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EAN : 9782375744635
592 pages
MxM Bookmark (16/04/2018)
4.4/5   20 notes
Résumé :
Nous sommes en 1965, à Washington. Tout le monde reprend en chœur les refrains des Beatles et les slogans lors des marches citoyennes. La jeunesse se soulève contre la ségrégation, contre la Guerre. La jeunesse veut aimer sans contraintes. C’est la génération hippie. Rose a passé des années dans un pensionnat pour jeunes filles et si elle regarde de loin cette nouvelle liberté, elle ne se sent pas le droit d’y plonger. Orpheline, recueillie par un oncle Colonel dans... >Voir plus
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Comme tu le sais mes lectures s'enchainent, mais ne se ressemble pas, le roman dont je vais te parler aujourd'hui est un gros coup de coeur.
Je ne m'attendais pas du tout à trouver une histoire aussi riche et belle.
Je l'avais demandé sur netgalley, mais comme d'habitude je n'ai pas été relire le résumé ; je me suis donc lancée dans ma lecture sans rien savoir hormis le titre et l'autrice (et encore, je ne savais pas que Lily R. Davis était un autre pseudo de Lily Haime, je l'ai appris après ma lecture en faisant des recherches sur l'autrice, je voulais lire ses autres livres tant celui-ci m'a plu).
Je ne vais rien t'apprendre de nouveau sur moi en te disant que l'histoire j'adore que les années 60 aux États unis sont une période qui me fascine et bien c'est justement là où je t'emmène en compagnie de Rose et Alec.
Preuve que j'ai adoré ce roman : j'ai précommandé la version papier, il me faut ce livre dans ma bibliothèque ^^

Le roman se déroule de 1963 jusqu'en 1978.
Tout un pan de l'histoire américaine que l'autrice va te raconter à travers ses personnages.
Je me suis délectée de chaque page.

Rose est une jeune femme très timide, elle vit chez son oncle, Ray, et sa tante, Daniella depuis la mort de son père.
Elle n'a jamais osé se révolter, désobéïr dire ce qu'elle pense au contraire de sa cousine Line.
Son oncle est officier, sous son toit il mène sa famille comme ses troupes.
Au moment où tu rencontres Rose, elle a terminé le lycée au pensionnat de Mademoiselle Prinston et s'apprête à entamer ses études de lettres à l'université de Washington.
Partout où elle va, elle emmène son journal rouge.
Un jour d'été, sa tante Danielle l'envoie apporter de l'argent à sa cousine qui a rejoint la communauté hippie de San Francisco, c'est là qu'elle va faire la connaissance d'Alec.
Ce journaliste dont elle lit en secret chaque article, cet homme qu'elle admire.
La timidité de Rose, son allure de jeune fille sage n'empêchera pas Alec de la remarquer, mais leur chemin se sépare très vite.
Eux partent sur les routes, elle part s'installer à Washington.
Son rêve : devenir journaliste, à l'époque, écrire sous le nom d'une femme on n'était pas pris au sérieux, qu'importe, en attendant que son rêve se réalise, elle va écrire sous un nom d'emprunt et glisser ses articles dans la boite aux lettres de l'Aldous.
Personne n'est au courant de ce secret à part son meilleur ami, Chris.
Oui, mais voilà, ce journaliste dont personne ne connaît l'identité n'a pas peur de prendre parti, de plus en plus de monde cherche à savoir qui il peut bien être.
Alec et ses amis l'apprendront et c'est une tout autre vie qui va s'ouvrir à Rose.
Elle prend son rôle de journaliste activiste pacifique à coeur.
Nous sommes en pleine guerre du Vietnam, une guerre que de nombreux Américains ne cautionnent pas en particulier les jeunes.
Tu vas donc suivre Rose ainsi que d'autres protagonistes dont je te parle ensuite au fil des années.

