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Critiques de Liss Kihindou (7)
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Chene de Bambou

Miya est une jeune femme qui vient de débarquer en France. Elle est étudiante en lettres. Elle vient d’Afrique. Son pays n’est pas nommé. Quand commence ce roman, c’est sa fragilité qui nous est offerte. La personne sensée l’accueillir n’est pas là et son esprit gamberge. Au fil des pages, on comprend les raisons de son incertitude. Son immigration est le fait d’un acte improbable de bonté et qui sera mené à son terme.



Au commencement, la lettre électronique

C’est par le biais d’un échange par e-mail que cette étudiante fait la rencontre de Corinne, une française. Evangélique de son état, Corinne se prend de compassion pour Miya et s’engage à simplifier sa venue en Europe en vue de poursuivre des études qui ne peuvent aller plus loin dans la terre natale de Miya. Les parents de cette dernière entrevoient avec méfiance ce projet sur lequel ils n’ont aucune prise si ce n’est pour soutenir le billet de départ. Que va devenir, leur fille, leur sœur sans ressource ? Que se cache-t-il derrière la main tendue de Corinne ?



Toutes ces questions, c’est au travers d’un autre échange électronique qu’on les découvre. Confrontée au challenge des réalités françaises et de la vie d’une étudiante et surtout d’une immigrée, Miya renoue le contact avec une collègue restée au pays, Inès Mokanda. Inès tient un cybercafé et elle peut donc se permettre une correspondance soutenue et désintéressée avec son immigrée de copine. Miya lui confie son regard sur la terre qui l’accueille, sur cette femme qui l’héberge, Corinne. Elle décrit toute la complexité d’une telle cohabitation, quand on se sent redevable à une personne qui nous donne sans attendre quoique soit en retour. Elle analyse également les conditions de son intégration et son indépendance matérielle à acquérir…



De la camaraderie à l’amitié : difficulté d’un échange

La difficulté de cet échange épistolaire se pose à la fois au niveau de la relation entre Miya et Inès et sur le support de la communication choisie. En proposant un échange par e-mail, Liss Kihindou a pris un risque considérable. Celui de quitter le registre de l’épitre pour une communication plus superficielle. On peut difficile envisager un échange aujourd’hui qui se construit sur un ressenti immédiat et twittage au gré de ses humeurs. Quand Miya se connecte, elle expose son regard sur la pensée qui la préoccupe, sur un mode de fonctionnement culturel qui la déconcerte ou sur une dispute avec Julien. Ne comptez pas sur moi, pour vous dire qui est Julien. Miya a besoin de parler et d’évacuer un trop-plein. Elle n’est parfois pas très attentive aux attentes d’Inès et passe du coq-à-l’âne de manière impromptue, avec des ruptures qui dérangeront le lecteur. Mais, il est important de ne pas oublier que ce ne sont pas des correspondances d’autrefois qui imposaient recul et analyse après coup et réception dans une boîte aux lettres. D'une certaine manière, Liss Kihindou réussit son coup.



La relation d’Inès et Miya introduit également un problème pour le lecteur. Ce ne sont pas des amies. Celles et ceux qui attendront la profondeur d’échanges que Rama et Aïssatou dans le mythique roman de Mariama Bâ, feront une faute d’analyse. Miya ne se livre pas auprès d’Inès, très inquisitrice dans ces questions. Elle glisse les informations avec parcimonie pour tout ce qui touche à l’intime et son intégration qui prend des formes très délicates. Là, encore, Liss Kihindou est juste sur la question de la structure. Néanmoins, le regard que Miya porte sur les questions qu’elle aborde reste très superficiel et inachevé. Le seul domaine où elle se livre, est finalement celui de son désir d’écrire et la difficulté de publier. L’échange gagne en intensité, car les deux correspondantes s’affrontent alors réellement comme seules deux amies le peuvent.



On attend la suite

On peut donc regretter la forme de l’échange que Liss propose, qui en plus, ne lui permet pas de déployer une écriture que l’on sait plus maîtrisée par la critique et l’essayiste que nous connaissons. Et sur le fait qu’elle trompe ses lecteurs en les conduisant sur des diatribes d’émigrés en mal d’épaules consolatrices. Le sujet de ce roman est l’amitié qui subrepticement se forme. Espérant, que le prochain échange d’épîtres, cette fois, nous livrera les confidences entre Inès la dévergondée et Miya la chaste. A suivre, donc.
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Mwanana : la petite fille quii parlait aux ..

L'histoire se déroule en des temps immémoriaux à Kiyengué, un village situé dans l'actuel Congo Brazaville, elle nous relate le quotidien de nos ancêtres africains agriculteurs. Mwanana, une petite fille de sept ans, comprend le langage des animaux et grâce à cette précieuse faculté, elle réunit deux mondes: celui des animaux et celui des humains. Mwanana est l'interprète officielle des demandes d'aides et de secours des uns et des autres et grâce à elle tous vivent en harmonie. Toutefois un incident viendra détruire cet ordre ancien.
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Chene de Bambou

