Ce tome fait suite à X-Men Epic Collection: The Sentinels Live (épisodes 44 à 66, extraits de Ka-Zar 2 à 6, Marvel Tales 30) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Ce tome regroupe les couvertures des numéros 67 à 94 de la série X-Men, ainsi que Amazing Spider-Man 92, Incredible Hulk 50, Amazing Adventures 11 à 17, Marvel Team-Up 4, Incredible Hulk 161, Avengers 110 & 111, Incredible Hulk 172, Captain America 172 à 175, Marvel Team-Up 23, Defenders 15 & 16, Incredible Hulk 180 & 181, Giant-Size Fantastic Four 4. Ainsi ce tome propose un contenu très étrange, sans aucun épisode de la série X-Men. En effet, celle-ci continuait à paraître entre 1971 et 1975, ne contenant que des rééditions d'épisodes précédents, du numéro 67 au numéro 93.
Amazing Spider-Man 92, par Stan Lee, Gil Kane & John Romita - Spider-Man se promène de toit en toit avec Gwen Stacy dans les bras. Il est repéré par Bobby Drake qui comprend qu'il a enlevé une jeune femme sans défense. Il se transforme en Iceman pour aller s'opposer à Spider-Man. La célèbre chance de Peter Parker en action, avec Sam Bullit, un politicien véreux tentant de se faire un nom en promettant d'éliminer les superhéros, ces vigilants incontrôlables. Gil Kane est plutôt en bonne forme, avec ces angles de vue inattendus, dramatisant l'action et les émotions, et une belle manière de mettre en valeur les acrobaties de Spider-Man, sur la base d'un scénario à la structure prévisible, dénonçant l'hypocrisie d'un candidat politique prêchant contre des méthodes qu'il met en œuvre en secret. Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
Incredible Hulk 150, par Archie Goodwin, Herb Trimpe & John Severin. Hulk fuit l'armée dans un désert américain et parvient à les semer. Il enlève Lorna Dane, l'ayant confondue avec Jarella du fait de sa chevelure verte. Alex Summers se lance à sa poursuite pour la délivrer. L'association de Trimpe avec Severin fait ressortir les compositions massives du premier en y apportant la finition méticuleuse du second. Outre l'affrontement attendu de Hulk contre Havok, c'est aussi l'occasion d'observer une phase de développement dans la relation entre Lorna et Alex.
Amazing Adventures 11 à 16, et 2 pages du 17, par Gerry Conway (11), Steve Englehart (12 à 16), Tom Sutton. Hank McCoy a donc quitté l'école de Westchester, et ses amis, pour aller travailler pour Brand Corporation sur un projet secret. Il développe une relation romantique avec Linda Donaldson, et doit se battre contre des saboteurs communistes, Iron Man, Unus l'intouchable, Mastermind (Jason Wyngarde), Quasimodo, Griffin. Le truc qui sort de nulle part : dès le premier épisode, Hank McCoy est transformé en bête sauvage à la fourrure grise, et il tente au début d'inverser cette transformation. Après la mise en place de Gerry Conway, Englehart parvient à peu près à maintenir un fil directeur sauf pour l'épisode 16 consacré à un combat contre Juggernaut (Cain Marko). Les dessins de Sutton sont moins élégants que ceux de Gil Kane, mais il apporte un petit côté inquiétant et intense, un vague parfum horrifique très léger. Pourtant, il s'agit là d'une phase de développement capitale du personnage qui acquiert sa fourrure, en marge de la série X-Men et de la série Avengers, équipe qu'il intègre dans le numéro 137 en juillet 1975. Pour les lecteurs français, ce fut longtemps un mystère ces épisodes n'étant parus qu'en noir & blanc dans un petit format Arédit/Artima.
Marvel Team-Up 4, par Gerry Conway et Gil Kane. Spider-Man est sur la trace d'un vampire appelé Michael Morbius. Ce dernier a enlevé le professeur Hans Jorgenson qui se trouve être une relation de Charles Xavier. Le professeur X envoie Angel, Cyclops, Jean Grey et Iceman enquêter. Il s'en suit une incompréhension, et les X-Men affronte Spider-Man. À nouveau une narration visuelle pleine d'allant de Gil Kane, même si l'encrage de Steve Mitchell manque parfois un peu de poids du fait de traits trop fins. Une aventure classique rondement menée, et une fin qui ne passerait plus, Spider-Man se permettant un baiser non consenti avec Jean.
Incredible Hulk 161, par Steve Englehart et Herb Trimpe. Hulk se trouve dans le sud du Canada, juste au-dessus des grands lacs. C'est également la destination de Hank McCoy, à la demande de Vera Cantor qui a sollicité son aide pour venir au secours de Calvin Rankin (Mimic). Beast ayant été remplacé dans Amazing Adventures par Killraven (de Don McGregor & P. Craig Russell), Englehart continue son récit dans une autre série le temps d'un épisode. Avec les dessins toujours aussi primaires de Trimpe, et un encrage plus pataud de Sal Trapani, le lecteur peut découvrir cette menace qui risque de détruire la planète, dans un drame bien appuyé typique de l'époque, avec un combat de Hulk contre Beast, et un personnage sacrifiant sa vie pour la survie de la planète.
Avengers 110 & 111, par Steve Englehart et Don Heck. Les Avengers (Vision, Thor, Iron Man, Scarlet Witch, Black Panther) répondent à un appel à l'aide de Charles Xavier dont l'école est attaquée. Ils se retrouvent à se battre contre Magneto, Piper, et même des dinosaures. Heureusement ils bénéficient de l'aide de Daredevil et de Black Widow. Englehart revient à nouveau pour mettre en scène les X-Men le temps de quelques pages où ils sont manipulés par Magneto caricatural du début à la fin. La narration de Don Heck est claire et efficace, même si les expressions des visages peuvent sembler assez frustes, et il réussit bien les dinosaures dans un dessin en pleine page. L'intrigue est très basique, et le lecteur finit par s'intéresser plus aux atermoiements sentimentaux de Wanda, de Black Widow pas très matures, ou à ceux de Clint Barton encore plus adolescents.