Rose sort de sa chrysalide grâce à Alec, elle devient un magnifique papillon. (Attention à ne Paste brûler les ailes douce et jolie Rose)
Elle apprend à ne plus baisser les yeux même si elle est plus à l'aise à l'écrit ou avec la langue des signes, dire tout haut ce qu'elle pense reste difficile.
Rose et Alec sont tous deux des êtres blessés par leur enfance.
Rose, elle n'a jamais oublié la mort de son papa, tué parce qu'il était recherché pour désertion, il a voulu signer pour expliquer qu'il était sourd et qu'il allait juste montrer ses papiers dans ses poches, les policiers l'ont abattu devant elle.
Depuis Rose se bat pour la veuve et l'orphelin, mais surtout contre toutes les injustices.
Alec lui a vécu lui aussi une enfance difficile.
Si Rose se sert de ses failles pour avancer Alec lui est constamment en colère, au bord de l'explosion. Il peut être aussi doux que s'emporter en deux secondes.
Entre eux, une belle histoire d'amour va commencer.
Malgré toutes leurs oppositions, lui est hippie, elle pas du tout.
Elle est pudique et timide, lui non ; chacun va respecter l'autre.

La grande force de ce roman est celle-ci : de l'histoire qui naît doucement entre les deux personnages principaux l'autrice te narre toutes les difficultés et les changements de ces années. La romance est sublime, les thèmes abordés ne sont pas survolés, mais traités en profondeur. Les descriptions te font faire un bond dans le passé, tu as l'impression de connaître toute la communauté de l'Aldous, de vivre au milieu d'eux, chaque personnage est subtilement décrit. Tu vas ainsi faire la connaissance de Rive, il est sourd, une forte connivence le lie avec Rose qui connaît la langue des signes, Penny, Louise, Peter, Déborah, Sean, Banjo Taylor, Faith la meilleure amie de Rose depuis toute jeune, Dylan un ami de Alec plus tard dans le récit, la peste Kaylee, Aphrodite, Adèle et Kenneth, l'ami d'enfance de Rose, le fils de Babbie, la bonne de sa tante, africain-américain, lui il se bat contre les extrémistes racistes qui sévissent encore dans le conté du Mississippi.

Lily R. Davis va te narrer le mouvement hippie, du début à sa fin, la guerre du Vietnam, le féminisme, le racisme, l'homosexualité, la maladie physique et mentale comme l'agoraphobie, le stress de combat (le syndrome post-traumatique n'est, à ce moment-là pas encore reconnu, beaucoup de soldats sont revenus du Vietnam, mais doivent se rappeler qu'ils ne sont plus là-bas. Certains acceptent de voir un médecin d'autre non)
Cette partie sur la souffrance des soldats qui ne peuvent oublier la violence des combats est poignante.
J'étais loin de tout connaître sur cette terrible guerre.
D'autres sujets sont abordés, mais je te cite les principaux, j'ai tellement aimé ce roman que je pourrais t'en parler des heures.

Tu vas voyager dans le temps, mais aussi dans l'espace, tu vas « voir » des villes et des pays comme San Francisco, Baltimore, Saigon, Washington, le Mexique, New York plus libéral que le reste des USA.
Tu vas voyager, mais tu vas aussi « rencontrer » des personnes célèbres comme les présidents Johnson et Nixon, Muhammad Ali qui a refusé de partir à la guerre et à qui on a retiré sa licence de boxe, Malcolm X, Elijah Muhammad, Martin Luther King, Margareth Sandler, une activiste à l'initiative de la première pilule contraceptive et qui a aidé à fonder le premier planning familial, Bob Dylan, le général Vidal, dictateur en Argentine en 1977, tu vas vivre le rassemblement connu du monde entier : Woodstock ou encore l'invasion du Liban en 1978.
Tu vois un peu la richesse de ce livre ?

Lily R. Davis te raconte à travers ses protagonistes l'Amérique en pleines mutations, elle te décrit les mouvements activistes pacifiques, puis certains, qui plus tard se radicaliseront. La peur des journalistes, le pentagone n'aime pas que ce qui se passe au Vietnam soit dénoncé dans la presse, la liberté d'expression est mise à mal.
Elle va te parler du Civil Rights Act de 1964, il déclara illégal la discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe ou l'origine nationale ... 1964 !!! Nous sommes en 2018 et il y a encore tant à faire alors comme Rose, j'écris, je transmets ces mots d'auteurs, d'autrices qui continuent à dénoncer, à nous rappeler des faits historiques pour que jamais nous n'oubliions et que jamais nous ne recommencions.

