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Citations de Louise O`Neill (52)


Mon corps ne m'appartient plus. Ils ont gravé leur nom partout dessus. Emma la Salope. Oui. Ce mot est comme une limace sur ma langue, épais et baveux.
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C'est comme un incendie de forêt, hors de contrôle, qui m'embrase sur son passage. Ne les lis pas. Ne les lis pas. (Certaines personnes méritent qu'on leur pisse dessus.) Dans le nouveau lycée, il y aura les mêmes chuuut quand j'entrerai dans une pièce, les mêmes rangées d'yeux rivés sur moi, les mêmes silences qui se creuseront quand je passerai devant une table, les mêmes éclats de rire quand je partirai. Cette pensée me donne envie de m'allonger, m'endormir et ne plus jamais me réveiller.
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Emma. (Elle se racle la gorge et reprend plus fermement.) Emma. J’ai surpris deux élèves de troisième en train de regarder des photos indécentes sur Facebook.

Les os de mon squelette se déplacent, se resserrent comme une cage autour de mon cœur, en exprimant tout l’air que j’ai dans les poumons.

― Est-ce que vous voyez de quoi je parle ? poursuit-elle. Tous les murs s’effondrent. Tombent en miettes. (Chair rose. Jambes écartées de force.) Mon corps ne m’appartient plus. Ils ont gravé leur nom partout dessus.

Emma la Salope.

― Oui. Ce mot est comme une limace sur ma langue, épais et baveux.

― Est-ce que vous comprenez pourquoi je m’inquiète ?

J’ignore pourquoi elle ne se contente pas de m’annoncer que je suis virée, que je devrai aller dans l’une de ces boîtes privées en ville pour passer mon diplôme, et que je ne pourrai sans doute pas rester là-bas non plus, parce qu’il y aura quelqu’un qui a une amie d’amie de Ballinatoom, et elle enverra le lien vers la page, cette page, avec toutes ces photos et tous ces commentaires, toujours plus nombreux à chaque seconde qui s’écoule. C’est comme un incendie de forêt, hors de contrôle, qui m’embrase sur son passage.

Ne les lis pas. Ne les lis pas. (Certaines personnes méritent qu’on leur pisse dessus.)

Dans le nouveau lycée, il y aura les mêmes chuuut quand j’entrerai dans une pièce, les mêmes rangées d’yeux rivés sur moi, les mêmes silences qui se creuseront quand je passerai devant une table, les mêmes éclats de rire quand je partirai. Cette pensée me donne envie de m’allonger, m’endormir et ne plus jamais me réveiller.»
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Je me demande si elle le pense encore. Peut-être qu'elle regrette que je ne sois pas morte, moi aussi. Est-ce que ce chagrin aurait été plus simple que celui de me regarder tous les jours en sachant qu'il ne s'agit que d'une coquille, qu'Emmie, la véritable Emmie ne reviendrait pas, et qu'il y avait une nouvelle Emma qu'elle devrait entièrement réapprendre à aimer ?
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Je n'aurais jamais d'enfants maintenant. Je ne leur permettrais jamais de se développer en moi, où je pourrais les infectee. Je ne leur permettrais jamais de grandir dans un monde où de mauvaises choses pourraient leur arriver, des choses vraiment mauvaises, je serais incapable de les protéger.
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On nous a toujours répété que celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas. L'alcool au volant, c'est dangereux. L'alcool au volant tue des gens, gâche des vies.
Il y a d'autres manières de gâcher des vies. On ne nous a jamais mis en garde contres celles-là.
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My body is not my own any more. They have stamped their names all over it.
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"And don't even start thinking about what a bitch I am," she says. Her eyes are steady, the heat receding from her skin. "this is not my fault. I am just doing what we have been trained to do. This is who we are, freida. This is who we were designed to be."
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Emma. (Elle se racle la gorge et reprend plus fermement.) Emma. J'ai surpris deux élèves de troisième en train de regarder des photos indécentes sur Facebook. Les os de mon squelette se déplacent, se resserrent comme une cage autour de mon coeur, en exprimant tout l'air que j'ai dans les poumons. Est-ce que vous voyez de quoi je parle ? poursuit-elle. Tous les murs s'effondrent. Tombent en miettes. (Chair rose. Jambes écartées de force.) Mon corps ne m'appartient plus. Ils ont gravé leur nom partout dessus. Emma la Salope. Oui. Ce mot est comme une limace sur ma langue, épais et baveux. Est-ce que vous comprenez pourquoi je m'inquiète ? J'ignore pourquoi elle ne se contente pas de m'annoncer que je suis virée, que je devrai aller dans l'une de ces boîtes privées en ville pour passer mon diplôme, et que je ne pourrai sans doute pas rester là-bas non plus, parce qu'il y aura quelqu'un qui a une amie d'amie de Ballinatoom, et elle enverra le lien vers la page, cette page, avec toutes ces photos et tous ces commentaires, toujours plus nombreux à chaque seconde qui s'écoule
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Quand tu prononces un mot comme celui-ci, tu ne peux plus faire marche arrière. Fais comme s'il ne s'était rien passé. C'est plus simple comme ça. Plus simple pour toi.
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Je n’écoute que d’une oreille l’histoire qu’Ali raconte sur cette fille aux States dont on a piraté la webcam pendant qu’elle se tripotait et qui est morte d’une overdose.
— Beurk, dis-je en grimaçant. Trop dégueu.
— Selon Hannah, c’est normal que les gens se masturbent, aussi bien les hommes que les femmes, déclare Maggie en consultant de nouveau son téléphone.
— Quoi, alors tu le fais, c’est ça ? (Je lui adresse un clin d’œil.) Quand je t’ai appelée hier soir et que tu as prétendu que tu te « douchais », en fait tu te touchais ?
— Non ! proteste Maggie en rougissant. Bien sûr que non…
— Hm-hm.
— Vraiment pas, insiste-t-elle. Pas du tout. Et allô, j’ai Eli, tu as oublié ?
— Bref, pour en revenir à mon histoire, reprend Ali qui a horreur d’être interrompue. Le pirate a envoyé à la fille cette vidéo d’elle et lui a dit que si elle refusait de, je ne sais pas, lui faire une pipe ou un truc du genre, il posterait ça sur Twitter et enverrait le lien à tout le monde dans son lycée. Alors elle s’est suicidée.
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— Honnêtement, Al, j’en ai marre de me faire harceler, lui ai-je répondu.
— Ouais, ça doit être vachement difficile d’entendre les gens te répéter en boucle que tu es ravissante.
— C’est superficiel, ai-je déclaré parce que c’est ce que t’es censée répondre aux mecs qui te trouvent charmante. Ça ne veut rien dire.
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— Eh, le canon.
Un garçon avec une casquette de base-ball est penché par la vitre d’une voiture garée à l’entrée des jardins, et son copain sur le siège passager rejette la tête en arrière de rire. Nous continuons de marcher, en feignant de ne pas avoir entendu. Je regarde par-dessus mon épaule, et, évidemment, il pointe le doigt vers moi.
— Qu’est-ce qui ne va pas ? demande-t-il.
— Rien.
— Alors souris un peu. Je parie que tu es encore plus jolie quand tu souris.
— Putain, dis-je quand il y a suffisamment de distance entre nous. Pourquoi est-ce que c’est toujours moi ?
— Peut-être parce que tu étais la seule à te retourner ? suggère Jamie.
Maggie commence à rigoler.
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Maggie porte sa chemise à carreaux XXL achetée dans une boutique de charité comme si c’était une robe, avec ses Dr. Martens argentées. Ses boucles sont maintenues en arrière par un foulard en cachemire enroulé deux fois autour de sa tête et attaché au sommet dans un nœud surdimensionné, presque de la taille de son crâne, et elle a d’innombrables bagues en argent aux doigts.

