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Citations de Lily R. Davis (56)


Aimer demande du courage. Aimer demande du dépassement et de l'abnégation. Aimer n'est pas un choix, mais l'accepter, si.
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Thivie parlait d'âmes soeurs quand elle nous observait. J'aurais pu être d'accord si j'avais cru à ce genre de chose. Après tout , il n'y a que dans les romans que les âmes soeurs étaient des amants. À bien y réfléchir, ça avait un côté gémellaire qui se rapprochait plus facilement du sentiment fraternel et de deux logiques qui se ressemblaient. Le désir, lui, naissait de la différence , de la particularité, de deux corps qui s'emboîtaient, de deux pensées qui s'accordaient, comme le ré engendre le mi. L'amour, c'était réussir à reconnaître une vibration singulière et se dépasser soi-même, dépasser l'autre pour pouvoir se trouver, quelque part. Chacune de nos dissemblables formeraient un tableau magnifique, fait de nuances et de contrastes. Ce serait inégal et en déséquilibre, mais justement toute la magie naîtrait de là. De cet immense chaos duquel se dégagerait une forme d'harmonie et de beauté.
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Mon souffle était aussi court que si j’avais couru pendant des heures, à travers la ville, à la recherche de quelque chose ; de n’importe quoi. Pourquoi courrait-on, d’ailleurs ? Pourquoi pleurait-on, aussi ? Oui, pourquoi les larmes ne se tarissaient-elles jamais ? Pourquoi revenaient-elles sans cesse, à heures régulières, comme de vieilles amies qui ne prenaient jamais de trop longues vacances ?
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La manie pouvait murmurer. Elle pouvait inciter à faire beaucoup trop de choses. Elle était une voix à mon oreille qui m'assurait que j'avais le droit de prétendre à tout, de vouloir tout et de tout obtenir, immanquablement. Avec un traitement qui fonctionnait, j'avais crû être amputée du désir. Qu'il ne reviendrait jamais, et jamais aussi fort, évidemment. Le sentir de nouveau pulser dans mon coeur, ça me terrifiait. Il n'y avait plus cette voix qui le pervertissait. Il n'y avait plus toutes ces certitudes... Il ne restait que les doutes.
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J'avais appris à renoncer à beaucoup de choses depuis que j'étais stabilisée. Jensen venait s'ajouter au nombre, voilà tout. C'était ça, il était un nombre. Le 1 ou le 2.153, quelle importance. Peut-être le 2 d'ailleurs. J'aimais bien le 3. Il n'avait pas la prétention du premier. Ni l'aigreur du second. Mais la fierté de celui qui monte sur le podium. Qui fait partie des gagnants. Le 3, oui, c'était parfait. C'était... Je m'égarai encore. Je m'égarais toujours de toute façon.
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Des gens posaient des bombes artisanales pour demander la paix. N'y avait-il rien de plus ironique que ça ? Utiliser la violence comme une monnaie d'échange ? Faire peser la peur pour obtenir la justice ? S'armer pour désarmer? Détruire pour préserver ? Comme si c'était la meilleure façon de réussir. Qui pouvait croire ça ?
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….Je voulais que tu pleures ,que tu verses tellement de larmes qu’en te retrouvant tu aurais nagé dans un océan.Je voulais que tu cries a en perdre la voix.Je voulais que tu m’appelles a t’en arracher le cœur. Je voulais qu’il n’y ait pas une seconde où je quitte tes pensées et je les aurais torturées comme tu as torturé les miennes.Parce que tu as été ma lumière et mes ténèbres .Parce que tu l’es toujours,aujourd’hui. Oui… tu es chacune de mes lumières et chaque coin de mes ténèbres,Rose -Maxine Miller . 
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Prologue

« Notre amour c’est notre maison, nos pieds peuvent la quitter, mais nos cœurs jamais. »

Oliver Wendell Holmes

Il m’a dit que toutes les histoires étaient aussi des histoires d’amour. Qu’elles faisaient mal et que, malgré tout, on s’y accrochait désespérément. Celle-ci n’est pas différente. Même si, à bien des égards, elle reste unique et exceptionnelle.

C’est l’histoire d’une fille qui s’est longtemps crue condamnée.