Malgré la richesse et les nombreux faits historiques la lecture n'est absolument pas monotone, le texte est parsemé d'article de journaux que cela soit de l'Aldous ou du Washington Post, de lettres que Alec va écrire à Rose.
Le suspens est constant et les rebondissements nombreux, Rose et ses amis sont obligés de cacher leur véritable identité, les lieux où ils travaillent, l'Aldous est dans le collimateur de la police.
Rose est une héroïne incroyable, pleine d'ambiguïté, timide, mais qui n'hésite pas à ruer dans les brancards ; déterminée, elle n'a pas peur de défendre ses convictions même si le rouge lui monte toujours aux joues ; idéaliste, mais les pieds sur terre, une héroïne que l'on pense faible au début, mais tu vas voir à quel point elle a en elle une force insoupçonnée, même par elle, je crois.
Alec n'est pas en reste mais je ne peux trop t'en dire sans te spolier.

« Avec quelle force me battrais-je encore pour quelques mots ? Des mots... Des mots que nous jetions sur le papier ; une drôle de façon de lever le poing ; de hurler. Des mots pour se révolter. Des mots pour tout changer ! »


Je vais m'arrêter là en te disant que l'écriture de l'autrice est magnifique, immersive, cinématographique, que j'ai vécu chaque ligne, chaque page, chaque mot, rien n'est de trop.
Si cela reste une fiction, tu l'as vu plus haut dans la chronique, elle se sert de faits réels. Elle te montre combien ces jeunes ont oeuvré pour se battre contre toutes les inégalités.
Tu ris, tu pleures, tu as peur, tu vas passer par toute la palette d'émotion.

« Continue de te battre pour toi, pour moi, pour les autres. Continue de te battre aussi fort que je t'aime et rien dans ce monde ne pourra jamais te résister. »

Vraiment, si je dois te conseiller un roman sur cette période des États unis c'est celui-ci, lis ce roman !

Splendide, authentique ; des personnages parfaits dans leurs imperfections ; je n'ai rien à reprocher à ce roman, je l'ai adoré du début à la fin.

