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Citation de PatriceG


Cher frère !

J'ai reçu votre première lettre. Elle m'a touchée le coeur. Je l'ai lue les larmes aux yeux. J'avais l'intention d'y répondre, mais je n'en ai pas eu le temps, et d'autant plus, qu'outre la difficulté que j'éprouve à écrire en français, il m'aurait fallu écrire très longuement pour répondre à vos questions, dont la plupart sont basées sur un malentendu.

Aux questions que vous faites : pourquoi le travail manuel s'impose à nous comme l'une des conditions essentielles du vrai bonheur ? Faut-il se priver volontairement de l'activité intellectuelle des sciences et des arts qui vous paraissent incompatibles avec le travail manuel ?

A ces questions, j'ai répondu comme je l'ai pu dans le livre intitulé Que faire ? qui, à ce qu'on m'a dit, a été traduit en français. je n'ai jamais envisagé le travail manuel comme un principe, mais comme l'application la plus simple et naturelle du principe moral, celle qui se présente la première à tout homme sincère.

Le travail manuel dans notre société dépravée -la société des gens dits civilisés -s'impose à nous uniquement par la raison que le défaut principal de cette société a été , et est jusqu'à présent celui de se libérer de ce travail et de profiter, sans lui rendre la pareille, du travail des classes pauvres, ignorantes et malheureuses, qui sont esclaves, comme les esclaves du vieux monde..

(Léon Tolstoï à Romain Rolland, le 4 octobre 1887)
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