Mon histoire.

Vous savez, quand vous êtes au milieu d’une foule et que personne ne vous remarque. Je vivais avec cette sensation. Je la ressentais chaque jour, à chacun de mes pas, où que j’aille. Je m’étais perdue au milieu des autres. Parfois, je rêvais de m’effacer pour de bon. Parfois de me relever et de montrer que je pouvais conquérir ce monde qui ne comprenait rien à ce que j’étais. Ce monde qui m’avait poussé à disparaître. Qui pourrait le lui reprocher d’ailleurs ? Mieux valait l’indifférence ; elle était plus simple. Au départ, c’était douloureux, bien sûr. J’étais tout le temps en colère et triste. Puis, un jour, il y a eu un vide, là où avant il y avait eu la souffrance. Je m’y suis réfugiée. J’ai gardé le silence. J’ai rangé cette partie de moi pour ne plus qu’on la voie. J’aurais voulu être capable de lui échapper pour de bon, mais elle m’appartenait aussi sûrement que chacun de mes gènes.

Elle était l’essence même de mon être.

Son dysfonctionnement.

Après des années dans le Nebraska, coincée dans une petite ville du nom de Geneva où tout le monde se connaît et scrute le moindre de vos gestes, c’était facile de se fondre parmi les milliers d’étudiants de l’université de Berkeley. J’aurais pu être n’importe qui, il était impossible de me distinguer. J’avais remisé mes vêtements vintage et complètement décalés pour arborer fièrement des jeans bleus ou noirs, des chemisiers ou des t-shirts achetés dans ces magasins où vont des centaines de personnes pour avoir les mêmes. Je n’étais qu’une silhouette au milieu d’autres silhouettes. Une étudiante perdue dans les rangées d’un amphithéâtre. Une fille qui marchait sur le campus, d’un cours à un autre. Une petite blonde qui avançait ; souvent trop vite.

La suite a été un hasard. Mais les plus grandes révolutions ne le sont-elles pas, au départ ? Les plus incroyables découvertes et les plus magnifiques chefs-d’œuvre n’ont-ils pas été, à leur naissance, qu’une série de coïncidences et d’erreurs ? Sans elles, j’aurais continué à n’être personne. Sans elles, je ne me serais pas retrouvée là, un jour, alors que ses yeux se posaient sur moi pour la première fois.

Il m’a vue. Et rien que ça, c’était un miracle. De ceux qui font les plus extraordinaires événements. Les plus mémorables. J’ai eu l’impression d’être propulsée sur une scène, tous les projecteurs braqués sur moi. Ce fut brutal et soudain, sans doute. Comme la vie, à bien y réfléchir. J’aurais pu reculer et me fondre dans l’obscurité des coulisses. Disparaître de nouveau et m’éloigner, retournant vers le désintérêt, l’anonymat et ce mensonge que je portais, un voile qui me gardait à l’abri des autres.

Si je l’avais fait, j’aurais pu me préserver de tout ce qui allait découler de ce simple instant. Je me serais épargné toute cette violence et cette douleur. J’aurais aussi perdu, avant même de les connaître, la passion et le bonheur.

Les plus beaux sentiments ne sont pas indolores. Ils entrent profondément en vous, s’imprègnent dans votre âme et dans votre chair. Ils sèment sur leur passage une multitude de cicatrices et quelques larmes. J’ai cru en mourir tellement de fois. J’ai cru ne jamais m’en remettre. J’ai cru ne plus pouvoir ni respirer ni continuer. Mais ai-je vraiment eu le choix ? L’a-t-on d’aimer si fort ?

Il m’a emportée avec lui et ça reste la plus grande de toutes mes folies.