Lien : http://luciebook.blogspot.be..
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C'est le second roman que je lis de cette auteure également connue sous le pseudo Lily Haime. Et je dois t'avouer que c'est une nouvelle claque phénoménale. Une lecture si intense, prenant, bouleversante, humaine, haletante et j'en passe. Lily R. Davis est le genre d'auteure qui t'embarque dans une fusée pour un voyage surprise et tu ne sais jamais où tu vas atterrir. C'est une parfaite alchimie entre le plaisir, la volonté de réveiller les consciences et cette plume juste parfaite. Une alchimie rare qui t'immerge dans une histoire hors norme. Un récit où le poing levé fait acte d'un combat et d'engagement pour un monde meilleur.
1965, direction les Etats-Unis présidés successivement par Lyndon B. Jonhson et Richard Nixon (pour la période concernée du roman).La guerre au Viêtnam fait rage depuis 1955. Elle durera près de 20 ans. Prés de 58 209 croix blanches américaines, un grand nombre de blessés, traumatisés qui devront faire face seul à leurs démons. Une guerre sans pitié qui ne trouve pas sens au sein des communautés américaines. En plein mouvement hippie, l'Amérique lève le poing contre cette guerre sans nom et meurtrière. de sit-in en sit-in, les voix commencent à se faire entendre. Les petits journaux indépendants défrayent les chroniques avec leurs articles emprunts de véracité visant à réveiller les conscience. Ici le journal l'Aldous se fait porte parole d'un mouvement s'amplifiant de mois en mois. N'hésitant pas à se jouer du gouvernement, au péril de leur liberté, et d'usant de leurs mots volontiers percuteurs. Ils soulèvent les masses. Leurs cris sont entendus et bientôt d'autres les rejoindront.
Ceux qui se cachent derrière l'Aldous est une bande de copains assez atypique et singulière. Il y a Line, Kaylee, Penny, Rive, Sean, Jacob, Louise… ( et je pense que j'en oublie) et Alec qui fait figure de chef. Alexandro Benitez est à l'image même du révolutionnaire. Il manie avec dextérité les mots. Il ne vit que pour ces articles prônant la stricte vérité. Ce hippie bon chic bon genre et activiste est un amoureux éperdu de la vérité. Il n'hésite pas à voyager pour rencontrer de nouvelles communautés. Sa vie de bohème, il l'a savoure sans jamais se poser d'ultimatum ou de questions. Il croque la vie à pleine dent. Alec est intelligent, têtu, courageux, indépendant, fêtard, queutard. Il est épris d'une profonde humanité à laquelle il voue un profond respect. Il est très fin philosophe et arrive parfaitement à décrypter les profondeurs de l'âme. Alec est le synonyme même de cette liberté.
Rose a tout de la jeune fille convenable. Recueillie par son oncle suite au meurtre de son père, elle ne vit que pour satisfaire son oncle Ray et sa tante Daniella. Sa cousine Line ne lui porte que très peu d'attention. Aucun lien ne semble les réunir si ce n'est la jalousie et la convoitise. Rose a très peu confiance en elle. Elle n'arrive pas à mettre de mots sur les émotions qui bouillonnent en elle. Très fine observatrice de la société qui l'entoure, elle écrit dans son journal rouge tout ce qu'il lui semble injuste. Sa première rencontre avec Alec a été à ses yeux un immense moment de honte, alors que pour ce dernier ses yeux verts font chambouler sa vie. Ce n'est que quelques années plus tard que la vie va les réunir à nouveaux à Washington pour une nouvelle aventure. Avec Alec, Rose va s'épanouir comme une fleur, apprendre à s'affirmer et porter haut et fort ses convictions. Rose découvre que les mots peuvent changer les choses. D'abord sous couvert d'anonymat, elle publie quelques articles dans le journal universitaire. Peu à peu, les gens ne tardent pas à parler de ce journaliste qui ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Pendant ce temps, elle sympathise avec cette bande de joyeux lurons. Très vite elle s'émerveille par cette boule d'énergie émanent de ce groupe où les débats vont rage et où chaque opinion est écoutée. Elle s'y découvre une famille avec ces bons et mauvais côtés. Rose reste une jeune femme pudique et réservée mais qui n'hésite pas parfois à pousser de sa voix pour se faire entendre. Alec lui est d'un soutien indéfectible et est toujours présent dans les moments clés de sa vie. Il sera être patient, attentif, protecteur et attentionné. Mais à eux deux, leurs mots réunis, ils seront bien plus que ça, un modèle contre les injustices de l'époque. Leur vie paisible faite de débats houleux, de sit-in, de voyages et d'articles sera interrompue par une lettre émanent de l'Armée. Qu'adviendra t-il d'eux et de leur combat ?
Je dois dire que le contexte historique de ce roman est percutant et très intéressant. Thème assez rare dans le paysage littéraire français et encore plus écrite par une auteure française. Associé à la romance, ce récit se veut plus détonnant. Si la guerre du Vietnam est largement exploré, d'autres points le sont aussi comme : le droit des femmes à l'avortement, les droits de la communauté LGTB, le droit des hommes et femmes issus de la communauté noire alors que le Klux Klux Klan est d'actualité, le droit à la liberté de parole… Si ces combats sont à l'heure d'aujourd'hui entérinés, d'autres persistent et d'autres ont vu le jour comme celui du port d'armes.
Ce roman est une fenêtre ouverte sur cette période largement révolutionnaire aux Etats-Unis. Au travers des personnages, le lecteur vit pleinement ces effusions, ces questions bouleversantes. Rose et Alec font figure d'icône et au travers de leur idylle, je me suis retrouvée à me battre à leur côté. Certain personnage tombe dans l'extrême et les conséquences de cette dérive s'avèrent dramatique.
Ce roman est juste une pépite, un méga coup de coeur. Une lecture intense où les enjeux sont importants. Les personnages sont très attachants et leurs buts sont au delà de leurs convictions et à leur hauteur. le contexte est très riche. Que dire qu'une panoplie d'émotions m'a traversée. Des émotions fortes et gênantes : la tristesse, la joie, l'euphorie, le désespoir, la colère, l'empathie, la désolation, la solitude. Que dire de plus que ce roman est une réussite.
LE JOURNAL ROUGE est le témoin de toutes les horreurs que l'humanité a créées, de tous les combats menés à bon escient pour un monde meilleur et de toute la magnificence que l'Homme peut encore avoir en lui. LE JOURNAL ROUGE est l'image même du passé, du présent et du futur, une fenêtre qui ne se fermera jamais tant les combats sont nombreux.
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Pourquoi je l'ai lu ?


J'ai tourné longtemps autour de ce livre. À chaque fois que j'allais sur Netgalley, je le voyais et j'étais irrémédiablement attirée par sa couverture, que je trouve magnifique. le résumé m'attirait aussi. Ce qui me bloquait, c'était que c'était écrit que c'était une romance historique. Or, je ne lis pas de romance. Puis, j'ai craqué et je l'ai téléchargé. Peu de temps après, j'ai lu la chronique d'Une souris et des livres et je n'ai eu qu'une envie, c'est de commencer à le lire.😀


Mon avis


Je n'attendais rien de ce livre et je l'ai adoré.