Incredible Hulk 172, par Tony Isabella et Herb Trimpe. Hulk a été capturé par l'armée américaine, et, par des circonstances extraordinaires, il se retrouve dans la même cellule que Juggernaut. D'une certaine manière, Tony Isabella explique l'apparition de Juggernaut dans Amazing Adventures 16, pour des scènes de combat où Hulk et Juggernaut sont loin d'avoir le niveau de puissance qu'ils acquerront par la suite. Xavier Cyclops et Marvel Girl font une brève apparition dans la dernière page.
Captain America 172 à 175, par Steve Englehart et Sal Buscema, Captain America & Falcon essayent de déjouer les plans d'une organisation secrète appelée Secret Empire, et ils croisent la roue de Banshee (Sean Cassidy), puis sont aidés par les X-Men (Xavier, Cyclops, Marvel Girl). La lecture de cette histoire datant de 1974 se révèle plus plaisante que prévu, pour peu que le lecteur ne soit pas allergique aux particularités de la narration appuyée de l'époque. Elle forme un chapitre complet, une histoire de superhéros simple, mais reflétant la défiance du peuple américain vis-à-vis des institutions gouvernementales de l'époque. Sal Buscema est sous forte influence des dessins de Jack Kirby, ce qui insuffle une énergie inattendue à la narration visuelle, malgré un manque de nuance et d'intégrité. Les blagues ne volent pas très haut, mais le scénariste et son assistant arrivent à glisser une ou deux moqueries qui font mouche, comme le nom du comité créé pour salir la réputation de Captain America : Committee to Regain America's Principles. Si le lecteur prend le temps de rassembler les initiales pour former l'acronyme, il découvre un mot qui constitue un jugement de valeur sans appel.
Marvel Team-Up 23, par Len Wein et Gil Kane. Un criminel utilisant des superpouvoirs basés sur la glace commet des vols à New York. Human Torch (Johnny Storm) enquête et a vite fait de conclure que c'est le fait de Iceman. Schéma classique : les superhéros commencent par se battre avant de s'allier et de neutraliser Equinox. La narration de Gil Kane est toujours aussi agréable à retrouver, même si le scénariste à la main lourde sur les dialogues.
Defenders 15 & 16, par Len Wein et Sal Buscema. Charles Xavier contacte les Défenseurs par le biais de sa projection astrale, pour leur demander de l'aide. Ils se retrouvent à devoir combattre Magneto et ses mutants (Unus, Mastermind, Blob, Lorelei). Cette histoire est mise en images par Sal Buscema en mode efficace, avec un bon encreur pour le premier épisode (Klaus Janson), et un encreur (Mike Esposito) plus dans l'exagération pour le second. L'histoire présente deux particularités remarquables. La première est que l'un des mutants de Magneto se retourne contre lui, refusant d'exécuter ses ordres moralement inacceptables. La seconde est qu'elle explique une scène des plus bizarres de l'épisode 104 de la série X-Men ou Eric le rouge ramène Magneto à l'état d'adulte.
Incredible Hulk 180 & 181, par Len Wein et Herb Trimpe. Une fois encore, Hulk se retrouve au Canada, cette fois-ci dans les grandes forêts du nord. Il finit par devoir par se battre contre Wendigo (Paul Cartier), et un petit teigneux en costume jaune avec des griffes. Pas de X-Men dans ce tome, mais la première apparition d'un agent spécial de l'armée du Canada. Les dessins d'Herb Trimpe ont une apparence toujours aussi fruste, avec un Hulk puissant et malhabile, des expressions de visage surjouées, et malgré tout des émotions sans fard, dégageant une empathie inattendue lorsque l'un des personnages se sacrifie pour en sauver un autre.
Giant-Size Fantastic Four 4, par Len Wein, Chris Claremont et John Buscema. Ben Grimm (dans un manteau de fourrure inattendu) emmène Alicia Masters en métro pour aller voir un match de baseball. Mais la rame s'arrête parce qu'il y a un gugusse en pleine voie. Thing sort de la rame et entame le combat. À sa surprise, il frappe son adversaire et il y en a deux au lieu d'un. John Buscema n'est pas en très grande forme, mais il n'a pas bâclé ses planches, et c'est un plaisir de retrouver l'élégance des personnages dans les pages encrées par Joe Sinnott. Le professeur X finit par arriver en hélicoptère (et en fauteuil roulant) pour prêter main forte aux Fantastic Four qui ne s'en sortent pas. Un épisode vite lu, vite oublié sauf pour la première apparition de Jamie Madrox.
L'équipe des X-Men a été créée en 1963 par Jack Kirby & Stan Lee. Kirby s'en va après l'épisode 11, et Lee après l'épisode 9 laissant la place à Roy Thomas. En perte de vitesse, la série devient une suite de réédition à partir de l'épisode 67 en 1970, jusqu'en 1975. Mais comme ils vivent dans un univers partagé, ces mutants ont fait quelques apparitions dans diverses séries entre temps, pas si nombreuses que ça. Parmi les 23 épisodes présents dans ce recueil, Steve Englehart en a écrit 13 et Len Wein en a écrit 6. Ce tome 4 dans la série Epic Collection légitime son existence par plusieurs événements significatifs dans la mythologie des mutants : la transformation de Hank McCoy, le retour à la prime enfance de Magneto, la première apparition de Wolverine.
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