Les trois quarts des animaux sont des insectes. Leur nombre est prodigieux : un milliard de milliards d'insectes marchent, volent, nagent autour de nous sans que nous n'y prenions le plus souvent garde. Ils représentent une masse de 300 fois supérieure à celle de l'humanité.
Malgré un poids individuel qui varie selon les espèces de 1 à 10 mg, soit environ dix millions de fois moins qu'un être humain, le poids de toutes les fourmis du globe représente entre 15 et 20 % de toute la biomasse animale terrestre et il dépasse celui de l'humanité.
La banque de données en ligne "AntWeb", qui tient une statistique actualisée du nombre de fourmis, indique le chiffre de 16522 espèces décrites.
On estime qu'au moins autant attendent d'être découvertes.
Les coléoptères carabidés ou bombardiers ont un armement totalement inédit. Ils utilisent pour se défendre la projection d'un liquide corrosif, qui a une genèse hors du commun. Les glandes pygidiales, logées dans le dernier segment abdominal, sont compartimentées. dans un premier compartiment, les cellules secrètent deux formes d'hydroquinones. Le deuxième compartiment contient du peroxyde d'hydrogène (l'eau oxygénée). Quand l'animal est menacé, il établit une communication entre les deux chambres. Leur contenu s'écoule dans une ampoule collectrice à parois épaisses. Une enzyme agit en catalyseur et provoque une explosion. Le peroxyde d'hydrogène est décomposé, son oxygène servant à la fois de gaz propulseur, mais aussi transformant les hydroquinones en benzoquinones. La réaction chimique produit de la chaleur, si bien que le carabe expulse par l'anus un jet chauffé à 100 ° C contenant les benzoquinones irritantes. De quoi faire déguerpir tout prédateur mal intentionné, fût-il un lézsard, et ceci d'autant plus que la réaction est détonante ! (Page 55).
Grâce à des arrêts de développement, les insectes peuvent éviter des conditions de milieu défavorables comme la qualité médiocre de la nourriture ou les chutes de température. La quiescence est un arrêt immédiat et total à la fois de l'activité extérieure et du développement interne. Elle est facultative, car déterminée par la survenue d'un épisode climatique défavorable. Par exemple, les oeufs des moustiques Aedes attendent que le lieu où ils sont été pondus soit inondé pour reprendre leur développement. Ils peuvent attendre en quiescence des mois ou même des années l'arrivée de l'eau pour achever leur développement embryonnaire. (Page 125).
Quoi de plus banal qu'une fourmi ? Elles sont partout. Des forêts finlandaises qui s'étendent au-delà du cercle polaire arctique jusqu'à Ushuaia dans l'Antarctique chilien, des quantités invraisemblables de fourmis trottinent sur leurs six pattes. À part les Inuits du Groenland, tous les peuples de la Terre les ont croisées sur leur chemin.