L'édition papier contient 591 pages, mais je n'ai absolument pas eu l'impression que c'était long. L'écriture est vivante, rythmée et il se passe toujours quelque chose. de plus, de nombreux articles de l'Aldous, un journal qui dénonce les injustices et le comportement des Etats-Unis au Vietnam donnent une dynamique au récit.


Le contexte historique est rendu de telle manière, que j'ai eu la sensation d'y être. Ce roman est très documenté et très complet sur cette période mouvementée durant les années 60. L'auteure nous plonge entièrement dans cette période hippie. Les Etats-Unis sacrifiaient ses jeunes pour les envoyer se battre au Vietnam. Lily R. Davis aborde tous les points de vue : les personnes qui défendent ces combats, celles qui se battent pour faire arrêter cette boucherie, les hommes qui sont au Vietnam, ceux qui en sont revenus et sont qui en sont morts. Elle parle aussi de ségrégation, de la pilule, du combat pour que les avortements ne soient plus illégaux. Elle montre aussi comment un combat juste peut se radicaliser et devenir ce qu'il dénonce. L'aspect historique est incroyablement riche précis et pourtant, dépeint d'une façon romancée. Les thèmes développés sont si nombreux que c'est comme si c'étaient plusieurs livres en un. Cependant, les sujets ne sont pas survolés, ils sont très approfondis.


L'histoire dans l'Histoire est très prenante. Les personnages sont nombreux, mais nous ne sommes pas perdus. Ils ont tous une personnalité différente, mais ne sont absolument pas caricaturaux. Comme dans la vie, ils sont faits de nuances.


La suite sur mon blog

http://www.valmyvoyoulit.com/archives/2018/06/01/36451324.html
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Parfois il arrive que l'on tombe sur un bouquin sans aucune attente et l'on se rend compte que nous venons de découvrir sur un vrai petit bijou... eh bien, c'est ce que j'ai ressenti dès les premiers chapitres de ce récit. Lily Davis a su me charmer avec sa magnifique plume!

Rose n'a que seize ans lorsqu'elle voit Alec pour la première fois. Elle est en admiration devant ce jeune homme activiste et journaliste pour le célèbre et controversé journal l'Aldous Tribune. Depuis longtemps déjà, Rose rêve en secret d'être elle-même journaliste à une époque où les femmes devraient rester à la maison pour cuisiner et élever les enfants. Elle voudrait écrire pour que les femmes puissent être libres de faire leur propre choix de vie. Elle voudrait que cesse la ségrégation. Elle voudrait que la guerre s'arrête afin de retrouver l'oncle Ray tel qu'il était avant de partir pour le Vietnam. Mais avant tout écrire est essentiel à sa vie et c'est pour cela que son journal rouge la suit partout où elle va.

Et puis un jour, Rose part pour l'université pour faire des études de journalisme à Washington. Elle y rencontrera Alec et toute la bande. Au fil des semaines, nous verrons naître un amour intense entre Alec et la belle Rosie. Pendant ce temps, sous le couvert de l'anonymat, elle va écrire des articles pour le journal étudiant. Elle sera Max et tout le monde s'imagine qu'elle est un homme. Et ses articles font jaser... même les journalistes de l'Aldous surveillent ses articles sans s'imaginer une seule minute que c'est Rose qui les écrit.

Mais un jour, elle devra tout avouer à Alec afin de pouvoir lui ouvrir complètement son coeur et c'est alors qu'elle deviendra journaliste pour le célèbre Aldous Tribune, et ce, malgré les risques. Elle écrira des articles avec son beau Alec. Des articles sur la guerre, des témoignages de soldats revenus du front jusqu'au jour où Alec reçoit sa convocation. C'est maintenant son tour de partir à la guerre malgré qu'il lutte pour qu'elle cesse, malgré qu'il n'y croit pas. Pour Rose, son monde s'écroule.

Le journal rouge est beaucoup plus qu'une simple romance. C'est également un récit sur l'amitié, sur les droits de tout un chacun à pouvoir vivre en liberté et en toute égalité. C'est tellement énorme le message qui passe à travers les mots de l'auteure que moi-même je n'arrive pas à vous décrire avec exactitude tout ce que ce roman représente. Il faut le lire pour comprendre à quel point le message est fort et puissant! Par contre, je vous préviens, les chapitres sont longs, mais ne vous laissez pas décourager. Laissez-vous porter par les personnages et ce qu'ils ont à vous transmettre.