Après les chemins de l’ombre, j’ai connu la lumière…
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« Je sais ce qu’on ressent quand on provoque autant de colère et de dégoût, alors qu’on ne cherche qu’une place dans ce monde. Une place où exister. Une place pour nous. Je sais à quel point ça peut faire mal. Et cette plaie-là, il n’y aura jamais assez de points pour la recoudre. C’est impossible. Il faut vivre avec ça. »
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Il n’y a que la vérité qui ait de l’importance. La vérité est une arme, la plus dangereuse de toutes. C’est pour ça qu’elle fait peur. Pour ça qu’on veut faire taire les journalistes. Parce qu’ils courent derrière des réponses qu’ils veulent tous cacher. Mais la vérité gagne toujours.
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S’ils n’entendaient pas nos silences, s’ils se moquaient de notre pacifisme alors qu’ils viennent se heurter à nos cris, qu’ils se confrontent à notre colère.
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Est-ce que l’on pouvait aimer comme ça ? Jusqu’à ressentir cette douleur si atroce qu’elle était comme un fer chauffé à blanc qui brûlait la peau, les chairs, jusqu’à l’âme ? Est-ce qu’on pouvait aimer si violemment jusqu’à en perdre la raison, le bon sens, le goût et le sourire ? Est-ce qu’on pouvait aimer comme ça ? Aimer à en haïr.
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— Alors c’est ça ? continua oncle Ray. C’est ça les hommes d’aujourd’hui ? Vous nous sortez vos couplets sur la guerre, sur l’anticonformisme, sur l’égalité et la fraternité. Vous levez vos drapeaux, vous parlez avec de grands mots, mais ravaler votre fierté, vous êtes encore incapable de le faire ? Je suppose que l’évolution a ses limites, n’est-ce pas ?
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Il y a des journées ensoleillées qui réchauffent les cœurs. Et si un matin de pluie arrive, si une nuit obscure te fait peur, si des semaines d’hiver te glacent jusqu’aux tréfonds de ton âme, souviens-toi qu’il y aura encore des journées ensoleillées. Des journées ensoleillées pour te faire oublier tout ça.
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Personne n’avait jamais rien attendu de moi, rien vu de moi non plus. Aujourd’hui, j’avais l’impression qu’une main invisible me tirait vers la lumière. Et elle m’éblouissait tellement que je portais un voile, pour m’en protéger. Le temps de m’habituer - si je ne m’habituais jamais - et pouvoir un jour le retirer. Et devenir vraiment celle qui se cachait au fond de moi.
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J'ai toutes ces choses dans la tête et je me dis que si je peux les partager, si je peux faire comprendre, si je peux être une voix, alors je voudrais… Je voudrais que ça serve à quelque chose… Je voudrais tellement que ça serve à quelque chose.
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Si tu penses que c’est possible, alors ça le sera. Parce que la vie est comme ta valise, Alec. Chaque jour, tu peux la refaire, la défaire, y mettre un peu de différence, recommencer encore une fois. Tu n’as aucune barrière, aucune limite, tu n’as que celles que tu t’imposes. Alors, continue de faire ta valise et prépare-toi à partir. Toujours.
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Les ménagères s’ennuient. Les ménagères n’ont aucun but, aucun rêve. Elles cherchent seulement le courage de jeter leur tablier pour aller lever le poing dans la rue, espérant peut-être y trouver, en route, leur propre identité. Une place pour elles dans ce monde qui les oublient. N’y a-t-il que deux choix ? Soyez une femme acceptable ou soyez une traînée. Soyez un modèle de conservatisme ou devenez la crainte de toutes les mères. Comme si, entre les deux, il n’y avait pas des milliers de cœurs qui battent pour leur liberté. Comme si, entre les deux, il n’y avait pas des milliers de jeunes âmes qui aspirent à autre chose que l’ennui. À la seule satisfaction d’un ménage bien fait et bien tenu. Pourquoi n’apprenons-nous pas aux petites filles de nos écoles à crier tellement fort qu’il deviendrait impossible de les ignorer ?
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Être une femme, être une nièce, être une Rose. Pour une fois, j’avais voulu avoir les mêmes avantages que si j’étais née un peu différemment. Après tout, qu’est-ce que ça pouvait changer qui se trouvait derrière le stylo ? Derrière la machine à écrire ? Derrière un prénom ? Je serais Max, parce que c’était plus simple et que ça ne faisait de mal à personne.
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Mais il y a toujours une première fois. Une première fois à toute chose sur cette terre. C’est ce qui rend la vie si imprévisible, si belle, si absolue. Tu ne penses pas ? Tu ne penses pas que c’est magnifique de ne rien savoir et de tout réinventer quand même ?
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