Loïc Chevallier

Pogroms, holocauste, aplaventrisme d’Hollywood, tout cela a un air de déjà-vu. Les auteurs parviennent toutefois à concocter une recette différente avec les mêmes ingrédients, et le résultat se montre convaincant.
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Cette ambitieuse fresque historique qui nous conte le destin de deux frères juifs, des années 1930 à la création de l’État d’Israël, ne démérite toujours pas avec ce cinquième opus de 70 pages.
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On pense pour le dessin à Maravano avec Étienne Le Roux et Loïc Chevallier, réalisme et trait fort, qui redonnent vie à une époque d’horreur qu’il ne faut pas oublier. C’est aussi l’un des mérites de cette œuvre puissante, passionnante, qui montre toute la tragédie d’une époque à jamais occulter. Et raconte dans le détail, avec les vrais noms une des très rares révoltes armées dans un camp.
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Nous suivons dans cette saga le destin de deux frères Rubinstein dans les années 1930 ayant mis le cap sur le Nouveau Monde avec son industrie immergeante du rêve : Hollywood ; Salomon y frétille comme un poisson dans l’eau, tandis que son frère Moïse, moins enclin à la compromission, se sent davantage impliqué par le sort des Juifs d’Europe sous la coupe de fascismes qui vont de montrer d’année en année de moins en moins inhibés.
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Dans cette BD nous faisons la connaissance du jeune Kenji qui est un moine vivant dans un temple. Toutefois, son rêve est de devenir ninja, aussi c'est rochonnant et peu motivé qu'il accepte de se rendre au tournoi international d'arts martiaux, poussé par son maître. Son maître sera d'ailleurs enlevé à l'occasion de cet événement et une fabuleuse aventure commence donc pour Kenji et son raton-laveur JinJin.



Cette BD est moins jeunesse finalement qu'elle n'y paraît. Ses illustrations plutôt rondes et colorées sont un réel plaisir pour les yeux et viennent servir des personnages plutôt drôles. En tout cas, le personnage de kenji est clairement à mourir de rire. Le jeune garçon a un tempérament bien trempé et n'hésite pas à se moquer de ses adversaires en leur attribuant des surnoms de nourriture chinoise avariée.



Je disais que cette BD n'est finalement pas à destination uniquement d'un public jeunesse, car l'histoire qui nous est racontée est assez complexe et donc vraiment intéressante. Plusieurs ramifications de personnages s'entremêlent, créant un suspense agréable et qui est ponctué de flash-back sur l'enfance de Kenji.

Le rythme ne subie donc aucune lenteur et je me suis autant amusée que mon fils et mon neveu à la lecture de cette histoire emprunte de culture asiatique, d'arts martiaux et de magie.



Il y est également question de quête des origines et de la filiation. Quelle importance doivent-elles prendre dans notre vie ? Doit-on pour elles oublier ceux que nous aimons et qui nous ont aimé en retour ?



Voici un premier tome qui nous aura en tout cas totalement comblé et à qui nous descernons un très beau coup de coeur.



Le second tome étant déjà paru, je pense que nous n'attendrons pas longtemps pour connaître la suite de l'histoire de ce coquin de Kenji.