Le travail de recherche que l'auteure a effectué est tout simplement grandiose. Je ne sais pas combien d'heures elle a mises sur ce roman, mais je peux vous garantir qu'aucun événement n'est cité au hasard. Tout est précis et authentique ce qui nous chamboule encore plus, car nous savons que cela s'est réellement passé ainsi. Et pourtant les événements ne sont pas si éloignés dans le temps...

Les personnages quant à eux sont tous uniques par leur personnalité, leur vision de la vie ce qui donne l'opportunité à l'auteure de nous amener vers plusieurs échanges intéressants et qui portent à la réflexion. D'ailleurs, je sens encore les personnages qui habitent en moi et je vais m'ennuyer d'eux.

J'aurais pu vous donner une panoplie de citations, plus belles les unes que les autres. le journal rouge est mon coup de coeur du mois de mai. C'est un roman qui a fait sursauter mon coeur plus d'une fois et qui va rester dans ma mémoire bien longtemps. Sincèrement, les mots me manquent vous dire à quel point j'ai adoré! N'hésitez pas à plonger dans l'univers des années 60, dans l'univers de Rose et Alec. Vous ne serez pas déçus!

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À travers leurs écrits, ils tentent de faire entendre leurs voix.

1963, Martin Luther King fait un rêve. Alec, un étudiant engagé, rêve lui aussi d'un monde meilleur, c'est au travers des colonnes de l'Aldous Tribune qu'il écrit sans retenue et loin de la censure exercée à l'époque. Lui et sa bande d'amis sont un groupe hétéroclite vivant en marge de cette société qu'ils dénoncent, leur but est d'oeuvrer pour la vérité, pour un monde meilleur, pour l'égalité. Ils tapent parfois là où ça fait mal et vont à l'encontre, souvent, du politiquement correct des années 60. Surveillés de près par les autorités, ils doivent user d'imagination pour déjouer les pièges tendus par la police pour se protéger. Ils oeuvrent clandestinement pour garder l'anonymat de certaines de leurs sources sans qui ils n'auraient pas la matière nécessaire pour leurs articles-chocs.

Rose est brillante, jeune et belle. Elle a été recueillie par son oncle et sa tante après la mort de son père et va grandir selon les principes de son oncle militaire. Elle fera son possible pour ne pas les décevoir. Elle aime écrire, les mots et leur pouvoir la fascinent et c'est dans un journal rouge, que lui a offert son père lorsqu'elle était enfant, qu'elle consigne ses pensées depuis des années. C'est au hasard d'une visite à sa cousine Line, une hippie rebelle et imperméable à l'autorité paternelle, qu'elle fait la connaissance d'Alec. Cette rencontre marquera la jeune femme, mais elle ne sait pas encore à quel point.

À l'université, Rose souhaite écrire, coucher ses mots et ses idées sur le papier, mais ne peut être publiée en tant que femme. Elle se cache derrière le pseudonyme de Max et devient rapidement populaire. le mystère entourant ce fameux Max attise la curiosité de tous et c'est au détour d'une réunion de Pale (une organisation dite pacifiste) à laquelle elle s'est rendue déguisé en homme qu'elle se retrouve nez à nez avec celui qu'elle lit avec avidité depuis leur première rencontre. Ces retrouvailles inattendues sont le commencement d'un long voyage à travers les années, nous entraînant dans leur épopée romanesque. Nous sommes spectateurs de la transformation de Rose, passant de chrysalide à papillon, là où la liberté sexuelle est à son apogée, assistant à leurs luttes, victoires, déceptions, quêtes d'un monde meilleur, mais aussi au coeur de l'enfer de la guerre du Vietnam, l'avortement, la ségrégation, le droit des femmes et tant d'autres sujets sont abordés, vus et vécus au travers de leurs yeux, valeurs et convictions. Nous découvrons grâce à eux cette période de l'histoire qui a tant impacté les États-Unis des années 60-70.

Une fois de plus, la plume magique de l'auteure transporte son lecteur en opérant un retour dans le passé au coeur d'une bataille menée par des militants pour la paix. Des activistes oeuvrant contre la guerre et les inégalités, qui rendent cette partie de l'Histoire plus vraie que nature. Si ce livre est le fait de l'imagination de Lily R. Davis, bon nombre de faits, d'événements sont tirés de la réalité, et c'est aussi ce qui rend ce roman si beau, si vrai.