— Bordel ! On dirait que tu es amish ou un truc du genre.

Maggie se regarde dans le miroir ovale accroché au-dessus de la petite table aux pieds tout maigres. Je déteste ce miroir débile, sur lequel est gravé en cursive métallique Votre beauté est intérieure. J’ai toujours eu envie de rayer cette inscription.

— Mortel ! lâche-t-elle joyeusement. J’adore le look amish.
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Toutes les lycéennes marchent vers l’entrée ; elles rient, se tiennent par le bras, fourragent dans leurs sacs à dos et s’interpellent bruyamment. J’adresse un signe de tête aux filles qui passent et m’appellent, me disent bonjour, me demandent où j’ai chopé mes lunettes de soleil, ou quel gloss je porte, ou comment je le sens pour l’exam d’aujourd’hui en irlandais. Je souris en leur répondant : « Merci, tu es trop mignonne », je distribue des compliments en retour. Je les imagine chuchoter pour elles-mêmes, une fois que je suis trop loin pour les entendre, que je suis si sympa, authentique, que je semble toujours avoir du temps pour tout le monde, et que c’est fascinant que je puisse encore avoir autant les pieds sur terre avec le physique que j’ai.
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Peut-être qu'ils préféreraient tous que je sois morte. Peut-être qu'ils regrettent que Bryan m'ait découverte à temps. Peut-être qu'ils espèrent que la troisième fois sera la bonne.
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Quelqu'un a sa main sur mon épaule, me secoue et m'extirpe de mon rêve de néant. Je lève une paupière pour voir Bryan, et je cligne des yeux, ce gris entre sommeil et éveil se précisant dans des formes, des couleurs et des souvenirs que je ne veux pas regarder. Je me détourne de mon frère.
"Je voudrais être morte".
Je serre cette pensée contre moi.
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Quand il m'écrit que je suis belle, c'est comme s'il me disait que tout est ma faute, que si je n'avais pas eu ce physique, alors rien de tout cela ne serait arrivé.
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Sarah was afraid that he might have broken her and she was afraid that she might have been the one who asked to be broken.
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"Il est capital que nous en parlions, dit-il à ses auditeurs. Nous devons avoir un débat national sur le sujet." Je préférerais qu'une autre fille ait déclenché le débat national.
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