Selon l’écrivain russe, le pouvoir de l’Etat est organiquement lié à la violence, dans ses fondements, dans ses institutions, dans sa pratique. Il ne peut exister et perdurer que grâce à la menace de la violence ou l’utilisation de la violence contre ceux dont il exige la soumission. «Pour acquérir le pouvoir et le conserver, il faut aimer le pouvoir. Et l’ambition ne s’accorde pas avec la bonté, mais au contraire, avec l’orgueil, la ruse, la cruauté. Sans l’exaltation de soi-même et l’humiliation d’autrui, sans hypocrisie et la fourberie, sans les prisons, les forteresses, les exécutions, les assassinats, aucun pouvoir ne peut naître ni se maintenir ». Le pouvoir, c’est la domination des forts sur les faibles. «Être au pouvoir veut dire faire à autrui ce que nous ne voudrions pas qu’on nous fît’, c’est-à-dire faire du mal. »(p 28)