Rose est parfaite dans toute sa candeur, introvertie et pourtant fougueuse, sa force intérieure est son plus gros atout pour se faire une place au sein de cette communauté et pour survivre aux épreuves de la vie. C'est également ses sentiments pour Alec qui l'aident à chaque étape de leur relation, la rendant toujours un peu plus forte, plus téméraire, plus courageuse, supportant plus que jamais l'homme de sa vie. Au-delà du côté historique, c'est une merveilleuse histoire d'amour que l'auteure délivre. Chaque personnage a son incidence, sa personnalité propre, tout est magnifiquement orchestré sans aucune fausse note. L'auteur offre même le point de vue d'Alec au travers de ses écrits, de cette relation épistolaire durant la guerre qui montre toute la laideur des coulisses de ces années de combats sans fin et le traumatisme de l'horreur.

Ce livre ne se lit pas, il se vit ! Il donne envie de nous lever et de scander avec eux “ MAKE LOVE NOT WAR ”. L'amour inconditionnel et les secondes chances sont au rendez-vous. Tout comme des personnages attachants, engagés, déterminés, pour qui vous craquerez complètement. Ce livre va vous surprendre, vous envoûter et même si vous n'êtes pas des inconditionnelles de la romance historique, laissez vous tenter. Je vous laisse découvrir ce fabuleux récit né sous la plume d'une auteure tout aussi fabuleuse. Vous ne devriez pas le regretter, pour moi, c'est un coup de coeur assuré.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
….Je voulais que tu pleures ,que tu verses tellement de larmes qu’en te retrouvant tu aurais nagé dans un océan.Je voulais que tu cries a en perdre la voix.Je voulais que tu m’appelles a t’en arracher le cœur. Je voulais qu’il n’y ait pas une seconde où je quitte tes pensées et je les aurais torturées comme tu as torturé les miennes.Parce que tu as été ma lumière et mes ténèbres .Parce que tu l’es toujours,aujourd’hui. Oui… tu es chacune de mes lumières et chaque coin de mes ténèbres,Rose -Maxine Miller . 
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Mon souffle était aussi court que si j’avais couru pendant des heures, à travers la ville, à la recherche de quelque chose ; de n’importe quoi. Pourquoi courrait-on, d’ailleurs ? Pourquoi pleurait-on, aussi ? Oui, pourquoi les larmes ne se tarissaient-elles jamais ? Pourquoi revenaient-elles sans cesse, à heures régulières, comme de vieilles amies qui ne prenaient jamais de trop longues vacances ?
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Les ménagères s’ennuient. Les ménagères n’ont aucun but, aucun rêve. Elles cherchent seulement le courage de jeter leur tablier pour aller lever le poing dans la rue, espérant peut-être y trouver, en route, leur propre identité. Une place pour elles dans ce monde qui les oublient. N’y a-t-il que deux choix ? Soyez une femme acceptable ou soyez une traînée. Soyez un modèle de conservatisme ou devenez la crainte de toutes les mères. Comme si, entre les deux, il n’y avait pas des milliers de cœurs qui battent pour leur liberté. Comme si, entre les deux, il n’y avait pas des milliers de jeunes âmes qui aspirent à autre chose que l’ennui. À la seule satisfaction d’un ménage bien fait et bien tenu. Pourquoi n’apprenons-nous pas aux petites filles de nos écoles à crier tellement fort qu’il deviendrait impossible de les ignorer ?
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Des gens posaient des bombes artisanales pour demander la paix. N'y avait-il rien de plus ironique que ça ? Utiliser la violence comme une monnaie d'échange ? Faire peser la peur pour obtenir la justice ? S'armer pour désarmer? Détruire pour préserver ? Comme si c'était la meilleure façon de réussir. Qui pouvait croire ça ?
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Si je le pouvais... je peindrais des slogans sur les murs des gares, juste avant que les troupes s’en aillent. Pour que mes mots soient ceux qu’ils emportent avant d’aller au front. Je leur dirais d’avoir le cœur en paix si leurs mains doivent tirer. Et je leur pardonnerais d’être des victimes eux aussi, eux avant nous ; les victimes d’une guerre qui commence, d’une guerre qui doit finir. Je me battrai pour les sauver, pour sauver tout le monde, pour nous garder loin de tout ça.
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