à bord digne de l'Orient-Express, des passagers rêveurs, captivés par le paysage, un contrôleur à la casquette vissée à bonne hauteur, des femmes élégantes et des hommes en costume... Comme dans les films des années cinquante.
J'ai regardé trop de films.
La vie est bien trop courte pour tourner le dos à ceux qui peuvent nous rendre heureux.