Chêne de Bambou est le livre de deux type d'amitiés ou disons de plusieurs types d'amitié. C’est aussi le livre des femmes, de l’amitié féminine. Les hommes y sont présents certes, mais ce sont d’abord les femmes qui sont mises en avant. Cela tient à une manière de vivre l’amitié, de se soutenir et d’entretenir une relation avec une mère, avec une sœur, avec une amie ou avec l'écriture. Chêne de Bambou est, de ce fait, un texte dominé par les échanges épistolaires sur la vie, mais aussi sur le contexte socio politique africain qui contraint presque à l’exil. Peut-être aussi que ces amitiés tiennent-elles à un certain besoin, besoin de se dire, besoin de se confier, besoin de soutenir, besoin de crier, besoin de comprendre, besoin de se taire en écrivant. Comme une sorte de nécessité entre les cœurs, la joie, le bonheur, l’être avec. Enfin, parce qu’émerge de ces lignes une tyrannique nécessité de l’autre, une révolte implicite des situations sociopolitiques africaines, mais aussi la découverte de la vocation d’écrivain comme, éventuellement chemin de libération qui est sans doute, à mon sens, l’une des grandes thématiques de ce roman. Libération par l’immigration représentée par une femme originaire d’Afrique qui immigre en Europe. Elle est éblouie par le modernisme vertigineux de ce continent et se questionne sur son continent d'origine, mais aussi sur ses difficultés personnelles qui contrastent avec l'image du lieu qui l'a accueillie . Libération par l’écriture pour s’épanouir et faire épanouir son style.
Lien : https://lesanctuairedepenelo..
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L'expression du métissage dans la littérature a..

L'oeuvre est une réussite totale
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Détonations et Folie

Un second recueil de nouvelles, pour cet auteur de talent. Un regard d'une Afrique, des sensations qui transpire au fil des pages, des odeurs d'une nourriture qui se fait rare, les couleurs des tenues de ces femmes et de ces hommes, en tous points si vivants. Détonations, pour tous ces coups de feu, ces explosions qui rythment les temps de guerre civile, les périodes d'insécurité de certains quartiers, ou de certaines régions. Mais n'allez pas voir en cela le fond de ces récits, car bien au contraire, Liss dresse dans cet ouvrage un portrait en ombre chinoise de ces gens sous les bombes.

Des bribes de vie, des fragments de souffrance et de joie, mais pas de certitude, pas de connaissance, juste de la vie avec tout ce qu'elle porte de singulier. Nous autres européens avons l'habitude de regarder le continent africain avec le souci d'y plaquer nos modèles de compréhension, d'y retrouver quelque chose de nos propres logiques culturelles.

Mais que ce soit Mouchikimbila, ou Mayele-Asili, tous ces personnages nous invitent à partager un peu de ce quotidien qui leur est si familier, qui nous est si étranger. Mais dépasser les apparences, les gestes communs d'une vie domestique, leurs préoccupations ne nous sont pas si éloignées. Alors, Liss questionne avec justesse le statut de cette femme africaine, forte et soumise, violentée et admirée, elle traduit les luttes de pouvoir et les abus. On retrouve souvent, au gré des exodes, ces sentinelles qui gardent les barrages le long des routes brûlées par le soleil et qui arpentent ce sol rougit par le sang versé inutilement, ou du moins pour assouvir la soif de ces bourreaux.

Mais je me garderai de rentrer dans quelque forme de jugement que ce soit, au risque de faire ce que je dénonçais plus haut. Non, ce livre est décidément un miroir, un hublot donnant sur une Afrique que nous ignorons, celle que l'on ne médiatise pas. Liss se fait porte voix de ces femmes et de ces hommes qui malgré les combats, malgré le climat insécure, crient haut et fort leur humanité. Des préoccupations simples mais véritables, dans ces récits qui fleurent l'authenticité, le tout rythmé par la plume légère et précise de cette jeune femme de lettres.

Vivement un roman de la même trempe…
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Black Panther

À l’image de la série du super-héros aveugle, l’esprit noir et réaliste définit cet album réussi malgré quelques faiblesses.
Lien : http://www.actuabd.com/La-Pa..
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Détonations et Folie

La plongée dans le recueil de nouvelles de Liss, toute dernière perle de la littérature congolaise, a réellement été enthousiasmante et enrichissante. Le maître mot pour apprécier est la justesse du propos. Tenez, le titre : Détonations et folie.



Quand on écrit un recueil de nouvelles sur différents témoignages des violents conflits qui ont ensanglanté la République du Congo sur une décennie, " Détonations et folie " sonne juste.



Détonations, déflagration, salves de mortier, bruits de bottes, explosions, rafales de pistolets mitrailleurs autant de caractéristiques d’un conflit armé qui pousse à un perpétuel exode des hommes et des femmes en quête de quiétude et fuyant la folie dévastatrice des milices… des hommes.



Dans chaque nouvelle, Liss s’incarne avec beaucoup de brio dans des personnages écrasés par ou écrasants d’autres hommes (ou femmes). Dans ces nouvelles qui plongent le lecteur dans ce douloureux épisode de l'histoire congolaise, la folie se terre dans chaque recoin de page. Le chaos ambiant autorisant la nature insondée de l’homme à s’exprimer dans ses excès les plus vils : viols, tueries, pillages.



Si le propos de la jeune auteur congolaise s’était cantonnée à cette seule description, le résultat aurait été quelque peu ennuyeux. Mais, à la violence de ces départs, de ces migrations comme à celle du retour dans un habitat pillé, à celle des barricades et de leurs libidineux miliciens en poste, Liss dresse une galerie de personnages qui loin de se complaire dans un fatalisme séculaire, luttent, affrontent leurs quotidiens en usant de tous les artifices, toutes les ruses pour survivre et aider les leurs à en faire de même. On s’attache à chacun des personnages dans la peau desquels Liss s’est discrètement immiscée. La flamme de l’espoir est allumée ainsi que celle de la mémoire de tous ces disparus ou de ces victimes silencieuses qui trouvent en Liss une très belle voix.


Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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