La FTQ est donc, par ses origines, la plus ancienne centrale syndicale québécoise, et la plus importante. Elle est au coeur de la lutte séculaire des travailleurs et des travailleuses pour conquérir, grâce à l'action collective et à la solidarité, de meilleures conditions de travail et de vie et, surtout, plus de dignité et de respect. Elle est au coeur du combat du mouvement ouvrier pour une plus grande justice sociale et pour un monde meilleur, plus humain, où les personnes priment sur l'argent.
Faut-il insister sur l'importance de mieux connaître notre histoire ouvrière, ses gains et ses acquis, afin de mieux conjuguer le passé, le présent et le futur ? Cela vaut pour les plus jeunes, qui n'étaient pas là, mais aussi pour les plus vieux, qui perdent un peu la mémoire... Et puis faut-il rappeler qu'un peuple qui n'a pas de mémoire est un peuple qui n'a pas d'avenir ? Si l'on veut savoir où l'on veut aller, il faut savoir d'où l'on vient.
Le président de la FTQ essaie d'être omniprésent, de participer à toutes les activités syndicales ou sociales où l'on sollicite sa présence. Y compris les baptêmes, les mariages, les funérailles... Les ligues de quilles et les tournois de golf. Il a le sens du devoir et se rend disponible, en particulier pour aider à régler des conflits de travail. Il se montre tellement disponible qu'il en devient utile, puis nécessaire et même parfois indispensable ! « C'est mon arme secrète, un des secrets de ma réussite », glisse-t-il, l'air malicieux.
Il décrit ainsi ses longues journées de travail : « Des journées de 14 à 15 heures et ça déborde presque toujours sur les fins de semaine. Cours d'un bord, cours de l’autre, des coups de téléphone en masse, des rendez-vous le matin, des réunions l'après-midi, des assemblées le soir. Éteins des feux, des petits et des gros. C'est souvent une vraie affaire de fou, mais je ne pourrais pas m’en passer. Je pense que j'ai besoin de cette bousculade, de cette frénésie par moments. Je me sens comme un poisson dans l'eau, je vis dans le présent. »
Sa force physique est quasiment légendaire. Ses amis disent qu'il est « fait fort » comme un boeuf, comme un cheval ou « comme un Romain » ! Lui-même n'est pas peu fier d'affirmer : « Dans le temps, si des confrères voulaient m'essayer, c'était tant pis pour eux... J'en ai couché plusieurs. » Un de ses vieux copains observe : « Pousse pas dessus, tu vas tomber avant lui... » Doué d'une grande résistance, il a une santé de fer qui l'a éloigné des médecins presque toute sa vie, « le Bon Dieu aidant ».