Le nom de notre langage, l'« oiseau », est (...) remarquable puisqu'il n'est pratiquement qu'un souffle avec ses cinq voyelles qui se disputent une seule consonne. Un pur esprit qui cherche à faire système par le « S » ! N'est-ce pas là l'essence de la langue des Oiseaux ? Un inépuisable souffle de sens qui s'accroche dans une forme trop petite pour lui, et malgré tout, dépose sa signature. Plus littéralement, il s'agit d'une intuition (I) en provenance du Tout (O initial) qui est mise en système (S) pour mettre en mouvement l'eau émotionnelle et/ou l'eau compassionnelle de la personne (EAU). Entrer dans le langage des Oiseaux stimule la dimension cardiaque de la personne qui s'y adonne. À condition toutefois d'écouter (« Oi » initial, ouïr) la subtilité des souffles et de ne pas en faire un jeu intellectuel.
Par une curieuse ironie de l'histoire des sciences,
la modernité se réfère volontiers à Descartes
comme modèle de rigueur méthodologique.
Or, ce dernier qualifiait lui-même son oeuvre de "fable"
et semblait surtout préoccupé à développer le pouvoir
de l'intuition et des idées claires.
En dernière analyse, ses représentations scientifiques, culturelles, sociales,
ne sont pas "ses" constructions, mais celles de la nature tout entière.
Or, si l'organisme humain est pourvu
de deux hémisphères cérébraux symétriques du point de vue organique,
mais non du point de vue fonctionnel,
est-il absurde de supposer que le réel possède bien deux faces
ou, plus exactement, une seule face à lire
selon deux modes distincts et complémentaires ?
C'est à Roger bacon, entre autres, que revient le mérite
d'avoir insisté sur la nécessité de l'expérience.
L'expérience "éprouve" le vrai, affirmait Bacon,
donc elle le prouve. Elle est certificatrice.
Selon l'optique baconienne,
la science actuelle ne serait qu'une "demi-science"
car elle méconnaît la face intérieure de l'expérience.
L'âme du monde fut expurgée du rationnel scientifique
et par là-même de toute possibilité de connaissance;
N'est-il pas temps de réaliser une nouvelle alliance avec le réel ?
Un réel conçu dans sa totalité,
car l'homme observe le monde tout autant qu'il en est le fruit.
Les mots nous parlent au moins autant que nous les parlons. Certes, il ont un sens conventionnel sur lequel tout le monde s'est mis d'accord au fil des siècles mais ce sont aussi des symboles, tant par la géométrie des lettres qui les composent que par les sonorités qui les agitent. C'est cela la langue des Oiseaux encore appelé « la langue des anges ». Comprendre ce langage c'est reconnaître que derrière les significations parlées conventionnelles se cache un métalangage autonome qui est celui de l'inconscient. Lacan reconnaissait déjà cela en intitulant l'une de ses conférences « les non dupes errent » pour évoquer « les noms du père ». Et celui qui connaît « les noms du père » n'est-il pas sans racines, « non dupe » de l'emprise des traditions et « errant » seul, à jamais sans références ni « re-pères » ?
Des trois monothéismes que nous connaissons, chacun remplit une fonction différente codée dans le nom de leur divinité. Pour les juifs, le nom de Dieu est imprononçable. Pour les chrétiens c'est un mot du vocabulaire commun qui est devenu le vocable suprême. Et pour les musulmans la divinité achève son processus de personnalisation puisque « Allah » désigne un nom propre. De l'imprononçable vers le mot générique jusqu'au nom spécifique le Souffle s'est progressivement incarné dans une forme. L'Ineffable hébraïque résonne avec le A, la lettre qui se tient encore en dehors de la manifestation. Le mot chrétien pour « Dieu » est littéralement la maison (D) où souffle la transcendance (I) qui s'incarne dans un individu (E) pour s'offrir ensuite à l'illimité (U). Deux voyelles brillent par leur absence le A et le O, l'Ineffable et la Mère Divine. Mais faut-il s'en étonner dans le cadre du christianisme ? Quand à Allah, il renoue avec le souffle du « A », celui du sacré insondable, puis il le manifeste en lui donnant deux ailes (l, l) et le distribue dans toutes les directions de l'espace pour finalement l'exprimer dans les trois mondes sur-humain, humain et infra-humain (AH). D'une certaine manière l'extraordinaire pouvoir de conquête de la foi musulmane juste après sa genèse était déjà « écrit » dans le nom de son dieu. Notons que « Allah » est un mot palindrome qui se lit de droite à gauche comme de gauche à droite (si l'on excepte le « h » final). Il marque la dualité de l'archétype, manifeste une chose et son contraire, l'ombre et la lumière, selon le regard que l'on porte sur lui et la manière dont on l'adore. Attention aussi à la négation systématique contenue dans le nom d'Allah, puisque celui-ci se décode « A l Lah », « a privatif de L » et « lah », dont la sonorité signifie « non » en arabe. Il s'agirait alors d'un pur refus, donc d'une négation du changement.
N'est-il pas temps de développer une autre "méthode"
pour clarifier nos idées face à l'expérience intérieure,
de développer des critères de connaissance compatibles
avec le fonctionnement naturel du cerveau droit ?
Cette grande division - sous et au dessus de l'axe de l'horizon - donne une idée générale de l'orientation de l'attention consciente de la personne : avec beaucoup (7 ou plus) de planètes au dessus de l'horizon l'attention consciente de la personne devrait se focaliser sur des expériences sociales ou relationnelles. Inversement, avec beaucoup de planètes sous l'horizon la personne sera préoccupée par l'affermissement de sa personnalité et la construction de sa vie intérieure.
En réalité la « voyelle » signe sa nature par son nom puisque la langue des Oiseaux décode « voi-i-El », « voir » (voit) le « I » de « El » : voir la manière dont le Divin se manifeste sur Terre. Quand aux consonnes, elles se contentent de mettre le souffle en résonance puisqu'elles « con-sonne », elles « sonnent avec ». C'est pourquoi les premières écritures ne marquaient ni les voyelles ni les espaces. Il est symboliquement impossible de figer l'Esprit dans une forme géométrique qui ne serait pour lui qu'une prison mortifère ; les espaces entre les mots ne sont pas symboliquement plus acceptables puisque le vide, dans la nature, n'existe pas. Bien plus tard, lorsque la raison pratique l'aura emporté sur la raison symbolique, voyelles et espaces apparaîtront pour faciliter la lecture des textes.